Disclamer : Je ne possède aucun droits. Pour ce que je pense des disclaimers, se référer à l'épilogue de « histoire d'enfants écorchés » de Lou des Bois.
Message de Jeremiah : Première fic d'une série qui comprendra sans doute au final entre quatre et dix One-Shots. Entre nous, parmi toutes les phobies que je vais présenter, il en est une dont je souffre réellement. Chiche de deviner laquelle ?
Voici quelques phobies à venir :
-Arachnophobie (peur des arachnides et araignées)
-Agoraphobie (peur de la foule)
-Astraphobie (peur du tonnerre, de l'orage)
-Achraphobie (peur du noir, de l'obscurité)
-Claustrophobie (peur des endroits clos et étroits)
-Pyrophobie (peur du feu)
-Tétraphobie (peur des monstres)
-Coulrophobie (peur des clowns)
La question est : qui aura peur de quoi ? ^^
Si vous voulez attribuer une peur à un personnage ou simplement voir écrite une peur en particulier, faites-moi signe !
Personnages :
Near : 8 ans
One-Shot 2 : Arachnophobie
Arachnophobie : peur des arachnides (notamment les araignées) en eux-mêmes (et non de leurs piqûres).
J'étais assis par terre dans la salle commune déserte en cet après-midi d'octobre. J'assemblais mécaniquement mon puzzle blanc, celui que je préfère avec un petit L dans le coin supérieur gauche, celui que L m'a donné. Je m'étais installé près de la baie vitrée, de là où on voit le terrain de foot sous le vieux saule. Le soleil d'automne me chauffait doucement la peau. J'étais bien, vraiment bien. Toutes les conditions étaient réunies : Mello jouait dehors et ne m'embêtait donc pas, j'étais complètement seul dans la salle commune, je portais mon habituel pyjama blanc, je jouais avec mon puzzle préféré à l'endroit de l'orphelinat que je préférais (quand il était désert bien sûr).
Je m'aperçus qu'une pièce manquait. Ce n'était pas rare et, comme toujours, elle ne devait pas être loin. Je regardai devant moi. Introuvable. Mon regard se dirigea alors derrière moi.
C'est à ce moment-là que je la vis sur le bas de mon pyjama blanc, au niveau du ourlet du pantalon à côté duquel se trouvait la fameuse pièce manquante. Mais je ne m'y intéressait plus. La chose à côté monopolisait à présent mon regard et mes pensées.
Elle était là.
Grosse.
Noire.
Velue.
Je ne parle évidement pas de la pièce manquante mais de la créature qui se détachait affreusement sur mon bas de pyjama. J'étais paralysé, trop obnubilé par sa monstrueuse présence ne serait-ce que pour penser à m'enfuir. J'aurais pu crier, essayer de m'en débarrasser mais même cela s'avérait être au-dessus de mes moyens. A cet instant, le monde se réduisait à cette tâche noire aux longues pattes crochue.
Mon cerveau ne répondait plus à l'appel.
Je ne craignais pas les monstres, je ne craignais pas l'enfer, ni même la torture ou même la mort, mais elle – elle ! - je la craignais.
Elle me terrifiait, me tétanisait. Le pire, c'est qu'elle était en vie. Elle pouvait bouger, remonter le long de mon pyjama blanc, puis toucher ma peau... Brrr ! A cette pensée un frisson glacé parcouru ma colonne vertébrale. Rien qu'imaginer la sensation affreuse de son corps noir et velu sur le mien blanc et imberbe me révulsait profondément.
Je n'avais pas peur de sa morsure, ça non. Son existence seule, et sa proximité suffisaient à m'horrifier. Ça ne se lisait pas sur mon visage. Quoique, si ça avait été possible et si l'expression avait eu un sens, je serai devenu livide.
