Bonjour à tous. Je me lance dans une aventure qui m'est fort peu familière, celle de la traduction. Le défi est de taille pour cette fiction (chaque chapitre fait 23 pages word), je prévois donc de découper chaque chap en trois, pour essayer de publier une fois par semaine. En espérant que les gens s'y intéressent même après la parution du tome 7… (que je n'ai pas fini de lire soit dit en passant, donc pitié pas de spoilers).

Cette fic a reçu plus de 1700 reviews dans sa version originale et je peux vous affirmer qu'elle en vaut le coup. Il y avait déjà eu une tentative de traduction par Ansuku mais elle l'a effacée de FF. Donc je me lance à mon tour, désespérant que quelqu'un reprenne le flambeau (on n'est jamais mieux servi que par soi-même).


Disclaimer : le monde d'Harry Potter appartient à JKR. Cette merveilleuse histoire est la propriété d' IamtheLizardQueen. Vous pouvez d'ailleurs la joindre par mail pour lui dire tout le bien que vous pensez d'elle : melcej at gmail point com. Et la traduction m'appartient bien-sûr.

Warning : Rating M. A priori, il devrait y avoir deux hommes tous nus qui se font des bisous, des trucs et des machins… Donc, les homophobes, les prudes et les âmes sensibles sont priés de quitter cette page.


Chapitre 1 : Come the Cold 1ère partie

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Draco Malfoy avait froid, faim et était fatigué. Assez bizarrement, il réalisa que c'était la première fois durant ses dix huit ans de vie qu'il ressentait ce genre de chose. Oh, il y a bien eu certaines fois quand il quittait Poudlard sans une cape par un jour froid, où il se plaignait d'être frigorifié ; il y a bien eu des fois où il passait trop de temps à étudier et trop peu à dormir, ou bien il se levait trop tard pour le petit déjeuner. Mais aucunes de ces expériences n'étaient comparables à ce qu'il ressentait maintenant. A ce moment précis, il aurait pu décrire très précisément le douloureux cycle de la frigorification ; d'abord une sensation qui le titille comme des petits couteaux désagréables sous la peau, le bref soulagement de se sentir engourdi, le vent lui mordant si durement le corps qu'il en ressentait presque une sorte de chaleur et puis un frisson le secouait jusque à la moelle, le même manège recommençant sans cesse, chaque fois un peu plus pire que la précédente. Avant, être fatigué avait toujours été bienvenu : l'émoussement des sens et la promesse de quelques heures où il se draperait dans l'oubli. Maintenant chaque heure qu'il passait éveillé semblait lui ajouter d'avantage de poids sur les épaules, forcer son corps à plier sous la pression, de balancer çà et là comme un ivrogne dont la tête résonnait comme un tambour. Il comprenait à présent pourquoi la privation de sommeil était une forme de torture dévastatrice, surtout s'il avait du temps pour s'allonger. Il était trop fatigué pour dormir. Et maintenant il pouvait dire honnêtement qu'il savait à quoi ressemblaient une faim lancinant et ses compagnons 'nausée' et 'vertige'. Ces définitions si précises n'étaient définitivement pas voulues et il maudissait qui que ce fut qui aurait eu l'idée de lui dispenser de telles leçons.

" T'as gagné, okay ? Je suis humilié", murmura Draco au ciel avec les dents serrées. Personne ne répondit bien-sûr, et Draco poussa un profond soupir et continua à promener ses pieds gelés sur le trottoir. Sur le point d'arriver à Londres, il sentait que la majorité de ses ennuis étaient derrière lui. Maintenant, il lui semblait qu'il était sur le point d'échouer, et que les jours meilleurs étaient encore loin…

Voldemort était mort. Le tout puissant mage noir qui avait plongé les mondes magique et moldu sous sa domination avait été anéanti. Il était mort depuis près de deux ans, et les gens semblaient toujours sous le contre coup de cette guerre brève mais destructrice. Ou du moins, c'est ainsi qu'il se le figurait. Draco Malfoy avait passé la majorité de ces dernières années en tant que prisonnier dans sa propre maison. En ayant défié ouvertement son père, Lucius Malfoy, en refusant de devenir un Mangemort, et en restant à Poudlard, le bastion du côté lumineux, il s'était fait lui-même l'ennemi de son paternel. En voyant le chemin que prenait la guerre, Lucius s'était sagement éloigné de Voldemort, et quand le seigneur des ténèbres avait chu, il n'y avait aucune preuve tangible pour épingler Lucius. Quelques amendes et une tape sur la main plus tard, Lucius Malfoy était de retour dans son manoir, et prit son fils rebelle avec lui. Ce que personne n'avait réalisé, c'était que les ambitions de Lucius ne s'arrêteraient pas à ces quelques évènements. Il planifia alors de prendre la place de Voldemort, de réussir où se dernier avait échoué, et il voulait son fils à ses côtés pour la circonstance. Lucius était très confiant dans ses capacités pour écraser toute résistance chez Draco. Il le rejoindrait ou il mourrait.

