Titre: Un jour, tout ira bien
Auteur: 1001 Nuits
Rating: M
Disclaimer: Tout les personnages que vous reconnaitrez appartiennent à JKR, le reste est à moi!
Résumé: Tout aurait du être plus simple une fois la guerre finie. Beaucoup plus simple. Mais ça ne l'était pas. Et Drago se trouva stupide d'avoir un jour pensé le contraire.
Note(s) importante(s):
- Cette Histoire contiendra un slash, si vous n'aimez pas, rien ne vous oblige à lire ce qui suit, sachez seulement que je n'écrirai jamais rien de trop "osé"...
- Cette fic ne prend pas en compte les tomes 6 et 7 de la saga HP, mais je n'exclus pas d'y pêcher quelques éléments.
- Le rythme de publication sera sans doute d'un chapitre toutes les deux semaines.
Hello les gens!
Je sais ce que vous dites, pourquoi commencer une nouvelle fic alors que "Parce que la vie continue" reste inachevée? Et bien parce que si je n'ai pas d'inspiration pour "Parce que" j'en ai eu une subite pour celle-ci, alors je me dis que peut être, en recommençant à écrire mon problème de page blanche s'évanouira...
Cette fic est différente sur biens des points de tout ce que j'ai pu écrire jusque là, j'espère que vous aimerez!
Bonne lecture!
"Un jour tout sera bien, voilà notre espérance : Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion."
(Voltaire)
Chapitre 1: Blanc
Ploc. Ploc. Ploc.
Du blanc. Partout.
Ploc. Ploc. Ploc.
L'odeur insupportable de potions et autres onguents…
Ploc. Ploc. Ploc.
Et cette putain de canalisation percée que ces incapables n'arrivent pas à réparer d'un simple sort !
Oui, vous avez deviné, je suis présentement à Saint Mangouste.
Je partage une chambre miteuse (et trop blanche) avec un homme au visage totalement défiguré qui est plongé dans la comma depuis…en fait depuis mon arrivée si je me souviens bien.
En gros depuis un mois.
J'étais moi-même dans un sale état…il faut dire que le dernière bataille a vraiment été sanglante.
Je frissonne et resserre les couvertures (blanches, encore !) autour de moi.
Mais c'est fini de toute façon.
Fini.
Le Saint Survivant a enfin dégommé le Grand-Fou-Mégalomane-qu'il-ne-faut-pas-nommé.
Ca a été dur, et long. Mais il est mort.
Moi aussi j'aurais aimé mourir dans cette bataille.
Parce que quand on est mort, on ne ressent plus rien n'est ce pas ? On ne se souvient plus de rien…
Mes yeux se posent sur mon avant bras gauche.
Elle est encore là. Et elle ne disparaîtra jamais.
Mes poings se serrent…mais à quoi bon ?
J'aurais aimé que tout soit plus simple. Que la mort du Maître entraîne la fin du malheur, le début de ma vie…
Mes poings se serrent plus fort. La feuille que je tiens est réduite en bouillie.
Mais ça n'a aucune importance puisque que je la connais par cœur.
En vertu des témoignages et garanties qui nous ont été rapportées, le Mangenmagot vous déclare, Draco Lucius Malfoy, non coupable de rattachement au Lord Noir déchu.
Dumbledore et Sévérus m'ont fait innocenté dès la fin de la bataille, c'est que j'étais menacé du baiser du détraqueur vous comprenez…J'étais si content d'apprendre que j'étais libre…enfin.
Bien sur le ministère ne voulait pas aller au-delà et reconnaître que j'avais été un excellent espion (surtout après que Sévérus ait été découvert)…mais que voulez vous on ne peut pas en demander trop à ces imbéciles…Au moins je n'ai pas eut à subir un procès long et fastidieux…
Cependant, suivant l'article 5 de la nouvelle législation, toute personne rattaché familialement à un mangemort, comme c'est le cas pour vous, se voit démit de ses possessions et titres jugés illégales par le Magenmagot.
Par conséquent, le Magenmagot vous retire les titres de Lord et de Conseiller, reprenant par là la résidence Malfoy, offerte à votre famille à l'occasion de son entrée au Grand Conseil.
