Disclaimer : Genius ne m'appartient pas, cette série est l'oeuvre de Noah Pink et de Kent Biller. Le Seigneur en soit remercié, si ça avait été ma propriété, Eduard Einstein se serait trouvé doté de pouvoirs magiques, embarqué dans une aventure épique, alors qu'on est au siècle dernier, lors de la montée du nazisme. Vous voyez le genre donc.

Résumé : La différence d'Eduard Einstein l'avait condamné à une vie de prisonnier. [Genius]

Note de l'auteur : Cette vignette est une réponse au défi n°2 de la page Facebook « Bibliothèque de fictions », avec le thème de la prison. Les conditions imposées étaient : l'idée de prison, 100 mots minimum, insérer les mots ciel et rouge dans le texte. Le point de vue était libre ( prisonnier, geôlier, visiteur...), tant que cela expliquait l'idée d'être dans une prison.

Note de l'auteur 2 : Si vous n'avez pas vu Genius, foncez, c'est de la bonne ! Perso, j'avais suivi à la base pour Eugene Simon, mon acteur préféré, qui joue Eduard ( et Lancel Lanniser dans Game of Thrones ) et je me suis retrouvée à adorer l'ensemble de l'oeuvre !

La Prison

Son cœur de mère saigne à chaque fois qu'elle le voit dans cette pièce.

Sa place n'est pas là.

Sa place est dehors.

Les jeunes gens de son âge, ils se rencontrent, ils suivent leurs études à la faculté, ils ont des amourettes, des ébats sexuels, ils découvrent la vie, ils la mordent à pleines dents.

Lui, il est là, assis sur son lit, la tête baissée.

Sa seule consolation, c'est que son esprit, son âme, sont peut-être loin de cet endroit, voyageant au gré de ses illuminations schizoïdes. Il est peut-être un loup courant dans les forets à la frontière. Parfois, il regarde le ciel depuis sa fenêtre, il lui dit qu'il aime comme il peut devenir rouge quand le soleil se couche. Les chocs crées avec l'insuline éteignent ses pensées, au moins, il n'a peut-être plus conscience qu'il est enfermé, juste parce que dans son cerveau, ça ne fonctionne pas comme dans celui des autres. Certains sont bien plus fous, bien plus dangereux, et pourtant, c'est bel et bien son Eduard, à la suite d'une dépression et d'une schizophrénie sortie de nulle part, qui est interné dans une clinique où elle sait d'avance qu'il ne guérira jamais. On ne sait pas soigner les esprits. On ne sait que les abrutir.

Cet endroit n'est pas un sanatorium.

Ce n'est pas un asile.

C'est une prison où les gens comme son enfant sont enfermés, loin des « normaux », parce que leur crime est d'être différent, dans un monde où la conformité est souveraine.

Ce n'est pas dans sa chambre qu'elle va voir son fils.

C'est au parloir de sa prison.

Eduard ne sera plus jamais libre maintenant que sa différence est révélée, qu'elle a été nommée. Il a pris perpétuité. Mais tant qu'elle aurait un souffle de vie, elle se battrait pour qu'il puisse regagner l'appartement familial aussi souvent que possible. Ce n'est pas de douches glacées dont il a besoin. C'est de constance, d'amour, de sa mère. Mileva Maric s'est battue toute sa vie. Elle a espéré déposer les armes. Mais face à la prison qu'on imposé à son plus jeune enfant, elle n'hésite plus. Elle vivante, Eduard ne sera jamais abandonné dans ce mouroir où les « fous » sont souvent plus « sains d'esprit » que ceux qui dirigent le monde actuel.

FIN