L'habit ne fait pas le moine... mais on reconnait le moine à son habit. Proverbe.
Encore à moitié endormie, elle se tourna lentement de son côté du lit, posant sa main là où il aurait dû être. Lorsqu'elle ne ressentie aucun contact, elle chercha à tâtons sa position, avant de finir par ouvrir à demi ses yeux.
- « Sasuke », grogna-t-elle d'une voix rauque du matin.
Le silence lui répondit. Elle ouvrit finalement les yeux, et constatât vide l'emplacement auparavant occupé par le jeune homme. La brune poussa un soupire, avant de diriger son regard vers le chevet du lit. Le réveil matin n'affichait que six heures. Devait-elle attendre sagement dans son lit qu'il sonne d'ici trente minutes ou plutôt se lever et commencer sa journée plus tôt que prévue. Elle ne prolongea pas tellement la réflexion et tira les draps pour être mieux couverte. Au diable l'Uchiha, elle n'était pas quelqu'un du matin.
(***)
Il feuilleta la chemise deux fois, à l'endroit et à l'envers, sans retrouver ce qu'il cherchait. Encore une fois, le dossier qu'il avait demandé n'était pas complet. Il contempla un instant l'idée de remonter les bretelles de son assistant, mais il savait que s'il commençait maintenant, il aurait tellement à dire que la journée ne suffirait pas, et au final il prendrait du retard dans son travail. Comme il avait hâte que son secrétaire revienne de ses congés pour qu'il puisse se débarrasser de ce nouveau qui n'y connaissait rien. Sasuke sortit de son bureau, sans manquer de lancer un regard noir à Suigetsu, se dirigeant vers l'accueil, pour y chercher ce dont il avait besoin.
Elle entra dans la salle, au moment où il finissait sa conversation avec la réceptionniste. Elle avait un sourire sur le visage, et dialoguait plaisamment avec une de ses collègues, ne l'ayant même pas remarqué, dans ce vaste hall d'entrée. Elle rit, s'attirant quelques peu l'attention. De toutes façons, elle passait difficilement inaperçue. Hinata n'avait, certes, pas modifié sa tenue de travail pour la rendre plus sexy et moulante comme l'avait fait certaines de ses collègues, mais elle était loin de vraiment se fondre dans le décor. Sa jupe noire lui arrivant au-dessus du genou, n'était ni ample ni trop serrée sur elle. Et, il le savait, sous cette veste noire qu'elle portait, la chemise qu'il y avait en-dessous épousait divinement bien ses courbes, sans pour autant entrer dans la vulgarité.
Là, traversant le hall toute souriante, partageant gaiement avec son amie des histoires qu'il supposait comiques, le brun pourrait presque croire ce que tout le monde disait d'elle. Gentille, douce, attentionnée... Que n'avait-il pas entendu de bien sur son sujet, pensa-t-il avec ironie. Ces gens-là, qui ne savaient d'elle que ce qu'elle voulait bien leur montrer, étaient encore une fois de plus entrain de l'aduler, tandis qu'elle marchait avec lenteur pour rejoindre l'ascenseur. Elle n'était peut-être pas très démonstrative à ce propos, mais il savait qu'elle devait sûrement être la plus tordue de tout le département de ressources humaines.
Lorsqu'elle entra dans l'ascenseur, et se tourna pour appuyer sur les boutons, elle le vit enfin. Son visage sembla s'illuminer un peu plus. La brune lui fit un signe de la main, le sourire aux lèvres à quoi il répondit en levant un sourcil. Croyait-elle vraiment qu'il allait répondre ? Il l'ignora complètement, et elle eut un sourire encore plus grand, tandis que les portes de l'ascenseur se refermaient sur elle.
- J'arrive pas à croire qu'elle m'ait sourit, fit la voix d'un jeune homme près de l'Uchiha. Ce dernier n'avait même pas constaté qu'il y avait maintenant des gens à ses côtés, et que d'ironie, de savoir que ces gens-là saluaient la Hyuga, lorsque son bonjour ne leur était même pas destiné.
- Quel bol ! Tu la connais ?, continua une autre voix.
- ...Evidemment. Uchiha aurait parié que cette phrase-ci n'était que mensonge.
- Tu me filerais son numéro ?
- Et puis quoi encore ?
Le brun se racla la gorge, attirant enfin l'attention des jeunes gens sur lui.
- M... U...chiha, bégaya l'un d'entre eux.
- Vous ne croyez pas que vous avez mieux à faire ?
- Evidemment, et ils coururent presque pour s'éloigner de leur chef hiérarchique.