Ces batards ! Ce manoir est aux Malfoy depuis neuf cent ans…Mais j'ai la satisfaction de savoir qu'aucun d'entre eux ne pourra pénétrer chez moi…Quoi ? Je n'ai jamais dit que ma famille était sainte…
Le Magenmagot a par ailleurs statué sur le remboursement et l'indemnisation que vos parents doivent au monde magique, tous les comptes au nom de Malfoy à Gringott ont été réquisitionné par le Ministère de la Magie.
Veuillez également prendre note de l'interdiction qui pèse sur vous, toujours selon l'article 5, de travailler dans les hautes sphères du monde magique, à savoir Poudlard, le Ministère de la magie, Saint Mangouste et Gringotts.
Recevez nos salutations distinguées,
Le Magenmagot.
En fait si on résume, je ne suis plus rien. Je ne possède plus rien.
Alors à quoi bon hein ? A quoi bon continuer comme ça ?
Je ne sais même pas qu'est ce que je vais faire en sortant d'ici. Et où est ce que je peux aller ?
Personne ne peut revenir sur la décision du Magenmagot…
Bien sur, je pourrais toujours aller voir Sévérus. En tant que parrain, et surtout en tant que père de substitution (bien qu'il ne le sache pas vraiment, qu'on se le dise), il m'ouvrirait sa porte sans rechigner.
Deux choses m'empêchent d'aller le voir.
La première est que ma fierté déjà bien entachée serait traîner dans la bout…m'abaisser à demander de l'aide, moi, dernier héritier de la famille Malfoy, vieille de plus de mille ans, s'étant forgée aussi bien dans la violence que dans la douceur en conservant une dignité reconnue par tous, dernier héritier d'une longue lignée d'hommes et de femmes ayant jouer un rôle prépondérant dans le monde sorcier…m'abaisser à demander de l'aide, moi qui est me suis imposé dans la bataille envers et contre tout, qui ai subit durant quatre ans doloris sur doloris en m'imprégnant de la moindre information, en ne courbant jamais l'échine, en faisant basculer le putain de sort de cette guerre…m'abaisser à demander de l'aide, moi, Draco Malfoy, prince de Serpentard, premier dans toutes les classes (Granger, ne comptant pas, évidemment), préfet, leader, et guide de toute une génération de vert et argent…
C'est juste impossible.
Complètement impossible.
Foi de Malfoy, j'ai tout perdu mais jamais qu'on se le dise, je ne perdrai pas ma fierté. Je ne dois rien à personne, et je ne demanderai aucune aide.
A m'entendre parler de ma famille et de ma fierté, beaucoup pense que ma mission en tant qu'espion n'a été qu'un leurre, que j'ai berné tout le monde, car personne ne peut défendre les Malfoy ou se vanter de faire parti de cette famille s'il n'adhère pas aux idées de Seigneur Noir, n'est ce pas ?
Le fait que je pense que les moldus et les nés-moldus ne soient pas inférieurs aux sorciers (et il m'aura fallu du temps pour le comprendre) ne veut pas dire que je hais ma famille. Mes parents n'étaient pas parfaits. J'ai toujours eu le droit à la froideur et aux corrections, mais cela faisait parti de leurs mœurs, ils ne comprenaient même pas que ce qu'ils faisaient étaient mal, ils pensaient faire mon bien, ils m'aimaient, à leur façon. Et même si je les ai détestés pour toute la douleur infligée lors de mon enfance, ce n'est plus le cas.
Ils sont morts.
En me protégeant.
C'est là que j'ai compris je crois. Je leur ai pardonné et je me suis promis de ne pas faire les mêmes erreurs.
Et puis, l'honneur, la fierté et la dignité sont tellement inscrit dans mon esprit, mon âme et mon cœur qu'il ne me viendrait même pas à l'idée de renier ma famille, mon nom.
Quant à la seconde raison qui me pousse à ne pas demander de l'aide à ce cher Sévérus…
Mon parrain est un homme profondément bon. On ne peut le soupçonner quant on ne le connait pas tant cette bonté est enfouie sous une tonne de rancœur, de tristesse et de sarcasme.
