Ma toute première fic sur Battlestar Gallactica alors, pitié, soyez indulgents ;)
Un grand merci à Christi et Niila pour leur soutien et à Volly pour avoir rendu cette fic grammaticalement lisible.
La solitudine
« Sommes-nous encore loin, commandant? » Demanda Billy, visiblement inquiet.
« Starbucks, Apollo, quelle est notre position? »
« Nous venons de quitter la yellow sphère, Mr. Nous sommes à.. à environ 2h de vol du Galactica. »
« Elle ne tiendra pas jusque là, Mr. » Murmura le jeune homme au commandant.
Ce dernier vint s'agenouiller auprès de la présidente. Endormie sur l'épaule de son assistant, elle ne cessait de gémir, de prononcer des incohérences. Couverte de sueur, le teint pale, elle grelottait. Le militaire dégagea les cheveux de la malheureuse et palpa son front. « Elle est brulante. Trouvez moi un thermomètre! Billy, commencez à la déshabiller. »
« Pardon Mr? » S'inquiéta le jeune homme.
Le haut gradé récupéra le thermomètre qu'on lui tendait, souleva les cheveux de la femme. « 41,2°C. Starbucks, Apollo, il va falloir faire vite! » Il vint s'asseoir à la droite de la présidente et la décolla doucement de Billy. Une main dans sa nuque, l'autre s'activait sur son manteau, puis blazer. Il commença à déboutonner son chemisier tout aussi rapidement. « Porte-t-elle quelque chose dessous? »
« Je... Je ne sais pas Mr. » Répondit le jeune homme de plus en plus affolé.
« Nous allons bientôt le savoir. » Marmonna le plus âgé en soulevant discrètement la pièce de tissu. Un débardeur fin se trouvait en dessous, il n'eut donc aucun scrupule à lui retirer son chemisier. « Il va falloir l'allonger. »
« Mr, nous sommes déjà très à l'étroit, je vois mal comment... » Objecta Tom Zarek.
« Ne vous inquiétez pas, Mr Zarek, nous n'empièteront pas sur votre espace vital. » Lui répondit-il d'un ton sec. « Billy, aidez moi. Vous allez prendre ses jambes, je m'occupe du haut. » Doucement, les deux hommes firent pivoter la présidente jusqu'à ce qu'elle se retrouve allongée sur la petite banquette, contre eux, sur eux. Sa tête calée sur les genoux commandant Adama, ses jambes posées sur celles de Billy.
Tous regardaient faire Adama avec respect et inquiétude. L'état de la présidente ne semblait pas s'améliorer, ses frissons amplifiaient, tout comme ses gémissements. Le militaire décida donc de se montrer plus offensif. Il saisit le sac de survie de la malade, en sortit une gourde et une serviette, qu'il imprégna d'eau. Il commença à passer le linge humide sur le visage dégoulinant de sueur, le front d'abord, puis le nez, les joues, le menton. Il s'attarda sur ses lèvres, pressa le linge afin que quelques goutes viennent s'y déposer. Il la vit aussitôt entrouvrir la bouche, sortir timidement sa langue à la recherche du breuvage. Soutenant sa tête, il porta la gourde à sa bouche et l'aida à boire. Quand elle l'eut fini, il la fit rallonger et recommença à passer le linge humide sur son corps. Il effleura son cou fin, descendit le long de ses épaules, de ses bras. Il découvrit avec précaution son abdomen et y passa le chiffon. Il s'arrêta quelques instants sur le bas de son ventre, caressa du bout du doigt la cicatrice blanche, ancienne qui s'y trouvait. Il se sentit épié et reprit sa tache.
Quelques instants plus tard, les frissons redoublèrent d'intensité, pour le plus grand plaisir d'Adama. « Passez-moi vos gourdes! » Ordonna-t-il.
« Mr, sauf votre respect.. » S'opposa à nouveau Zarek.
« Passez-la-moi! » S'emporta-t-il en lui arrachant des mains. Quand il en eut récupéré 4, il commença à défaire le pantalon de la présidente. Il chassa les mains de Billy qui s'interposait et glissa deux des ballotins d'acier aux niveaux de ses plis inguinaux. Son pantalon ne fermant plus, il le recouvrit de son chemisier. Il plaça deux autres gourdes dans son cou, contre ses carotides. Bien évidemment, le corps de la présidente essaya de résister, de lutter. Son corps tout entier convulsait, ses dents s'entrechoquaient. « Passez-moi le thermomètre. » Il eut quelques difficultés à l'introduire dans le conduit auditif de la présidente, tant elle bougeait. « 39,4°C! » S'écria-t-il avec joie en lisant les chiffres.
Au bout de quelques minutes, la présidente ouvrit les yeux, hagarde. Elle croisa le regard rassurant d'Adama et les referma aussitôt.
« Mme la Présidente! Mme la Présidente! » Appela Billy, fou d'inquiétude. La femme ne broncha pas.
« Laura, ouvrez les yeux! » Ordonna Adama.