Je poussai l'audace jusqu'à détacher mes yeux de la terrifiante créature pour les poser sur la pièce de mon puzzle posée à côté. Elle était près. Tout près. A seulement cinq minuscules centimètres de la chose. La première pensée qui émergea dans le blanc brouillon de mon cerveau à ce moment-là fut : « comment vais-je pouvoir l'attraper et finir le puzzle ? ».
Il fallait que je lève la main vers la pièce blanche. Je me sentais comme un pauvre hère qui tend la main vers un trésor gardé par un terrible dragon. Je me sentais faible, vulnérable, exposé, en danger. C'est au prix d'un effort surhumain que je réussis à bouger très légèrement la main gauche. Doucement... tout doucement... Le bout de mes doigts arrachait lentement des centimètres à la distance qui les séparaient de la pièce en bois blanc. Ce mouvement me paru un acte de témérité sans égal. « Vas-y... allez, doucement... » me répétai-je.
Je tentais de garder une respiration calme et posée et d'ignorer les battements frénétiques de mon cœur. Le diable en personne me paraissait moins terrible que cette horreur noire aux longues pattes arachnéennes.
Mon courage était fragile : le moindre mouvement de la chose et je lui abandonnais ma pièce de puzzle. J'aurais juré que ses huit petits yeux vicieux guettaient le meilleur moment pour s'élancer vers ma main et m'envahir complètement.
Plus que six centimètres.
Six petits, tout petits centimètres.
Courage Nate, elle ne peut te faire aucun mal.
Ma respiration était saccadée, les battements frénétiques de mon cœur résonnaient à mes oreilles. Reste calme, Nate, reste calme.
Cinq...
C'est moi ou elle me regarde ? Non, n'importe quoi, il faut que je reste calme.
Quatre...
J'ai peur.
Trois...
NON J'AI TROP PEUR !
La porte de la salle commune s'ouvrit avec fracas. Mello entra, telle une tornade blonde. Je ne tournai même pas la tête. Et si elle en profitait pour monter sur moi ? Pour s'enfuir ? Qui sait... La voix de mon rival résonna dans la petite pièce :
-Eh bien, Near, tu t'es fais une amie ? Qu'est-ce qu'elle a comme chance cette bestiole ! Un ami qui se lave à l'eau de javel et qui passe ses journées avec un vieux puzzle tout pourri ! Qu'est-ce que j'aimerai en avoir un pareil ! Ironisa-t-il.
D'un pas vif il s'approcha. Moi, je restais tendu, paralysé, immobile, ma main arrêtée par la peur à trois centimètres de la pièce de puzzle. Mello n'y prêta guère attention et écrasa la créature noire sans le moindre complexe, juste sur mon pyjama blanc. Du monstre noir qui me terrifiait, il ne restait plus qu'une grosse tâche noirâtre.
-Oups ! Je crois que j'ai tué ta copine Near ! Je suis teeeeellement désolé, si tu savais ! Mais t'inquiète pas ! Il y en a plein d'autres dans l'orphelinat, en particulier dans ta chambre !
Il s'en alla de suite, non sans un sourire narquois qui voulait bien dire « Alors comme ça le grand premier de la Wammy's House n'est pas capable d'écraser une toute petite chose sans défense ? Mon pauvre Near, tu es tombé bien bas ! ».
La tornade blonde partit comme elle était venue. Mes yeux se reposèrent sur la pièce manquante : je la saisis, la plaça, et continuai mon puzzle sans le moindre problème.
Mello a de la chance : il n'a peur de rien, lui. Moi j'ai peur de plein de choses, même si je ne le montre pas. Mais, plus que du noir, plus que du feu, moi, j'ai peur de quelque chose d'insignifiant qui ne peut rien me faire.
Moi, Nate River, « Near », premier de la Wammy's House, j'ai peur des araignées.
Fin
RAPPEL : Si vous voulez que j'écrive une fic sur une peur en particulier, faites-moi signe, je vous l'écrirait !(dans la mesure du possible bien sûr, mais « impossible » n'est pas Jeremiah !)
