Un One-Shot des « défis des belles paroles (Tous fandoms) » sur La gazette des bonbons aux citrons. Quand j'ai vu le défi, j'ai immédiatement pensé à trois personnages sur Harry Potter : Harry, Hermione et Bill. Du coup ça m'a aidé à développer une autre idée et cet One-Shot est né. Les deux seules règles : respecter la belle parole et que le One-Shot dépasse les 800 mots. Normalement, j'ai respecté les deux règles.

Edit : comme cet O.S est devenu un recueil, j'ai tout de même conversé en titre de l'histoire celui de ce premier O.S. Parce que... j'avais pas d'autres idées de titre, voilà...

Bref, bonne lecture.

Disclaimer : je ne possède pas Harry Potter, autant les livres que les films.


La belle parole :

« Chaque blessure laisse une cicatrice, et chaque cicatrice raconte une histoire. Une histoire qui dit : J'ai survécu. »

Les cicatrices et leurs histoires

Lorsqu'on pensait aux héros de guerre et à leurs blessures, ces noms revenaient en tête. La nouvelle génération voyait ces cicatrices qu'ils portaient. Oncle Harry, tante Hermione, oncle Bill.

Combien de fois Rose demandait-elle l'origine de ce mot sur le bras de sa mère ou cette légère cicatrice au cou ? Combien de fois Victoire questionnait son père sur ces étranges marques au visage ? Combien de fois James plaisantait-il sur l'éclair qui ornait le front de son père ? Lorsqu'ils obtenaient les réponses, un mélange de tristesse et de fierté s'emparait d'eux : leurs parents étaient des héros de guerre, et ils avaient souffert pour en arriver là. Pourtant ils ne s'en plaignaient pas et, au contraire, disaient à leurs progénitures de se réjouir pour eux : ce n'étaient que des cicatrices visibles qui racontaient une histoire moins dramatique qu'elle n'en avait l'air. Après tout, eux, étaient encore en vie pour en parler. Mais les morts, qu'importent leurs blessures et leurs souffrances, ne pouvaient pas raconter leurs exploits ou leurs remords. Comme le frère jumeau d'oncle George, Fred. Ou encore Tonks et Remus, les parents de ce gentil Teddy, orphelin depuis sa plus tendre enfance.

Alors, à côté de ceux-là, qui n'ont pas eu la chance de rester en vie, pourquoi s'apitoyer sur de simples et malheureuses cicatrices ?

Mais les enfants étaient plus intelligents et conscients que ne pouvaient croire les adultes. Certes, ils n'avaient pas connu la guerre et leur innocence était encore saine et sauve. Pourtant cela ne les empêchaient pas d'avoir une bonne perspective de l'atrocité qui avait eu lieu avant leur naissance. Et surtout, ils possédaient une vision très différente de ces évènements.

Comme lorsque toute la famille se réunissait pour honorer la mort de Fred, Tonks et Remus et tous les sacrifiés de la Bataille de Poudlard. Les adultes pleuraient, se souriaient tristement et demandaient à leurs enfants de comprendre le sacrifice de ceux qui ne sont plus.

Mais Rose, Victoire et James ne pouvaient comprendre cela.

On pouvait s'indigner, tenter de leur expliquer, être choqué de leur comportement mais qu'importe. Ceux qui tentaient de leur faire comprendre la chance qu'ils avaient d'être en vie n'étaient toujours que des adultes aux yeux assombris par les horreurs de la guerre, des visages attristés par la perte des êtres chers. Des proches que ces enfants n'avaient jamais connus. Qu'importe combien oncle Fred aurait pu être l'oncle le plus drôle au monde avec oncle George. Qu'importe comment Tonks et Remus auraient pu être les parrains et marraines les plus doux et appréciés du monde. Ils n'étaient pas là.

Rose, Victoire et James ne voyaient pas les morts. Ils voyaient les vivants, des vivants qui tentaient tant bien que mal de profiter de la vie avec la joie d'être encore là. Mais cela ne les intéressaient pas d'entendre parler de leurs parents comme ces héros de guerre.

Rose s'en moquait que sa mère soit la sorcière la plus brillante de sa génération. Pour elle, sa mère était cette femme douce qui la berçait au lit et la réconfortait lorsqu'elle avait un cauchemar et qui ne cessait de lui répéter qu'elle n'avait pas à ressembler à quiconque parce qu'elle était unique au monde.

Victoire n'en avait rien à faire que son père ait pu devenir un loup-garou. Pour elle, son père était cet homme qui n'arrêtait pas de lui sourire en lui disant combien elle était belle en la surnommant sa petite princesse, le même qui s'amusait à plaisanter sur sa préférence pour la viande rouge et bien saignante.

James s'en fichait que son père soit le Survivant ou qu'il ait pu mourir lors de la Bataille de Poudlard en se sacrifier bravement. Pour lui, son père était cet homme qui lui disait sans cesse combien il ressemblait à son grand-père, ou qui lui donnait toutes les bonnes astuces pour s'amuser à Poudlard, que cela soit avec la carte des Maraudeurs, la cape d'invisibilité ou son Éclair de Feu.

Pour eux, leurs parents n'étaient pas des héros de guerre qui avaient tout sacrifié pour un avenir sans Voldemort, au risque même de leur propre vie en gardant, pour symbole de cela, des cicatrices permanentes. Parce que ces cicatrices ne définissaient pas l'histoire de leurs exploits. Ces cicatrices ne voulaient dire qu'une chose : ils avaient survécu. Peut-être avec de la chance, peut-être avec du talent mais ils avaient survécu et c'était tout ce qui comptait.

Oui, cela était égoïste d'être heureux alors que d'autres avaient soufferts pour en arriver là. Mais Tonks, Remus et Fred n'étaient pas là. Ici, il n'y avait qu'Harry, Hermione et Bill. Leurs parents et non pas les héros de guerre sans cesse répéter lorsque venait le thème de la Seconde Guerre.

Leurs parents, si doux, gentils, attentifs et prévenants. Les mêmes qui les aimaient plus que tous. Eux, que leurs enfants voyaient comme de héros. Non pas des héros de guerre, mais des héros au quotidien.


Et voilà, fini ! J'espère que vous aurez aimé, j'espère ne pas avoir été trop déprimante ou mal comprise. Je ne tente pas de dire qu'il est inutile de pleurer les morts ou de s'en moquer de leurs sacrifices mais, qu'aux yeux de personnes qui ne les ont jamais connus, ils ne représentent pas vraiment plus que des inconnus. J'ai lu de nombreuses histoire concernant la nouvelle génération et sa relation avec la Seconde Guerre et, comme beaucoup, cela me dérange qu'ils aient à subir le « deuil » de personnes qu'ils n'ont jamais connu et qu'on les blâme pour cela. Et enfin, je me suis concentré sur Rose, Victoire et James simplement parce qu'ils sont les premiers enfants concernés par les « cicatrices » de leurs parents.