Voici ma première fanfiction Harry Potter. C'est un grand moment pour moi. J'espère qu'elle vous plaira =)
L'univers appartient J.K Rowling, tout comme les quelques personnages qui lui reviennent. Pour le reste, tout provient de mon imagination. J'essaye au mieux de rester son univers.
Cette histoire est publiée en parallèle sur Wattpad.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Le 31 août 2021
Comment commence-t-on un journal ? Est-ce que l'on doit dire « bonjour ? », « Hey ! », «Comment allez-vous ? ». Donner un nom. Un surnom ridicule. Ou commencer comme ça, de but en blanc, sans phrases d'autorité ? Concrètement, à qui parle-t-on ? A vous ? A moi ? A cette personne qui fera mon futur ? Ou à celle qui a été ? A celle qui lira cela ?
Je ne suis pas du genre à écrire. Je ne suis pas très douée pour cela. Pas que je n'aime pas, au contraire. J'aime voir les lettres se former sous mes doigts grâce à ma plume. D'ailleurs est-ce que beaucoup de sorciers écrivent toujours à la plume ? Est-ce que certains adoptent les techniques moldues ? Ça serait drôle de voir cela. Sinon, je n'aime pas vraiment parler de ma vie. Il y a tellement de choses plus passionnantes à savoir que le fait que je n'aime pas les poules. Hilarant. Ça caquette et ça sent fort. C'est pas spécialement intelligent. Ni beau. Voyez l'ironie quand on vous appelle « ma poule » ou « poulette ». Tu trouves cela flatteur ? Pas moi.
En fait, si j'écris, c'est pour me souvenir. Ne pas oublier. Dans quelques années, je relirai ce que j'ai écrit et je pense que je serai honteuse de voir cela. D'un autre côté, pouvoir rappeler de mes premières impressions serait bénéfique. Ça vous rappelle d'où vous venez, d'où vous êtes partis. Me connaissant, je finirai par m'effacer derrière ce journal. Lui-même viendra à disparaître. Peut-être.
Je m'appelle Daliah et j'ai 21 ans. Petite info primordiale, je pense que tu t'en aies rendu compte Einstein, je suis une sorcière. Pas du genre qui pratique des rituels sataniques et participe au Sabbat, bonjour la vision d'arriéré. Je vis normalement, seulement, plutôt que d'utiliser un lave-vaisselle, la vaisselle se fait d'un mouvement de baguette (quoique je dois dire que les lave-vaisselles sont ultra pratiques !). Pareil, je pourrais voyager en train, mais j'adore transplaner. En plus, ça va plus vite et c'est plus écologique et économique. Bon, j'admets, c'est aussi plus risqué.
J'écris sur mes premiers jours en tant qu'Auror. J'aurai besoin de me souvenir qui je suis et d'où je viens. Je viens de valider ma dernière année de formation il y a quelques semaines. On vient de m'envoyer à Londres pour me parfaire dans le métier auprès des plus grands Aurors. Harry Potter par exemple. Non, ce n'est pas mon idole mais je trouve qu'il a eu un tel parcours de vie que l'on ne peut qu'avoir de l'admiration pour lui. Je pense que beaucoup aurait craqué à sa place. On aura l'occasion d'en reparler, de Mr Potter.
Je suis ce qu'on appelle une « bleue ». J'ai déjà fait du terrain mais je n'ai jamais été réellement confrontée à de grands mages noirs comme ont pu l'être Grindelwald ou Voldemort. Pourtant, c'est une menace que l'on ne peut oublier. Ils sont toujours enfouis dans la tête de chacun. Nous vivons dans une relative tranquillité. Pour l'instant. Mais cela peut basculer à tout instant, comme ça a pu basculer avec le fils de Mr Potter. Et comme ça pourrait de nouveau ébranler notre monde. Beaucoup de sorciers redoutent aujourd'hui les moldus, avec leur manie d'inventer toutes sortes d'histoires paranormales et leurs avancées technologiques qui peuvent aujourd'hui nous concurrencer (repensez donc au lave-vaisselle, ou au téléphone. Les sms vont nettement plus vite qu'un hibou).
