Bienvenue sur cette fiction !
Cette fic' est un AU Teen Wolf parce que j'ai besoin de faire ce que je veux avec les personnages de Davis, et parce que même si j'adore mon crossover où je reprend l'univers de TW, j'ai besoin de changer un peu d'air.
Disclaimer : les persos ne sont pas à moi, mais à Davis et à la série TW, il n'y aura pas non plus d'OC.
Warning : Sterek. Parce que le Sterek, c'est la vie. Et que la vie, c'est le Sterek. Besoin d'arguments ? Sterek.
Autre warning : je suis sadique -aux dires des gens qui me suivent sur d'autres fics'- et j'ai une fâcheuse tendance aux cliffangers. Vous êtes prévenu.
Rating T, quoi que des fois, je frôle le M, mais pas de Lemon ici, parce que le scénario ne s'y prête pas. Quoique, vous pouvez toujours rêver hein. On ne sait jamais.
Niveau avancement, l'écriture se fait petit à petit, mais j'ai déjà le nombre de chapitres et tout ce qui va se passer dans cette histoire. J'ai la mauvaise manie de commencer dix mille fics' en même temps. Heureusement pour vous, j'ai aussi la mauvaise manie de toujours les finir :')
Y a sûrement encore pas mal de fautes de syntaxe et tout le tralala, quoique ma Bêta a bien fait son travail quand même.
Prenez les mouchoirs pour le premier chapitre. Conseil d'amie :3
Chapitre 1
Tout avait basculé un soir de février.
Le shérif avait voulu éviter un animal errant. Un chien peut être. La voiture avait quitté la route en faisant une embardée impressionnante. L'accident avait emporté le shérif Stilinski, de Beacon Hills, et l'infirmière McCall, Melissa, morts sur le coup. La route étant peu fréquentée, il avait fallu attendre un demi heure pour qu'une voiture ne passe et appelle les secours, et encore plus longtempsp pour que l'ambulance n'arrive.
Leurs enfants respectifs, Stiles Stilinski et Scott McCall, avaient miraculeusement survécu au choc de la voiture contre l'arbre en bord de route. Ils s'en étaient sorti avec des blessures physiques à peine graves.
Alors âgés de 9 ans, ils avaient tous deux perdus leur seul parent restant ce soir là.
La mère de Stiles, Claudia, était décédée de maladie deux ans plus tôt. Quant à Raphaël, le père de Scott, il était porté disparu depuis quatre ans au moment des faits, et le garçon ne se souvenait que très peu de lui. Le shérif et Melissa, amis d'enfance, s'étaient soutenus dans ces épreuves, et avaient fait face à tout pour leurs fils.
Mais à présent, ni l'un ni l'autre ne pouvaient plus protéger les garçons. Et en l'absence de famille pouvant les recueillir, Stiles et Scott étaient voués à eux-même entre les murs tristes de l'orphelinat dans lequel on les avait conduit.
Les minutes, les heures, les jours avaient passé. Stiles et Scott s'étaient unis face à l'adversité. Meilleurs amis, ils étaient devenus frères. Le bien-être de l'autre était la seule chose vitale à leurs yeux. Ils n'imaginaient pas leurs futurs séparés.
Les mois puis les années avaient défilé. Ils avaient grandi. En un clin d'œil, ils étaient devenu plus grands, plus vieux, presque des hommes. Et à 17 ans, ils entamaient une nouvelle année qui devait s'annoncer joyeuse, car Scott avait enfin trouvé un emploi à côté du lycée qui lui permettrait de mettre de côté assez d'argent pour obtenir un appartement et quitter l'orphelinat avec Stiles. Et Stiles lui, avait reçu des réponses positives de la part de plusieurs écoles renommées des environs qui lui proposaient des bourses plus qu'intéressante.
