Titre : Sabres et couteaux

Auteure : Callendra

Disclaimer : Les personnages de One Piece et leur(s) histoire(s) ne m'appartiennent pas ^^.

Genre : Aventure/Humour/Romance = enjoy it :D XD

Avis à mes futurs lecteurs ^^. Cette histoire est en cours d'écriture. Je vais donc publier environ toutes les semaines (voire un peu plus) pour me laisser le temps d'écrire un peu. Désolé si les chapitres sont courts mais je pense déjà ne pas être dans les temps alors bon ^^' (XD). Voilà j'espère que cette fic vous plaira ^^ (et en particulier ce premier chapitre qui j'espère vous donnera envie de lire la suite ^^) Donc... bonne lecture ! :D

Ah et encore une chose ! Pour poster la suite, il me faudra votre avis sur le chapitre... alors n'oubliez pas de reviewer ;) ^^


- Arg ! hurla Zoro en poussant violemment la main de Sanji.

Depuis que Luffy avait réduit à néant la suprématie d'Arlong et qu'ils avaient fait voiles loin de l'île, le membre de l'équipage du Vogue-Merry le plus habile de ses mains de part sa fonction était le cuistot. Les blessures de Zoro s'étant rouvertes durant son combat contre les hommes-poissons, le maître queux avait la charge de le panser. Le médecin du village avait été très clair : il fallait régulièrement changer ses pansements pendant les trois semaines suivant les soins qu'il lui avait prodigués sous peine d'infection, ou pire, de mort. Malgré le temps radieux et l'atmosphère plutôt détendue qui régnait sur le bateau, les deux aînés trouvaient le moyen de faire entendre leurs voix, et leur différend.

- Arrête de remuer ! Comment veux-tu que je te soigne sinon ? s'étrangla Sanji.

- Si tu faisais plus doucement peut-être que j'arrêterais de bouger ! D'ailleurs donne-moi ça je vais le faire moi-même ! vociféra le sabreur en essayant d'attraper la bande.

- Ne dis pas n'importe quoi l'estropié, tu ne pourras jamais remettre tes bandages tout seul ! répliqua le cuisinier en attrapant son bras.

Une vague vint brusquement frapper la coque de la Caravelle, faisant tanguer le navire et ses occupants. Zoro profita de ce bref moment d'inattention pour s'emparer de la bande et se redressa pour l'enrouler autour de son torse. Sanji le regarda un instant d'un air sceptique se débattre avec le tissu avant de pousser un profond soupir et de tendre le bras pour le lui reprendre. Zoro, qui était resté attentif à ses mouvements bien qu'il restât impassible, se recula rapidement en éloignant le plus possible le pansement de la portée du cuistot. Ce qui devait arriver arriva : Sanji se retrouva allongé au-dessus de lui, son visage à quelques centimètres du sien, ses lèvres effleurant presque les siennes. Luffy, qui devait obligatoirement passer devant eux pour s'installer sur la figure de proue - son siège étrangement favori -, leur jeta un œil vaguement intéressé avant de continuer sa route comme si de rien n'était.

Les deux jeunes hommes restèrent un instant dans cette position assez inconfortable tandis qu'une seconde vague - plus grosse et plus forte que la précédente - s'abattait sur le pont, épargnant de quelques mètres les deux pirates mais pas Usopp qui marchait trop près du bastingage et qui partit en trombe vers la salle de bain en hurlant des insultes. Si on lui avait posé la question à ce moment précis, Sanji aurait répondu qu'il était resté sur Zoro pour ne pas être emporté par la déferlante… ce qui était parfaitement vrai.

Finalement, fortement encouragé par le regard noir de l'escrimeur qui lui suggérait explicitement de déguerpir avant de subir la fureur de son courroux, il se redressa et s'assit en face de lui, ne manquant pas de lui reprendre la bande au passage. D'un geste vif, le bretteur tenta de lui saisir le bras mais le coq était déjà sur ses jambes et s'éloignait vers le quartier des garçons, lui intimant de le suivre par des regards et des sourires moqueurs d'un air de dire « si tu veux ton bandage, suis-moi » et « j'ai gagné ». Zoro le fusilla du regard et se releva, bien décidé à ne pas laisser ce stupide cuisinier l'emporter face à lui et à récupérer ses pansements pour ensuite pouvoir vaquer à son occupation favorite : la sieste.