Toujours est-il que je viens d'arriver à Londres. Je ne sais même pas à quoi ressemble le département des Aurors ici. Je n'ai eu l'occasion d'y aller que lors d'un bref congrès. A Paris, tout était blanc et aseptisé. Genre hôpital. Trop blanc, trop propre, trop lisse. Les bureaux étaient moches, meublés avec du meuble suédois instable (je vous voir rire hein). Mais ici, j'imagine bien les ambiances feutrées, les bureaux faits de bois sombre, les fauteuils en cuir et les lampes de banquier en verrerie verte. Tout est bien rangé. Mais à mon avis, je m'avance un peu. Si ça se trouve, je vais me retrouver dans un cagibi mal organisé, bordélique avec les meubles encombrés de dossiers mal triés et des locaux sombres ou sous lumière artificielle car pas de fenêtre ou des fenêtres donnant sur l'intérieur. Je m'attends un peu à tout.
Je suis loin de ma famille et de mes amis. La distance (pourtant pas si grande car je pourrais aisément prendre un portoloin, ou transplaner, ou prendre le réseau de cheminées, à votre convenance) commence à se faire ressentir. Ça ne se voit pas mais je suis plutôt quelqu'un de discrète et de timide. Je n'ai jamais aimé être mise en avant. Alors, raconter ma vie, m'exposer autant, c'est compliqué pour moi. Le dicton qui me conviendrait le mieux serait : « pour vivre heureux, vivons cachés ». Ça correspond bien au mode de vie des Aurors : du genre reclus pour éviter de se mettre en danger. On ne recherche pas la gloire mais à protéger et à éliminer toute menace. Mais là encore, je m'avance parce que clairement, Mr Potter est marié et a femme et enfants. Mais bon, j'imagine que quand on s'appelle Harry Potter et qu'on a vaincu Voldemort, on vient moins vous emmerder. Quand on est Auror, c'est primordial de se protéger, si vous ne voulez pas que votre carrière soit courte. Après, nous vivons actuellement dans une période de relative tranquillité. Hormis quelques allumés, il y a peu de mages noirs surpuissants à détruire. Je crois qu'on va devoir finir par se recycler.
Arriver dans un nouveau lieu m'inquiète un peu, surtout que je sais, de réputation et par expérience, que nous les femmes sommes plutôt mal considérées dans ce métier. C'est un métier dangereux et chronophage, que l'on voit comme un métier d'homme. Sauf que nous avons pu démontrer que nous avions notre place ici. Ça a du mal à rentrer dans la tête de certains. Parfois, on a tendance à nous surprotéger, parce que nos collègues masculins veulent bien faire. Parfois, on nous fait comprendre de retourner à notre place, la maison. Les mentalités tendent à changer mais ce n'est pas facile. Dire que ma place est déjà acquise serait un mensonge. Dire qu'on a tenté de me renvoyer chez moi en serait aussi un. C'est ambivalent, et les gens ne savent plus sur quel pied danser. En arrivant à Londres, je vais devoir prouver que je mérite ma place, moi, la petite française qui mesure à peine un mètre soixante-cinq. Et pas uniquement parce que je suis une femme (aussi parce que je suis française apparemment...) et parce qu'il y a chez moi un inconvénient dont je compte en tirer ma force. A Londres, on accueille peu de nouvelles recrues, ils sont exigeants apparemment. Ça promet.
Demain, c'est comme un jour de rentrée. Finalement, ce que l'on attend le plus, c'est de connaître les autres élèves de notre classe, les profs et l'emploi du temps. Je m'imagine me retrouver face à des vieux qui sentent la vieille cigarette et qui boivent un whisky le soir quand ils rentrent dans leur minuscule appartement où ils vivent seuls.
Puis, brusquement, une pensée s'impose dans mon esprit, et tourne en boucle : je vais me retrouver face à Harry Potter. Il va être un collègue, un mentor. C'est quelque chose de dingue de se dire que je vais probablement bosser pour le plus grand sorcier de notre époque. J'ai encore du mal à y croire. J'ai du mal à croire aussi qu'après ces années de sacrifice, je suis enfin devenue Auror. J'en ai encore moins sommeil...
C'est sur ces mots que je te laisse, il serait dommage que je ne me réveille pas demain matin.