X
Scott dévala les escaliers, en sauta les dernières marches, et manqua de s'écraser sur la porte pour sortir. Dehors, l'air était frais et une pluie fine tombait sans discontinuer. Le genre de pluie qui mouillait en quelques secondes et dont on ne se méfiait pas. Il trottina dans l'allée de la clinique vétérinaire où il travaillait à mi-temps et sortit dans la rue déjà trempé jusqu'aux os.
Le ciel tendait vers la nuit, et il était pressé de rentrer à l'orphelinat. Il ajusta son sac à dos sur ses épaules et releva le col de sa veste. Un brouillard épais commençait à se former, le forçant à accélérer. Malgré tout, il souriait.
La pluie alourdit rapidement ses vêtements et rendit ses mouvements lourds. Il grogna et secoua la tête pour chasser les mèches qui lui tombaient devant les yeux. D'un geste bref, il les plaqua en arrière en se disant qu'il était temps de les raccourcir. Il n'aurait qu'à demander à Stiles. Son ami se ferait une joie de couper cette touffe qui le faisait ressembler à un chiot comme il disait.
Le brouillard devint très dense et Scott n'y vit bientôt plus à un mètre devant lui. Heureusement il connaissait le chemin par cœur et ne risquait pas de se perdre. Il baissa les yeux et grimaça. La lumière avait baissé nettement et à présent, il ne distinguait même plus ses pieds.
Il renifla, se séchant le nez sur sa manche -pas très utile sous la pluie avec un tissu déjà gorgé d'eau- et plissa les yeux, se concentrant, pour se diriger dans la nuit tombante. Il sentit ses pieds quitter le bitume et marcher dans l'herbe. Il ralentit, tendit l'oreille et reconnu le bruit de la rivière qui coulait tout près.
Il était à une vingtaine de mètre du pont qu'il devait traverser pour rejoindre la rive de l'orphelinat. Mais c'était un passage dangereux, car réservé aux véhicules et souvent, plus particulièrement de nuit, les automobilistes ne faisaient pas attention aux piétons. A cause du brouillard, Scott préféra éviter de passer par l'itinéraire le plus court et décida d'emprunter la voie des pontons, en contre-bas. C'était un chemin de planches qui serpentait d'île en île sur la rivière, menant ainsi d'une rive à l'autre. C'était certes un peu plus long, mais plus agréable, et surtout, moins dangereux.
Il s'éloigna donc de la route pour rejoindre un chemin plus bas, près de l'eau. Il glissa à plusieurs reprises, salissant de boue son jean, mais parvint en bas sans encombre. En longeant la rive, après 15 bonnes minutes, il arriva à un premier ponton qui enjambait le cours d'eau. Passé celui-ci, il traversa rapidement la première île.
La rivière n'était pas large, mais extrêmement profonde par endroit, en particulier sous le pont. Elle était aussi très dangereuse, notamment aux abords des îles qui la parsemaient, à cause des rochers.
Mais Scott connaissait le chemin. Il l'empruntait régulièrement.
Il était environ à la moitié du trajet quand son pied glissa sur le bois du ponton. Il porta ses mains en avant pour se rattraper, et de justesse, il évita un rocher. À quatre pattes, il fixa la pierre à quelques centimètres de son visage en retenant son souffle. Il posa ses paumes à plat et se releva prudemment sans lâcher le rocher des yeux. Une fois debout, il se permit de soupirer bruyamment. Il reprit sa route le cœur encore battant, imaginant ce qui ce serait passé si il était tombé quelques centimètres plus à droite.
Il avait à peine marché sur deux mètres quand le ponton craqua et s'affaissa. Il bascula dans l'eau. Sa tête cogna un rocher et le courant l'entraîna.
X
On retrouva Scott le lendemain, en fin de matinée, en aval de la rivière.
Stiles demanda à voir son corps en début d'après-midi. Il insista lourdement, usant de toute la force de sa volonté. D'abord, les responsables de l'orphelinat refusèrent. Stiles les fit céder sans difficulté. Puis la police et le personnel médical s'y opposèrent. Mais Stiles ne se laissa pas intimider.