Sasuke secoua la tête et retourna dans son bureau. D'une certaine façon, il avait l'impression que cette journée, ne commençait pas si bien que ça.
(***)
Et ça continuait à aller de travers. A treize heures, il n'arrivait plus tellement à rester concentré plus de cinq minutes. Lorsque son ventre se mit à gronder, mécontent d'avoir été privé de petit déjeuner, l'Uchiha donna raison à la parole « ventre affamé n'a point d'oreille ». Suite donc à un tel refus de son cerveau d'obtempérer, il se décida finalement à se mettre quelque chose sous la dent. Il prit son téléphone fixe, et appela celui de son secrétaire par intérim, mais ce dernier ne décrochait pas. Suigetsu était de toute évidence habitué à voir son supérieur sauter ce repas, et était donc parti se restaurer sans l'en avertir. Après tout, c'était l'heure de sa pause. Poussant un soupire d'agacement, l'Uchiha se murmura à lui-même « plus que trois semaines à tenir, et Juugo reviendra enfin ».
Sasuke sorti de son bureau, et prit l'ascenseur pour se rendre au rez-de-chaussée. En passant devant le distributeur, il renonça à se payer un sandwich, et décida finalement qu'une simple boisson énergisante ferait l'affaire. Au moment où il attrapait la canette entre ses mains, il entendit des voix provenant du couloir voisin. Il n'y prêta pas tellement attention, jusqu'au moment où il reconnut la voix d'une certaine personne.
- …Vous seriez libre ce soir ?
- Ce soir ? Je ne le sais pas encore, peut-être. Pourquoi ? répondit cette voix si familière.
Et pour s'assurer qu'il s'agissait bien d'Hinata il s'approcha, et lorsque les deux jeunes gens furent en vue, il vit de manière assez claire, ce jeune homme –qu'il ne connaissait pas- embrasser à la va vite la brune.
- Pour ça, vint sa réponse à la question. Pensez-y. Et l'instant d'après, il s'en allait. Le brun fronça les sourcils, tout d'un coup, il voyait noir.
Hinata fit un sourire à Sasori au cas où il aurait l'idée de se retourner, et lorsqu'il fut assez loin pour ne pas la voir, elle se massa rapidement les lèvres. Elle ne s'y attendait pas, à celle-là. Et quel baiser ! Il lui était rentré dedans, en cognant contre ses dents, ce qui était encore douloureux. Elle se passa sa langue sur ses dents. Heureusement qu'elle avait une bonne raison de continuer. Et puis, de toute façon, même sans raison c'était toujours agréable de voir à quel point les hommes lui étaient faciles à manipuler.
La brune se retourna, ayant en tête de rejoindre son département situé aux étages du dessus, mais à peine fut-elle tournée, qu'elle tomba nez à nez avec Sasuke. Et l'Uchiha semblait bien en colère. Qu'est-ce qui l'avait mis dans un tel état cette fois ? La comptabilité de la société ? C'était dans ce genre de moment, qu'elle trouvait formidable, le fait que leur relation fût encore un secret pour tout le monde : elle n'avait pas à lui demander ce qui n'allait pas ou à se soucier de chacun de ses sauts d'humeur. D'ailleurs, l'Uchiha était assez peu agréable comme ça en temps normal en colère, c'était juste… l'enfer. Alors, elle avait bien pour idée de passer près de lui en l'ignorant, faisant fi de ne pas l'avoir vu. Mais de toute évidence, il n'était pas de cet avis. A peine était-elle à côté de lui, qu'en moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, elle se retrouva dos au mur, ses lèvres collées contre les siennes. Ce n'était pas un baiser adorable ni romantique. On aurait presque dit qu'il voulait la punir. Il n'avait aucune finesse, c'était presque… bestial.
Mais Hinata n'était pas quelqu'un qui se laissait faire aussi facilement. Elle lui mordilla la lèvre inférieure, le forçant à ralentir à son rythme. Posant délicatement sa main droite sur la joue du jeune homme, elle passa l'autre dans ses cheveux de jais, et se colla un peu plus à lui. Leurs langues ne se faisaient plus la guerre, c'était plus doux, plus sensuel, comme une caresse. Ils avaient vaguement été au courant d'un objet qui touchait le sol : l'Uchiha venait de laisser tomber sa cannette pour passer ses doigts dans les cheveux de la jeune femme. Il n'y avait plus aucune trace d'agressivité dans cet échange, et Hinata fut celle qui rompit le baiser.