La jeune Auror avait décidé d'arriver discrètement ce matin, de passer par la porte « visiteur ». Il s'agissait probablement de la dernière cabine téléphonique de Londres et, étrangement, personne ne songeait à la faire enlever. Elle faisait partie du décor, on l'oubliait. Sauf pour ceux qui en avaient besoin. Elle passa la porte, décrocha le combiné et composa le numéro qu'on lui avait transmis. 6-2-4-4-2. Langue coincée entre les dents et combiné à l'oreille, elle attendit que quelque chose se produise. Une voix métallique finit par s'élever de la cabine. Elle lui demanda de se présenter et d'annoncer le pourquoi de sa visite. Elle s'exécuta, la gorge un peu serrée.
- Présentez-vous au contrôle des baguettes puis à l'accueil pour vous annoncer. A partir de là, quelqu'un vous recevra. Le ministère de la magie vous souhaite la bienvenue et une agréable journée.
Il ne se passa rien durant quelques secondes puis elle fut happée et se retrouva sous terre, au son grinçant de la cabine qui descendait dans le Ministère de la Magie de Londres.
Elle fut immédiatement submergée par la foule, bruyante et colorée. Elle se rendit près d'un comptoir où se tenait une rangée de sorciers au visage fermé. Elle attendit patiemment son tour, jusqu'à ce qu'on la guide vers une dame au visage plus aimable que celui de ses collègues. Celle-ci la fouilla à l'aide d'une fine tige qu'elle passa sur elle puis se saisit de la baguette que lui tendait la jeune fille. Elle la posa sur une machine qui bourdonna à la manière d'un insecte.
- Votre baguette mesure 23cm et est faite en bois de tremble et plume d'oiseau-tonnerre., lu la femme.
- Oui c'est ça.
- C'est extrêmement rare. Vous venez pour ?
- C'est mon premier jour au Ministère, murmura t-elle timidement, un peu désorientée par l'interrogatoire.
- Oh félicitations. Vous faites un stage d'observation ? Il parait que c'est de plus en plus courant. Mon fils a fait ça aussi. Au département des sports avec mon mari. Ça lui a plutôt plu. Mais bon, pour entrer ici, il a intérêt à bien se comporter mais c'est un brave garçon. Quand ça lui plaît, il se donne. Il voulait être joueur professionnel de Quidditch mais il n'est pas assez bon pour ça.
- Non, non, je ne suis pas en stage, sourit-elle doucement.
- Oh pardon ! Je suis confuse, vous faites si jeune. Vous pouvez reprendre votre baguette.., fit-elle, presque plus gênée que la jeune fille.
- Daliah.
- Daliah. Je vous souhaite la bienvenue.
- Merci beaucoup. Bonne journée.
- Bonne journée à vous. J'espère que vous vous sentirez bien ici.
- Merci.
Elle passa sans encombre le contrôle des baguettes. Elle rangea avec précaution sa fine baguette dans un petit étui de cuir, fait sur mesure par un ami à elle. Elle suivit les autres sorcières et sorciers qui se pressaient autour d'elle. Tous marchaient en direction de l'énorme atrium où se tenait la fameuse statue glorifiant l'harmonie entre les sorciers et les autres espèces magiques. La jeune fille remonta ses lunettes et l'observa. Elle ne dirait rien là-dessus mais elle ne la trouvait pas spécialement belle. Mais ça, ça relevait de ses goûts. Par contre, harmonie, harmonie, on n'y était pas encore. Elle agrippa fermement son sac et se dirigea vers la réception, tentant tant bien que mal de se frayer un chemin à travers la foule. Elle s'arrêta près de l'accueil. C'était un énorme kiosque fait de bois sombre et de tenture de velours. Un peu comme elle se l'était imaginée finalement. Elle jeta un coup d'œil à l'immense horloge. 7h50. Ça va, elle avait encore le temps. Devant elle se tenaient deux personnes. Une dame et un petit monsieur, qui furent vite dispersés à droite et à gauche. Elle s'approcha de la vitre. Un sorcier d'une vingtaine d'année se tenait dans le local. Il était brun, pas très grand et plutôt maigrelet. Il l'accueillit avec un léger sourire.
- Bienvenue au Ministère de la magie de Londres Mademoiselle.
- Bonjour, j'ai un rendez-vous avec Monsieur Potter. Je suis mademoiselle Mironov, fit-elle avec un très fort accent.