Finalement, après un long duel de regard entre lui et le responsable de l'enquête, on le laissa entrer dans la morgue.
- Ne t'inflige pas ça, avait prié le directeur de l'orphelinat.
Aux oreilles de Stiles, ça avait été un murmure confus. Il poussa la porte de la morgue et le battant se referma lentement derrière lui.
Scott était allongé sur une table en métal, nu comme un ver, simplement recouvert d'un drap blanc, tirant sur le bleu médical. Son torse était marqué de grosses cicatrices d'examens post-mortem qui dégouttèrent Stiles. Il remonta le drap le plus possible pour les cacher.
Sa peau était d'un blanc cadavérique. Des poches noires cernaient ses yeux. Ses cheveux trop longs partaient en tout sens. D'un geste tremblant, Stiles les rassembla et les plaqua en arrière. Le contact avec la peau glacée picota Stiles. Il dévisagea le mort, le cœur au bord des lèvres.
- Ils disent que c'est le choc à la tête qui t'a tué.
Sa voix était presque inaudible. Dans le silence religieux de la pièce, elle sonnait comme un dernier souffle.
- Tu es mort sur le coup. Tu n'as pas senti l'eau t'emporter.
Stiles posa son coude près du visage de Scott et passa son autre bras au-dessus de son cou pour venir tapoter sa joue. Ses yeux humides le brûlaient. Sa gorge s'était resserrée et son nez était en feu. Il caressa le visage de Scott avec un sourire amère.
- Scott, bon sang qu'est ce qui t'as pris ? M'abandonner ? C'était ça ton plan de vie ?
Il se passa la langue sur les lèvres pour les humidifier et renifla bruyamment.
- Scott… je ne suis pas prêt. Tu pouvais pas me lâcher comme ça.
Les larmes lui échappèrent. Elles s'écrasèrent sur le visage de Scott et roulèrent lentement, suivant la gravité. Stiles posa son front contre la joue de son frère et pleura.
X
L'enterrement revenait trop cher à l'orphelinat et malgré toute la bonne volonté de l'administration, Scott n'eut pas le droit à beaucoup d'hommage. On incinéra son corps et on déposa l'urne contenant ses cendres dans la sépulture de sa mère. Le ciel était dégagé. Toute trace du temps pluvieux avait disparu. La météo annonçait de beaux jours à venir.
Stiles resta bien longtemps après la fin de l'office, son regard hagard fixe sur la stèle portant le nom des McCall. Qu'allait être sa vie à présent ?
La première nuit seul à l'orphelinat, après l'incinération, Stiles ne put fermer l'œil. Il resta prostré sur son matelas, à observer le lit vide où Scott avait ronflé tant d'années. Autour, il entendait les gémissements étouffés de quelques autres camarades à travers les murs fins, qui pleurait la disparition de son frère. Il savait qu'il n'était pas le seul à le regretter. Mais il était le seul à être mort avec lui. Car de tout ceux qui le pleurait, il serait le seul à ne jamais l'oublier, pas un seul instant.
La deuxième nuit fut trop difficile à supporter. Il quitta discrètement les dortoirs pour échapper aux vagues de souvenirs de moments partagés avec Scott dans cet endroit. Il erra comme une âme en peine -ce qu'il était à présent- dans les couloirs silencieux de l'orphelinat, espérant voir Scott apparaître à un croisement un sourire désolé sur le visage en disant ''Pouah, en fait la mort c'était pas si bien que ça, j'ai préféré revenir''.
À force d'espérer, il lui sembla que les murs se rapprochaient irrémédiablement de lui, pour l'étouffer. Il sortit du bâtiment et s'enfonça dans la nuit sans un regard en arrière. Ses pas le menèrent à la rivière.