Un peu plus loin, sur un transat, Nami prenait un bain de soleil en sirotant un cocktail - que le maître queux lui avait concocté un peu plus tôt - en lisant avec concentration le journal fraichement délivré par un faucon le matin même, totalement indifférente aux affaires des autres. Tant que le bateau suivait bien le cap…

Sanji ouvrit la trappe qui menait au quartier des garçons et la laissa bien ouverte pour faciliter le passage à Zoro. La pièce était dans un état de désordre très avancé : des vêtements plus ou moins propres, des armes et des outils - ceux d'Usopp - et d'autres objets traînaient sur le plancher, abandonnés par leurs propriétaires. Heureusement, la poussière n'était pas la bienvenue dans cet environnement masculin, ce qui constituait une étape très importante sur le chemin du rangement. Le cuistot s'immobilisa au milieu de la pièce, près du pilier central et attendit que son camarade le rejoignît. Très agacé par l'attitude puérile du coq, Zoro referma la trappe derrière lui, histoire de ne pas être dérangé s'il devait en venir aux mains, ou plutôt aux sabres.

- Ça suffit maintenant, rends-la moi, lança-t-il d'un ton calme mais ferme qui en ferait frissonner plus d'un.

Nullement impressionné, Sanji le jaugea d'un air amusé puis il se mit à jongler avec la bande en le défiant du regard. Cette fois, l'escrimeur ne le supporta pas il avait poussé son énervement à son paroxysme. La petite veine qui palpitait frénétiquement au niveau de sa tempe le démontrait à la perfection. Il saisit le foulard noir et l'enroula autour de sa tête avec le plus grand calme sans cesser de le fixer intensément. Le maître queux savait parfaitement ce que ce geste signifiait : Zoro ne plaisantait plus. Il cessa de faire rebondir le pansement dans sa main et le dévisagea d'un air le plus détendu possible.

Le navire fut la proie d'une nouvelle secousse qui fit perdre l'équilibre à Luffy et il tomba de la figure de proue. Usopp, qui était assis dos au Grand Mât et nettoyait son lance-pierre, se précipita vers lui en criant et se pencha au-dessus de la balustrade mais il ne le vit ni dans l'eau, ni accroché à la tête de mouton. Il commençait à paniquer lorsqu'il l'entendit rire derrière lui. Il se retourna et le découvrit suspendu à la Grand Voile ornée de leur pavillon.

- Espèce d'imbécile ! hurla-t-il en s'élançant vers lui, le lance-pierre prêt. T'as failli te noyer ! Non mais quelle idée de t'asseoir sur un siège aussi bancale !

- Ne t'inquiète pas Usopp, répliqua Luffy avec un grand sourire en sautant sur le pont. Il est hors de question que je me noie avant de devenir le Seigneur des Pirates !

- Ouais mais si tu ne fais pas plus attention ce n'est pas gagné d'avance !

- De toutes façons je peux me retenir partout avec mon corps élast…

- Raaaa ! le coupa Usopp. T'as vraiment réponse à tout ! Ne compte pas sur moi pour te sauver en tous cas !

Usopp tourna les talons et prit la direction de la cuisine. Luffy se tourna alors vers Nami toujours confortablement installée sur son transat mais qui avait daigné lever les yeux lorsqu'elle l'avait entendu crier le nom de leur capitaine.

- Qu'est-ce qui lui prend ? lui demanda-t-il.

- Je ne sais pas, je crois que c'est à cause de la vague qu'il s'est prise tout à l'heure. Il a failli passer par-dessus bord, répondit-elle avec un certain amusement.

- Hum… en tous cas moi j'ai faim.

Un étage en-dessous, les deux jeunes hommes se fixaient toujours intensément.

- C'est mon dernier avertissement, dit soudain Zoro en empoignant le manche de son sabre, auparavant posé contre le mur près de son hamac. Si tu ne me la rends pas je te la prendrai de force.

- Tu ne réussiras jamais à la mettre correctement. Ça m'ennuie plus qu'autre chose mais le médecin m'a confié cette tâche alors je m'en acquitterai.

- Tu donnes beaucoup trop d'importance à ce qu'il a dit mon pauvre Sanji…

- En vérité, c'est surtout parce que je n'ai aucune envie de céder face à toi, ajouta-t-il rapidement, le prenant de vitesse.

