NdA : Cette fiction se déroule dans un AU (alternative universe). Elle se concentre sur des OC (original characters). Naruto n'est PAS son personnage principal.
Le jeune garçon se releva malgré les cris moqueurs lui enjoignant de restant au sol. Ses vêtements étaient boueux après qu'un affrontement censé n'être rien de plus qu'un entraînement ai dégénéré en pugilat sauvage.
Une pression sans violence mais ferme sur son dos le renvoya s'affaler dans la terre.
"Sasuke, il suffit !" Le pied le maintenant allongé s'éleva à l'injonction. Iruka sensei avait enfin décidé d'intervenir.
Des bras puissants relevèrent l'enfant et le supportèrent jusqu'à ce qu'il soit d'aplomb sur ses appuis. Le garcon entendit la tête de l'instructeur se tourner vers les élèves ricanants qui se turent subitement.
"Le cours de Taijutsu est terminé. Vous viendrez tous dans mon bureau pour recevoir la punition que vous méritez, toi y compris Sasuke."
La foule d'enfants rieurs se tut instantanément. Le jeune Uchiwa grogna mais ne dit pas mot. Alors que les élèves plus ou moins penauds se dispersaient peu à peu, l'instructeur de l'académie du village de Konoha se retourna pour dévisager l'enfant couvert de boue.
"Quand à toi Akiri, combien de fois t'ais je demandé de ne pas répondre à leur provocation?"
Le garçon ne répondit pas, faisant de son mieux pour débarrasser ses habits de leur saleté tout en tentant vainement de cacher le rouge qui lui était monté au visage. Malgré ses plus tenaces efforts, des larmes perlèrent aux yeux du jeune élève.
Ikaru soupira.
C'était une année riche en élément compliqués. Entre le jeune Uchiwa, clairement doué mais insupportable d'arrogance, le jeune Uzumaki, trublion de première catégorie, Shikimaru des Nara, brillant mais surtout feignant.
Et peut être l'ultime challenge, Haraze Akiri, candidat au grade de genin tout en étant aveugle.
Le handicap du garçon, couplé à un passé peut être aussi lourd que celui de certain autre élèves, ne facilitait ni ses études et encore moins son intégration.
Les enfants étaient parfois bien plus cruels que les adultes. Ikaru soupira une nouvelle fois. Une chose qu'il lui arrivait bien trop souvent pour son âge, estima l'instructeur.
La seule raison que les anciens du village aient jamais donné concernant l'admission du garçon à l'académie était une vague excuse concernant le potentiel de son chakra.
Et il était tout à fait vrai qu'Akiri exerçait sur son chakra un control simplement hallucinant pour son âge.
S'il n'avait pas été frappé d'invalidité, d'aucun l'aurait qualifié de talentueux, voir appelé un géni.
Mais Akiri, aux yeux de tous, n'était qu'un infirme.
Ikaru secoua la tête et essuya les larmes que l'enfant avait désespérément tenté de retenir, appliquant à la lettre le code ninja, selon lequel un shinobi ne devait en aucun cas révéler ses sentiments.
"Ils se sont encore moqué sensei." dit le garçon d'un souffle, sa voix tremblante, si bas que seul Ikaru avait pu entendre.
"Pourquoi as tu laissé leur provocations t'atteindre, Akiri?"
A cette question, l'enfant ne put répondre.
"Le code ninja n'indique t-il pas qu'un shinobi doit à tout instant garder son calme et-"
"Ne pas céder à la colère." compléta le jeune aveugle en soupira bruyamment. Ikaru sourit. Au moins n'était il pas le seul.
"Alors, pourquoi t'es tu laissé emporté? Tu sais que le taijutsu t'est-" Ikaru se retint de dire "impossible" in extremis, préférant reformuler. "-N'est pas ton point fort. Pourtant qui à part toi peut se targuer d'exercer un tel control sur son chakra à l'âge de 12 ans? Certain jônin ne sont pas à ton niveau Akiri!" s'exclama le professeur d'un ton enjoué.
Un sourire apparut lentement mais surement sur le visage d'Akiri, remplaçant sa moue triste.
"Vous êtes gentil, sensei." déclara simplement l'enfant. Ikaru lui offrit un grand sourire que le garçon devina mais ne put apprécier pleinement.
"Aller, oust maintenant!"