Étrangement, en la contemplant, il la trouva belle. Elle lui avait arraché l'être qu'il aimait le plus au monde, mais il la trouvait infiniment belle sous le clair de lune. Sans vraiment s'en rendre compte, il traversa le pont et s'arrêta au milieu. Il se pencha par dessus le rebord pour mieux voir le courant. Les eaux noires le fascinèrent. Elles lui rappelèrent Scott. Et la fluidité avec laquelle il avait disparu.
Stiles inspira un grand coup et ferma les yeux. Il se souleva et se mit debout sur le muret. Au dessous de lui, la rivière grondait. Un courant d'air le fit frissonner, se glissant sous son hoodie rouge écarlate. Il se passa les mains sur la tête, balayant ses cheveux tondues à ras, puis ouvrit les bras comme pour accueillir la brise.
- Pourquoi je serais le seul à rester en arrière…
Lentement, il se laissa basculer en avant. Son corps tomba comme une pierre. Il ferma les yeux avant d'entrer dans l'eau.
''Scott.''
Sa tête passa la première la surface glacée de la rivière. La violence et la douleur lui firent l'effet d'un coup de massue -bien qu'il n'en ai jamais reçu, ça devait être similaire. L'obscurité l'engloutit rapidement, et il sentit son corps se perdre et ses sens se brouiller, alors que l'eau le comprimait de l'extérieur, et se frayait un chemin vers l'intérieur. Il ouvrit la bouche laissant fuir l'air qu'elle contenait en grosses bulles et rejeta la tête en arrière. L'eau s'infiltra par tout les pores de sa peau lui vrillant la tête. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites alors que son corps continuait à sombrer. Il passa outre la douleur et se laissa aller.
X
Lydia mit pied à terre avec colère. Elle descendit vers la rive sans un regard en arrière. Ses bras se balançaient rageusement de part et d'autre de son corps, marquant un peu plus son irritation. Elle suivit un ruisseau qu'elle enjamba pour prendre le chemin le plus sûr dans sa descente. Son pied glissa sur une pierre recouverte de mousse et elle manqua de tomber. Elle se rattrapa de justesse à une branche basse qu'elle agrippa de toute ses forces. Un petit rire derrière elle la fit exploser.
- Il n'y a pas de quoi rire ! cria-t-elle en fusillant du regard l'homme qui la suivait de près.
- Pardonnez moi, s'étouffa le garde.
Lydia serra les dents et poursuivit sa marche. Arrivée près de l'eau, elle remonta ses manches et s'agenouilla pour boire.
- Nous avons des gourdes, rappela le garde en s'approchant pour lui en tendre une.
Lydia la dédaigna et persista à boire l'eau de la rivière.
- Votre altesse, je me vois dans l'obligation de vous prévenir, l'eau de cette rivière sert à beaucoup de chose, précisa l'homme dans une ultime tentative pour la dissuader de continuer.
Cela fonctionna car Lydia arrêta ses mains à mi-chemin entre la rivière et sa bouche. Écœurée, elle ouvrit ses mains et laissa retomber l'eau, malade d'avoir déjà bu à plusieurs reprises. Le garde la releva, satisfait et réajusta sa tenue.
- Ce n'est pas digne de vous, bougonna-t-il en s'acharnant sur un pli de sa chemise.
- Jackson, l'arrêta Lydia. Si tu allais plutôt me chercher de quoi me restaurer ?
Le garde fit la moue, clairement contrarié par la demande mais n'objecta pas. Il lui mit la gourde dans les mains et remonta vers les chevaux. Lydia le regarda s'éloigner en serrant la gourde, mais aussitôt qu'il eut disparu derrière les arbres, elle la jeta au loin. Elle n'avait plus soif.
Elle s'assit sur un rocher et observa le courant d'un œil sévère. Elle croisa les jambes et s'étira longuement.
- Vous ne devriez pas vous défaire de ceci votre altesse, prévint une voix qu'elle ne connaissait que trop bien.
- Ce n'est que de l'eau, s'exaspéra Lydia.