Soudain, Zoro dégaina son sabre et se jeta sur lui. S'étant attendu à ce genre de réaction, Sanji put lever légèrement la jambe avant de se sentir projeté en arrière et rencontrer violemment la surface dure du mur qui craqua légèrement sous le choc. En rouvrant les yeux il le retrouva à quelques centimètres de lui, sa lame appuyée contre sa gorge, son propre pied posé sur sa récente blessure, prêt à frapper. Les deux jeunes hommes s'immobilisèrent, se fixèrent mutuellement droit dans les yeux en tremblant, le sabreur tentant vainement de coller le cuistot au mur et ce dernier cherchant à le repousser. Au final, leurs deux forces s'équivalaient. Le regard de Zoro glissa sur un petit pan de mur, attiré par la trainée rouge qu'avait laissée une grosse goutte de sang juste en dessous de l'oreille de Sanji. Brusquement, il baissa sa lame et prit appui sur la paroi pour se dégager en exécutant un salto arrière. Il atterrit avec légèreté deux mètres derrière et rangea son sabre dans son fourreau.

Pendant ce temps, sans esquisser le moindre geste, le coq n'avait cessé de le regarder. Pourquoi ce revirement de situation si soudain ? Pourquoi avait-il rangé son arme alors qu'une minute plus tôt il était prêt à le transpercer ? Il ne lui avait pourtant pas rendu ses bandages et il savait qu'il n'était pas du genre à se soumettre. Alors qu'avait-il fait à son insu pour qu'il abandonne tout d'un coup ? C'était ce que Sanji se demandait lorsque Zoro claqua des doigts devant ses yeux, le ramenant à la réalité.

- Tu ferais mieux de me la donner maintenant, dit ce dernier avec un sourire narquois. Tu vas en avoir besoin aussi et tu ne pourras pas la mettre tout seul.

Le cuisinier se décolla du mur et passa sa main sur sa douloureuse blessure. Il sentit un liquide chaud la couvrir mais son visage resta de marbre. Devant lui, les bras croisé, l'escrimeur arborait une expression de profonde satisfaction. Il savait qu'il avait gagné il allait être obligé de la lui donner pour se faire soigner. Sanji traversa la pièce en passant juste à côté de Zoro - à qui il n'accorda aucun regard - et alla s'essuyer la main dans une serviette laissée à l'abandon sur un hamac. Résolument dos à l'épéiste qui le fixait d'un air soupçonneux, il entreprit d'éponger sa blessure et le sang qui maculait son cou.

- Si tu imbibes cette serviette de sang, tu devras la nettoyer toi-même, prévint ledit épéiste en s'avançant vers lui. En tout cas, si tu ne veux pas de ce bandage moi si, alors donne-le-moi.

Sanji dédaigna toute réponse, l'ignorant totalement et continuant d'essayer d'arrêter le ruisseau de sang qui se jetait sous sa chemise. Irrité par son insolente indifférence, Zoro lui saisit le bras et lui arracha la serviette des mains. Le cuistot se retourna pour lui faire face et lui décocher un coup de pied lorsqu'une quatrième vague vint frapper la Caravelle : il perdit l'équilibre et commença à tomber en arrière. Il parvint à se rattraper à la chemise de son camarade et l'entraîna dans sa chute. Il se retrouva allongé sur le plancher, le bretteur étendu sur lui, ses lèvres collées aux siennes. Comme lorsqu'ils étaient sur le pont, ils restèrent figés dans cette position mais cette fois de stupeur.

