Chapitre 1- Étrange nuit

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, la nuit était calme, aucun bruit ne se laissait entendre. Pour la première fois depuis plusieurs semaines il n'y avait aucune lumière dans une petite pièce du numéro 4, Privet Drive, au beau milieu de la nuit. Tout pourrait paraître normal, si ce n'était que le jeune homme habitant cette petite pièce est un sorcier. Un sorcier pas ordinaire pour deux sous puisque pour la quatrième année consécutive il avait affronté le Seigneur des Ténèbres, celui dont même les plus grands sorciers frémissaient à la seule idée de prononcer son nom.

Toujours est-il que cette nuit là, notre jeune homme dormait comme un loir. Rien n'aurait pu le distinguer des autres jeunes Moldus de 15 ans, si ce n'est de la fine cicatrice en forme d'éclair qu'il avait au front, souvenir de la sinistre nuit ou, 14 ans auparavant, le Sinistre Mage a assassiné ses parents et tenté de le tuer. Sa tentative ayant échoué, le sort rebondit sur le front du bambin et atteint le Meurtrier, le réduisant presque à néant. Mais ce Mage, nommé Voldemort, était revenu à la vie en juin, plus méchant que jamais.

En plus de sa cicatrice, il se prénommait Harry Potter, avait des yeux verts à faire chavirer les filles et des cheveux noirs en bataille contre lesquels le peigne, la brosse et le ciseau s'étaient avoués vaincus. Il venait de fêter cette nuit même, sans la savoir, ses quinze ans. Depuis son onzième anniversaire, il s'était toujours passé quelque chose de spécial la nuit de son anniversaire, mais cette nuit, rien.

Les dernières nuits, par contre, avaient été pénibles. En plus de la tempête qui avait fait rage continuellement depuis une bonne semaine, sa cicatrice lui donnait des migraines épouvantables. Cette dernière le brûlait comme un fer rouge lorsque le Seigneur des Ténèbres devenait plus fort, plus méchant, ou qu'il accomplissait des crimes. Comme ces trois conditions étaient réunies, Harry était dans un état lamentable.

De plus, les Dursley, la parenté qui l'avait pris en charge à la mort de ses parents, le détestaient au plus haut point, ce qui n'arrangeait pas les choses. Ces derniers étaient Moldus et détestaient la Magie autant qu'ils détestaient Harry. Pour cette raison, ils l'enfermaient dans sa chambre tout l'été.

Peu avant l'aube, Harry se réveilla au son d'un grand Clac! provenant du premier étage, suivi d'un grognement qui s'éloignait. Au même moment une volée de hiboux et une buse atterrirent dans sa chambre. Aucun des volatiles ne lui était familier. Un grand-duc tenait une enveloppe du Ministère de la Magie :

«M.Potter



Compte tenu des circonstances particulières vous affligeant, nous vous autorisons à utiliser la magie. Toutefois, sachez que vos actes seront surveillés et répertoriés. Faîtes donc bon usage de vos pouvoirs.



Votre Ministre de la Magie,

Cornélius Fudge»

Harry, étonné, ne comprenait pas trop ce qu'il venait de lire. Il porta sa main vers la buse qui lui tendis un bout de parchemin :.

«Harry,

Je suis toujours sur la route, mais j'ai entendu parler qu'il y aurait des changements dont tu serais l'objet. Prend bien soin de l'enveloppe collée à ce parchemin, elle pourrait te sauver la vie. Ne l'ouvre surtout pas! Tu la remettra à la personne désignée en temps et lieux.

Buck te salue,

Sniffle.»



Un autre hibou s'avançait maintenant, il portait le sceau de Poudlard.

«Cher Harry,



vous ne le savez peut-être pas encore, mais les Dursley vous ont abandonnés ce matin. Ils sont partis, la maison est vide désormais. Vous devez partir d'ici au plus vite, les nouveaux arrivants seront là demain. Vous n'êtes plus en sécurité ici, les Dursley étant partis, le champ de protection s'est défait. Prenez tous vos biens et remettez l'enveloppe de la buse au conducteur du MagicoBus. Il vous mènera en sécurité. Il sera devant chez vous à Minuit pile. Tout ira bien, je vous l'assure. Mais ne sortez pas de la maison de la journée.



Votre Directeur,

Professeur Dumbledore.



P.S. J'ai avisé M. Weasley et Mlle. Granger de votre situation. Vous n'aurez de leurs nouvelles que lorsque vous serez rendus à destination. Bon Anniversaire.»



Harry ne comprenait plus rien. Le soleil finissait de se lever. Et puis, réalisant qu'il était libre pour quelques heures, prépara tout son attirail pour son départ. Tout d'un coup, cela le frappa : c'était son anniversaire! Il en oublia même sa migraine!