- Ce n'est jamais que de l'eau. Imaginez être en plein désert, ce serait peut-être un de vos seuls moyens de survie.
Lydia tourna la tête vers la femme qui lui faisait la leçon avec un petit air ironique.
- En plein désert, je n'aurais pas jeté cette gourde, répondit-elle.
La garde sourit à cette réponse et s'approcha plus près.
-Évidement que non.
Lydia haussa les sourcils l'air de dire ''Tu vois, alors tais toi''. La femme n'en fit pas grand cas sachant bien à quel stress était soumise sa maîtresse.
- Votre altesse, je sais que les conditions de notre voyage ne sont pas évidentes et que les circonstances actuelles vous poussent à bout, mais nous ne devrions pas rester ici trop longtemps. Nous arrêter est dangereux et retarde votre retour.
Lydia scruta la rivière puis hocha la tête.
- J'ai besoin de repos. Allison, juste une heure.
La dénommée Allison s'agenouilla devant Lydia, posa la gourde qu'elle tenait, et prit les mains de la jeune fille.
- Une heure, accepta-t-elle. Mais après nous ne ferons plus de pause avant la nuit. Le danger qui vous menace est trop grand.
- Je sais, l'oncle psychopathe de mon fiancé a envoyé des tueurs à mes trousses en craignant que si son neveu me trouve et m'épouse, il puisse lui reprendre le royaume qu'il a volé.
- Peter Hale n'est pas qu'un voleur psychopathe votre altesse, insista Allison en souriant malgré tout à la description. Il fera tout pour vous trouver et…
- Mais, la coupa Lydia en se penchant vers elle, ni toi, ni Jackson ne lui permettrez de me faire du mal.
Allison hocha gravement la tête. Un bruit derrière elles leur indiqua que l'autre garde était de retour. Allison se releva et s'empressa de le rejoindre pour l'aider à porter les provisions. Lydia ramassa la gourde et les regarda venir à elle. Le poids sur sa poitrine s'était allégé. La colère et l'impuissance dont elle s'était sentie victime quelques minutes auparavant s'estompèrent comme par magie. Elle balaya la rive du regard, apaisée par le bruit de la rivière.
Soudain son regard fut attiré par un point rouge dans l'eau. Elle se leva d'un bond. Elle plissa les yeux et tenta d'identifier ce point qui remontait à la surface. Elle poussa un cri lorsqu'un visage humain se dessina entre les vaguelettes.
Jackson et Allison bondirent vers elle, en alerte.
- Là ! hurla-t-elle en pointant le corps. Là !
Sans attendre d'ordre, Jackson se débarrassa vivement de son épée et se rua à l'eau. Lydia le regarda nager, attraper le corps, et le tirer vers la rive en priant pour que la personne soit encore en vie. Dès qu'il eut pied, Jackson se redressa, choppa le vêtement rouge par les épaules et le tira sans ménagement sur la terre ferme. Lydia voulut se rapprocher mais Allison l'en empêcha, craignant qu'il s'agisse d'un ennemi.
Les deux gardes échangèrent un regard entendu et Jackson tira sa dague de sa botte. D'un coup, il la pointa sur la gorge du rescapé et dégagea son visage.
Lydia pâlit en découvrant un adolescent, pas plus vieux qu'elle, les traits tirés et la peau plus pâle que la sienne. Ses vêtements étaient les plus étranges qu'elle ait jamais vu, fait de tissus improbables.
- Est-il vivant ? demanda-t-elle.
Jackson tapota les joues de l'inconnu mais le garçon ne réagit pas. Il recula sa dague et se pencha pour trouver sa respiration.
- Oui, assura-t-il. Il a juste perdu connaissance.
Lydia dépassa Allison sans se soucier de sa sécurité et s'agenouilla près du jeune homme. Jackson la stoppa avant qu'elle ne se soit trop penchée sur lui.