Le jeune garçon hocha la tête de haut en bas et se détourna de son sensei, ses pas plus légers après les encouragements de son professeurs. Ikaru avait toujours su trouver les mots justes pour le réconforter. Ca, plus que ses talents d'enseignant, qu'au demeurant Akiri trouvait excellents, faisait de lui un véritable mentor pour de nombreux "cas".
Akiri savait bien qu'il n'était pas le seul dont les autres se gaussaient allègrement. Naruto Namikaze, trublion en chef et notoirement incapable de réaliser la moindre des techniques les plus basiques des ninjas, était encore plus sujet que lui aux constantes moqueries des autres.
Akiri secoua la tête. C'était sans doute pire pour Naruto. Akiri, lui, ne recevait que des remarques sur son handicape. L'autre garçon, lui, était parfois carrément haï par certain et craint par d'autre.
Sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Son père était pourtant le précédent Hokage, aujourd'hui encore l'un des ninja les plus respecté du village.
Le jeune aveugle soupira repensant à la énième humiliation subie aux mains du "prodige Uchiwa".
Grâce à sa maîtrise du chakra, ses réflexes et une vie entière passée dans la nuit la plus totales, Akiri avait appris à se déplacer sans l'aide d'une canne. Si le garçon arrivait sans peine à éviter les obstacles fixes et les personnes se déplaçant à un rythme normal, c'était tout de suite autre chose d'esquiver les coups d'un ninja formé au taijutsu. Même si le ninja n'était pas encore de niveau genin.
Sasuke Uchiwa avait en plus l'avantage d'être techniquement compétent pour son âge, Akiri devait lui reconnaître ça.
A quasiment n'importe qui d'autre, le garçon pouvait en fait opposer une certaine résistance. Mais le mètre étalon de la promotion étant l'héritier à l'éventail, il suffisait d'une défaite contre lui pour qu'on oublie le reste.
"Des détails!" s'exclamaient systématiquement les autres enfants, lorsque Akiri leur faisait remarquer qu'il était chef de promos lorsqu'on en venait à considérer la théorie et les ninjutsus de base.
Akiri soupira alors qu'il remontait lentement l'une de rue principale de Konoha, bondée de monde. Une telle mauvaise foi avait certainement le don de l'énerver prodigieusement.
Se faufilant adroitement entre les passants, l'aveugle qui n'y paraissait pas, regagna rapidement un appartement, dortoir anonyme situé dans un petit immeuble sans personnalité.
Des pièces en enfilade décorées de tapis et bibelots en bois s'offrirent à sa vue.
"J'suis rentré m'man!" cria le jeune ninja.
Comme d'habitude, seul le silence et les rumeurs de la rue lui répondirent. Le garçon soupira.
Cela faisait plusieurs années que sa mère était plongé dans le coma, n'ayant jamais donné autre signe de vie que son souffle lent et régulier. Malgré cela, Akiri espérait chaque soir que sa mère se réveille, et chaque soir, une pointe de déception lui blessait le coeur.
Il n'était apparement pas écrit que quoi que ce soit changerait ce soir là.
En mode pilote automatique, Akiri se servit un verre de jus de pomme, l'une des rares denrées de luxe qu'il s'autorisait, étant donnée la maigre pension que lui versait le village. Sur la table de la cuisine, le garçon trouva une note inscrite avec de chakra sur un papier plus épais que normal. Le compte rendu de la visite du médecin.
Rien de nouveau: sa mère était dans un état physique parfaitement stable et aussi comateuse que le garçon l'ai jamais connu, ou presque.
Il semblait à Akiri faire quelques rêves où il voyait sa mère, éclatante de jeunesse, de vitalité et de beauté combattre une espèce de monstre.
Ce qui étonnait le garçon c'était surtout le fait qu'il pût rêver d'une personne de façon aussi claire. Ce qui pouvait signifier qu'il n'avait pas toujours été aveugle.
Ou alors qu'il avait une imagination débordante.
Des coups retentirent à la porte du petit appartement. Akiri s'orienta vers la porte, un peu surpris. Il n'attendait personne.
De quelques enjambées rapides, le garçon se retrouva devant la porte qu'il ouvrit avant que ne sonnent d'autres coups.
Akiri sourit, reconnaissant le chakra à la foi monstrueux et complètement chaotique de Naruto, l'une des rares personnes qu'il considérait effectivement comme un amis.