- Qu'est ce qui te prend ? demanda-t-elle légèrement à bout de souffle, le sourire aux lèvres. Il fronça de nouveau les sourcils.
- Je croyais que c'était exclusif, ignora-t-il sa question, rageant contre lui-même de ne jamais avoir le contrôle absolu de son corps lorsque cette femme était dans les parages. Qu'aurait-il fait s'ils avaient été vus ? Et puis, où était passé sa colère, il suffisait qu'elle le touche et il ne se reconnaissait plus lui-même. Une vraie sorcière. Une sorcière qui aimait jouer avec ses nerfs, vu son sourire satisfait.
La Hyuga comprit, vu le reproche du brun, qu'il avait été témoin de l'échange entre elle et son collègue –elle refusait d'appeler ça un baiser.
- Ah, mais nous le sommes, sourit-elle énigmatique, lui tapotant délicatement la joue de la main droite avant de se coller plus à lui, se hissant sur la pointe de ses pieds malgré ses talons –le brun la dépassait toujours d'une bonne tête, pour lui murmurer délicatement aux oreilles : Je suis à toi toute entière. Et elle mordilla le lobe de son oreille. Le brun prit de court, elle pu facilement se défaire de lui, et eu un sourire, lorsqu'il mit la main sur la moitié de son visage, dont elle devinait les rougeurs. Il devait sûrement être entrain d'imaginer des choses auxquelles il ne devrait pas être entrain penser, durant l'après midi, s'amusa-t-elle à spéculer. Elle embrassa la paume de sa main, et lui souffla son baiser, les lèvres étirées en un sourire des plus joyeux. Et après, elle courut vers l'ascenseur, retournant ainsi à son poste, sans offrir la moindre explication.
(***)
Lorsque vint dix-sept heures, tout le monde était libre de rentrer chez soi. Comme elle pouvait s'en douter, Sasori vint jusqu'à son bureau.
- Alors, tu y as réfléchi ? Demanda-t-il à la Hyuga qui rangeait déjà ses affaires. La brune lança un regard furtif par-dessus l'épaule du roux, et vit Temari qui lui faisait signe du pouce. Elle sourit.
- Oui, répondit-elle, terminant de ranger et se levant pour faire face au jeune homme. Elle se leva, sourire séducteur aux lèvres, et de son index droit, dessina une ligne droite par-dessus la veste du roux, qui n'arrêtait pas de la dévorer du regard.
- Et alors, déglutit-il, les joues en feu, tandis que le regard percant de la Hyuga ne le lachait pas d'une seconde. C'était vraiment une femme à couper le souffle.
- Et, ... elle souleva ses deux mains au-dessus de sa tête, je dois avouer que si tu t'entrainer un peu pour mieux embrasser, je reconsidèrerais sérieusement l'idée de sortir avec toi. Mais là... Elle abaissa sa main gauche et caressa la joue du jeune homme de la droite, avant d'y apposer un baiser. Ne m'en veux pas trop.
Elle prit son sac et s'en alla, laissant le jeune homme complètement rouge. Il avait posé sa main sur l'endroit où il avait reçu la bise, un sourire béat.
- Je m'entrainerais, Hinata l'entendit-il crier, tandis, qu'elle saluait Temari et rejoignait l'ascenseur.
Loin de rentrer comme elle venait de le dire à la blonde, la brune se dirigea quelques étages au-dessus, s'arrêtant à celui du département des finances. Ses talons résonnaient sur le sol carrelés, vide de monde. Tous étaient rentrés, ...enfin, tous, sauf une personne, elle en était certaine.
Elle entra sans toquer, et pour sûr, il était là, derrière son ordinateur à écrire Dieu sait quoi. Il lui accorda seulement un tier de seconde d'attention, avant de retourner à ses écrits, comme si elle n'était pas là. La brune sourit. Au moins pour une fois, il ne lui avait pas demandé de confirmer que personne ne l'avait vu, c'était déjà ça. Elle prit place dans le fauteuil en face de celui du maître des lieux.
Elle s'installa confortablement, retirant ses talons, et se massant la plante des minutes. Quelques minutes passèrent, et le brun restait toujours muet.
- J'aidais une amie. Dit-elle enfin, comprenant bien que ce n'était pas lui, qui parlerait le premier. Il ne lui accorda même pas un regard. Cet après-midi, avec Sasori, je n'essayais pas de te tromper... Tu veux bien laisser cette machine deux secondes. Il n'en fit rien. Très bien, murmura la Hyuga, sachant qu'elle avait sans doute mérité ça. C'est l'ex de Temari, j'étais supposé le distraire le temps qu'elle se débarrasse de quelques vidéos compromettante qu'il avait d'elle dans son téléphone.