- Votre altesse, ça pourrait être un…
- Peu importe ce qu'il pourrait être, siffla Lydia. En l'occurrence, là c'est un homme qui a besoin d'aide.
- Il reprend connaissance, prévint Allison en s'approchant à son tour.
Lydia fixa avec anxiété l'étranger revenir à lui. Il papillonna des yeux quelques secondes, les regarda à peine une minute puis perdit à nouveau connaissance.
X
Derek s'emmitoufla dans sa cape et tenta de trouver une meilleure position pour dormir. Mais il savait bien que ce n'était que le début d'une longue, très longue nuit.
Depuis que son oncle avait manigancé pour le chasser du trône, il avait perdu le sommeil.
Un an auparavant, jour pour jour, il avait été proclamé héritier du trône de Sundsvall, suite à la mort du couple royal, ses parents. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait soupçonné que son oncle, le conseiller royal, aurait fomenté contre lui pour l'évincer du palais, le rabaissant à une vie de hors la loi en fuite.
Son seul espoir pour faire payer à son oncle sa trahison et pour reprendre sa place, résidait en son mariage avec la princesse Lydia Martin, du Royaume de Skagen. Avec son armée et son appui, il serait en mesure de défaire son oncle et de reprendre la place qui lui était dû.
Heureusement dans sa fuite, il n'était pas seul. Sa garde personnelle composée de ses loyaux amis Isaac, Erica et Boyd, l'accompagnait. Et le mieux de tout, Scott, l'héritier de Peter, avait prit son parti et l'avait suivit. Derek était certain que cela avait du contrarier son oncle. Mais le jeune homme n'avait pas choisit son camp par seul esprit de rébellion contre Peter.
En y repensant, Derek jeta un coup d'œil à l'adolescent qui dormait à quelques mètres de lui, sa cape remontée sur son visage. Il avait l'air paisible. Aucun regret ne semblait venir troubler ses songes. Tant mieux pour lui.
Un mouvement derrière Derek le fit se redresser. Isaac se levait. Derek l'observa se débarrasser de sa cape et s'éloigner du campement discrètement. Il attendit quelques minutes puis l'imita. Il le retrouva assis sur une pierre, en bas d'une petite pente, en train de maltraiter des feuilles mortes. Le jeune homme agitait frénétiquement sa jambe droite.
- Tu n'arrives pas à dormir ?
La voix de Derek fit bondir Isaac. Il se retourna vivement, et s'inclina, mal à l'aise.
- Pardonnez moi, je ne voulais pas vous réveiller.
- Isaac, coupa sèchement Derek. Pour la énième fois, pas de vouvoiement.
- Vous êtes mon seigneur…
- Je suis ton ami avant d'être ton prince.
Isaac esquissa un sourire.
- Qu'est ce qui te préoccupe ? demanda Derek.
Isaac inspira un grand coup. Il posa ses poings sur ses hanches et leva le nez vers le ciel. À travers la cime des arbres, les étoiles scintillaient.
- La pleine lune approche, murmura-t-il.
Derek pencha la tête en arrière et fixa le plafond nocturne.
- Tu t'en sortiras, assura-t-il.
- Ce n'est pas pour moi que j'ai peur… enfin si, bien sûr. Mais je suis plus inquiet pour Scott. Ce sera sa première pleine lune hors du palais.
Derek combla la distance qui le séparait d'Isaac en quelques enjambées et le prit par la nuque, le forçant sans violence à le regarder dans les yeux.
- Tout ira bien, promit-il. Tu seras à ses côtés.
Isaac posa sa main sur l'avant bras de Derek. Le prince pouvait sentir sa gratitude.
- Va te reposer. Notre route sera longue demain.
Isaac acquiesça et retourna au camp, laissant Derek en arrière. Seul, l'homme releva les yeux vers le ciel et se perdit dans sa contemplation. La lune s'était levée et irradiait, berçant la forêt dans sa lumière.
