Disclaimer: A mon grand regret, je ne possède aucun personnage de cette histoire, tout le mérite revient à ma nouvelle divinité Stephenie Meyer!!!

Résumé: Le premier baiser d'Alice et Jasper, vu à travers ses yeux

JPOV

Nous avions cheminé toute la nuit précédente. Déjà le jour pointait à l'horizon. Nous ne pouvions pas rester à découvert plus longtemps, je suggérai donc de trouver un hôtel au plus tôt afin d'y passer la journée. Toujours d'aussi bonne humeur, elle acquiesça, prenant ma main pour me montrer le chemin. Depuis la veille elle semblait rayonnante, comme emplie d'une joie nouvelle. Nous trouvâmes rapidement la vieille bâtisse que je cherchais et qui nous servirait d'abri le temps que le soleil finisse sa course à travers le ciel. Je m'occupai de réserver une chambre sous l'œil réprobateur du tenancier qui ne crut pas un seul instant qu'Alice puisse être mon épouse – seule couverture valable de l'époque. Je ne pouvais l'en blâmer, elle semblait si jeune, si innocente, alors que bien que d'apparence juvénile, mon regard était celui d'un homme qui avait vécu, et qui savait ce qu'était la vie. Il me donna néanmoins la clef et nous conduisit à notre chambre. Lorsqu'il nous quitta enfin, non sans avoir rappelé à Alice qu'elle pouvait l'appeler en cas de problème, je me laissai tomber dans la chaise la plus proche, las. Je détestais devoir subir les humeurs et les jugements hostiles des humains en permanence. Mais je ne pouvais rien y faire, j'étais un empathe et rien ne pouvait changer cela.

Satisfaite, Alice se laissa tomber souplement sur le lit. Elle laissa pendre ses jambes dans le vide et commença à fredonner un air populaire du moment. Je fermai les yeux, me laissant bercer par sa douce voix. Après un moment, le chant cessa. Je rouvris les yeux, seulement pour la voir se figer. Elle m'avait expliqué que cela lui arrivait quand elle avait une vision. C'était probablement le cas en ce moment. Bien qu'ayant assisté à ce genre de chose à plusieursreprises, c'était toujours aussi impressionnant à voir. A chaque fois, c'est comme si sa ligne de vie disparaissait pendant quelques instants, la faisant passer pour une poupée de cire aux traits parfaitement harmonieux. Je vins m'asseoir à son côté sur le lit, pris sa main dans la mienne. Elle revint à elle presqu'aussitôt, s'assit. De nouveau elle souriait. Je lui demandai ce qu'elle avait vu, mais elle refusa de me le dire, seulement qu'il s'agissait d'une bonne chose. Ses yeux tombèrent bientôt sur sa main, emprisonnée dans les miennes. Un peu embarrassé, je la libérai immédiatement, conscient que ce genre de comportement était inapproprié, même pour des vampires.

Je devais cependant admettre que parfois, je me plaisais à penser que peut-être, dans d'autres circonstances, j'aurais pu me retrouver à courtiser une femme comme Alice. Elle était incroyablement belle avec son teint d'albâtre, ses pommettes saillantes, son petit nez droit, ses lèvres parfaitement dessinées… Et cet optimisme dont elle semblait être pourvue à toute épreuve ne la rendait que plus attachante. Mais j'étais bien conscient que jamais un homme comme moi pourrait ne serait-ce qu'espérer une relation avec une femme comme elle. Je ne la méritais bien évidemment pas… Elle était aussi pure que j'étais souillé, ses mains n'avaient pas fait couler le sang autant que moi, et si on pouvait la comparer à un ange, je ne pouvais être considéré que comme un monstre, mes innombrables cicatrices en faisant foi.

Du bruit venant de l'extérieur me sortit de mes rêveries. Déjà je m'approchais de la fenêtre pour voir ce qui causait pareil grabuge. Des semblables… Ils étaient plusieurs, cinq ou six peut-être, et ne cherchaient visiblement pas à être discrets. Probablement des nouveau-nés. Je devais intervenir si je ne voulais pas qu'on nous repère. Je ne pouvais cependant pas risquer de mettre Alice en danger. Elle ne savait pas encore se battre, et tant qu'à faire, je préférais qu'elle n'ait jamais à apprendre. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir à un plan. Déjà l'un d'eux enfonçait notre porte, se jetant sur Alice. J'eus tout juste le temps de m'interposer, tranchant un bras au passage. Elle ne put étouffer un cri de surprise, ses yeux s'agrandissant sous le choc. J'en terminai rapidement avec mon opposant, et déjà m'attaquai à son complice qui suivait. Le combat ne fut pas difficile, mes années d'expérience compensant largement leur force plus importante que la mienne. Il ne me fallut que quelques minutes pour les exterminer tous. La soif de bataille s'était réveillée en moi, et l'instinct avait repris le dessus. Je pouvais encore sentir le venin sur ma langue quand j'en avais terminé avec eux. Ma respiration était saccadée, mes épaules se soulevant au rythme de mon souffle rapide. Le monstre était de retour. C'est pourquoi quand je sentis une main se poser sur mon épaule, mon réflexe premier fut de violemment repousser l'intrusion.

