Blabla de moua :
Et oui, me revoilà... à mon grand desespoir. Mais ma meilleure amie m'a dit "TA GUEULE ET POSTE"... donc, je poste ) Je voudrais aussi remercier toutes les personnes qui m'ont fait savoir leur attente quand à cette nouvelle histoire, tous ces mots que j'ai pu recevoir qui m'ont fait chaud au coeur.
C'est aussi pour ça que je poste tardivement. J'ai peur de décevoir... tellement que j'avance à l'allure d'une tortue concernant la conception de cette nouvelle fic. J'ai quelques chapitre d'avance ne vous inquiétez pas hihihihihih mais la peur de ne pas me renouveller, de créer des personnages à l'identique ou des situations similaires.
Bref... parlons un peu de cette histoire. C'est celle de Lola (vous allez savoir rapidement de qui il s'agit), je trouve mon récit un peu glauque au début (et ça va pas franchement s'arranger dans les prochaines chap...) mais c'est pour que tout s'arrange au mieux par la suite. Je suis une éternelle optimiste et me mettre à sa place m'est un peu compliqué, donc je pense qu'elle va rapidement aller mieux !
Voila... je tremble, j'ai l'impression de retrouver l'excitation d'avant... en espérant que vous "accrocherez" autant qu'avant.
Bises à tous !!!!
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POV Lola
Ma chambre… mon domaine plutôt. Tout y reflète mes pensées, ma colère contre ce monde, contre tout le monde. Quatre murs dont trois complètement noir, le dernier est à la base blanc mais recouverts à l'heure actuelle de mots, de mes mots, de phrases sans queue ni tête, de poèmes, de paroles de chansons diverses et variées… j'y déverse toute ma haine, tout ce que j'ai envie de hurler et qui reste coincé au fond de ma gorge.
- Lola… tu viens manger ?
Mon frère… ma moitié avec qui je partageais tout jusqu'à il n'y a pas encore si longtemps, jusqu'à ce que je me renferme complètement sur moi. Comme d'habitude, il a discrètement tapoté des doigts sur la porte de ma chambre et comme d'habitude, il sait que je ne l'inviterai pas à entrer. C'est comme ça depuis plusieurs semaines déjà.
- J'arrive Dre.
Vous vous demandez qui peut bien être Dre ? Pourtant tout le monde connait Dre… le monde entier sait son visage… et vous aussi. Vous ne me croyez pas ? Dre est simplement le surnom affectif de mon pauvre frère Andreas. Et oui, je suis la petite sœur de ce grand garçon blond. D'une toute petite année seulement, mais plus jeune quand même !
Pour le moment, je suis figée sur ma chaise de bureau, attendant qu'il parte pour pouvoir sortir sans qu'il ne puisse apercevoir ma chambre… tout comme le reste, ça fait des semaines qu'aucune âme qui vive n'a mis les pieds dans cette pièce en dehors de ma petite personne.
Je l'ai repeint en cette couleur obscure lorsque ma vie à pris un nouveau tournant… quand j'ai perdu foi en la race humaine… quand je suis partie en sucette comme j'aime à dire. Au grand damne de mon frère.
J'entends enfin ses pas qui s'éloignent et je me permets de souffler tout en me laissant tomber sur le dossier de ma chaise. Depuis combien de temps est-ce qu'on joue au chat et à la souris tous les deux je ne pourrais vous le dire, mais ce qui m'angoisse le plus, ce sont ses tentatives pour percer ma bulle de protection. Je l'aime plus que tout, il est la seule chose constante de ma vie et je ne veux pas le décevoir. C'est pour ça que je le rejette de mon monde, car s'il savait… il serait forcément déçu.
Je balance mes fusains sur le bureau qui s'entrechoquent contre un verre vide depuis longtemps et sors enfin de mon refuge pour rejoindre le salon où m'attends déjà Andreas. Je m'installe à table avant de me relever tout de suite pour me rendre dans la cuisine.
- Où tu vas ? Me demande-t-il depuis la pièce voisine.
- Chercher le sel… et avant que tu ne poses la question, non je n'ai pas encore goûté mais je connais ta cuisine.
