Manga : Bleach

Auteurs : Jimi et Loli

Genre : révolution, jalousie et rock n' roll. AR léger (notamment au niveau de la chronologie)

Rating : M (autant prévoir)

Statut : en cours

Pairing : olala, quel suspens...

Disclaimer : Tite Kubo est le maître et possesseur unique et absolu de Bleach (mais vu ce qu'il en fait ces derniers temps, on pourrait aussi bien s'en emparer et le transformer en manga yaoi, ça serait pas du gâchis). Et en plus on est pauvres, même si on écrit de belles conneries sur nos shinigamis chéris.

LA THEORIE DE L'EQUILIBRE GENERAL


Partie I

Atomicité des acteurs


« Une personne commet un délit si l'utilité qu'elle en attend est supérieure à celle qu'elle obtiendrait en utilisant son temps et ses ressources à d'autres activités.»

Gary Becker


Yubei Matsuri avait été reçu dans les derniers de sa promo à l'académie des Shinigamis, mais on ne peut pas dire que cela l'empêchait de dormir la nuit, au contraire. On lui filait des missions plan plan, il se démerdait pas trop mal et prenait la tangente dès qu'un problème un peu trop gros pour lui se pointait. Et puis, il faut bien le dire, il avait la même conscience professionnelle que la moitié des shinigamis, autant dire aucune. Or donc, il patrouillait dans les rues d'une quelconque bourgade de Rhodésie inférieure.

Parce qu'autant le dire tout de suite, les hollows apparaissent dans d'autres pays que le Japon et dans d'autres villes que Karakura. Hé oui, aussi surprenant que cela puisse paraître les gens meurent dans le monde entier et dans le monde entier, il faut que de braves gars appelés dieux de la mort se les coltinent pour une bête histoire de transmigration des âmes. Bref, Matsuri avait hérité de la circonscription de Sanyatwe et s'emmerdait ferme. Il faut dire aussi que les habitants de ce bled vivaient bien longtemps et qu'ils ne faisaient jamais rien de mal de leur vivant, et en plus, comme ils étaient hyper-religieux, ils quittaient ce monde en paix et sans regrets. Autant dire qu'il pouvait partir en week-end dès le mardi soir le coco.

Ce qui fait que lorsqu'un petit hollow débarqua un beau matin, il se sentit tout ragaillardi par la perspective d'avoir enfin un petit mort à se mettre sous la dent.

Sauf que ce jour-là, au lieu d'aller bosser comme un bon shinigami, il aurait mieux faire de se casser deux jambes. Voir même les bras aussi, pour plus de sécurité. Ça aurait revenu au même puisque deux heures après avoir repéré ce fantôme à renvoyer dans l'au-delà, Matsuri se retrouvait cloué au lit, dans l'hôpital central du Seireitei, avec les deux jambes dans le plâtre, les deux bras dans le plâtre itou, quelques côtes cassées, plus tout un tas de truc cassé, déchiré, brisé, déchiqueté, réduit en purée (ça on ne vous dira pas que organe cela concernait), bref, il reposait dans un sale état et dans un lit de la quatrième division.

Quel rapport avec la choucroute, me direz-vous. Tout. Tout parce qu'à quelques centaines de mètres de là, dans un petit bureau sombre, le terrible capitaine Kuchiki découvrait les derniers exploits des shinigamis de sa division.

« Renji ? Fit-il sans relever la tête.

- Oui capitaine, fit Renji, réveillé en sursaut.

- Matsuri, Yubei est de notre division ?

- Ah ouais, c'est un de nos gars. Heu... sorti de l'école il y a une dizaine d'année. Dans la division depuis lors. Heu... ben il a pas grand chose de spécial. C'est une quille en combat, en kido, en cuisine...

- Comment se fait-il qu'il ait reçu un secteur à surveiller sur terre ?

- Ben... il servait tellement à rien ici qu'on l'a envoyé voir sur terre si l'herbe était pas plus verte.

Imperméable aux savoureuses images que déployait son lieutenant pour lui arracher une expression qui prouverait que le capitaine de la sixième division avait un cœur, ou du moins des muscles sur le visage, Byakuya Kuchiki serra les dents et reprit.

- Il est à l'hôpital central en ce moment. Tu iras entendre son rapport cet après-midi.

Renji inspira profondément et puis expira. Il n'essaya même pas d'argumenter, ça ne servait à rien avec Kuchiki... quoique...

- On sait pourquoi est-il à l'hôpital ?

- On le saura lorsque tu seras allé entendre son rapport.

Renji sentit un frisson dans son dos et se retint de soupirer.

