Résumé:
Du haut de son château de Cair Paravel, la Dame Elixyariane, reine de Narnia, regarde l'horizon et le Passeur d'Aurore s'éloigner. Elle ne se doute pas de la nouvelle qu'elle va apprendre.

Edmund et Lucy ont effectué leur dernier voyage à Narnia... Ils le pensaient. Les voilà rappelés, ainsi que leur cousin Eustache, à cause d'une prophétie... Leur devoir est d'affronter un ennemi devenu encore plus puissant.

De retour à Cair Paravel, comment Edmund réagira-t-il face à Elixyariane et Elixyariane saura-t-elle maîtriser ses sentiments? Car à Narnia, il y a des interdits qu'il ne faut pas briser...

L'histoire se passe après le Passeur d'Aurore. Comme je me base essentiellement sur les films, Edmund et Lucy son âgés de dix-sept et quinze ans.

Je me lance dans une nouvelle fic (je publie déjà sur un autre site), j'espère que vous apprécierez ! Je n'ai pas eu le temps de relire les livres, alors je me base sur les films et les résumés internet en ce qui concerne les âges. Désolée s'il y a des erreurs. Il me semble donc qu'Edmund et Lucy ont respectivement dix-sept et quinze ans dans le Passeur d'Aurore et donc, dans ma fic (Ce qui m'a perturbée au début, car dans les livres, ils sont plus jeunes, il me semble...).

Prologue

Assis sur le lit, Edmund regarda alternativement Lucy et Eustache. Il les regarda furtivement, presque gêné. Ces derniers le fixaient avec des yeux ronds, autant de surprise d'avoir été et d'être revenu de Narnia qu'à cause de ce qu'ils venaient d'apprendre quelques instants auparavant, en quittant Aslan. Ce voyage n'était pas prévu, il intervenait seulement trois mois après celui qui les avait emmenés à bord du Passeur d'Aurore, le plus grand bateau de la flotte royale de Narnia. Ils étaient restés là-bas quelques mois, mais cela faisait à peine quelques minutes qu'ils avaient quitté l'Angleterre. Pour rompre le silence, Lucy demanda :

- Tu as vraiment fait ça, Edmund ? Aslan était sérieux ?

- Oui, malheureusement... J'ai bravé l'un des interdits de Narnia, répondit le jeune homme. Maintenant que nous ne pouvons plus retourner à Narnia, j'ai l'impression de les abandonner...

Il se tut, la voix enrouée. Savoir qu'il venait d'effectuer son dernier voyage à Narnia l'avait profondément attristé, mais à présent, il était grandement perturbé par ce qu'on lui avait dit avant qu'il ne se dirige vers le miroir, afin de retourner en Angleterre. D'une démarche peu assurée, il se leva, puis quitta la chambre d'un pas hésitant, ses souvenirs se bousculant dans son esprit.

Six mois plus tôt, à Narnia. Le roi Caspian X venait de débuter un voyage visant à faire le tour des îles dont il était le souverain, entre autres, des Îles Solitaires, qu'il avait libérées du joug des marchands d'esclaves. Le navire sur lequel il venait d'embarquer, le Passeur d'Aurore, s'éloignait rapidement du port et à son bord, un équipage hétéroclite s'affairait pour déplier la large voile pourpre. Le roi regarda les hautes falaises de pierre ainsi que le palais de Cair Paravel. Ce dernier, resté à l'état de ruines pendant plusieurs siècles, venait d'être reconstruit, à l'identique, en respectant des plans datant de l'Âge d'Or de Narnia. Sur le pont du bateau, Caspian pouvait apercevoir une jeune femme, vêtue d'une robe vaporeuse écarlate, brodée de perles et de pierres. Ses bras reposaient sur le rebord en pierre du balcon de la salle aux quatre trônes. Elle les regardait partir. Le roi lui adressa un signe de la main, auquel elle répondit. Il aimait Elixyariane, car tel était son nom, mais uniquement d'un amour fraternel. De toute façon, le cœur de la jeune femme était déjà pris par un autre roi et de très longue date Elixyariane était un Maître-Magicien, seule survivante du peuple des Elfes du Royaume de Rubis, contrée située au-delà d'Archenland. Des années plus tôt, son peuple avait été anéanti et son pays détruit par la Sorcière Blanche, dont elle était restée la captive pendant plus de cent ans. Malgré son apparence – celle d'une jeune femme d'à peine vingt ans – l'âge d'Elixyariane avoisinait les mille sept cent ans. Caspian soupira en pensant à tout ce qu'elle avait vécu : Elle était forte et méritait d'être heureuse.

Avec un pincement au cœur, la jeune femme regardait le bateau s'éloigner. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était appuyée contre ce muret de pierre taillée, mais à présent, le Passeur d'Aurore n'était plus qu'un petit point à l'horizon. Au fil des années, elle était devenue amie avec Caspian, qu'elle avait rencontré pour la première fois lorsqu'il s'était enfui du château de son oncle Miraz, désormais décédé, qui cherchait à le tuer. Puis leur relation s'était renforcée et à présent, elle le considérait comme son frère. Ensemble, ils dirigeaient Narnia et depuis qu'ils étaient au pouvoir, la paix y régnait. Elixyariane soupira et laissa son regard se perdre à l'horizon, où le soleil déclinait. Elle se trouvait à Cair Paravel et cela lui rappelait sans cesse la première fois qu'elle avait rencontré un Fils d'Adam : A l'époque, elle était prisonnière de la Sorcière Blanche, qui lui avait ôté tous ses pouvoirs de Magicienne, et se trouvait dans l'un des cachots glacés de son palais. Elle frissonna, malgré la brise tiède qui lui apportait les senteurs florales du jardin. Elle sursauta alors, à l'entente de bruits de pas précipités. Elle se détourna et retourna à l'intérieur de la salle aux quatre trônes. Un faune, l'air affolé, accourait vers elle, suivi de près par une grosse souris, portant une petite épée.