Lucius fut patient. Il avait de toutes façons beaucoup mieux à faire que de se préoccuper de la démolition puis de la reconstruction de la personnalité de son fils, donc Draco était pour la plupart du temps cloîtré dans une petite chambre dépouillée, sans baguette, sans distraction, et sans rien à faire. Les abus occasionnels de Lucius devenaient presque un soulagement puisqu'ils le sortaient de cette monotonie. Et puis hier, tôt dans la matinée, un développement inattendu à l'affaire survint: sa mère.

" Mère", demanda Draco incrédule, certains que ses yeux lui jouaient des tours. Depuis tout ce temps passé dans cette chambre, et bien que sa mère fut à quelques couloirs de là, c'était la première fois qu'elle le visitait.

" Draco", dit-elle comme pour répondre à sa question. Un garde se tenait dernière elle dans l'encadrement de la porte, au cas où Draco essaie de s'échapper. Il y avait peu de chance pour ça – Draco était nourri, mais juste assez pour le garder en vie, pas pour qu'il soit en bonne santé. Il doutait même de pouvoir marcher, alors de là à courir... Cela faisait partie bien sûr du plan de reconditionnement de Lucius. Narcissa Malfoy se retourna et jeta un regard glacé au garde,

" Partez", fit-elle simplement, lui fermant la porte au nez.

" Que faites-vous ici?", demanda Draco.

" Vas-tu rejoindre ton père?" Son ton ennuyé suggérait qu'elle s'intéressait aussi peu à la tentative de prise de pouvoir de Lucius, qu'à l'engagement de son fils dans cette dernière.

" Non", dit Draco. Avec un reniflement, il ajouta, " J'aurais pensé que c'était parfaitement clair maintenant. Cela fait deux ans déjà".

" Deux ans? Il y a déjà si longtemps?" pensa Narcissa à voix haute. Elle haussa les épaules, " Je suppose que oui." Elle marqua de nouveau une pause, et Draco étendit sa tête contre le matelas de son lit de camp et fixa le plafond, attendant qu'elle donne l'objet de sa visite

" Je sais que je ne suis pas vraiment une mère. Je n'ai jamais ressenti d'instinct maternel envers toi, comme je suis sûr que tu en es conscient. Ce n'est pas quelque chose que tu as fait. Pour être honnête, je ne ressens aucune chaleur particulière pour qui que ce soit. Je n'ai aucun passé traumatisant sur lequel je pourrais me blâmer de ce fait, et ce n'est pas quelque chose à laquelle je suis entraînée mais je sais tout de même que je n'extériorise pas vraiment. Cela t'a fait du mal et pour ça je me sens… Je le regrette. »

Draco était stupéfié, sa bouche s'ouvrant et se fermant sans pouvoir en sortir un seul son. Il jeta un œil à sa mère et vit qu'elle inspectait ses ongles, ce qui lui semblait plus important que la confession qu'elle venait de lui faire.

" Je ne m'attends pas à ton pardon, et je ne le demande pas. Cependant, il y a une chose que je peux faire pour toi, et je te demande de me faire confiance."

" Je vous fais entièrement confiance. Vous avez commis des erreurs mais vous ne m'avez jamais menti.", dit Draco.

" Ton père va descendre aujourd'hui pour te demander si tu es prêt à rejoindre sa petite rébellion. "

" Il l'a fait auparavant et vous n'êtes jamais venue", affirma Draco.

" Cette fois, quand tu diras non, il te tuera."

Il n'y avait aucun tremolo dans sa voix quand elle lui annonça son sort, et aucun changement dans son expression, juste un bref moment de désapprobation dans ses yeux. Draco prit une douloureuse respiration, suivie d'une autre, puis d'une autre, jusqu'à ce que le tourbillonnement de ses pensées se calme.

" Je ne veux pas mourir", dit-il doucement. Cet oubli le surprit, même à lui même : quel était vraiment sa raison de vivre ?

" C'est ce que j'ai pensé également", dit Narcissa. " Je suis venue te sortir de là. Tu comprendras que j'ai eu très peu de temps pour tout préparer, et d'ailleurs je n'ai jamais été très douée pour planifier les choses, donc mon aide sera limitée."

" Ma baguette?"

" Je ne l'ai pas", dit Narcissa. Elle plia un long et élégant doigt en direction de son fils et lui fit signe de venir. Elle ouvrit la porte, et enjamba le garde dont elle avait empoisonné la boisson avant de parler à Draco. L'homme était mort – pas qu'elle le voulait vraiment mais elle n'était pas une experte en potion, et peu importait finalement. Draco déglutit et sortit de la pièce, suivant sa mère. Il avait du mal à ajuster sa vue à l'obscurité. Il imaginait qu'il voyait Lucius partout, et son coeur battait tellement vite qu'il avait des difficultés pour respirer, mais Narcissa le conduisit efficacement dans la multitude de couloirs, évitant d'éventuels témoins avec aisance. Draco se retrouva devant les portes de la cave, qui il le savait étaient situées à proximité de la forêt, à la lisière de la propriété des Malfoy.