On habite toujours dans la maison de nos parents mais on passe bien plus de temps en tête à tête qu'autre chose. Nos géniteurs préfèrent parcourir le monde que de s'occuper de nos petites vies insignifiantes. De toute façon, ils sont tellement chiants quand ils sont là qu'à la limite… c'est bien mieux comme ça.
Notre maison est plutôt simple, une entrée qui débouche sur un couloir dans lequel se trouvent quatre portes : Une pour la salle de bain, puis les chambres des « enfants » et celle des parents. Reste le salon qui est plutôt grand, à contrario de la cuisine que je trouve ridiculement petite.
Je reviens finalement avec mon trophée et me réinstalle à table silencieusement. Je vois bien le regard lourd de sens de mon frère et je sens d'ici la conversation ultra pesante arriver.
- Tu pourrais remettre un peu de couleur… ça t'allait si bien.
Oui, je sais grand frère, mais ce temps est révolu… et puis, mes vêtements noirs vont bien avec mes cheveux puisque je suis autant brune que lui est blond. J'ignore sa dernière remarque et me sers un peu de rizotto pour picorer sans enthousiasme ce qu'il y a dans mon assiette. Les seuls bruits perturbant notre repas sont les couverts cliquetant entre eux alors que Dre me regarde toujours avec insistance.
- Essaye de pas trop me saouler de paroles… tu sais comme ça me pèse de t'entendre me parler alors que je mange.
Je repose ma fourchette sur la table en soupirant et lève enfin les yeux sur lui alors que ma tête se pose sur une main pour la maintenir sans effort. On se fixe quelques secondes avant que je ne dise platement
- Tu ne portes pas le sarcasme très bien frangin.
Voilà, il essaye encore de se rapprocher de moi et je panique… j'ai beau faire genre que tout va bien, mon pauvre cœur est en train de s'alarmer. Tout ça parce que je ne veux pas qu'il sache… tout mais pas ça. Autant vous dire que je suis donc plus que soulagée d'entendre le carillon retentir dans toute la maison… sauver par le gong comme on dit ! Je n'ai besoin que de voir le visage de mon frère s'illuminer pour comprendre qui se trouve dehors puisqu'il ne fait cette tête qu'à trois personnes et uniquement trois : moi et eux.
Je le regarde se lever à vitesse grand V pour s'engouffrer dans l'entrée comme si sa vie en dépendait et j'en profite pour rapidement calculer le temps qui est passé… ça fait une éternité que je ne les ai pas vus ici…
Je les adore et ils ne sauront jamais à quel point il me manque tous les jours mais je préfère déguerpir avant qu'ils ne me voient. J'entends des éclats de rire depuis le couloir et décide de battre en retraite, du coup je prends mon assiette et vais directement dans la cuisine pour la poser dans l'évier.
- LOLAAA !!!
… trop tard. Vite, il faut que j'aille plus vite, beaucoup plus vite.
- Ah bah te voilà !
… définitivement trop tard. Je tourne la tête et me retrouve en face d'une tignasse presqu'aussi noire que la mienne.
- Salut Bill – Je murmure timidement.
Ses yeux glissent sur ma coupe qui ne ressemble à rien, mes vêtements qui ne me mettent absolument pas en valeur – ce qui est largement fait exprès – et lorsque Tom rentre à sa suite dans cette minuscule cuisine…tout mon corps se rebelle. Trop de monde dans une si petite pièce… j'ai la sensation d'être prise au piège.
- Salut ? C'est tout ? HEY… t'es en deuil ou quoi ? S'exclame le guitariste en me voyant.
Je baisse la tête alors que mon frère donne un léger coup de coude à Tom qui ne comprend pas particulièrement la portée de ses mots... en deuil, ça doit être vrai. J'ai perdu mon âme, elle se balade quelque part et je n'arrive pas à la récupérer… ça fait bien longtemps que j'ai fait une croix dessus. Je passe finalement entre les jumeaux en murmurant un très pathétique « à plus » mais j'ai bien vu les regards échangés. Ne vous inquiétez pas pour moi… je n'en vaux de toute façon pas la peine.