- Compromettante, répéta-il soudain avec intérêt, délaissant enfin son clavier.
- Tu sais, sourit-elle, le genre de vidéo que les ados se cachent pour voir. A minuit. Quoiqu'il en soit, ils ont rompus il y a six mois, et maintenant elle est attirée par quelqu'un d'autres, mais n'osait rien faire, parce qu'au moment de leur rupture, Sasori l'avait menacé. Il avait dit qu'au moment où elle le remplacerait, elle verrait ces images sur le net.
- Elle aurait pu aller voir ton chef de section, ou la police, reprocha-t-il.
- Elle n'aurait pas aimé être le centre d'attention. De toutes les façons, c'était sans doute des paroles dites juste sur le coup de la colère. Sasori n'est pas m échant, et je le vois mal être entrain de...
- C'est ce qu'ils disent tous, coupa-t-il, avant de se retrouver découper en rondelle et jeter dans les tréfonds de la mer.
- ...Et c'était nettement plus drôle tu ne crois pas ?
Il fronça les sourcils, lui lançant un regard furieux. Evidemment, qu'elle l'avait fait pour s'amuser et non pas par volonté réelle d'aider une amie. Elle savait l'effet qu'elle pouvait avoir sur les gens, et de toute évidence, ça lui plaisait énormément.
- Tu es une femme dangereuse, lui dit-elle.
Elle sourit, décroisant les jambes qu'elle avait tantôt croisées, pour en changer les positions.
- Et ce n'est qu'aujourd'hui que tu le remarques ?
- J'espère que ça t'a tout autant amusé de l'embrasser. Et pour lui, la discussion était close, vu qu'il retournait aussi tôt après à son clavier.
Le sourire d'Hinata s'étira un peu plus. Pour quelqu'un qui au départ ne voulait absolument pas sortir avec elle, il en faisait une tête. Et pour quoi ? Parce que quelqu'un avait eu le malheur de l'embrasser. D'ailleurs, elle refusait d'appeler ça un baiser. Un baiser n'était pas censé faire aussi mal, et surtout pas aux dents. La brune observa un instant le dehors, le soleil tirait déjà sa révérence, et vu la manière dont son petit ami gardait les sourcils froncés, il n'était pas prêt de rentrer. Difficile de trouver quelqu'un d'aussi accro à son boulot !
- Il ne sait pas embrasser du tout. Essaya-t-elle de le tempérer, n'aimant pas tellement l'idée de rester plus d'heures qu'il ne fallait dans ce bâtiment. Il m'a fait mal aux dents.
- Ca te servira de leçon.
- Vraiment, et toi alors, c'était quoi ce baiser dans le couloir. Qu'est-il advenu de « séparer vie professionnelle et privée » ?
Elle se leva et contourna son bureau Elle tira un peu plus vers l'arrière la chaise roulante de l'Uchiha, de sorte à créer un espace entre lui et son ordinateur et elle en profita pour s'assoir sur ses cuisses..
- Nous sommes au bureau.
- Je t'en prie, presque tout le monde est rentré et quand bien même, j'ai fermé la porte tout à l'heure.
Il avait encore sans doute l'intention de protester d'avantage, mais aussitôt ouvrait-il les lèvres, que la brune les lui volait d'un baiser. Lentement, elle redescendît vers son cou, laissant des milliers de baisers tout le long, tout en retirant sa veste. Il avait l'intention de résister. De se faire la voix de la raison mais bien vite ses barrières cédèrent, et il sentit son propre corps le trahir. Il passa ses doigts dans les cheveux de la brune, la langue de cette dernière courant sur son cou, faisant monter d'avantage la température de son corps. Loin était le décor, l'état des comptes de la société. Il n'y avait plus qu'elle et lui. Un sourire s'immisça sur les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle sentit le désir contre elle. Elle était bien la seule à le mettre dans un tel état, en si peu de temps.
- Ton corps est toujours aussi loquace, se moqua-t-elle, desserrant sa cravate. Et elle reposa une nouvelle fois ses lèvres sur son cou, tout en déboutonnant sa chemise. Il la souleva, et se leva de son fauteuil. D'une de ses mains, il fit glisser tous les documents à gauche de son bureau de travail, et y coucha la brune, qui se mit à rire de la fougue de son amant. Il retira sa cravate, le regard brulant de désir.
- Dans ce cas, il te parlera à n'en plus finir.