Après quelques secondes, Zoro finit par se redresser et s'assit à côté de lui en récupérant la bande restée dans la main inerte de Sanji. Il se releva et quitta le quartier des garçons sans un mot tandis que le coq se remettait sur ses jambes. Il sortit également de la pièce et se dirigea vers la salle de bain. Il s'immobilisa devant le miroir et examina sa plaie, puis ouvrit un tiroir et en retira une compresse neuve, un rouleau de sparadrap et un flacon d'une solution fortement alcoolisée. Il laissa échapper une plainte en passant un coton imbibé du produit sur l'arrière de son crâne et poussa un juron en le jetant dans la poubelle. Ce « salopard » de sabreur n'y était pas allé de main morte, non seulement il avait assez mal mais en plus le sang refusait de s'arrêter de couler. Pourquoi ces « putains » de plaquettes refusaient-elles de remplir leur rôle ? Le jeune homme s'appliqua finalement la compresse et s'examina dans la glace. Son regard passa sur sa bouche et, dans un flashback involontaire, il se revit allongé en-dessous de Zoro. Il ne put s'empêcher de penser que ses lèvres étaient douces et il s'en offusqua. Comment un bourreau des cœurs tel que lui pourrait-il ressentir un quelconque plaisir à se faire embrasser par un autre garçon et de surcroît, par Lui ? Ce fut avec cette pensée qu'il ressortit et remonta sur le pont, où il fut accueilli par le capitaine.

- Sanjiiiiiiiiiiii ! J'ai faiiiim ! hurla Luffy en se précipitant vers lui, la trace du piège à « souris » que le coq avait fait placer par Usopp devant le frigo imprimée dans le dos. T'étais où ? Je t'ai cherché partout et je ne t'ai pas trouvé !

- J'étais dans la salle de bain, répondit le cuistot en allumant une cigarette. Je vais préparer le déjeuner.

Luffy acquiesça par un sourire radieux avant de retourner sur la figure de proue. Sanji lança un regard menaçant à Zoro accoudé à la balustrade bâbord avant de faire volte-face et d'entrer dans la cuisine. L'ayant senti, l'épéiste se tourna vers la porte close derrière laquelle il s'affairait déjà à sortir une marmite. Il la fixa un instant puis s'en détourna, reprenant sa contemplation de l'océan. Au bout d'un moment, il se redressa et alla s'installer à l'avant du Vogue-Merry, à côté de Luffy.

- Tu ne t'ennuies pas trop à rester assis là toute la journée ? lui demanda-t-il en fixant son regard droit devant, sur la ligne d'horizon.

- Non pas du tout, assura Luffy dont le vent fouettait doucement le visage. A chaque seconde je m'attends à voir apparaître une île, alors je suis tout le temps vigilant.

Zoro sourit. C'était le genre de répliques propres à leur capitaine. Même si, à première vue, on pouvait facilement douter de ses capacités à diriger, une fois qu'il avait fait ses preuves on était bien obligé d'admettre qu'il avait l'âme d'un pirate, peut-être même celle d'un seigneur. Son expression était si calme, si enjouée, si insouciante qu'il était impossible de ne pas se rendre compte que derrière sa détermination à toute épreuve et sa force brute, se cachait - plus ou moins - un enfant désirant plus que tout conquérir le monde.

Le moins que l'on pouvait dire sur cet équipage de pirate, c'était qu'il était tout sauf banal. Ordinairement, on définissait un pirate entre autre par sa cruauté, sa soif intarissable de pouvoir et de richesses, la peur qu'il inspirait et son incontestable marginalité. Pour ce qui était de la marginalité, cela ne faisait aucun doute que Luffy et ses compagnons étaient semblables à tous les autres. Traqués inlassablement par la Marine, ils ne passaient généralement pas plus de quelques jours, voire quelques heures, dans une même ville. Comme tout navire orné du pavillon noir, on ne pouvait que trembler d'effroi à l'approche de la Caravelle, même si on ne reconnaissait pas l'emblème du crâne au chapeau de paille. Tant qu'on n'avait pas sous les yeux l'avis de recherche de Luffy et la somme astronomique de sa récompense, il n'y avait que devant « Zoro Roronoa, le chasseur de pirates » que l'on frémissait. Concernant les trésors, il n'y avait que Nami pour y accorder une grande importance. Le pouvoir, c'était en quelque sorte ce que Luffy recherchait en voulant devenir le Seigneur des Pirates mais ceux qui le connaissaient savaient qu'en réalité, il poursuivait la renommée qui allait avec ce titre et peut-être un peu aussi le légendaire One Piece. Ce qui les différenciait des pirates habituels, c'était sans nul doute la cruauté qui n'avait nullement sa place à bord de ce bateau. Ils étaient tous loin d'être des anges mais ne manquaient jamais l'occasion d'apporter leur aide à ceux qui en avaient besoin.


Fin du premier chapitre... j'espère que ça vous a plu ^^. A bientôt ;)