" Voici un balai – je n'aurai pas pu récupérer le tien sans éveiller de soupçons. Un peu d'argent, je suis désolée ce n'est pas grand-chose, mais les finances ont toujours été sous le contrôle de ton père."

" De la nourriture?"

" Je n'y ai pas pensé", dit-elle dans un haussement d'épaules.

" Ça ira", répondit Draco.

" Tu ferais mieux de prendre cette cape, il fait un peu froid dehors. Nous sommes en janvier au cas où tu ne le saurais pas. Je ne te demanderai pas où tu vas, ce sera plus sûr pour nous deux comme ça. D'ailleurs, je serai toujours facilement trouvable, si c'est absolument nécessaire". La façon dont elle dit cela signifiait clairement qu'elle n'attendait plus du tout de contact de sa part – pour toujours.

Draco plaça la cape noire autour de ses épaules, et espéra que sa chaleur serait suffisante. Il poussa les portes de la cave et les franchit. Une légère couche de poudreuse recouvrait le sol et les toits du manoir. Le ciel était gris et une brise froide venant du nord soufflait. Draco remplit ses poumons d'air frais et ressentit une petite étincelle d'espoir. Peut-être pourrait-il s'échapper et être libre. Il parvint à esquisser un sourire pour la minuscule femme à ses côtés,

" Au revoir, mère. Portez vous bien", lui dit-il aimablement, sachant qu'elle ne pouvait rien donner de plus, et toujours surpris qu'elle en ait fait autant. Avec un bref hochement de tête et un autre regard dehors pour s'assurer qu'il n'y ait aucune présence, il décolla d'un coup de pied et s'envola vers les bois à l'abri des regards.

Narcissa Malfoy se surprit elle-même à fixer les arbres longtemps après que son fils fut hors de vue. Sèchement, elle referma les portes de la cave et les verrouilla. Elle retourna dans son salon, et ordonna à un elfe de maison de lui apporter une tasse de thé. Draco étaient à des kilomètres de là quand Narcissa but la dernière goutte de son thé, la délicate tasse de porcelaine tombant au sol se brisant en mille morceaux, alors que le poison qu'elle avait concocté se répandait dans son petit corps. Bien avant que Lucius ne découvre cette évasion, Narcissa Malfoy était morte.

Draco Malfoy savait que le seul endroit où il aurait une chance d'échapper à son père était le monde moldu, son paternel ayant trop de contacts dans le monde magique qui seraient bien heureux de le renvoyer chez lui. Alors qu'il orientait son balai dans la direction de Londres, il se dit d'abord que c'était uniquement dû au fait que c'était la grande ville la plus proche. Après avoir voyagé dans le froid mordant du ciel durant la majeur partie de la journée, il s'avoua finalement qu'il avait choisi Londres pour une raison bien particulière. Il allait trouver la seule personne qui aurait le pouvoir de l'aider. Après tout, Harry Potter avait sauvé le monde, qu'est-ce qu'était une âme de plus pour lui ?

Draco vola dans Londres tard dans la soirée, l'obscurité lui offrant une couverture raisonnable. De toute façon la chute brutale de la température le força bientôt à quitter le ciel, ses mains ne trouvant plus l'adhérence nécessaire sur le manche râpeux du balai. Son atterrissage fut plutôt médiocre à cause de la fatigue, et il chuta en touchant le sol, ses jambes refusant de supporter son poids. Il prit un instant pour se remettre du vent qui l'avait mis KO, puis il jeta un oeil aux alentours. Une lumière lui montra qu'il était dans le jardin de quelqu'un. Il s'introduisit dans une cabane à outil, se recouvrit avec un sac de grains vide pour se réchauffer, et essaya de dormir. Après seulement quelques inconfortables heures, Draco se leva et partit en exploration, espérant trouver un peu de nourriture. Il cassa un glaçon naturel qu'il suça pour se désaltérer, grimaçant au contact brûlant de la glace sur ses doigts déjà gelés. Il avait à peine traversé quelques pâtés de maison qu'il réalisa qu'il était perdu, et bien qu'il s'évertue l'heure suivante à retrouver l'endroit où il avait passé la nuit, il dut abandonner en désespoir de cause. Il essaya de se consoler en se disant qu'il n'aurait pas été capable d'utiliser encore son balai de toute façon, et que moins il utiliserait la magie plus il serait difficile à localiser.

" Maintenant je dois me concentrer à retrouver Potter", marmonna Malfoy, tout en descendant la rue. Il était essentiel qu'il se focalise sur son objectif, et non sur les sentiments de panique et de peur qui se répandaient dans ses veines comme un poison, et qui ne le laisseraient pas survivre assez longtemps pour voir Harry s'il les écoutait. Donc à ce moment précis rien n'était plus important pour lui que Potter.


Ahahahahah !! Alors impatients de savoir la suite ?? Il suffit de demander… (poliment n'est-ce pas).