- Ah ! Dame Elixyariane ! Ma Reine ! S'exclama le faune, essoufflé. C'est terrible ! Je suis l'annonciateur d'une bien malheureuse nouvelle !

- Quoi ? Que se passe-t-il ? Expliquez-moi, Théoden ! Pressa la jeune femme, qui sentait un sentiment désagréable monter en elle, car il n'était pas de coutume de voir leur conseiller courir de la sorte.

- Ce sont les Centaures qui nous ont informés, répondit la souris. Ils patrouillaient dans les bois plus au nord, mais sont rentrés plus tôt que prévu. Une dryade nous avait avertis de leur arrivée, mais nous n'étions pas au bout de nos surprises.

- En revenant, ils ont ramené ceci, ajouta le faune Théoden.

Il tendit alors à Elixyariane le paquet qu'il avait en main. La jeune femme s'en empara et fut surprise par le froid qui s'en dégageait, malgré l'épais tissu qui l'entourait. Après avoir échangé un regard avec son conseiller, elle souleva délicatement la toile et laissa échapper un cri, en manquant de laisser tomber le paquet. Elle prit alors entre ses doigts une longue tige, blanche, humide, glacée et murmura, le souffle coupé :

- M-Mais c'est de la glace ! Comment est-ce possible ? Nous sommes au printemps... Les arbres fleurissent... Il ne neige pas en cette saison, sauf dans les Royaumes du Nord !

- Justement, c'est pour cela que nous avons préféré vous en parler tout de suite, déclara le faune.

Songeuse, Elixyariane gardait les yeux rivés sur le morceau de glace, qui commençait à fondre dans ses mains. Elle avait l'impression, elle aussi, de se liquéfier sur place La dernière fois qu'il y avait eu de la neige à la belle saison, c'était près de mille trois cent ans plus tôt, lorsque la Sorcière Blanche avait banni Aslan de Narnia et s'était proclamée Reine.

- Mon Dieu, faites que ce ne soit pas ce que je pense, souffla–t-elle. Et Caspian vient seulement de partir, il ne sera pas de retour avant deux mois...

- Pardonnez-moi, votre Altesse, mais le voyage de sa Majesté le Roi ne peut-il pas être reporté ? Demanda la souris.

- Non, Rhéorrim, il ne peut être ni annulé, ni décalé, répondit la jeune femme, en revanche, nous pouvons peut-être l'écourter.

- Faudra-t-il rattraper le Passeur d'Aurore ? Questionna Théoden.

- Ce ne sera pas nécessaire, je vais me charger de prévenir les sirènes, elles transmettront, expliqua Elixyariane, en lui donnant le paquet de glace. Je vous remercie de m'avoir prévenue.

Elle les congédia, puis prit la direction des grands escaliers. Descendant jusqu'au rez-de-chaussée, elle se retrouva dans un hall de marbre, puis traversa une longue galerie, aux murs faits de miroirs et de cristal. Il y faisait sombre, car le soleil avait presque disparu à l'horizon, et les seuls bruits provenaient de sa respiration et du claquement de ses talons aiguilles sur le sol de marbre blanc. Préoccupée, Elixyariane ne prit pas la peine d'allumer les torches qui éclairaient la salle. Soudain, un claquement la fit sursauter. Elle s'arrêta net et fit volte-face, mais personne ne la suivait. Elle attendit, rien ne se passa. Elle allait donc reprendre son chemin lorsqu'un cri lointain se fit entendre. A l'aide de sa Magie, la jeune femme fit apparaitre dans sa main droite une longue épée à double tranchant, aux lames faites de rubis et d'argent. Lentement, elle se retourna et sursauta en voyant son propre reflet dans l'un des miroirs.

- Mon Dieu ! Suis-je bête ! s'exclama-t-elle, dans un murmure.

Mais immédiatement après, un nouveau craquement, suivit d'un cri, la fit sursauter. D'un bond elle se retourna et pointa son épée devant elle. Ses yeux d'Elfe lui permettaient de voir distinctement dans le noir et elle pouvait parfaitement voir que quelqu'un se tenait devant elle, contre le mur, environ deux mètres plus loin. En revanche, elle ne pouvait distinguer son visage, il faisait trop sombre. Lentement, elle s'approcha, son épée toujours devant elle, maintenue d'une main ferme, et demanda, d'une voix froide :

- Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré ?

- O-Où suis-je... ? Souffla l'inconnu, d'une voix hésitante, en faisant quelques pas sur le côté.

- Restez où vous êtes ! Ordonna Elixyariane, en s'approchant si rapidement que la pointe de l'épée effleura la gorge de l'inconnu.

- Ce dernier n'osait plus faire un mouvement, ni dire quoi sur ce soit. Il se contenta de rester figé, les mains en l'air.

- Qui êtes-vous ? Répéta la jeune femme.

L'inconnu paraissant inoffensif, elle commençait peu à peu à se calmer. Elle ouvrit la bouche, prête à parler lorsqu'un autre cri retentit. Il était lointain, comme un écho. Cette fois, d'un geste de la main, Elixyariane alluma toutes les torches de la salle, dévoilant le visage de l'inconnu. Ce dernier était un jeune homme aux cheveux bruns, aux yeux d'un noir profond. Le reconnaissant, la jeune femme lâcha son épée, qui tomba sur le sol en produisant un son métallique. Elle s'exclama, presque choquée :

- Edmund !