Ses erreurs de jeunesse ont fait de sa vie un enfer.
Un véritable enfer.
Je ne connais personne qui ait autant souffert.
Cet enfer a prit fin lors de la bataille finale, mais même après ça, il a continué à lutter, pour moi.
Pour ma défense devant le Mangenmagot mais surtout pour me guérir. A la fin de la bataille, il ne restait plus grands choses de moi à vrai dire, j'ai été dans le coma pendant quatre jours et à mon réveil il était là.
Il ne le sait pas, mais la première fois que je me suis réveillé, la première chose que j'ai vue c'était lui…lui me tenant la main, la serrant fort, assis à côté du lit, la tête posée sur les couvertures. Son visage tourné vers moi était empli d'une inquiétude sincère pour moi, lui l'homme si impassible, si froid, était inquiet pour moi.
Honnêtement, je pense que c'est pour lui que je me suis battu pour vivre. J'aurais pu facilement abandonner et juste me laisser guider vers le sommeil éternel. Mais quand je l'ai vue, j'ai compris que je ne pouvais pas lui faire ça, pas après toutes les souffrances, toutes les épreuves que nous avons traversées ensemble. Il a toujours été là, je n'ai simplement pas pu arrêter de me battre et lui causer une souffrance de plus alors que sa vie prenait enfin le bon tournant.
J'ai lu le soulagement, non, l'apaisement, dans son regard quand les médicomages ont dit que ma vie n'était plus en danger, que dans quelques semaines, je sortirai pour pouvoir commencer à vivre réellement.
Je sais que je compte beaucoup pour Sévérus Rogue.
Et je sais aussi que ma guérison lui a permis de s'atteler à une autre tâche, plus importante que moi, si vous voulez mon avis.
Sévérus est allé rejoindre celui qu'il aime. C'est étonnant de voir que ce Serpentard pur et dur a vécu l'enfer par amour.
Bien sur, quand il y a deux semaines il m'a présenté son cher et tendre, en m'avouant que leur relation datait d'une vingtaine d'années, (entrecoupées de violentes ruptures et de plus encore violentes réconciliations), j'ai cru à une blague ou à un disfonctionnement de mon cerveau fatigué…rappelez vous, quatre ans de doloris, ce n'est pas rien, l'hypothèse n'était pas stupide…
Quand j'ai finalement eu le plaisir de comprendre que c'était la réalité je…me suis évanoui.
Ce n'est pas glorieux, mais hey ! j'avais des circonstances atténuantes !
Remus Lupin !
Non mais est ce que quelqu'un se rend aussi bien compte que moi de l'énormité de la chose ?
Remus Lupin et Sévérus Rogue…c'est…c'est…il n'y a même pas de mots par Salazar !
Mais le fait est là, mon parrain aime Lupin et c'est réciproque.
J'ai accepté, même si parfois je me réveille en me demandant si je n'ai pas rêvé…c'est sans compter le fait que Lupin vienne me voir tous les jours le sourire aux lèvres, accompagné ou non de Sévérus (je ne sais pas pourquoi il fait ça, je veux dire, il ne m'aime pas et moi…et bien s'il rend mon parrain heureux, c'est ok…).
Pour en revenir à la raison de mon refus de demander de l'aide à Sévérus, c'est simple : Lupin (il veut absolument que je l'appelle Remus, mais j'ai vraiment du mal…c'est trop…bizarre) et mon parrain sont partis pour une sorte de « lune de miel » (et je ne veux PAS imaginer ce qu'ils vont y faire, merci bien) dans une île du Pacifique et ce depuis deux jours.
Ils ne rentreront pas avant au moins deux mois.
Ils voulaient s'éloigner de l'Angleterre, partir loin des journalistes et autres parasites. Tous les « héros » de guerre l'ont fait ces derniers jours, Potter le premier (sa destination n'est connue que de ses proches), et avec lui tous les membres de l'Ordre, sauf ceux hospitalisés (comme moi)…je comprends cette presque fuite, en mettant de côté le fait que le dernière bataille a été traumatisante, l'effervescence de la population autour des combattants du Phénix ( sauf moi, bien sur, Malfoy implique) est devenue plus qu'oppressante, personnellement à leurs places j'aurais fuis depuis un bout de temps.