- Je peux y aller tout de suite. Y'a des choses plus urgentes aujourd'hui ? »

Le regard froid comme une nuit de janvier que lui asséna Kuchiki le dissuada de demander plus de précisions sur ce qui était plus urgent. Apparemment tout était plus urgent, particulièrement la pile de papiers qui encombrait sa table et qui s'élevait chaque jour un peu plus vers le plafond. Il récupéra le formulaire qui trônait en haut de la pile, comme il le faisait chaque jour et le rempli presque sans réfléchir... non, en fait sans réfléchir du tout, cochant automatiquement les cases qu'on lui avait appris à cocher et remplissant les blancs de formules toutes faites qui marchaient dans la plupart des cas qu'il avait à traiter. Les bons jours, il pouvait tourner au rythme effréné de huit formulaires remplis et une dizaine d'autres expédiés ailleurs (il ne voulait pas vraiment savoir où, l'essentiel était que les formulaires disparaissent). Le problème était tout de même qu'il ne traitait que le haut de la pile, tout ce qui se trouvait sous une certaine ligne de flottaison était irrémédiablement perdu. Il devait certainement y avoir des papiers qui dataient de plusieurs années, voir de plusieurs dizaines d'années à la base de la pile. Renji s'était juré de faire baisser le niveau de cette pile de manière visible, et pour cela, il avait une arme secrète : la poubelle. Mais pour cela, il fallait qu'il soit sûr que son capitaine ne le voyait pas, sans quoi il finirait immanquablement réduit en miettes dans une ruelle sombre.

Les mots dansèrent devant ses yeux quelques minutes avant qu'il se décide à lire le formulaire sérieusement. Encore une paperasse inutile indiquant les nouvelles mesures de sécurité à prendre lors de l'utilisation du terrain d'entraînement. Franchement. Des mesures de sécurité lors de l'entraînement ! Bande de tafioles ! C'est pas à la onzième qu'on aurait permis ça. Le second dossier en liste était une obscure autorisation de... d'imposer les heures de service à un officier qui aurait refusé plusieurs fois d'adapter ses horaires. Mais c'est de la tyrannie. ! Alors toi, ma petite feuille de paperasse, tu vas voir où tu vas finir dès que le capitaine aura les yeux tournés ! Nous imposer des heures de services... nan mais ils croient quoi, qu'on est à l'usine ? La feuille de papier disparut habilement sous le manteau de Renji. Et la troisième victime du travail de bureau de Renij Abarai fut un dossier censé retracer les activités du Gotei 13 depuis un an, classant les missions par degré de dangerosité et par durée de résolution. Le seul élément intéressant était la preuve par les chiffres que les missions dangereuse n'étaient pas forcément les plus longues et ne se traduisaient pas nécessairement par une forte mortalité. En feuilletant la choses, Renji en vint à se demander comment des missions vraiment simples et bêtes pouvaient causer la mort de shinigamis. Il avait personnellement une opinion bien arrêtée : on collait les gros boulets aux missions faciles et donc ils s'en prenaient plus la gueule. Et les missions dures étaient réservées aux boloss (comme lui), qui en revenaient victorieux et sain et sauf. La conclusion la plus logique était que les missions les plus facile devraient être aussi confiées à des mecs puissants, qui pourraient les mener à bien sans se faire massacrer. Ou alors cette répartition douteuse des missions permettait d'éliminer les plus faibles et les plus cons, ne laissant que les mecs forts dans les divisions. Un genre de sélection pas naturelle du tout. Du coup, y'en a... on se demande comment ils ont survécu jusqu'à maintenant !

L'aura glaciale de son capitaine le rappela à l'ordre. Cela faisait trois minutes qu'il était sur la même page du dossier et Kuchiki guettait particulièrement la vitesse de lecture de son lieutenant. Plus d'une minute sur une page, c'est que Renji commençait à décrocher, plus de deux, il se faisait des films sur un truc sans rapport avec le dossier, plus de trois, il était définitivement parti. Qu'il comprenne ou non un document, Renji ne passait pas plus d'une minute dessus, c'était la règle. Il se remit donc à feuilleter le pavé... oui, au dessus de vingt pages, c'est un pavé pour Renji.

Blabla le nombre de mort par mission... blablabla taux de résolution... blablabla efficacité selon la division employée... Que.. quoi ? Il y avait une évaluation de l'efficacité selon les divisions ? Mais c'est inique ! Beugla Renji intérieurement. Il suffit d'un gros boulet dans la division pour faire chuter les statistiques. C'est pour ça que... qu'on m'a changé de division ? Nan, je suis pas un boulet !

« Renji.

- Oui capitaine ?

- Va voir Matsuri à l'hôpital.

- À vos ordres capitaine. »

Et voilà ! Dans la poche. Renji se demandait encore pourquoi son capitaine s'échinait à lui filer du travail administratif vu qu'il était une vraie quiche dans ce domaine. Faut dire aussi que si on ne lui avait assigné que le boulot dans lequel il excellait, il aurait été en charge des beuveries de l'armée des shinigamis. Et un vice-capitaine chargé d'organiser les beuverie, ça fait pas sérieux.

Byakuya retint un soupir en voyant son vice-capitaine sortir de la pièce. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Oui, quelques mois auparavant, qu'est-ce qui avait bien pu lui traverser la tête lorsqu'il avait sorti le nom de Renji Abarai pour le poste de premier officier de sa division ? Pour un autre que lui, on aurait pu accuser l'alcool, la drogue, la fatigue, l'innocence, l'inconscience mais dans son cas aucun de ces prétextes ne pouvaient excuser le fait qu'il avait choisi un vice-capitaine plus proche du primate que de l'homme. Avec un haussement d'épaule remarquablement imperceptible, le capitaine chassa ces pensées de son esprit. Il préférait ne jamais découvrir les motifs cachés qui l'avaient fait choisir Renji Abarai entre tous pour le seconder. Il faut le comprendre, il avait bien trop peur de se découvrir un penchant masochiste dans l'affaire.