Je parcours très rapidement les quelques mètres qui me séparent de ma chambre et m'adosse contre la porte une fois celle-ci fermée. J'ai le cœur qui commence à s'emballer, les paumes de mains qui se couvrent d'une fine couche de sueur, de même que mon front… ça y est, il faut que je revois Alex.
Je saute sur mon téléphone et appuie deux fois sur la touche verte… de toute façon, c'est la seule personne encore présente dans mon répertoire.
- Lola… quel bon vent t'amène ? Ca faisait longtemps…
Longtemps… pas assez. Je dirai même qu'on se voit de plus en plus souvent.
- On peut se voir ? Je lui demande la voix tremblante.
- Où ?
- Chez moi – Dis-je après avoir à peine réfléchie une seconde.
- J'arrive.
Court, clair et concis. De toute façon, j'ai pas grand-chose d'autre à lui dire, il ne me reste plus qu'à attendre un peu et ça ira mieux. C'est la seule et unique personne qui peut m'aider dans la situation actuelle.
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POV Tom
Comment que ça fait trop du bien !! Une semaine… une putain de longue semaine de repos, que dis-je, de vacance, de délire, de fiesta, de…
- Tom… j'y crois pas.
Je me retourne vers mon double qui perturbe encore mes pensées mais qui m'arrache un méga sourire avec sa tronche d'ahurie.
- Crois-y, crois-y.
On est comme deux cons devant la maison familiale, comme si on la voyait pour la première fois. Je me retourne rapidement et embrasse toute la rue du regard, j'en connais pourtant chaque coin et recoin mais j'ai l'impression d'être devenu un étranger et de faire tâche au milieu de tout ce décor.
Nos baby-sitters qui nous servent accessoirement de managers nous ont royalement accordé une semaine pour décompresser… avant de partir pour la tournée française… en gros, c'est reculer pour mieux sauter mais j'aime mieux vous dire que je vais savourer chaque instant qu'on me permettra de passer chez moi.
Je me retourne vers mon frère quand j'entends ses pas crisser sur les graviers de l'allée et l'interpelle avant qu'il ne rentre.
- Hey du con ! T'as pas l'impression d'oublier un truc là ?
Ses yeux passent lentement au dessus de mon épaule et son visage perd un peu de sa splendeur. Derrière moi sont entreposées à peu prés deux tonnes et demi de valises et bagages en tout genre qu'il va bien falloir bouger et que je ne tiens absolument pas à rentrer tout seul. Surtout que les trois-quarts appartiennent à mon frère unique… et donc préféré.
Il soupire et me lance un regard de chien battu mais c'est hors de question, il va m'aider où je laisse ses affaires sur le trottoir en priant qu'une fan passe par là pour tout rafler. D'ailleurs il s'active rapidement quand je lui fais part de ma superbe idée.
- Espèce de faux-frère… tu vendrais ta propre famille pour…
- … ne pas me casser le dos ! Je complète sa phrase en lui coupant la parole. T'as qu'à pas prendre autant de fringue, je suis sûr que t'en a même pas mis la moitié.
- C'est toi qui parles avec tes tee-shirts qui prennent trois fois plus de place que les miens ? C'est l'hôpital qui se fou de la charité.
- Ouai mais moi au moins, je les ai tous mis.
Et ça a continué tout le temps où on faisait des allers-retours pour rentrer notre montagne d'affaires. J'ai limite balancé la dernière valise dans l'entrée tellement j'en avais plein le cul et mon frère s'est retourné vers moi.
- Tu sais quoi ?
Je le regarde s'étaler négligemment par terre.
- Non mais je vais pas tarder à le savoir… – Je lui réponds en me laissant tomber à ses côtés.
- Je comprends que t'es pas voulu rentrer ça tout seul… même à deux, je suis cassé !
Quel crétin… quand comprendra-t-il que j'ai toujours raison ? Oui, je sais que ma modestie me perdra. Je me relève finalement et échange un regard avec mon jumeaux, nos lèvres s'étirant en un sourire naïf : on est de retour à la maison.
- Bon, la diva ! Et si on redevenait des jeunes normaux… ça te dis pas ?
