Ne trinque jamais avec ton ennemi

I

Base stellaire 8

Note de l'auteur : Me revoilà pour de nouvelles aventures! Une fic où il n'y aura point de planète inconnue ou de génie psychopathe. Je ne vous en dirais pas plus ;) Bonne lecture et à très vite!

Disclaimer : Star Trek, ses personnages et son univers ne m'appartiennent pas et je ne touche aucune rémunération pour mes écrits.


Durant les deux jours qui nous séparaient de la base stellaire 8, nous fûmes des plus occupés. Nous avions rencontré, d'une certaine façon, Sherlock Holmes et John Watson. C'était comme réaliser un rêve de gosse, pour moi, et j'en étais encore euphorique. Mais, ma bonne humeur était légèrement entachée par la paperasse que j'avais sur le feu et la discussion avec Bones qui s'annonçait difficile. Heureusement, pour le premier de ces problèmes, Spock m'avait offert son aide. Nous étions donc dans ses quartiers, comme à notre habitude. Je commençais sérieusement à me demander à quoi me servaient les miens, à part à loger Leonard le tribble.

« J'y ai songé également. » Me dit mon compagnon, penché sur son ordinateur. « Tu sais, quand je t'ai proposé de t'assister dans tes rapports, ça ne voulait pas dire que j'allais les écrire à ta place. » Ajouta-t-il, alors que je me contentai de l'observer depuis une bonne heure.

« Tes tournures de phrases sont tellement meilleures que les miennes. » Me justifiai-je, d'une voix mielleuse.

« Tu n'arriveras à rien avec moi par la flatterie, Jim. »

« Alors disons que plus vite ces comptes-rendus seront finis, plus vite nous pourrons nous prélasser sur ton lit. » Murmurai-je, en m'approchant de lui.

Spock ne répondit pas, mais ses mains s'immobilisèrent sur le clavier tactile, puis se remirent en mouvement, à un rythme plus rapide encore, si c'était possible.

« Il est vrai aussi, que nous avons jusqu'à demain pour en finir avec ses formalités. » Ajoutai-je tout bas, avant de happer la pointe d'une oreille entre mes lèvres.

Mais, il s'obstina à continuer à écrire, même si ses doigts eurent des ratés et qu'il dut revenir en arrière pour corriger.

« J'ai envie de toi. Maintenant. » Pensai-je, en déposant un baiser dans son cou.

Un cri de surprise m'échappa, quand il se leva brusquement et me souleva pour me porter jusqu'à sa chambre. Il me déposa sur le lit et tira immédiatement sur mon t-shirt pour me l'enlever. Finalement, j'avais ce que je voulais, ou presque. Car, il s'allongea sur moi et se cala entre mes cuisses, alors que l'envie de le posséder me dévorait les entrailles. Je le désarçonnai d'un coup de rein et pris le dessus, avant de lui enlever son haut à mon tour. Il parut surpris, mais très vite, il m'encercla de ses jambes. Je m'emparai de ses lèvres, jouai avec sa langue, me contorsionnai pour nous débarrasser du reste de nos vêtements à la hâte, pour enfin sentir sa peau nue contre la mienne. Son odeur m'intoxiqua, sa chaleur me consuma, ses soupirs envahirent mon esprit. Il était ma drogue, ma perdition, ma raison de vivre et de mourir. Je m'enfouis en lui, lentement. Il se détendit dans mes bras, pour m'accueillir plus profondément et je le pris à un rythme urgent, fort, poussé par l'impression que nous avions été séparés une éternité, même si je savais qu'il n'en était rien. Mon corps se couvrit de sueur, alors que j'allais et venais entre ses reins. Ses gémissements se mêlèrent aux miens. Nos mains se cherchèrent, se trouvèrent, se caressèrent dans un baiser vulcain quelque peu désordonné. Nos esprit s'entremêlèrent, se fondirent l'un dans l'autre, dans une infinité d'émotions, de pensées et de plaisirs. Le mouvement de mes hanches s'accéléra, le fit se cambrer contre moi. D'une main, je caressai son membre dur et suintant. Ses vrilles vinrent s'enrouler autour de mes doigts, m'incitèrent à resserrer ma prise. Spock se tortilla sur les draps, déchira presque le tissu, sa voix monta crescendo. Je sentis son orgasme venir, comme si c'était le mien, à travers notre lien, et ce n'est que quand sa semence macula son ventre et coula entre mes phalanges, alors qu'il rejetait la tête en arrière, que je laissai la jouissance m'envahir à mon tour.

