Il s'installa à califourchon sur lui.
-Arrête.. Ne fais pas ça..
Mais le jeune brun continuait, impitoyable et le força à entrer en lui.
-Pourquoi..
-C'est comme ça, il le faut..
En disant cela, il finit de s'assoir brutalement sur son sexe dans une grimace de douleur. Et se mit à remuer des hanches pendant que l'autre détourna le regard, prompt au désespoir. Jamais il n'avait voulu qu'une telle chose arrive. Il avait toujours considéré Ron comme pur et intouchable. Il s'était juré qu'il ne s'attaquerait pas à lui, même si l'envie lui prenait. Et finalement c'était lui qui menait l'attaque. Il regarda presque malgré lui le jeune posé sur lui, ses traits aussi fin que ceux d'une statue, ses yeux fermés, sa bouche aux coins légèrement crispés.
-Sinon; hoqueta Ron; Ils ne te ficheront jamais la paix, et à moi non plus.
Sa tête bascula en arrière, révélant un cou d'une pâleur porcelaine, et Earl se dégoûta de sa propre attitude, de sa manière de regarder le brun. Il voulu se forcer à penser à autre chose, comme les rondeurs d'une femme, vision érodée par le temps, mais il sentit des mains fines saisir les siennes et regarda Ron les poser sur son torse. Ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes en sentant la peau brûlante de son protégé.
-Tu ne veux vraiment pas en profiter?
Il n'arriva pas à répondre, et demeura la mâchoire pendante. La situation n'avait pas l'air de déranger Ron plus que cela. Et il ne savait comment réagir. Il caressa inconsciemment les flancs du jeune détenu, suivant ses mouvements. Puis il se rendit compte que l'excitant que Ron lui avait fait prendre n'avait plus d'influence dans son état. Il essaya de se résonner, de se secouer mentalement, mais les halètements de Ron ne l'aidaient pas. Il entendit vaguement des exclamations plus ou moins enjouées et se dit que les autres détenus s'étaient rendus compte de ce qui se passait dans la cellule. Son regard se reposa sur le jeune brun et vit que celui-ci s'était lui-même attaché les mains au barreau de la couchette supérieure à l'aide d'un morceau de tissu. Effectivement, Ron ne voulait pas donner l'impression d'avoir le dessus sur Earl, et feintait la soumission. Les mains de Earl s'étaient mises à agripper les hanches maigres du jeune Decker. Le voir ainsi, en contreplongée, du bas de son ventre, jusqu'au bout de ses doigts donnait des vertiges à l'aîné des deux. C'était idyllique, comme un rêve.