Je lui tends une main dont il se saisit pour se remettre sur pied et nous montons l'escalier menant à nos chambres, chacun rentre dans sa pièce respective avant d'en sortir de façon synchro une bonne heure plus tard, toute trace de Tokio Hotel ayant désertée nos corps.
Mon frère à retirer tout le gel qui maintenait ses cheveux en l'air et à enfiler un jean plus que basique avec un tee-shirt uni noir. En plus de ça, aucune trace de maquillage sur la figure ou de bijoux exubérants. Pour ma part, j'ai conservé un pantalon large mais qui ne me tombe pas en dessous des fesses… ce qui m'évite de devoir le maintenir à la ceinture afin de ne pas finir cul nu ! Comme Bill, je n'ai plus besoin de me camoufler, mes casquettes restent donc au placard, de même que les bandeaux et autres accessoires. Mon seul « caprice » est un élastique plutôt large qui permet de maintenir mes dreads en place.
On se regarde, l'un en face de l'autre, et je me dis que n'importe quelle personne qui nous verrait maintenant n'aurait plus aucun doute sur le fait que nous soyons jumeaux. D'ailleurs, on ouvre la bouche en même temps en une nouvelle parfaite synchronisation.
- Andreas ?
Et on éclate de rire comme des gamins. On a peut-être 18 ans mais j'ai l'impression qu'on régresse de dix ans d'âge mental dés qu'on pose les pieds dans cette maison. On se précipite dans l'entrée en faisant la course pour sortir en premier et Bill m'éclate la tronche contre le mur pour pouvoir ouvrir la porte et sortir avant moi… je vous dis, de vrais gosses !
- Ca fait combien de temps qu'on l'a pas vu ? Me demande-t-il alors qu'on marche tranquillement vers la maison de notre meilleur ami.
- Pfff j'en sais rien… une éternité. T'as qu'à réfléchir à quand remonte la dernière fois où on a dormi à la maison… ça doit correspondre.
Il acquiesce et nous poursuivons notre chemin… j'ai l'impression de nous revoir un de ces matins où nous allions le chercher pour aller à l'école. C'est comme si un siècle entier venait de s'écouler.
- J'espère que Lola sera là… la dernière fois qu'on aurait pu la voir, elle était chez une copine.
Mon double appuie sur la sonnette de la maison devant laquelle on s'est arrêtés avant de se retourner vers moi, son sourcil piercé levé, de même qu'un coin de sa bouche.
- Quoi, tu te rappelles pas ? Je lui demande alors que sa tronche ne me dit rien qui vaille.
- Non, je ne me rappelle pas – Répond-il simplement.
Pourquoi il se sent obligé d'insister comme ça ? Et pourquoi il me regarde comme… Oh non, non…
- Non, non, non – Je m'écris en faisant écho à mes pensées. Ne pense même pas à ça !
Mais quel pervers ce mec, c'est pas possible !
- Mais je n'ai rien pensé.
Et il ose me dire ça avec son ton le plus naïf qui soit ! Je m'apprête à l'engueuler comme il se doit pour avoir ne serai-ce qu'envisager une chose pareille, sauf que je me fais couper l'herbe sous les pieds par Andreas qui ouvre enfin la porte.
- Putain les mecs !! Ca fait trop du bien de vous revoir !
Il nous saute littéralement dessus enserrant le cou de mon frère dans son bras droit et le mien dans son bras gauche… Je lui tapote maladroitement le dos pour lui faire comprendre que je suis content de le revoir aussi, mais surtout pour qu'il lâche prise avant de complètement m'étouffer.
- Alors beau gosse… comment ça va ? J'arrive à articuler.
Il nous relâche enfin et je tire machinalement sur le col de mon tee-shirt pour laisser passer un peu d'air.
- Ca va super bien maintenant que vous êtes là ! Je vous attendais vachement plus tard… vous avez intérêt à tout me raconter en long, en large et en travers.
- Te fous pas de moi ! Je t'appelle pratiquement tous les soirs pendant des heures… tu veux que je te raconte quoi de plus ? Lui répond mon frère.