Nous restâmes étendus sur le lit de longues minutes, dans un enchevêtrement de bras et de jambes. Détendus et sereins, c'était toujours un moment de tendresse et d'attentions. Mes doigts dessinèrent des arabesques imaginaires sur son torse, une de ses mains chatouilla mon dos, ses lèvres déposèrent de doux baisers sur mon visage.

« Je pourrais rester ainsi pour l'éternité. » Pensai-je, dans un élan de romantisme.

« Non, tu ne pourrais pas. Tu es addict à l'action. C'est pour ça que nous sommes à bord de ce vaisseau et non dans une maison quelque part. » Répondit-il, en me taquinant. « Mais cela me convient. »

Un petit rire m'échappa, avant de l'embrasser.

Nous approchions de la base stellaire 8 et je n'avais toujours pas trouvé cinq minutes pour parler à Bones de ce qu'il avait subi. Après une longue douche, Spock s'était proposé de finir nos rapports. Arguant qu'il irait bien plus vite seul. Je sautai sur l'occasion pour enfin me préoccuper de mon meilleur ami. Si j'avais manqué à tous mes devoirs envers lui, ces derniers temps, je ne le laisserais pas affronter ça tout seul. Se faire sonder le cerveau de force par une machine était une expérience quelque peu traumatisante. Sans parler de la culpabilité qu'il devait sûrement ressentir à l'idée d'avoir divulgué, malgré lui, des informations sur nous.

Le calme et l'odeur d'antiseptique, propres à l'infirmerie, m'accueillirent. Bones n'était pas à son bureau. Je partis à sa recherche et le trouvai endormi sur le lit d'une des chambres individuelles, Nyota dans ses bras. La fatigue de nos dernières missions commençait à se faire sentir sur tout l'équipage, ce qui me conforta dans mon idée de permission. Appuyé contre l'encadrement de la porte, je les observai sommeiller. Le tableau était apaisant. J'étais heureux qu'elle soit là pour lui. Leonard était comme moi, il ne dormait toujours que d'un œil et ma présence finit par le réveiller. Il ouvrit les yeux et se redressa légèrement en m'apercevant. Un sourire sincère se dessina sur son visage et cela me rassura. Il n'allait pas si mal que ça. Uhura y était sûrement pour quelque chose. Il se dégagea avec précaution, pour ne pas la réveiller, et se leva en m'invitant à le suivre. Il s'installa à son bureau et m'incita à prendre un siège en face de lui, d'un geste de la main. Je m'exécutai, tout en cherchant mes mots.

« Tu as l'air d'aller mieux. » Dis-je, après un instant.

« Je n'allais pas mal. » Affirma-t-il.

« S'il te plaît, Bones. Pas à moi. Cette sonde nous a raconté ce qu'elle t'a fait, ce n'est pas la peine de me mentir. » Déballai-je subitement, vexé qu'il ne veuille toujours pas me parler de son état mental.

Il évita mon regard et ne dit pas un mot.

« Je ne t'en veux pas, tu sais. Tu n'as rien à te reprocher. » Ajoutai-je, plus calmement, en osant poser ma main sur la sienne.

Il sembla surpris du geste, mais ne se déroba pas.

« Nyota se tue à me dire la même chose depuis des jours. » Souffla-t-il.

« Et elle a raison. Ce n'est pas comme si tu avais pu l'empêcher. Et tout s'est bien terminé, alors arrête de te torturer avec ça. »

« Facile à dire. »

« Oui, mais tu n'es pas tout seul pour surmonter ça. Vous étiez tellement mignons tout à l'heure. » Plaisantai-je, pour détendre l'atmosphère.

« Très drôle. Vu l'état de ta coupe de cheveux, je ne la ramènerais pas à ta place. » Riposta-t-il.

« Qu'est-ce qu'elle a ? » Demandai-je, en plaquant une main sur ma tête.