Cela faisait longtemps qu'il avait apprit à ne pas la laisser l'influencer. C'était inné chez lui. Né loup, ça avait été comme une seconde nature, comme apprendre à marcher, et jamais il n'avait laissé ses instincts garou prendre le pas sur son humanité.
Mais pour sa garde, les choses étaient bien différentes.
Derek ferma les yeux et s'accroupit. Il se massa le visage puis tira un médaillon d'une petite poche intérieur de son veston. C'était un vieux porte-portrait que sa sœur aînée, Laura, lui avait offert lorsqu'elle avait quitté le royaume pour épouser un roi dans une contrée lointaine. C'était un des seuls souvenirs qu'il avait d'elle. Il l'ouvrit, et suivit des yeux la ligne du petit portrait qu'il contenait. Quand le peintre l'avait réalisé, elle devait avoir 16 ans. À cette époque, lui en avait 10. La famille, lui avait-elle apprit, était la seule vraie valeur qui méritait d'être défendue corps et âme. Et pour qui on pouvait tout sacrifier. Derek lâcha un rire amère en repensant que son oncle Peter avait trahit ce dicton familial qui existait depuis près de 2 siècles.
Ses yeux passèrent du visage espiègle de Laura à un plus jeune, sur l'autre face. La peinture était plus récente, et la jeune fille dessus correspondait bien à son âge. Cora venait d'avoir 15 ans. Elle était si belle avec ses longs cheveux noirs et son regard si sûr. Et elle ignorait qu'il avait été victime d'un complot. Et elle était aux côtés de Peter sans se douter une seule seconde que leur oncle en avait après sa vie à lui. Derek serra les dents, soudain contrarié. Il referma le médaillon et passa son pouce sur la face arrière du bijou. Il suivit lentement les traits du symbole qui y était gravé. Peu à peu, il se calma. Il se releva et rangea le pendentif dans sa poche.
Il reprendrait Sundsvall à son oncle. Pour Cora.
En remontant vers le camp, il songea aux paroles d'Isaac à propos de Scott. Il était vrai que la pleine lune approchait, et que pour la première fois depuis son adoption, le jeune homme devrait supporter la pleine lune sans la sécurité qu'apportait l'organisation du palais. Et Derek savait que Scott était terrifié à cette idée.
Il se souvenait encore de la première fois où le jeune homme avait découvert ses nouvelles habilités. C'était Peter qui s'était chargé de le rassurer et de lui expliquer, mais Scott s'était tourné vers Derek quand il avait eut trop peur de lui-même. Sans doute parce que leur différence d'âge n'était que d'un an. Très vite, Derek l'avait considéré comme le petit frère qu'il n'avait jamais eut, et s'était montré très protecteur envers lui.
Peter avait amené Scott au palais trois ans auparavant. Il avait épousé sa mère, Dame Melissa, une noble, veuve depuis des années. Derek ne savait pas si son oncle en était tombé amoureux ou si c'était pour la place stratégique de ses terres qui l'avait choisit pour femme.
Quelle que fut la réponse, il avait prit son fils, Scott, comme héritier, et en le présentant officiellement comme son enfant, bien qu'ils n'aient pas de lien de sang, la malédiction des Hale s'étaient abattu sur le jeune homme.
Lors leur accession au trône, quelques 200 ans plus tôt, la famille Hale avait été maudite par un être monstrueux, une Darach, qui avait lancé un sort terrible sur leur descendance.
''Des capacités d'hommes et de loups à la fois. Une force colossale et une grande férocité, telle que même la mort ne pourra les faucher avec facilité. Mais pour parer à ces dons extraordinaires, une nuit par cycle, quand la lune sera pleine, je les condamne à abandonner leur forme humaine et à errer en animal tant que l'aube n'aura pas éclot. Ils laisseront alors parler leurs instincts et au lever du soleil, leurs méfaits de la nuit seront pour eux un souvenir confus.''