On arrive finalement à rentrer à l'intérieur de la maison et la porte se referme dans un claquement. Andreas sourit toujours, pourtant son sourire ne fait pas briller ses yeux… au contraire même, je les trouve inhabituellement sombre. D'ailleurs, sa voix caverneuse n'est pas faite pour me rassurer.
- Racontez-moi n'importe quoi… – Il s'arrête et tente de reprendre sa voix enjouée en changeant de sujet – Tu rigoles ou quoi… ça doit faire une semaine complète que j'ai pas de vos nouvelles !
Bill et moi échangeons un bref regard… lui aussi comprend que quelque chose ne va pas mais on ne peut pas lui sauter dessus alors qu'on vient à peine de le revoir.
- Ok, je vais te raconter mes nuits torrides avec les fans… j'espère que t'as quelques heures devant toi !
Oui je sais, je sais, j'ai un humour merveilleux. En tout cas ça lui redonne le sourire et même plus, puisqu'il rigole dans le foulée lorsque mon tendre frère me casse le crâne en deux avec une tape amicale tout en me traitant de crétin. On échange encore deux ou trois conneries avant que Bill ne s'étonne du calme ambiant.
- Ta sœur est pas là pour que ça soit si silencieux ou quoi ? Je rajoute dans la même lignée.
Il nous montre alors le salon comme si c'était logique et Bill hurle le prénom de la miss tout en se dirigeant dans la direction du doigt d'Andreas.
Lola, c'est un peu la petite sœur que Bill et moi aurions voulu avoir. On s'est biensûr plus rapproché d'Andreas parce qu'à l'époque de nos six ans, on avait monté un super club de mec… mais on a toujours veillé sur elle à distance que se soit lors de sa rentrée en sixième où quand elle a fait ses premiers pas au lycée. Elle ne l'a jamais su mais n'importe quel garçon qui voulait ne serai-ce qu'échanger un regard avec elle devait avoir notre approbation à tous les trois. Notre métier à fait qu'on s'est un peu éloignés… beaucoup éloignés en fait, mais on connait les liens qu'elle et son frère ont tissés, on ne s'inquiétait pas vraiment.
Autant vous dire que ma surprise n'en n'a été que plus grande lorsque j'ai croisé son regard fuyant dans la cuisine. Elle, si pleine de vie… en fait, je crois que si je l'avais croisé dans la rue, je ne l'aurai pas reconnu. Pi c'est quoi ces fringues ?
- HEY, mais t'es en deuil ou quoi ?
C'est sorti tout seul mais sincèrement, c'est vraiment l'impression que ça donne. Je me prends alors un royal coup de coude dans les côtés par Andreas ce qui m'intime au silence avant qu'elle ne s'enfuit littéralement, nous laissant Bill et moi plus qu'abasourdi.
- Mais qu'est ce qui se passe dans cette maison ?
Je m'attire le regard noir de ma moitié mais j'y peux rien… je reconnais le lieu mais pas les gens qui s'y trouvent. Soit c'est moi qui aie changé, soit y'a vraiment un truc qui tourne pas rond.
C'est avec angoisse que je vois mon meilleur ami baisser la tête alors que Bill passe un bras sur ses épaules pour l'entraîner vers le salon. On s'assoit tous les trois sur le canapé et un malaise aussi épais que le brouillard londonien s'installe.
- Putain Andreas, crache le morceau… parce que je frise l'arrêt cardiaque là ! Je m'exclame à bout de patience.
Il se pince l'arrête du nez et soupire lamentablement... je le connaissais beaucoup plus solide que ça !
- Je ne sais pas – Finit-il par annoncer tout bas.
- Qu'est ce que tu ne sais pas ? Demande mon brun de frère avec une voix douce.
Andreas nous regarde alors à tour de rôle avant de tourner la tête en direction du couloir… comme s'il pouvait voir sa sœur à travers les murs.
- Je ne sais pas ce qu'il se passe. Rien de grave sans doute mais… Lola ne me parle plus et…
- Attend, attend ! Je le coupe, ne pouvant me taire face à cette révélation. Toi et ta sœur vous ne vous parlez plus… et pour toi ce n'est pas grave ? C'est comme si je t'annonçais que Bill et moi nous détestions. C'est simplement im-po-ssible.