Renji fila un sourire plein de dents blanches et aiguisées à la jeune fille qui tenait l'accueil de l'hôpital central.

« Salut, je viens secouer les puces de Matsuri, de la sixième division. Où je peux le trouver ?

La petite shinigami désigna les escaliers du doigt.

- Troisième étage, chambre sept. Ne le secouez pas trop vice-capitaine, il est en mauvais état.

- Justement. »

Montant les marches quatre par quatre, Renji tentait de se remettre le visage de Matsuri en tête. Ce n'était pas le petit gros, ni le blondinet avec des cheveux longs, ni le grand gars tout maigre, ni le brun à lunettes... Ah bordel ! Il doit pas se pointer souvent à la capitainerie, sinon sa gueule me reviendrait.

Il entra dans la chambre sans frapper, ça fait partie des prérogatives des chefs, et salua à la cantonade.

« Alors mon gars ! On n'est pas mieux à la maison !

Et la mémoire lui revint immédiatement en voyant le blessé. Ah ouais, c'est bien ça. Yubei Matsuri, le beau gosse aux yeux violets.

- Vice-capitaine... murmura faiblement le jeune homme.

Allongé dans un lit, plus pâle qu'un mort, le regard vitreux, Matsuri avait tout sauf l'air bien. À croire qu'il lui était véritablement arrivé quelque chose de moche. Renji s'approcha du lit et se pencha sur lui, examinant rapidement l'état du blessé.

- Ah ben ça, tu t'es pas loupé.

- Je me suis pas fait ça tout seul.

- C'est une image.

- Ils étaient plusieurs.

- Qui ?

- Ceux qui m'ont fait ça.

- Okay, okay. Renji cessa son examen des blessures de son subordonné et s'assit au bord du lit pour entendre ce qu'il avait à lui dire. C'est bon, tu peux y aller. Alors, ces agresseurs ?

- C'était horrible... commença le blessé.

- Ça je m'en doute, ironisa Renji en réalisant qu'un bon paquet de souvenirs lui revenait à mesure qu'il dévisageait le shinigami.

Ce petit mec tout frêle qui était trois classes plus jeune que nous. Hisagi venait le voir de temps en temps, je crois qu'ils étaient du même village. Je m'en rappelle... j'aimais bien asticoter Hisagi quand il revenait à l'académie pour lui.

- J'allais m'occuper de ce hollow quand une bande de gars a surgi de nulle part. Ils se sont mis à douze contre moi.

Asticoter... emmerder, d'accord, j'aimais bien emmerder Hisagi. D'ailleurs, c'est une de nos premières disputes. Une de nos premières disputes violentes.

- Submergé par le nombre j'ai rien pu faire. Ils m'ont laissé pour mort sur le pavé et ils sont partis en embarquant le hollow avec eux. Je ne sais pas comment, ils avaient un moyen de le contrôler... de l'empêcher de fuir.

D'ailleurs, c'est là que Hisagi m'a frappé méchamment pour la première fois. Je crois bien que si on s'était pas engueulés à ce moment-là, j'aurais réussi à lui mettre le grappin dessus. J'étais pas loin du but.

- Et puis, j'ai pas bien entendu, mais il a dit un truc comme... comme... ''C'est la fin pour vous, shinigamis'' je me rappelle plus bien, mais c'était l'idée générale.

Émergeant de ses souvenirs, Renji fixait le jeune homme qui détourna les yeux devant un regard aussi insistant et secoua la tête en signe d'impuissance.

- C'est tout ce que je peux dire.

Et Renji hocha la tête.

- Tu sais que t'es un sacré emmerdeur toi.

- Heu... vice-capitaine ?

- Nan, rien laisse tomber, c'est une vieille histoire. Dis donc, t'as fini l'académie en combien d'années ?

- Ben, je sais plus, sept, huit. J'étais nul en presque tout, alors forcément.

- Et l'autre crétin qui venait te voir toutes les semaines ! Des années perdues !

- Heu... vice-capitaine, c'est Hisagi-sama que vous traitez des crétin ?

- Hisagi-sama ? Ah ben c'est encore pire que ce je croyais. Bon, aller, répète un peu ton histoire de voleur de hollow.

- C'était pas des voleurs de hollow à proprement parlé.

- Ben, ils t'ont surpris, ils t'ont latté et ils sont partis avec ton hollow. T'appelle ça comment toi ?

- Des connards.

- Oui aussi, mais le plus inquiétant c'est tout de même qu'ils ont chourré un hollow.

- Pour ce que ça peut leur servir.

Passablement irrité (c'est quand même à cause de ce sale petit con qu'il n'a pas réussi à choper Hisagi durant leurs jeunes années), Renji fila un bon coup de tatane dans le pied du lit, ce qui fit gémir le lit en question et surtout son occupant.

- Crétin. Qu'est-ce que t'en sais ? T'as une thèse en manipulation de hollow ?

- Ben si c'était utile, on les capturerait au lieu de les éliminer.