Ces mots avaient été la condamnation à la nuit de la famille Hale. Et pour ne jamais oublier, leurs ancêtres, avaient gravé ces paroles sur une stèle, et l'avait conservé au fil des générations pour rappeler à leurs enfants que le surnaturel ne devait pas être pris à la légère.
Après 200 ans de malédiction, pourtant, les Hale étaient parvenu à maîtriser leur nature. Et bien que certaines parties du sort soient incontournables, ils avaient réussi à devenir maître de leur loup. Ils pouvaient à présent se transformer à volonté. Seul les effets de la nuit de pleine lune n'avait pas pu être évités. Ces nuits là, les plus jeunes perdaient la tête. Et même Derek, qui pourtant été né loup, et qui se contrôlait parfaitement, luttait dans ces moments contre ses envies primaires. Mordre. Blesser. Tuer.
Alors il n'imaginait que trop bien à quel point pour des adolescents comme Isaac, Boyd et Erica, nés humains mais marqués de la malédiction à cause de leur proximité avec la famille Hale, il était difficile de supporter la pleine lune. Et ce bien qu'ils aient grandit au sein du Palais et qu'ils aient depuis toujours apprit à faire face.
Mais pour Scott, ça devait être un enfer. C'était pour ça qu'il avait suivit Derek. Parce qu'il voulait trouver un moyen de lever la malédiction.
De retour au camp, le prince s'arrêta près du feu mourant. Il observa tour à tour les visages endormis de sa garde, puis fixa Scott. Il le trouva déjà marqué par la vie malgré son jeune âge.
Le garçon avait beaucoup souffert. Cette petite cicatrice sur sa pommette gauche était sûrement la plus douloureuse. Il s'agenouilla près du jeune homme et survola du bout du doigt cette marque fine.
Derek en connaissait l'histoire. Il savait ce que Scott avait perdu en récoltant cette égratignure. Il savait qu'il ne remplacerait jamais le frère de cœur, malgré tout ce qu'il ferait pour soutenir Scott. Et il ne voulait pas effacer cette personne si chère au jeune homme. Il en était jaloux peut-être, mais surtout, il regrettait de ne l'avoir jamais connu.
Il se rallongea à sa place initiale et répartit sa cape sur lui, calant sa tête sur sa selle. Il ferma les yeux, mais ne s'endormit pas.
X
Stiles papillonna des yeux en entendant des éclats de voix autour de lui. On ne l'avait quand même pas sauvé ?
Il vit d'abord un homme, pas bien vieux, peut être 4 ou 5 ans plus âgé que lui, qui l'observait avec sévérité. Il tenait une dague dans une main et de l'autre, il le maintenait fermement par l'épaule. Ses vêtements étaient franchement bizarres. Il portait une tunique en cuir marron sur une chemise semblable. Mais dans un style un peu médiéval. De l'autre côté, c'était une femme d'une incroyable beauté qui le détaillait avec curiosité et inquiétude. Ses cheveux, blond vénitien, étaient tressés et attaché comme une couronne sur sa tête, ne laissant s'échapper que quelques mèches sur son cou.
Un corset riche en détail serrait sa taille, et un veston en cuir couvrait ses bras et sa nuque. Elle aussi s'était déguisée pour une reconstitution historique ?
Une troisième tête apparut derrière la rouquine. Cette femme là portait un corset en métal, comme une armure, des protèges bras en cuirs, lacés sur l'extérieur et sa capuche lui donnait l'apparence d'une chasseresse. Son manteau serrait sa taille puis à l'arrière, se séparait en deux longs pans de tissus, laissant voir sur ses cuisses un arsenal de poignards.
Stiles se dit qu'il était en train de perdre la tête et que c'était les dernières hallucinations d'un mourant. Il sentit la fatigue le prendre par surprise et perdit à nouveau connaissance.
Je vous aime très beaucoup vous savez :)
J'espère que vous avez aimé ce premier chapitre, et que si oui, vous me le ferez savoir par mp ou review :3