Je sais qu'il ne dirait pas ça à la légère mais Lola et Andreas… c'est comme les deux doigts de la main… comme Laurel et Hardy… comme moi et ma guitare… y'a forcement un truc qui explique tout ça.
- Y'a de ça deux mois, elle s'est enfermée plusieurs jours dans sa chambre, et je l'entendais pleurer toutes les nuits mais j'avais beau essayé tout ce que je pouvais, elle n'a jamais rien dit. Et puis un jour elle est retournée à la fac comme si de rien n'était mais jamais plus je n'ai retrouvé ma sœur. Vous avez bien vu… c'est limite si elle n'est pas devenue gothique et je ne l'ai plus jamais revu sourire. Sa chambre est même devenue interdite d'accès à toute personne vivante sur Terre.
- Pourquoi tu nous en as jamais parlé ? Lui demande judicieusement mon frère.
Et le rire amer de mon ami sonne extrêmement mal à mes oreilles.
- Parce que vous avez bien d'autre chose à faire que de vous occupez de ce qu'il se passe chez moi. Je ne voulais pas vous inquiétez inutilement.
Inutilement ? Il ose dire inutilement ? Ses explications sont vagues mais ses mains et sa voix qui tremblent me font l'effet d'une douche froide. Notre meilleur ami, qu'on appelle tous les jours pour lui raconter nos petits tracas de star, est au bord de la crise de nerf et on a rien vu venir… c'est lamentable.
- Bill… emmène le faire un tour dehors. Il a besoin de prendre l'air.
Mon jumeau acquiesce et enserre le bras d'Andreas de sa main parfaitement manucurée pour le traîner dans le couloir, malgré toutes ses protestations. Il s'inquiète tellement pour sa sœur qu'il ne doit pas la lâcher d'une semelle, ce qui n'est bon ni pour lui, ni pour elle.
Quand à moi… comme d'habitude… je ne vais en faire qu'à ma tête. Et s'il faut que je défonce la porte de sa chambre pour la voir, je ne m'en priverai pas.
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POV Lola
Que ça m'a fait bizarre de les revoir… ils n'ont presque pas changé finalement quand ils retirent tous leur attiraille de rock-star. Peu importe… ce n'est pas le problème du moment. Le problème est que j'ai demandé à voir Alex et qu'il va débarquer ici d'une minute à l'autre alors que mon frère se trouve avec ses meilleurs potes dans le salon.
S'ils se croisent, je suis fichue ! Je reprends frénétiquement mon téléphone et tente de joindre de nouveau Alex sans succès… quelle plaie.
Je me laisse glisser au sol, le dos reposant sur mon lit et ma tête tirée en arrière… malgré tout j'espère qu'il viendra vite. Au risque qu'ils se croisent tous, au risque que ça se termine en baston générale… parce que je sais que mon frère et les jumeaux réunis, personne ne m'approche sans montrer patte blanche. Ils ont été assez naïfs pour penser que je ne savais pas la surprotection dont ils m'entouraient mais tout se sait un jour ou l'autre.
Et à quoi elle a servit leur belle protection… personne n'a été là pour moi ce jour là. Et tout ce qui arrive à me maintenir hors de l'eau, c'est ce qu'Alex me donne.
Tiens ? La porte d'entrée qui claque… suivi d'un silence total dans la maison. Ils sont partis, c'est parfait ! Mais les minutes s'égrènent d'une lenteur exaspérante et je me frotte les paumes de main sur les cuisses pour faire partir leur tremblement. Je sais que c'est vain mais c'est plus fort que moi.
C'est après dix minutes d'attente intolérable que mon portable se met finalement à vibrer… il est là ! Je me précipite hors de ma chambre sans aucunes précautions et ouvre la porte en grand sur un Alex dans toute sa splendeur.
Il est plutôt grand, hyper fashion et malgré tout, il arrive à se fondre au milieu des autres sans jamais qu'on le remarque. Un vrai caméléon.