- Ah ben ouais quand même, t'as bien mérité le secteur le plus pépère de la planète.

- Oh ça va, monsieur le vice-capitaine.

- Crétin.

Et pour lui apprendre à manquer de respect à u-n supérieur, Renji fila un nouveau coup de pied mais dans le lit cette fois, bien dans le blessé.

- Bon, tu bouges pas d'ici...

- Comme si je pouvais.

- ... tu bouges pas d'ici donc, et tu attends, je vais t'envoyer un petit pour que tout ça soit consigné par écrit.

- Okay. »

Sortant de la chambre du blessé, Renji ne put s'empêcher de comprendre le pauvre gars. Qu'est-ce qu'on pouvait bien faire après avoir volé un hollow ? Enlever un shinigami, pourquoi pas, ça peut toujours servir. Enlever un beau shinigami comme ce petit crétin aux yeux violets, oui, c'est toujours agréable d'en avoir un à la maison, pour agrémenter les froides nuits d'hiver. Mais enlever un hollow ? C'était vraiment plus louche.

Après un shunpo plus qu'approximatif, Renji se retrouva dans le couloir devant la salle des officiers. Pas loin, pour une fois, constata-t-il avec une once de jubilation. Pour une fois qu'il faisait un shunpo plutôt potable, il trouva absolument dommage que personne ne soit là pour le voir.

Il fit irruption dans la salle des officiers, saluant d'un vague geste de la main. Il scanna rapidement l'assistance. Les plus bourrins étaient déjà sur le terrain d'entraînement, le quatrième officier avait un jour de repos, il ne voyait pas les cinq et six, sûrement en train de boire un coup au bar du coin (pratique tolérée mais non encouragée pendant les heures de service). Son regard tomba sur la sculpturale silhouette de l'officier numéro neuf.

« Katsumi ?

- Oui vice-capitaine ?

- Tu peux jeter un coup d'œil aux archives et me sortir tout ce qu'on a sur les disparition de hollow.

- À vos ordre, fit la jeune femme en bombant le torse, provoquant un sursaut de sa généreuse poitrine.

- Merci. »

Sortant de la salle, il attrapa au passage un shinigami qui n'était autre que Rikichi.

« Ohé ! Rikichi !

- Oui, vice-capitaine, fit le jeune homme d'un ton soumis.

- Y'a Matsuri à l'hôpital, faudrait que t'ailles prendre son rapport. Okay ?

- C'est qui Matsuri ?

- Un gars de la division, tu demandes à l'accueil, la fille te guidera.

- D'accord.

- Et puis fais pas cette gueule, tu verras, elle est marrante son histoire.

- Si vous le dites. »

Le plus facile étant fait, Renji se dirigea vers le bureau de son capitaine en se demandant si vraiment cela valait la peine de lui rapporter cela. Après tout, il aurait une copie manuscrite du récit le soir même sur son bureau. Il entra sans frapper, de toute façon, il ne frappait jamais à la porte, quelque soit la personne qui se nichait derrière.

« Capitaine, je suis de retour, lança-t-il à la cantonade, arrachant un soupir du capitaine en question.

- Déjà, murmura Kuchiki qui avait savouré les longues minutes de calme dans son bureau jusqu'à la dernière seconde.

- Vous pourriez être fier de moi, je sais faire vite.

Le regard morne et désapprobateur de son capitaine le ceuillit fraichement.

- Ouais bon, moi pour ce que j'en dis. Sinon, écoutez-moi ça, c'est gratiné son histoire à l'autre.

À nouveau Kuchiki asséna un regard complètement désapprobateur au jeune homme, comme pour lui faire comprendre que les histoires « gratinées » n'avaient pas une place de choix dans son répertoire personnel.

- Bon, ben écoutez quand même.

- Sois bref.

Renji refréna un haussement d'épaule.

- Il allait s'occuper d'un hollow quelconque, ce qui est assez rare dans son secteur et mérite d'être noté. Quand une bande de gars, sortis de nulle part, l'a attaqué, l'a laissé pour mort le nez dans la boue, et s'est barré avec le hollow sous le bras.

- Pardon ?

Renji fit comme s'il ne remarquait rien mais il vit distinctement son capitaine écarquiller les yeux de deux bons millimètres, ce qui est un genre d'exploit compte tenu de sa quasi paralysie faciale congénitale.

- Ils ont embarqué le hollow.

L'air bien secoué, Byakuya se leva de sa chaise et fit quelques pas.

- Quelqu'un d'autre est au courant ?

- Je ne pense pas, Matsuri n'a parlé qu'à moi. Enfin, j'ai envoyé un gamin mettre son rapport au propre. Et puis j'ai envoyé l'officier Katsumi faire des recherches sur les cas de disparition de hollow.

- Elle ne trouvera rien.

- Ah ?

- Rien dans les archives officielles ne correspond à ce cas.

- Comment le savez-vous, ça s'est déjà produit.

Byakuya ne daigna même pas commenter le fait que, depuis le temps, il savait par cœur tout ce qui se trouvait dans les archives ouvertes à tous. Les archives spéciales étaient presque dix fois plus volumineuses et les plus souvent codées. Là se trouvait ce qu'il recherchait.