Elle réagit aussitôt mais papillonna rapidement. « Tellement fatiguée... »
« Il faut rester éveillée, nous sommes bientôt arrivés. » Lui dit-il d'une voix plus douce. Tellement douce qu'elle se rendormit. « Laura! Laura! Réveillez-vous bon sang! »
« Bill... » Gémit-elle en faisant un effort surhumain pour ne pas sombrer de nouveau.
« Billy, je crois que... » Sourit quelque peu tristement le commandant. Le jeune homme s'avança prudemment au dessus de la malade, pour ne pas la blesser, elle qui avait toujours ses jambes sur lui.
« Commandant. » Rectifia-t-elle dans un souffle, tendant une main vers son visage. L'homme l'intercepta, la prenant dans la sienne. Il fut surpris de sa petite taille et ne put s'empêcher d'y déposer un baiser.
« Je suis là. » La rassura-t-il. Ému, il ne fit plus attention à son entourage. Ému, il n'avait d'yeux que pour la femme dans ses bras. Il caressa ses cheveux éparpillés, son front, ses joues. Il vit un fin sourire naitre sur ses lèvres, il ne lui en fallait pas plus pour continuer.
« Galactica, ici Apollo, demande autorisation d'apponter. »
« Apollo, ici Galactica, autorisation, Mr. » La voix de Douala résonna dans le rapace, un soupir de soulagement se fit alors entendre.
« Laura, réveillez-vous, nous sommes arrivés. » L'informa Adama. Il n'obtint cependant qu'un gémissement. Il lui reprit la température. 40,3°C, la fièvre repartait.
« Galactica, prévenez le Dr Cottle que nous aurons besoin de ses services immédiatement. »
« Apollo, le Dr Cottle n'est pas disponible. Je répète: pas de médecin disponible. » Leur répondit la voix féminine alors qu'ils commençaient leur appontage.
« Aidez-moi. » Dit-il à Billy. Le jeune homme attrapa tant bien que mal la présidente par les épaules et permit à l'officier de se dégager. Il fit descendre tout l'équipage, les pressant autant qu'il pouvait. Quand l'appareil fut vide, il s'agenouilla devant la banquette, glissa une main sous les genoux de la belle rousse, une autre autour de ses épaules et l'emmena avec lui. Elle enroula ses bras autour de son cou, cala son visage dans le cou de son chevalier. Il pouvait sentir la chaleur de son corps à travers le peu de vêtements qu'il lui restait, les frissons parcourir sa peau. « Tenez bon Laura » Implora-t-il dans ses cheveux.
Dès qu'il mit un pied hors du cockpit, il sentit tous les yeux se braquer vers lui. Il savait que la vue de la présidente, légèrement vêtue, inconsciente et dans ses bras avait de quoi choquer, du moins déstabiliser. « Vous allez rester à me regarder ou vous allez m'aider? » Il sut immédiatement qu'il pouvait compter sur Kara et Billy. Il ordonna à l'une de vider l'une des salles de bain communes et de remplir une baignoire, à l'autre de le suivre. Entrainé, musclé, il n'eut aucun mal à porter la belle à travers les longs couloirs du Galactica. La sentant sombrer de plus en plus profondément, il mit un point d'honneur à parcourir les derniers mètres au pas de course.
« Laura! Laura! » La présidente entrouvrit les yeux à l'appel de son nom. « Laura, il va falloir tenir debout. Je vais vous aider, mais il va falloir rester debout. » Lui dit-il en posant avec précaution ses pieds au sol. Il la sentit fléchir mais elle se ressaisit vite. « Kara, l'eau est bien à 38°C? » Réponse positive. « Billy, déshabillez-là! » Le jeune homme ne bougea pas, trop surpris par la requête de son ainé. « Billy, dépêchez-vous! Déshabillez-là, on ne va pas tenir longtemps dans cette position. » Il la sentait s'affaisser de plus en plus, sa peau humide glissait entre ses doigts. Mais l'assistant n'osait toujours pas faire le moindre pas. « Déshabillez-là, c'est un ordre! »
Le blondinet n'eut pas le temps de protester que Kara l'avait bousculé. D'une geste habile, elle fit glisser la jupe le long des jambes de la présidente. D'une main ferme, elle lui ôta son haut. Elle ne lui laissa que sa culotte, n'osant pas franchir cette étape. Le commandant, tout de même gêné, lui en fut reconnaissant. À deux, ils l'immergèrent dans le bain. Elle n'émit aucune résistance, bien au contraire, elle se laissait glisser dans l'eau. Ils n'avaient d'autre choix que de la tenir par les épaules pour lui éviter la noyade. Adama comprit que cette situation ne pouvait durer. Il retira à la hâte ses vêtements, ne gardant que son caleçon et vint s'assoir sur le rebord de la baignoire. Il plongea ses jambes dans l'eau, calant ainsi parfaitement la belle contre lui. Ainsi, il n'avait à faire aucun effort pour la retenir. Il se tourna vers ses deux camarades et, d'un signe de la tête, les remercia. Lorsque la porte se referma, les laissant seuls, il échappa un soupir de soulagement. Il prit quelques profondes inspirations, calmant son angoisse puis s'adossa au mur et attendit.