- Alors… petite Lola. Comment vas-tu ? Me dit-il alors qu'on se sert la main rapidement.
- Peu importe comment je vais. Merci d'être venu si vite.
- C'est normal, tu fais partie de mon podium de la fidélité. C'est la moindre des choses… comme d'hab, on se voit plus tard pour l'arrangement.
J'acquiesce silencieusement alors qu'il fait demi-tour pour monter dans sa voiture de sport dernier cri. Je le déteste ! Je crois que lui fais partie de mon podium des connards mais je ne peux pas me permettre d'être insolente avec lui. Je me dirige le cœur lourd, direction ma chambre… je vais enfin pouvoir laisser mon esprit se reposer un peu maintenant.
Je fais les quelques pas qui me séparent de mon antre mais je me stoppe sur le palier, au bord de la syncope. Je suis vraiment la reine des connes !
- Que… qu'est ce…
Tom est devant mon mur des lamentations, la tête penchée en train de lire un quelconque message. Il se retourne vers moi en entendant mon début de phrase et son visage, si jovial d'ordinaire, à perdu toute trace de plaisanterie.
- Je vois que t'as changé la déco ?
Sa question est tout ce qu'il y a de plus innocente mais je reste muette de stupeur. Pensez-vous… deux mois que j'éloigne tout le monde pour au final me faire avoir comme une bleue. Je referme d'avantage ma main pour qu'il ne voit pas ce qu'il s'y trouve et la panique se transforme lentement en une colère sourde.
- Lola, qu'est ce qui t'…
- Sors !
Il arrête de parler et me regarde encore plus sérieusement qu'il y a un instant.
- Pourquoi ? Qu'est ce que tu as à cacher de si terrible ici ? Dit-il en montrant ma chambre de ses mains.
- Tom… je ne rigole pas. Sors de cette chambre… tout de suite !
- Non.
Il me dit ça avec toute l'arrogance dont il peut faire preuve en tant que star du rock et dans la seconde qui suit… je le hais.
- Mais qui es-tu pour t'incruster comme ça dans ma vie ? Je ne t'ai rien demandé me semble-t-il alors dégage !
On se défit du regard l'un comme l'autre, puis il se dirige vers mon lit pour s'y installer. Une fois que monsieur à bien pris position, il se retourne vers moi.
- Non.
Il n'a même pas haussé la voix et son regard me transperce de part en part. Je resserre encore un peu les doigts de ma main gauche… grosse erreur de ma part puisque son attention s'y porte immédiatement.
- Alors, c'est de la bonne ?
- Que… quoi ? Mais… je… comment…
Tout mon sang à dû déserté mon visage et mes yeux s'écarquillent un instant. J'aurai peut-être pu camoufler mon trouble si seulement je n'avais pas bafouillé comme quelqu'un de pris en flagrant délit.
- Comment je le sais ? Je te rappelle que je fréquente le show-biz… les petits sachets comme celui que tu tiens en ce moment dans la main, j'en croise des dizaines dans les soirées où tout le gratin se réuni.
Il se relève et avance vers moi en même temps que ma tension artérielle augmente, d'ailleurs j'ai un vif mouvement de recul lorsqu'il approche sa main.
- Ne me touche pas !
Il la retire d'un coup et je n'arrive pas à comprendre ce regard blessé qu'il pose sur moi.
- Tu as grandi. Moi qui m'attendais à retrouver la petite LoL rigolote…
LoL, je déteste ce surnom débile… je le portais bien pourtant… je me marrais tout le temps, c'est vrai.
- Pourquoi est-ce que tu ressembles à un animal traqué ? Pourquoi est-ce que tu as peur de moi ?
- Je n'ai pas peur de toi.
Je ne sais pas si je tente de le convaincre lui, ou moi en disant ça, parce que la vérité, c'est que je suis plus qu'effrayée d'être dans une chambre en compagnie d'un garçon… qu'il s'agisse de Tom ou d'un autre.
- Si tu le dis – Puis il fait un geste vers ma main – Vas-y, défonce-toi… fais comme si je n'étais pas là.