- Le cas s'est déjà produit ? Insista Renji.

Sans donner de réponse, le capitaine se dirigea vers la porte et sortit en repoussant froidement son lieutenant d'un geste du bras. Mais sous cette apparente froideur, Renji crut percevoir le doute et même, très brièvement, un semblant de panique dans la manière dont son capitaine tapotait son hakama le long de ses jambes du bout des doigts.

Il lui emboîta le pas sans hésitation jusqu'à ce que Kuchiki l'en empêche.

- Tu as du travail à la division, reste ici.

- C'est moi qui ait recueilli le rapport de Matsuri. »

Le regard polaire et un poil méprisant de son capitaine fit baisser le ton à l'officier un peu trop sûr de lui, et il tourna les talons sans demander son reste, et surtout en râlant intérieurement tout ce qu'il savait. Si Kuchiki s'imaginait une seule seconde qu'il allait renoncer à un peu de fun dans sa vie triste pour bosser comme un con au bureau, il se mettait le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate.

L'imagination de Byakuya Kuchiki voguait bien loin de l'envie de savoir ce qu'allait faire Renji pour occuper son temps. Il cherchait à se souvenir. Où avait-il bien pu voir déjà ces événements ? Pourquoi avait-il ce sentiment de déjà vu ? Des hollows avaient été emmenés par des étrangers, et mêmes des âmes mortes avaient disparues également... mortes, mais pas arrivées au Seireitei. Où avait-il vu cela déjà ? C'était bien avant qu'il ne devienne capitaine, du temps de son grand-père, il se rappelait nettement la colère du vénérable vieillard lors de cet épisode. Mais de là à savoir exactement ce qui s'était passé alors... ses souvenirs étaient bien moins précis.


« Et donc, il me traite comme un... un...

- ... comme une vieille grosse chaussette moisie.

- Ouais, c'est l'idée.

- Et tu n'as pas de travail, monsieur le vice-capitaine ?

Renji fit un geste obscène (bon, allez on va le dire, mais c'est bien parce que c'est vous : il fit un doigt d'honneur) à Yumichika qui se limait les ongles avec soin pendant qu'Ikkaku se passait le crâne au papier de verre face à son miroir.

- Ça va, c'est pas comme si je vous dérangeait ! J'ai passé quatre ans dans cette piaule, c'est pas une journée de plus qui va vous tuer.

- Disons que maintenant qu'on n'a plus de parasite à la maison, on aimerait bien en profiter.

- Herk ! On dirait un petit couple marié !

- Fais gaffe, c'est pas parce que t'as pris du grade que t'es devenu plus fort que nous.

- Ça va, ça va. J'ai besoin de râler là.

- On a bien vu.

Yumichika examina ses ongles un par un avec un sourire satisfait. Ça c'était du beau boulot. Il reposa sa lime et farfouilla trois secondes dans le tiroir du meuble devant lui et en tira un miroir de poche et une pince à épiler, pour enfin attaquer fièrement ses sourcils.

- Dis-donc, ça fait deux heures que tu te plains que ton nouveau capitaine te traite comme de la merde, mais tu t'attendais à quoi enfin ! C'est Kuchiki, tu voulais qu'il te fasse des bisous partout tous les matins ?

- Je suis pas con, je sais bien ça. Mais merde, je dois être le vice-capitaine le moins... traité comme un vice-capitaine de tous !

Ikkaku cessa ses va et viens de papier de verre sur son crâne dégarni.

- Répète un peu là ?

- Nan mais si ça change rien entre être troufion à la onze ou vice-capitaine à la six, je préfère encore passer ma journée à glander et me battre.

- Parce que tu bosses toi ?

- T'as pas idée, soupira Renji qui se laissa tomber sur le dos et contempla avec curiosité l'étrange manœuvre de Yumichika.

En des années de vie commune (si, commune, ils ont quand même dû se supporter l'un l'autre durant leur vie au Rukonagi, si c'est pas du commun ça!), il n'avait jamais vu Rukia utiliser la moindre pince à épiler, et n'avait découvert une grande part des secrets féminins qu'au contact de son aîné à la onze. De là dire que le cinquième siège de la onze était plus féminin que son amie d'enfance, Renji avait sauté le pas depuis longtemps. Il fixa son attention sur la manière dont Yumichika tendait délicatement sa peau pour saisir le poil réfractaire du bout de la pince à épiler, et puis l'emprisonnait entre les deux tiges de métal avant de l'arracher en tirant doucement dessus. Renji sentit ses propres poils se hérisser sur ses bras, et sentir leur contact réconfortant le rassura. Le jour où il avait osé se moquer des manies esthétiques de l'officier, il l'avait payé chèrement d'une épilation totale à la cire. Ce n'était pas la chose la plus douloureuse qu'il ait connu, loin de là. Ceci dit... il aurait volontiers donné ses maigres économies pour n'avoir jamais connu la sensation des poils qui se faisaient arracher de sa peau contre son gré.

- N'empêche que t'as pas à chouiner comme ça. T'as un capitaine, tu fais avec. Si t'es pas content, tu peux toujours démissionner.

