Titre : La guerre du Nutella
Auteur : Korri
Genre : pas sérieux
Spoiler : non
Disclaimer : Rien ne m'appartient... Sauf ce que j'invente.
Résumé : je crois que le titre dit tout... ;-p
Note : contrairement aux autres fics que je poste pour le moment, celle-là n'est pas finie. C'est juste un délire suite aux nombreuses, très nombreuses, conversations tournant autour du Nutella, sur le forum de GSO. Tout ça pour dire que je ne sais pas encore comment l'histoire va évoluer et que la régularité des suites ne sera pas très régulière, justement. Bonne lecture.
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Sheppard ouvrit le pot d'un revers adroit. Il dégaina son meilleur couteau et le plongea à l'intérieur, savourant à l'avance son goûter. McKay se moquait souvent de lui sur ce point, Monseigneur Sheppard, le tombeur de ces dames, le sauveur de la galaxie, le vaillant soldat sans reproche prenait encore un goûter. Et pas n'importe quoi ! A l'heure où certains se contenteraient d'une tasse de café pour patienter jusqu'au dîner Monsieur se permettait de vider les réserves, déjà fragilisées par l'arrivée de Ronon. Monsieur engloutissait chaque jour plusieurs gâteaux en regardant la télé ou chantant (horriblement faux selon le même scientifique) du Johnny Cash. Le militaire avait bien tenté d'initier Teyla à cette pratique mais l'athosienne lui avait répondu qu'avaler autant de nourriture sans activité physique à côté n'était pas bon pour la ligne. Sheppard, vexé, avait alors tenté de répliquer à propos du régime à la mode Pégasienne mais une droite bien placée l'avait empêchée de finir sa phrase. Mais ce n'était plus qu'un lointain souvenir, Sheppard était allé se plaindre chez Beckett. D'ailleurs il n'avait guère eu le choix car il ressemblait à un des tableaux de Picasso à ce moment. Le médecin l'avait réconforté et offert une figurine Kinder Surprise, un collector en plus ! Désormais un petit Bob l'éponge contemplait d'un air bienveillant le sommeil du militaire.
Ainsi, Sheppard plongea son couteau dans le pot. Le bruit qui en résulta lui fit l'effet d'un seau d'eau glacé balancé en pleine face. Ce fut comme si l'on avait supprimé le sol sous ses pieds. Il tombait dans un puits sans fond, le petit rond de lumière s'éloignait. Et il hurlait, il hurlait.
- Oh ! Tu vas la fermer oui !
John referma la bouche. McKay se tenait devant lui, les mains encore sur les oreilles. Le scientifique s'efforçait de prendre un air mécontent mais au fond de lui il jubilait. Ça lui faisait une bonne anecdote à répandre dans la cité si le militaire l'asticotait de trop près. Sheppard regarda autour de lui, les rares personnes présentes dans le mess avaient tourné la tête, étonné que le cuisinier ait décidé d'égorger son cochon en public. Mais cochon il n'y avait pas et les visages disparurent.
- Qu'est-ce qui se passe encore ? demanda Rodney.
- Je… Je n'en suis pas encore sûr.
Il frissonna.
- Il faut que tu le fasses, c'est trop dur pour moi, continua-t-il.
- Que je fasse quoi ?
Sheppard désigna la table d'un petit mouvement. Le scientifique loucha sur la surface plane puis son visage s'éclaira.
- T'en es sûr ? demanda-t-il.
Hochement de tête affirmatif.
- Génial ! Merci, depuis le temps que je te le demande.
Rodney s'empara des clés du hangar et s'écria :
- Yeeeeeeeeees !!!!!! Je vais pouvoir le faire ! Démonter un jumper ! Du premier au dernier boulon ! Je vais le mettre en pièceuuuuuuuh !
Sheppard voulu dire à McKay que s'il touchait au moindre centimètre carré d'un jumper il le déposerai sur une planète infestée de Wraiths sans la moindre barre chocolatée mais le scientifique avait déjà disparu, les clés avec lui. John soupira et se prit la tête entre les mains, sa journée commençait vraiment très, très, très mal. Il sentit ses entrailles s'agiter et un glougloutement affamé résonna dans la pièce. Oui, il fallait vraiment qu'il prenne son goûter sinon ça allait mal finir. Il ferma les yeux et inspira profondément.
On se calme Johnny, tu as sûrement mal entendu. Allez, rassemble tout ton courage et attrape le pot... Tu peux le faire ! C'est pas plus compliqué que de se retrouver sur un vaisseau ruche avec un canif...
Il regarda le petit pot en verre qui semblait le narguer. Franchement, il aurait largement préféré être sur un vaisseau ruche à ce moment, il aurait même troqué son canif contre un couvercle de poubelle ! Son estomac protesta une fois de plus, il ne pourrait pas l'ignorer plus longtemps. Lentement, ses doigts s'approchèrent, allèrent à la rencontre du pot. Il le ramena vers lui, s'efforçant d'ignorer la terreur qui lui courrait le long de la colonne vertébrale. A nouveau il prit son couteau, à nouveau il le plongea, et à nouveau il y eut le même bruit. Un bruit de vide. Il regarda à l'intérieur. Les parois avaient été raclées par une main experte, ça sautait aux yeux. De haut en bas, de gauche à droite. Pas le moindre recoin n'avait été épargné. Sheppard sentit son menton trembler, les larmes lui montaient aux yeux.