Il ne dit rien et regarda son livret dont l'encre se déplaçait de manière anarchique, montrant les déplacements et la présence des uns et des autres. Il marmonna quelque chose au cahier et releva la tête vers elle.
- Je suis désolé mademoiselle, je pense qu'il vous a fait venir pour rien. Monsieur Potter ne sera pas là avant la semaine prochaine.
- Ah..., fit-elle surprise. C'est étonnant, il me semblait que c'était lui qui devait me recevoir, mais il y a peut-être eu un changement. Quelqu'un du département de la justice magique au bureau des Aurors pourrait me recevoir?
- Mais vous venez travailler ici ? lui demanda t-il, surpris.
- Oui, répondit-elle après un temps d'hésitation.
- Je vais envoyer une note au directeur du bureau. Il pourra vous recevoir comme ça. Installez-vous, je reviens vers vous dès que j'ai des nouvelles.
Daliah vit un petit avion de papier s'envoler et disparaître parmi le flot de papier qui volait. Elle remercia son interlocuteur et s'installa sur une chaise en attendant. Elle vit le jeune homme lui jeter un rapide coup d'œil. Apparemment, elle venait de le perturber. Ça lui arrivait fréquemment. Comme la dame au contrôle. Elle faisait très jeune, et voir une jeune femme qui paraissait aussi frêle se rendre au bureau des Aurors en surprenait toujours quelques uns. Elle s'y était habituée et savait qu'elle avait sa place ici. Elle avait fait ses preuves lors de ses trois années de formation et lors de ses examens.
En attendant qu'on la reçoive, son esprit dériva un peu. La question qui lui venait à l'esprit était où pouvait être Harry Potter actuellement. Il aurait dû être là pour l'accueillir. Enfin, normalement. Elle avait reçu un message de sa part. Mais après tout, elle n'était qu'une nouvelle, il avait probablement mieux à faire. Ou autre chose à faire. Peut-être avait-il une mission de la plus haute importance ? Arrêter un futur mage noir ou combattre un groupuscule extrémiste ? Partir dans les tréfonds de Londres, de Paris, d'une jungle hostile. Elle continua de rêvasser, enfoncée dans son fauteuil, les yeux dans le vague.
A l'accueil, le jeune homme dans son petit kiosque, lui jeta un nouveau regard en coin, étonné qu'une jeune fille aussi jeune puisse rencontrer Mr Potter. Il aurait dû lui demander sa carte. Par curiosité. Il regarda de nouveau son registre, toujours aussi agité en début de journée et surtout un lundi matin. Pas de Mr Potter ici. Quelques notes lui arrivèrent, des rendez-vous importants et une réponse du directeur du département des Aurors. Quelqu'un allait venir chercher Mademoiselle Mironov, s'il pouvait la faire patienter quelques instants.
Il se redressa et l'appela. Elle redressa aussitôt la tête vers lui et s'approcha.
- Quelqu'un va venir vous chercher Mademoiselle, si vous voulez bien vous donner la peine d'attendre.
- Oui, bien sûr, dit-elle d'une voix douce.
- Puis-je prendre votre carte d'identité ? C'est pour...
Il ne finit pas sa phrase mais la jeune fille n'eut pas l'air de s'en formaliser. Elle lui tendit avec une sorte de douceur et de timidité mêlées dans les gestes qui tranchaient avec l'image qu'il se faisait des vieux Aurors aigris et impolis. Il l'a pris et regarda la date de naissance. 21 ans. Il fut surpris. Il ne lui en aurait pas donné plus que seize. Honteusement, il avait cru qu'une école magique l'avait envoyée en stage d'observation. Alors qu'elle avait son âge. Vêtue comme elle l'était, de manière un peu austère, il avait du mal à se rendre compte du nombre d'années qu'elle pouvait avoir. Il jeta un regard à sa photo qui le regardait, un peu boudeur. Sans rien ajouter, il lui tendit et nota son nom sur le registre, qui se lova tranquillement, à la manière d'un chat, dans le coin « hall ».
- Excusez-moi, j'avais oublié de vous noter, fit-il un peu embarrassé.
Elle s'inclina poliment et retourna s'asseoir. Et attendit. Attendit. Attendit. Attendit. Encore. Encore. Elle aurait bien pris un café. Encore un peu. Attendit. En s'endormant. Encore un tout petit peu.