- Jamais, murmura Renji, fasciné par les cils qui tombaient sur la serviette dépliée sur les genoux croisés de Yumichika.

- Ben alors te plains pas ! Explosa Ikkaku dont la patience envers les cons n'est pas vraiment légendaire.

- Je peux pas démissionner. J'ai ma fierté.

- La fais pas à nous ! On te connaît assez bien pour savoir où se cache ta fierté !

- Je suis sérieux, protesta Renji avec le plus grand sérieux. Je peux pas céder devant lui.

- Et c'est reparti. Écoute, si tu veux en mettre plein la vue à Kuchiki, commence par ne pas venir pleurer dans nos jambes dès qu'il t'envoie bouler.

- C'est pas ça. Franchement... j'étais à fond moi.

- Et ben alors, c'est quoi le problème ?

Tout en suivant des yeux la chute d'un long cil noir à s'en faire loucher, Renji chercha patiemment les mots, essayant de mettre les phrases justes sur ses sentiments. Et puis, il renonça pour aller à l'essentiel.

- Quand on choisi un vice-capitaine, c'est pas pour le traiter comme une merde.

- Ça se défend, approuva Yumichika. Tu lui as déjà demandé pourquoi il avait approuvé ta mutation à ce poste alors qu'il avait le droit de refuser ?

- Ça va pas bien ! S'il me tue pas pour ça, il est capable de me sortir une réponse en forme de gros cassage ! J'ai déjà pas bien le moral là au boulot, alors s'il en rajoute je suis mort. J'ai plus qu'à me jeter du haut d'un pont.

- Et voguer jusqu'à la mer !

Pendant que les deux bourrins s'esclaffaient, le pauvre Renji se recroquevilla et fourra son visage dans un bout du hakama de Yumichika pour pleurer sur son sort de pauvre vice-capitaine détesté par son capitaine.

- Hé oh ! Je veux bien t'écouter raconter ta vie, Renji, mais te mouche pas dans mes habits.

- Je me mouche pas.

- Bave pas.

- Je bave pas, protesta Renji en relevant la tête, un petit filet de bave reliant sa lèvres inférieure au bout de tissus. Avec en arrière plan le sourire goguenard d'Ikkaku, Renji sentit un poing s'écraser sur sa joue et sa tête faire connaissance avec le mur d'à côté (Bonjour monsieur le mur_ Bonjour madame la tête, vous passez souvent dans le coin ? _ Ben, j'aimerais autant pas, mais bon, c'est pas moi qui décide).

La colère de la grande folle caractérielle ne se fit pas attendre et un déluge de paroles toutes moins gracieuses les unes que les autres s'abattirent sur le pauvre vice-capitaine, qui se demanda encore une fois ce qu'il avait bien pu faire au ciel pour mériter ça. Entre les « béotien », les « barbare », les «raclure de caniveau » et autres « babouin monomaniaque », il se sentit petit à petit perdre le sens des réalités et se laisse agonir d'injure, étendu sur le parquet, les bras serrés contre le corps, dans une position quasi fœtale.

- Bon, ça va Yumichika. T'as vu comme il est ?

- Il a qu'à se bouger, grommela mister perruque en sortant un bokan d'un placard. Allez ! Bouge-toi chiffe molle ! Bats-toi !

- Mais heuu.. quoi ?

- Tu vas payer pour mon hakama et tu vas te bouger ! Beugla Asyasegawa qui brandissait le sabre de bois au dessus du crâne déjà bien entamé du vice-capitaine.

- Mais arrêêête ! 'Spèce de cinglé ! Eut le temps de crier Renji.

Et puis ce fut le noir complet.


Le reste de la journée passa avec une vitesse incroyable, surtout pour Byakuya Kuchiki qui compulsait les kilomètres d'archives secrètes que sa famille conservait jalousement depuis des âges immémoriaux. Et ce n'étaient pas les « archives du Seireitei » qui, à l'instar des mini-jupes, gardaient l'essentiel dissimulé. Et enfin, après de longues heures de recherches, il finit par tomber sur ce qu'il cherchait, un minuscule incident qui avait foutu une merde monstre au Seireitei des dizaines d'année plus tôt, alors qu'il n'était qu'un enfant. Fondamentalement, il n'y avait aucun point commun avec le cas auquel il devait faire face cette fois. Seulement, un petit détail troublant, un détail unique, un détail qu'il n'avait pas pu s'empêcher de conserver en mémoire tout ce temps.

« Ils l'ont laissé pour mort », les mots de Renji n'avaient pas quitté son esprit. Laissé pour mort, mais bien vivant. Ils ne tuent pas. Ils ne tuent pas les shinigamis. Le rapport produit à l'époque se trouva être étrangement succinct. Même en comptant la paresse des officiers à l'époque. Normalement, si un shinigami avait rencontré ces ennemis inconnus et les avait combattu sans mourir, son témoignage aurait dû faire partie du rapport en question. Or ce n'était pas le cas. Et puis aucune indication n'expliquait ce qui avait été fait après coup. Y'avait-il eu une riposte ? Quels avaient été les contacts avec ces inconnus par la suite ? Et si l'affaire en était restée là, pourquoi ?

