Note : Yulia Volkova et Lena Katina appartiennent à elle même. Toutes les chansons sont à droits réservés. Merci d'en tenir compte ! ^^

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Asegawa
xxx


Chapitre 1: You and I

« You and I, holding tight, you and I, gotta fight, you and I, side by side, you and I, say goodbye, you and I, feels so right, you and I, holding tight, you and I, side by side, you and I , for the rest of our life... »

Je roule sans but, je roule encore et encore, plus vite, plus de risques, plus proche de la mort... Je lâche la poignée de gaz dans le virage, ce tournant sera-t-il le dernier...? Je ferme les yeux... elle m'apparait. Ultime moment de lucidité, je resserre mon étreinte sur le guidon et évite le précipice de près. J'ai l'impression d'avoir vu l'ange de la mort me sourire un instant.

Je m'arrête au bord de la falaise. Je mets la béquille et enlève mon casque pour libérer ma courte chevelure brune au vent. Je descends de ma monture et caresse la courbe de la selle. J'ouvre un peu ma combinaison noire et rouge pour laisser respirer mon buste malgré ce mois de février et lâche un soupir en souriant : « Merci, je l'ai échappé belle cette fois... »

En bas, les vagues grises se brisent sur les rochers de la crique avec la force du désespoir. « Les couchers de soleil peuvent être si apaisants... » Pensais-je alors que la baie était plongée dans une lumière rouge feu. Je m'accoude à la barrière protégeant les visiteurs de cette vue d'une chute fatale. Je ferme les yeux et laisse le vent m'offrir une caresse rassurante sur mes joues.

« Plouf... »

Ce bruit reconnaissable venait d'en bas, de la crique. Je me penche un peu pour voir d'où provenait le son. Là, assise sur un rocher, une silhouette lance quelque chose qui ressemble à une pierre à la mer. La tête enfouie dans des genoux pâles, je distingue une chevelure rousse de la même couleur que le ciel. Aux derniers rayons de ce soleil d'hiver bientôt engloutis par les flots à l'horizon, un objet brille dans sa main. Je plisse les yeux pour distinguer des formes macabres : « un... flingue ? Qu'est-ce qu'il se passe, bordel ?»

À peine avais-je réalisé que j'étais remontée sur ma moto et roulais déjà en direction de la crique. Arrivée près du banc de sable, je descendis en trombe de mon engin jetant mon casque au sol. Je cours. « Pourvu qu'il ne soit pas trop tard... » Je serre les dents. Je passe un bloc de rochers et m'arrête en glissade. Je me retrouve nez à nez avec un Beretta pointé sur moi.

« Que... »

Je fais quelques pas en arrière. Et lève les mains en signe de paix :

« Wooh...! Doucement... »

La rouquine que j'avais aperçue du haut de la falaise fait trembler le pistolet dans sa main. J'inspecte derrière moi, c'est bien moi qu'elle vise. Je regarde une seconde fois son visage et découvre des tâches de sang mêlées à un torrent de larmes. Je déglutis.

Bon Dieu, dans quoi je me suis fourrée ?

A croire qu'elle ne doit pas savoir s'en servir, elle n'a même pas le doigt sur la gâchette. Je profite de cette inattention et claque un coup de pied sauté sur son bras. Mes années de close-combat auront eu finalement une utilité, l'effet que j'attendais se produisit. Elle lâche son arme, s'écrase les genoux dans le sable et se tient le bras dans un grognement de douleur. Ses yeux verts opalins me regardent avec terreur. Elle avait dû aussi avoir une conversation avec l'ange de la mort.

« Maintenant on peut discuter...! »

Je fais un pas vers elle, elle recule et s'adosse aux rochers en se recroquevillant. Si elle avait pu se changer en pierre, elle l'aurait fait. Ses jambes sont écorchées et je note un morceau de tissu pendant hors de sa jupe à pois. Tiraillée entre horreur et honte d'avoir posé mon regard à cet endroit, je comprends qu'il s'agit de son sous-vêtement déchiré.

Putain il s'est passé quoi ici ?

Je fais un rapide tour d'horizon et remarque une petite grotte près des rochers. Un corps masculin est étendu à l'entrée, le crâne baignant dans le sang et quelques brides de cervelle voulant échapper à son propriétaire. Je ravale une nausée et repose mes yeux sur la rousse. Je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé. Ça doit déjà être assez lourd à porter alors de là à mettre des mots dessus...

Je m'approche doucement d'elle comme on approche d'une bête blessée. La petite boule de peur se contracte. Je m'accroupis et tente d'avancer ma main pour enlever une de ses mèches collée à son visage. Les yeux de la fille se révulsent de terreur. Elle repousse ma main d'une gifle réflexe. Je saisis sa main qui passe à quelques centimètres de mon visage et l'entraine vers moi pour la serrer contre moi. J'aurais aimé que l'on fasse ça pour moi. Je la serre le plus fort que je peux, la petite chose se débat quelques instants alors que je ressers un peu plus mon étreinte. Je la sens se décrisper enfin. Je lève les yeux au ciel comme pour promettre quelque chose à l'infinité d'étoiles qui vient de naître. « Ça va aller... »