Cette « lune de miel » improvisée promet d'être pour Lupin et Sévérus un moment idéal pour se retrouver…et quitte à paraitre fleur bleue (Salazar m'en garde), je ne veux pas déranger ça.
Ils méritent de construire tranquillement leur avenir. Je n'ai pas le droit de m'immiscer dans leurs vies. Sévérus n'a certainement pas besoin de se préoccuper encore de moi, de me traîner comme le poids mort que je suis devenu. Il doit pouvoir vivre sans soucis.
Et des soucis je suis la source.
Il n'est pas au courant de la lettre qui a presque fondue dans ma main, il ne sait pas tout ce que le Ministère vient de m'enlever.
Cette décision a été prise hier et ce courrier m'est parvenu dans la matinée.
Comme le hasard fait bien les choses, cela concorde parfaitement avec le départ des membres de l'Ordre et celui de Dumbledore lui-même, qui après s'être chargé des décisions urgentes et des crises importantes d'après guerre s'est octroyé quelques jours de vacances bien mérités (le vieux fou est vieux…c'est vraiment étrange de penser ça).
Le Ministère l'a fait exprès bien sur. Tous le monde pensait que la nouvelle législature m'épargnait, car si je suis honnête elle est vraiment juste (ça n'avait jamais été le cas auparavant dans le monde magique) pour tous. Seulement voilà, l'article cinq a été voté hier en complément au code pénal de répression imminente (applicable en temps de crise uniquement, ce qui est notre cas actuellement pas la peine de le préciser) et me voilà sans rien.
Rien.
Plus rien ne m'appartient.
Pas même cette blouse (blanche toujours) que je porte.
C'est risible.
Pitoyable.
Je n'ai même pas de vêtements pour quand je sortirai d'ici.
Ma seule possession reste ma baguette…
J'ai besoin de sortir. De prendre l'air.
D'un geste brusque je jette les couvertures au pied de mon lit et me lève en grimaçant…mon dos me fait atrocement mal.
C'est pour ça que je reste à l'hôpital en fait…je me suis prit un sortilège particulièrement vicieux dans le dos (qui a dit que les mangemorts étaient fairplay ?) laissant au passage une énorme balafre en diagonal sur ma peau blanche et mes nerfs dans un état catastrophique.
C'est ma tante Bellatrix qui me l'a lancé, elle n'a pas supporté ma trahison.
Pour moi, la bataille finale s'est achevée à ce moment. J'ai reçu le sort et j'ai cru mourir de douleur.
Je ne sais pas qui a tué Bellatrix, d'ailleurs je ne sais pas grand-chose de ce qui s'est passé après que je sois tombé inconscient…juste que Potter a tué le Lord et que la guerre a prit fin.
Les journalistes eux-mêmes deviennent fous de ne pas savoir ce qui s'est déroulé, aucun d'eux n'était là, la bataille opposait les membres de l'Ordre aux mangemorts…et les journalistes ont appris à leurs dépends que les combattants du Phénix sont le silence personnifié quant il s'agit de cette bataille.
Personnellement je ne sais pas et je ne veux pas savoir. S'ils se taisent c'est pour une raison. En tant que membre de l'Ordre je pourrais demander à savoir mais je ne le veux vraiment pas…j'ai vu assez d'horreurs, merci bien.
Mes pas me guident lentement dans le couloir (blanc, blanc, blanc !) vide.
Je déambule plusieurs minutes, mes pensées voguant d'un sujet à un autre sans réelle logique, puis je me stoppe, attiré par l'ouverture d'une porte plus loin. Une porte soigneusement dissimulée dans le mur.
J'hausse un sourcil et fronce l'autre. Qu'est ce que cela signifie au juste ?
Une femme aux allures revêches sort de la pièce secrète un air dégouté plaqué sur le visage, elle se dirige d'un pas rapide vers l'autre bout du couloir sans m'apercevoir.
Je souris.
Je viens de trouver une occupation parfaite.
Verdict? N'oubliez pas de me laisser votre avis!!!!