Je regrettai le geste à la seconde où je l'effectuai. Je m'étais rendu compte trop tard que j'avais blessé Alice. Comme elle se relevait prestement du coin de la pièce où elle avait atterri, je restai là, pétrifié d'horreur. J'avais blessé le seul être qui s'était jamais soucié de moi. J'avais osé lever la main sur cet ange tombé du ciel, seul rayon de soleil dans ma triste et sombre existence… J'allais partir en courant, loin, loin de la honte qui me submergeait à présent, quand ses deux petites mains se cramponnèrent à la mienne. Je l'interrogeai du regard. Elle souriait toujours. Confus, je ne trouvai rien d'autre à dire que « Pardon». Elle fit encore un pas en ma direction, son sourire ne quittant pas ses lèvres. « Ce n'était pas de ta faute, je n'aurais pas dû te surprendre alors que tu venais de te battre, c'est à moi de m'excuser» dit-elle d'une voix douce. J'étais toujours pétrifié par la honte, la tristesse et la rancœur. Comment pouvait-elle seulement penser que ce qui s'était passé était de sa faute ? Je regardais ses mains caresser tendrement la mienne, ses pouces traçant religieusement les marques en forme de demi-lunes qui en ornaient la paume...

Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle se jette soudain dans mes bras, enfouissant son visage dans ma veste usée par le temps. Cherchant à comprendre ce qu'il se passait, je sentis le soulagement émaner de sa personne. Le soulagement? Elle avait eu peur, mais pas pour lecombat… Elle avait eu peur pour moi ??? Je ne comprenais pas. Elle leva alors ses yeux vers moi. Ils brillaient d'un éclat étrange. Je pouvais sentir cette émotion m'envelopper, sans pouvoir mettre un nom dessus. Une sorte de chaleur réconfortante, d'apaisement mêlé de bonheur et de joie. Je n'avais jamais rien ressenti de tel… Ou bien peut-être… Non c'était impossible. Mes émotions quand je laissais mes pensées vagabonder librement sur ce que pourraitêtre une vie avec Alice étaient étrangement similaires à ce que je ressentais en elle à présent… Se pouvait-il qu'elle éprouve les mêmes choses que moi ? Se pouvait-il que même un monstre comme moi ait le droit à un peu de bonheur ?

D'un geste tendre elle remit une boucle de mes cheveux derrière mon oreille. Je frissonnai à ce contact si intime. Son visage était alors si proche du mien… Sans que je sache pourquoi ni comment, je posai lentement ma main sur sa joue, plongeant mon regard carmin dans le sien. Elle ne dit rien, attendit, les lèvres légèrement entrouvertes comme sur le point de parler. Si elle avait voulu me repousser elle aurait pu le faire aisément, je n'exerçai aucune pression dans mes gestes. Pourtant quand mon autre main l'attira plus près de moi, elle soupira d'aise et glissa ses bras autour de mon cou. Elle acceptait donc le monstre que j'étais… Elle n'avait pas peur de moi, éprouvait réellement quelquechose d'autre que de la répugnance à mon égard…

Alors pris dans un tourbillon d'émotions plus contradictoires les unes que les autres, l'impensable se produisit. Je posai mes lèvres sur les siennes, d'abord timidement, et comme elle semblait ne pas s'y opposer, plus fermement. Sur la pointe des pieds, elle mit toute la passion dont elle était capable dans ce baiser. Alors moi aussi je laissai tomber les barrières rien qu'un instant, laissant l'ardeur de mes sentiments parler, juste pour quelques secondes. Les plus belles secondes de mon existence depuis presqu'un siècle… Quand finalement je brisai notre étreinte à regret, Alice déposa un rapide baiser sur mes lèvres, murmurant un « C'est tellement mieux qu'en vision» à peine audible…

Voilà! C'était un premier essai, j'ai plusieurs autres premières fois en attente! :) Les commentaires seront toujours appréciés, je souhaite m'améliorer autant que faire se peut!!! A bientôt!