« C'est une illustration parfaite de tes activités de l'après-midi. » répondit-il, en souriant comme un benêt.

J'eus la décence de rougir. Je retrouvais mon bon vieux Bones.

Nous venions d'amarrer l'Enterprise au spatio-dock de la base stellaire. Spock et moi étions en route vers la salle de téléportation, où nous retrouvâmes Scotty qui avait fixé la sonde sur un petit chariot de transport. Avant de nous déclarer en permission, nous devions finaliser notre mission.

« Qui est le chef d'état major qui va nous recevoir ? » Demandai-je à Spock.

« Le Commodore T'Prylla. » Me répondit-il.

Je le regardai, surpris.

« Une Vulcaine ? »

« Oui. Une cousine éloignée. Ses domaines de prédilection sont l'astrophysique et la médecine spatiale, et il y a un centre de recherches scientifiques vulcano-humain sur place. Elle a donc décidé de diriger la base et d'y poursuivre ses recherches. » M'expliqua-t-il. « Elle semblait très intéressée par la sonde, dans les mails que nous nous sommes échangés, pour la prévenir de notre arrivée. »

« Bien. Allons-y, qu'on en finisse avec cette histoire. Nous avons tous besoin de repos. » Conclus-je, en montant sur la plateforme.

Mon compagnon et l'ingénieur m'imitèrent.

Nous nous matérialisâmes directement dans le bureau du Commodore. Elle nous y attendait, ainsi qu'un de ses compatriotes et un Terrien. Elle était belle, ça, je ne pus pas le nier. Beaucoup moins froide de prime abord que T'pring, qui était mon seul point de comparaison. Des cheveux bruns, des yeux couleur bronze débordant d'intelligence, elle était pleine d'assurance, sans être hautaine. Je m'avançai vers elle et la saluai à la manière de son peuple, comme Spock me l'avait appris il y a un certain temps maintenant.

« Longue vie et prospérité, Commodore. »

Sa réponse vint avec un temps de retard, ce qui trahit une certaine surprise face à mon geste, même si rien n'était visible sur son visage.

« Je suis le Capitaine Jim Kirk, du vaisseau spatial Enterprise. Voici mon premier officier, officier scientifique et époux, Spock, que vous connaissez, si j'ai bien compris, et mon ingénieur en chef, Montgomery Scott. » Nous présentai-je.

Je tenais vraiment à toujours préciser que nous étions mariés. Cela était important pour moi, parce que j'en retirais une grande fierté. Au contact de Spock, je m'étais sensiblement amélioré dans la détection des émotions et l'éclair d'étonnement qui brilla furtivement dans le regard de T'Prylla ne m'échappa pas. Mais, elle se garda bien de faire le moindre commentaire.

« En effet, nous nous connaissons. Mais, cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas croisés. » Répondit-elle, en se tournant vers mon compagnon.

Ils se saluèrent également. Scotty se contenta d'un signe de tête.

« Voici donc la sonde. » Constata la Vulcaine. « Siivak, Lance, je vous laisse le soin de la transporter dans le laboratoire. » Dit-elle, en s'adressant aux deux hommes qui l'accompagnaient.

« Puis-je les assister, Capitaine ? Je l'ai longuement étudiée et pourrai leur faire un topo. » Me demanda Scotty.

« Allez-y, mais ne traînez pas. » Lui accordai-je, en tendant nos rapports au Commodore qui les parcourut rapidement des yeux, avec intérêt.

« Merci, monsieur. » Dit-il, avant de s'éclipser avec les autres.

« Vous comptez rester quelques jours ? » M'interrogea T'Prylla.

« Oui. D'ailleurs je vais remonter à bord, pour superviser la mise en permission de l'équipage. » Annonçai-je. « Veux-tu rester discuter avec le Commodore ? » Demandai-je à Spock.

« J'apprécierais, oui. » Répondit-il.

« Très bien. On se retrouve plus tard. » Dis-je, en souriant.

Je me contentai de frôler ses doigts, en guise d'au revoir, pour ne pas le mettre mal à l'aise devant sa cousine, avant de sortir mon communicateur et de demander qu'on me téléporte.