Ce fut le moment que choisis Carson pour arriver, comme à son habitude le médecin avait un des ovales jaunes servant à garder les surprises des Kinders. Il s'amusait à en envoyer une partie à l'autre bout de la pièce puis courrait la chercher avant qu'on le la lui pique. Il remarqua le militaire, affalé à sa table, l'air complètement démoralisé.
- Allons, dit-il en s'approchant, ne me dit pas que tu as encore essayé de draguer la petite athosienne blonde. Je t'ai répété cent fois qu'elle était déjà casée.
- Non, répondit Sheppard d'une voix morne, c'est pas ça.
- Quoi alors ? Demanda Carson en s'asseyant en face de lui.
- A'u'ella
- Quoi ?
- Y a plus de nutella, gémit Sheppard.
Beckett avisa le pot. Pour être vide il était vide.
- C'est pas grave, déclara-t-il, tu n'as qu'à aller dans les réserves en prendre un autre.
John lui lança un regard noir.
- T'es un malin toi ! Le cuisinier trouve que ça part trop vite alors il a mis des alarmes partout, même le ZPM de McKay est moins bien gardé que ça ! Il y a un détecteur de mouvement dans tous les couloirs à 200 mètres à la ronde. Des lasers prêts à t'envoyer des décharges électriques si tu t'approches trop, plus les caméras de surveillance, le gaz hilarant, la porte avec scanner rétinienne, la deuxième porte avec combinaison à 18 chiffres, la troisième porte avec...
- Oh, coupa Carson, t'as bien quelques codes d'accès ?
- Moui..
Le médecin prit le temps de réfléchir.
- Ecoute, moi j'ai plus de chantilly pour mon casse-croûte de minuit, je veux bien te donner un coup de main puisque c'est évident que tout seul, personne ne peut y arriver. Tout le monde est gagnant dans ce cas.
- Pourquoi tu ferais ça ? Et puis qu'est-ce qui me dit que c'est pas toi qui as fini mon pot ?
- Tu m'as déjà vu manger du nutella ?
- Non ! Raison de plus pour me méfier.
Carson haussa les épaules d'un air désolé.
- Tu es irrécupérable John, je te propose un bon marché et toi...
- Je veux d'abord savoir qui a fini MON pot, répliqua le militaire avec une moue enfantine. C'est pas normal tout ça ! Teyla elle mange que de la salade, toi c'est chantilly et Kinder Surprise, Weir... Euh... Elle fait que bosser et puis y a Ronon qui ne jure que par la bouffe... La viande... Euh... Hé ! C'est Ronon !
Il se redressa brusquement.
- Mais oui, ça peut être que Ronon ! Lorsqu'il court pas il mange lui ! En plus je trouve qu'il a pris un peu de ventre en ce moment...
Il se leva et disparut de la salle, laissant Carson derrière lui. En un instant il fut devant la chambre du Satedien, il ne prit pas la peine de frapper et entra. Ronon était allongé par terre, en train de faire des abdos. Il regarda Sheppard se planter devant lui mais continua ses exercices.
- Dis Ronon, t'aurais pas mangé du nutella ces derniers jours.
- Humpf.
- C'est bien ce qui me semblait... Et t'aurais pas fini le pot par hasard ?
- Grumpf
- Quoi ?
- Pas moi, Rodney...
John resta interdit. Il ne s'attendait pas à ça mais après tout... Puisque le scientifique était occupé à faire mumuse avec un jumper il pouvait se faufiler discrètement dans sa chambre. Ce fut bientôt chose faîte. La pièce ressemblait à tout, sauf une chambre. Pas moins de trois ordinateurs tenaient sur le bureau, en équilibre précaire. Des souris jonchaient le sol, certaines étaient en plusieurs morceaux et Sheppard manqua de s'étaler par terre en glissant sur une des billes. Il prit sion d'éviter le coin des batteries et câbles en tout genre pour se diriger droit vers le placard. Des vêtements roulés en boule mais pas de trace de nutella. Ronon devait bien rigoler... Il s'apprêtait à refermer le placard quand un son étrange retint son attention. Il avait par mégarde enfoncé une des planches, celle-ci avait percuté le mur du fond en émettant un bruit de... cachette secrète ? John ne perdit pas de temps et mit l'ensemble des fringues de Rodney par terre, de toutes façons elles n'étaient même pas pliées... Il enleva ensuite les planches et s'avança à l'intérieur du placard, oui, il y avait bien une mince rainure dans le fond. Il y glissa ses doigts et décolla ce qui semblait être un cadre de bois. Son cœur eut un raté. Du nutella. Des dizaines et des dizaines de pots vides, lavés de toute pâte à tartiner. Sheppard s'assit par terre, encore sous le choc de sa découverte. Ah c'était comme ça ? Rodney engloutissait toutes les réserves dans son dos ?
- Cette fois c'est la guerre, marmonna John. La guerre du nutella.
A suivre...