Autant de questions sans réponses que Byakuya n'était pas vraiment près de laisser filer. Il lui importait peu de comprendre ce qui avait bien pu s'opposer à Matsuri, mais son sens du devoir lui imposait de lancer l'alerte sur cet épisode et, par fierté personnelle, il se devait de comprendre ce qui avait bien pu rendre les archives secrètes, tenues par sa famille depuis les origines du Seireitie, si incertaines.

Il se rendit dont prestement au siège de sa division, bien décidé à riposter face à ces événements troublants.

Dans son bureau, Byakuya put constater deux choses. D'abord, qu'on frappait à la porte avec insistance, ensuite que personne n'était là pour ouvrir. Or, si tout le monde a le droit de frapper à la porte du capitaine de la sixième division, c'est bien parcequ'il a un larbin.. enfin, un vice-capitaine pour ouvrir à sa place et s'occuper des opportuns.

« Oui ? Fit-il sans aucune amabilité à sa visiteuse qu'il identifia comme une officier.

- Officier Katsumi, capitaine (oui, ils avaient pris l'habitude de se présenter à chaque fois, vu la difficulté qu'ils avaient à déterminer si leur capitaine les reconnaissait ou pas). Le vice-capitaine Abarai m'a demandé de collecter certaines informations et j'apporte mes résultats.

Byakuya se sentit bizarrement vexé de voir que, contre toutes ses prévisions, elle avait trouvé des informations de son côté.

- Déposez cela sur le bureau, fit-il d'un ton si morne que Katsumi se demanda sincèrement si les recherches faites avaient vraiment un intérêt ou si c'était juste pour l'occuper pendant la journée.

- Oui capitaine.

- Et trouvez-moi le vice-capitaine Abarai.

- Heuu...

Sous le regard rien moins que méprisant de son capitaine, la jeune femme se força à ne pas reculer, ni baisser les yeux.

- C'est que le vice-capitaine a été vu la dernière fois se rendant à la onzième division.

Et comme Kuchiki gardait le silence, elle insista.

- Il n'est pas revenu.

Et comme Kuchiki semblait attacher autant d'intérêt à ce qu'elle lui racontait qu'un aveugle à un kaléidoscope fou, elle inspira profondément pour en rajouter une couche.

- Je pense qu'on peut considérer le vice-capitaine Abarai comme perdu pour cette journée. Mes respects capitaine. »

Et elle fila sans demander son reste. C'était également devenu une tradition parmi les officiers de la sixième : lorsque Kuchiki semblait ne payer aucune attention à leur rapport, ils terminaient par une quelconque connerie plus ou moins en rapport avec ce qui se passait. L'un dans l'autre, les rares discussions entre Byakuya et ses subordonnées se passaient ainsi :

« bonjour capitaine, Lucien Dupont... heu... heu... heu... blabalblablablablabla...

- Où est le vice-capitaine Abarai ?

- Heu... heu... heu... blablablablablalbabla

- …

- Et... ah oui... un mammouth enragé a dévasté le réfectoire parce que les crèmes brûlées n'étaient pas à bonne températures. »

De là à dire qu'il ne suivait que très partiellement les affaires courantes de sa division, il n'y a qu'un pas. Et puis, mine de rien, ça comptait pas mal dans le fait qu'il considère la quasi totalité de ses officiers comme des attardés mentaux, à l'exception de Renji qui lui, ne voyait pas l'intérêt de sortir une connerie à la fin de chaque conversation. Le problème des officiers était bien simple : Kuchiki demandait parfois où se trouvait Renji, et comme ils n'en avaient pas la moindre idée, ni l'envie d'aller le chercher aux quatre coins du Seireitei, ou pire, comme ils savaient où il se trouvait dans ces moments-là, mais se refusaient à le révéler au capitaine, ils sortaient des conneries. Bien sûr, Renji n'avait jamais besoin d'éviter le sujet de cette manière, il savait toujours où il était. Il était donc le seul à ne pas tenir de discours foncièrement incohérent à son capitaine, ce qui explique le fait que ce dernier cherche tôt ou tard dans la conversation, à entrer en contact avec son vice-capitaine (pas en contact comme vous l'imaginez, bande de pervers !), et provoquait invariablement, une nouvelle réponse absurde de ses officiers. Un vrai cercle vicieux (nan, pas vicieux comme vous le pensez ! ) Une fois sur trois, Byakuya se retrouvait seul dans son bureau, sans savoir où Renji se trouvait et sans comprendre ce qui se passait dans sa division. Dans le cas présent, il se posa sur sa chaise en ruminant la dernière information. Renji à la onzième. Et sans trop réaliser comment, il fit une belle marque d'ongles dans le bois de son bureau avant de se remettre au travail.

Il s'agissait maintenant de réveiller toute la hiérarchie pour régler cette histoire de voleur de hollows.


« Éclaire-moi, Renji, tu as bien changé de division nan ?

- Il me semble, ouais, marmonna l'intéressé en sortant son nez du futon sur lequel il somnolait.

- Parce que là, on est à la onze, et tu es présentement dans la chambre de deux officiers de la onze, sur le lit de deux officiers de la onze, précisa Ikkaku en lui indiquant d'un savant coup de pied dans les mollets que la place venait à manquer.