C'est qu'il me provoque en plus, mais comme il l'a si bien fait remarquer j'ai grandi. Elle est loin la petite fille qui avait peur de tout. Je le dépasse me dirigeant vers mon bureau auquel je m'installe confortablement avant d'ouvrir le premier tiroir. J'en ressors un petit miroir bien plat ainsi qu'une tige en plastique et dépose le tout devant moi avant de me retourner vers mon turbulent ami.
- Tom… je voudrais bien être peinard là tu vois.
Il lève les épaules en un je m'en foutisme le plus complet et m'annonce bêtement que j'ai oublié de fermer la porte.
- Non, je n'ai pas oublié et puisque ma défonce ne te dérange pas… s'il te plait… ne m'approche pas tant que je te tournerai le dos.
Il fait la moue et je m'inquiète encore… pourtant je sais que je peux avoir confiance en lui mais c'est plus fort que moi, j'y arrive pas ! J'ouvre délicatement le petit sachet que je tenais précieusement dans ma main et repends une fine poudre blanche sur le miroir que j'aligne méthodiquement avec ma carte de crédit.
- Tu vas vraiment faire ça devant moi ? S'étonne le guitariste dans mon dos.
Je ne me retourne même pas lui répondre… je veux qu'il ressente mon dédain pour lui aussi furieusement que je ressens son intrusion dans ma chambre comme un coup dans le ventre. Je continue donc minutieusement à placer ma drogue.
- C'est toi qui m'a dit que ça ne te dérangeait pas… si t'es pas content c'est pareil et la porte est grande ouverte, je ne te retiens pas.
J'entends qu'il se déplace dans la chambre et je me retourne instantanément pour voir ce qu'il fabrique. Bien m'en a pris puisqu'il se rapprochait de moi… et je lui crache ma peur au visage en la camouflant au mieux sous de la colère.
- Je t'ai dis de pas m'approcher quand j'étais de dos… t'es trop con pour comprendre ça ou quoi ?
- Et après tu me diras que t'as pas peur de moi, c'est la merde que tu t'enfiles dans le nez qui te rend si parano ? Et ce n'est pas en étant désagréable avec moi que je partirais…
Qu'il reste ou qu'il parte m'importe peu puisqu'il sait ce que je prends, je veux juste ne pas le sentir bouger dans mon dos alors que je ne le vois pas. Je lui explique donc le plus simplement du monde ce principe on ne peut plus basique et il se rassoie lentement sur mon lit.
Une fois qu'il m'a certifié qu'il ne bougerait plus, je reprends ma première activité qu'il est grand temps que je termine… je me sens tellement angoissée que je pourrai prendre ça devant mon propre frère s'il le fallait ! Je place le tube entre mon nez et le miroir et inspire rapidement le rail de cocaïne pour me relever après, tout en m'essuyant la narine. Je croise alors le regard on ne peut plus triste de Tom.
- T'avais qu'à pas me provoquer – Lui dis-je de suite… comme pour lui rejeter la faute.
- Tu l'aurais prise quand même. Et puis maintenant, j'ai plus qu'à attendre que ça fasse effet et je saurai enfin tout ce dont j'ai besoin de savoir pour comprendre ce qu'il se passe ici.
Je le regarde complètement effrayée, j'avais pensé à tout sauf à ça ! Si je prends cette merde, c'est justement pour oublier et me sentir bien quelques instants… je ne pensais pas qu'il en profiterait pour me cuisiner.
- Je t'en supplie Tom… laisse moi… ne me demande rien. Je ne veux pas en parler.
Une fine larme quitte mon œil pour se faufiler sur ma joue alors que je ne le quitte pas du regard.
- Je t'en prie…
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A suivre...
Sincérement, je ne posterai la suite que si j'ai des retours comme quoi ça vous interesse. Je ne fais pas du tout du chantage à la review, loin de la... c'est simplement que j'ai tellement peur que ça vous plaise pas que je me refuse à poster dans le vide (comment ça je suis compliquée !!!!) LoL
J'espère que ça vous a plus... le premier chapitre est toujours un peu chiant, l'histoire est longue à mettre en place... bref... je parle beaucoup trop ce soir :o)
A bientot !!!!!!!