"Heya, Akiri, ça va?" salua l'enfant Namikaze, sa voix voilée d'inquiétude.
Akiri hocha la tête. Sasuke n'avait pas frappé vraiment fort. Ou alors était ce lui qui s'endurcissait ? Quoiqu'il en soit, Akiri ne souffrait que de quelques petits bleus.
"Tu entres ou tu restes sur le pas de la porte ?" demanda l'enfant aveugle avec un petit sourire en coin. Sans hésiter une seconde, Naruto se déchaussa et entra dans l'appartement.
"Comment va ta mère ?" demanda l'enfant blond prudemment, manifestement conscient de marcher sur des oeufs.
Akiri secoua simplement la tête, comme il le faisait désormais lorsqu'on lui posait cette question.
"Désolé." souffla Naruto, qu'Akiri pouvait sentir légèrement mal-à-l'aise. L'infirme leva la main droite devant lui, signifiant par là qu'il n'y avait pas d'insulte.
"Tu veux boire un coup ?" lança Akiri à son ami alors que les deux entraient dans la cuisine. "J'ai que du jus de pomme avant que tu poses une question bête."
Naruto ricana. "Tu vas te transformer en fruit si tu ne fais pas attention."
"Et toi en patate avec tes sodas !"
"T'façon le jus de pomme c'est hyper sucré !"
"Au moins on sait avec quoi il est fait !"
Akiri sourit. L'échange était habituel entre les deux garçons. Ils burent chacun leur verre dans un silence quasi religieux, avant que Naruto, incapable de tenir en place, ne se retourne vers Akiri.
"On sort ?" proposa le blond.
"Pour faire quoi ?" Akiri demanda, la méfiance claire dans sa voix.
"J'ai une idée géniale…" Naruto commença.
"Qui va nous attirer une tonne d'ennui je paris." coupa le jeune aveugle.
"Si on se fait prendre seulement !"
"Naruto..." Akiri passa sa main dans ses cheveux avant de redescendre sur son visage. "On se fait toujours prendre. Ton père est juste-"
"Justement !" interrompit l'enfant blond, manifestement préparé à la remarque. "J'ai vraiment un plan pour l'éviter cette fois !"
"Comme les deux cents soixante treize fois précédentes ?" demanda Akiri, clairement amusé par les propositions folles de son ami.
"Deux cents soixante douze !" s'indigna Naruto, un grand sourire aux lèvres.
"T'as pensé qu'on avait quand même les examens pour devenir genin dans trois semaines et t'as bien entendu tout révisé." déclara Akiri d'une voix neutre.
D'un sourire, l'expression de Naruto se changea en une grimace qu'Akiri ne pouvait pas voire, mais imaginait très bien.
"T'étais obligé de me rappeler ça?" soupira l'enfant du Kage, visiblement déprimé.
Un état d'âme qui ne lui convenait pas du tout.
"Tu ne réussis toujours pas le Bushin?"
Naruto secoua d'abord lentement la tête, puis, se souvenant que son ami ne pouvait le voire répondit simplement: "Non."
Un silence s'installa entre les deux garçons avant qu'Akiri ne le brise.
"Tu veux de l'aide?"
Naruto soupira. "On a déjà essayé. J'ai même essayé avec mes parents mais ça a rien donné non plus et sans vouloir te vexer, ils sont quand même largement au dessus de nous en terme de niveau."
Le jeune apprentis ninja blond semblait découragé. Une sensation étrange pour Akiri, qui ne l'avait jamais senti aussi déprimé. L'aveugle laissa un sourire narquoi s'installer sur ses lèvres. Il connaissait le mot magique pour faire sortir Naruto de sa subite léthargie.
"T'abandonnes ?" demanda Akiri de son ton le plus odieux possible.
Ce fut comme si Naruto subissait une transformation, à la foi physique et mentale. Ses yeux reprirent leur fougue, son dos se raidit et l'enfant se campa de toute sa hauteur, guère impressionnante à vrai dire, devant son ami.
"Abandonne l'idée de me faire abandonner !"
Pour toute réponse, Akiri lui fit un vrai sourire. "Alors on va s'entraîner ?"
"Tu parles qu'on va s'entraîner !" répondit le ninja blond en lançant son poing en l'air avec enthousiasme.