Un frisson parcourut son dos, il était gelé. Il ouvrit les yeux, comprenant qu'il s'était assoupi. Une angoisse primaire, animale le saisit. Laura. Il la saisit par les épaules, la tirant en arrière, vers lui, pour voir son visage. A sa plus grande surprise, il croisa deux iris bleu-verts, réactifs, rieurs. Il entendit l'eau bouger, il sentit le peu de chaleur s'éloigner de lui. Instinctivement, il se glissa dans la baignoire, vint combler l'espace entre la baignoire et le dos de la jolie rousse. Il ne pouvait la voir mais il savait qu'elle souriait, il commençait à bien la connaître. Il ne fut donc pas surpris quand elle vint se blottir contre lui, laissant rouler sa tête sur son épaule musclée. Il admira sa pommette saillante, ses lèvres fines. Elle tourna légèrement la tête, croisant son regard malicieux. Il cessa de réfléchir et caressa ses bras, remontant jusqu'à ses épaules, poussant ses cheveux de côté pour mieux la voir. Elle se laissait faire, mieux, elle l'encourageait. Il saisit un peu de liquide dans le creux de sa main et le déversa sur sa nuque. Il admira les gouttelettes rouler sur cette peau si fine, si douce. Il n'eut qu'à se courber pour effleurer de ses lèvres son épaule. Elle soupira d'aise, il continua, remontant jusqu'à l'orée de sa nuque. Elle tourna la tête, il se saisit de ses lèvres. Après un court baiser, elle glissa son index entre leurs deux bouches.
« Je suis malade. » Dit-elle simplement, reprenant sa position initiale.
« Vous semblez rétablie. » Répondit-il d'un ton taquin, embrassant le haut de son dos.
« Je ne le serai jamais. » Sa voix s'était étranglée, elle dut se faire violence pour ne pas éclater en sanglots. Les bras masculins se resserrèrent autour d'elle. Un silence gêné s'installa, rompu par la toux de la présidente. « Vous voyez, je suis malade. » Rit-elle quand elle put reprendre son souffle.
« Alors nous le serons tous deux. » D'une main douce, il saisit son menton et la guida jusqu'à ses lèvres. Il l'embrassa avec tendresse, douceur.
« Nous ne devrions pas. » Murmura-t-elle sans pour autant chercher à rompre ce délicieux contact.
« Je sais. » Il y mit plus de passion, l'enlaçant plus fort, s'enhardissant dans ses caresses.
Une nouvel accès de toux les sépara. Laura s'assit au milieu de la baignoire, essayant de calmer sa respiration. L'homme l'enlaça de nouveau, ne pouvant se passer du contact de sa peau contre la sienne. Ils restèrent un long moment enlacés, silencieux, profitant seulement de ce corps à corps inespéré. Profitant de ce moment pour fendiller leur carapace, s'ouvrir, pour profiter de ce court moment de partage. De ce court moment où ils n'étaient pas seuls. L'eau devenait de plus en plus froide mais ni l'un ni l'autre ne voulaient rompre le charme de ce moment. Quelques frissons trahirent Laura. Willian se hissa hors de l'eau, se sécha sommairement puis noua la serviette autour de sa taille. Il en attrapa une sèche, la déplia, offrant ses bras à la présidente. Comme elle semblait hésiter, il détourna le regard. L'eau remua, il retint son souffle, ferma les yeux. Il se concentra sur le bruit des gouttes, tombant tantôt dans la baignoire pleine, tantôt sur le carrelage. Elle était proche. Il referma les bras, elle était de nouveau contre lui. Il savoura ce contact avant de se détacher doucement d'elle.
Sans un mot, il quitta la pièce. Dehors l'attendaient son fils, Kara et Billy. Avant qu'il n'ait à ouvrir la bouche, une pile de vêtements lui fut tendue. Il la saisit avec grâce et revint sur ses pas. Il se sentit soudain nigaud et prit la peine de frapper avant d'entrer. La serviette nouée autour de la poitrine, elle s'échinait à retirer ses dessous trempés. Il se retint de rire en la voyant se tordre comme un ver. Elle lui lança une œillade mauvaise et il fit mine de prendre un air sérieux. Il lui tendit solennellement les habits de sports visiblement fournis par Starbucks. Elle s'en saisit et se dirigea vers une baignoire vide. De dos, par rapport à lui, elle les posa sur le rebord. Elle enfila le pantalon puis fit glisser la serviette jusqu'à sa taille, révélant son dos, sa taille fine. Elle commença à passer les manches du t-shirt et se retourna. Elle croisa le regard troublé du commandant et finit de s'habiller, le sourire aux lèvres.
D'un pas sur, elle avança jusqu'à lui. Se hissant sur la pointe des pieds, elle fit glisser ses lèvres de sa bouche à son oreille. « Merci, pour tout. » Murmura-t-elle, avant de s'échapper.