Le hall s'était vidé peu à peu. Seuls des hiboux et de petites notes de toute forme le traversaient. Daliah les regardait virevolter avec une grâce aérienne. Son esprit se perdit à nouveau dans la contemplation de ces petits êtres, se demandant quelles informations ils pouvaient contenir. Quelques personnes passèrent, un monsieur tenant une boîte d'où s'échappaient des grognements suspects, un homme un peu inquiet qui triturait son béret en jetant des coups d'œil autour de lui, et une femme, un peu plus âgée qu'elle qui s'installa à quelques fauteuils d'elle et entreprit de sortir son magazine de potins sorciers, « Sorcière Hebdo». La jeune fille jeta un coup d'œil à la une. Un sorcier offrait de grands sourires et des clins d'œil charmeurs : probablement encore un auteur de romances à succès. Le titre indiquait : « le nouveau titre de Marco Levvi enchanteur ». Il envoya un baiser. Elle grimaça et reprit sa contemplation. Il y avait de la vie derrière les très nombreuses fenêtres qui s'offraient au dessus d'elle. Des ombres, des visages qui apparaissaient et disparaissaient. Comme s'il y avait une séparation invisible entre le monde et elle. Un léger brouhaha lui parvenait par moment, quand une fenêtre s'ouvrait ou quand un groupe passait. Puis, ça redevenait silencieux quand le hall se vidait, quand une fenêtre se fermait.
Elle vit enfin arriver quelqu'un vers elle, il était presque 9h30. C'était un homme brun à la carrure plutôt imposante, du genre de ceux qui invoquent le respect et le silence quand ils entrent dans une pièce. Il se dirigeait d'un pas dynamique vers les deux jeunes femmes, sourire collé à la bouche. Il ignora royalement le jeune homme de l'accueil, dépassa Daliah qui s'apprêtait à se lever pour le saluer et s'arrêta près de la jeune femme qui avait abandonné son magazine et s'était dirigée vers un panneau où était entreposé toute sorte d'annonces. Elle le regarda, un peu étonnée.
- Bonjour Mademoiselle Mironov, je suis enchanté de vous rencontrer. Veuillez excuser mon retard, j'étais occupé à sauver un collègue.
Il se mit à rire en voyant la tête de la femme se tendre d'incompréhension. Il lui serra la main poliment. Elle jeta un coup d'œil à Daliah, qui regarda le jeune homme, qui lui-même oscillait entre les deux femmes et l'homme qui venait d'arriver. Le nouveau venu continuait de déblatérer son discours, le ponctuant de quelques éclats de rire. Daliah n'entendait pas très bien ce qu'il se disait, mais vraisemblablement, son image d'adolescente avait encore frappé. Elle se leva mais l'autre personne fut plus rapide.
- Je suis confuse Monsieur, je ne suis pas Mademoiselle Mironov. Vous faites erreur.
Il se retrouva bien con. Daliah vit son visage se décomposer avant de reprendre un masque plus neutre. Il s'inclina devant la jeune femme et se rendit à l'accueil, où le jeune homme retenait un sourire goguenard.
- Arrête de ricaner toi. Elle est où ?
Il indiqua derrière lui d'un signe de tête.
- La petite blonde là ? C'est elle ?
- Oui, monsieur. Moi aussi ça m'a étonné.
- Elle t'a montré la lettre du bureau ?
- Non, mais monsieur Potter avait bien indiqué que vous receviez une nouvelle recrue aujourd'hui. Envoyée de France. Et vu son accent...
- Je savais pas qu'ils recrutaient des mineurs maintenant, marmonna t-il. Empêche ce sourire de s'accrocher à ta face sinon je vais te le faire ravaler vite fait en même temps que tes dents, termina t-il dans un grondement.
Il se tourna vers la jeune fille qui s'était rassise. Elle le regardait à travers une paire de lunettes dont la fine monture métallique brillait légèrement sous les lampes de l'atrium. Deux yeux bruns intelligents brillaient au milieu d'un visage juvénile, teint diaphane de ceux qui lisent trop et sortent rarement, petites tâches brunes qui lui conféraient un petit charme indéniable.
- Mademoiselle Mironov, vous êtes en retard, fit son interlocuteur, très sarcastique.
Elle ouvrit la bouche pour protester mais rien ne sortit. Ça commençait bien.