- Et que ça plaise ou non à ces deux officiers de la onze, j'entends bien rester ici le plus longtemps possible.

- Mais tu n'as pas de... de logement, un appart, une chambre réservée dans ta division, comme tous les autres vice-capitaines ?

- Si mais je veux pas rester à la division ce soir.

- Et ton appart.

- Ma logeuse m'a viré. À quoi ça sert de payer un loyer quand on est logé gratuitement à la division ?

- Dans ce cas reste dans ta capitainerie.

- J'en ai marre d'être tout seul.

- Trouve-toi quelqu'un.

- J'en ai marre de ramener des gens bourrés chez moi.

- Ramène quelqu'un de sobre. Entame une vraie relation.

- Arrête de charrier. »

Voyant que tous ses efforts restaient vain, Ikkaku passa le flambeau à son collègue/conjoint/comparse (rayer les mentions inutiles si vous arrivez à en trouver une).

« Et donc tu vas rester ?

- Ben oui.

- Pardonne ma curiosité, mais tu comptes dormir où ?

- Ici.

- Dans notre lit ?

- C'est assez grand pour trois. Vous le savez aussi bien que moi.

Le jeune officier remit d'aplomb sa perruque tout en ôtant son kosode puis son hakama, et hocha la tête en lançant un regard un peu amusé à son ami.

- On peut pas le nier, c'est sûr.

Ikkaku, qui était déjà à poil et tentait de gerter Renji de sa place du lit, eut une grimace embêtée.

- Nan mais c'est pas une raison, on squatte pas chez les gens comme ça. C'est de l'incruste pure et simple.

Renji attrapa le pied qui tentait de le repousser et serra la cheville en suppliant d'une voix misérable.

- Allez ! Je serai sage, promis, soyez pas chiens les gars, me laissez pas.

Yumichika replia son uniforme et le posa dans un coin en lissant les plis.

- Faudrait pas que ça devienne un habitude.

- C'est la première fois depuis que je parti à la six !

- Justement.

Le vice-capitaine soupira profondément et se redressa pour fixer son ancien collègue dans les yeux.

- Je peux pas promettre que je le referai pas.

Ce dernier esquissa un sourire condescendant.

- On ne t'en demande pas tant. Je sais bien que c'est impossible pour toi, mais ne reviens pas demain, c'est tout.

- Okay, ça marche.

- Attends ! Beugla Ikkaku qui s'était désintéressé de l'échange en contemplant la marque des doigts de Renji sur sa cheville. Tu lui permets de rester !

- Pour une fois.

- Je dois me battre une fois sur deux pour coucher avec toi et lui il peut rester comme ça !

- Je veux pas de détail, les gars, c'est votre vie de couple, maugréa Renji qui sentait venir la dispute conjugale.

- D'une part, c'est faux, d'autre part, Renji est un ami, et un ami qui déprime, on le soutient.

Ikkaku se préparait à protester contre cette vision des choses, et puis son regard tomba sur Renji blotti dans les draps, les cheveux lâchés, formant une flaque rouge autour de sa tête, et surtout son regard voilé et vide. C'est vrai qu'il n'avait pas souvent vu ce genre de regard chez Renji, qui avait plutôt tendance à se battre et râler en cas de problème plutôt que déprimer. Et il admit en son for intérieur que le jeune vice-capitaine avait besoin d'un refuge momentané. Au moins jusqu'à l'aube.

- Aller. Reste, mais c'est bien pour faire plaisir à Yumichika.

- 'Erci, t'es un vrai pote.

- Maintenant, si tu pouvais nous faire un peu de place dans le lit, on pourrait venir te tenir compagnie.

- Avec plaisir ! »


Quelques heures plus tard dans les couloirs de la onzième division. Les grincements du plancher révélèrent une rencontre des plus étranges.

« Capitaine ? Ben vous allez où comme ça à cette heure-ci ?

- Ikkaku ? Qu'est-ce que tu fous à poil dans les couloirs ?

- Je cherche Renji.

- Renji ? Abarai ? Qu'est-ce qu'il fout ici ?

L'officier hocha la tête en signe d'ignorance.

- Il s'est barré en courant y'a cinq minutes. Si vous croisez, dites-lui de revenir dans la chambre. En plus il doit être aussi à poil que moi, ça doit pas être beau à voir.

- Qu'est-ce qu'il fout ici en pleine nuit Abarai ?

- C'est pas simple à expliquer... commença Ikkaku, alors qu'en fait il n'y a rien de plus simple à comprendre.

- Alors explique pas. Je veux pas savoir ce que vous trafiquez, tous à poil dans les couloirs, mais franchement, faites-ça discret, Yachiru est encore éveillée. Moi faut que je me casse, j'ai une réunion secrète urgente là. Faites pas de conneries.

- On va essayer de pas faire trop de bruit.

Zaraki haussa un sourcil et fit une moue un peu dubitative.

- Ah ben c'est pour ça qu'il est revenu le gamin alors ?

- C'est plus compliqué que ça en fait.

- M'en fous. Si vous traumatisez Yachiru avec vos saloperies, vous allez le regretter. »


A SUIVRE...

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