Kostyum ne geroy
Auteur : Angelscythe
Genre : Sombre, un peu drama, humour (j'espère…) shonen-ai, romance
Couple : Stucky !
Disclaimers : Les personnages appartiennent à euh… Jack Kirby, Joe Simon et peut-être Stan Lee… j'ai bon ?
Note : L'idée de base de cette fic m'a été donnée par mon oiseau des îles alias Sailor Sweety !
Note 1 : Le premier chapitre reprend pas mal des dialogues et action de « Captain America : First Avengers » ça ne devrait plus être le cas par la suite ! J'ai essayé de modifier un peu pour que ça ne soit pas redondant… Bonne lecture.
PARTIE I
CHAPITRE I : Les murs de l'Enfer
1943 - Brooklyn
Steve se sentait de plus en plus stressé à mesure que les jours passaient. Stressé et exalté à la fois. On lui promettait tellement de choses au fil des heures. Que son intelligence et sa volonté seraient enfin récompensés, que son désir de faire cesser les guerres trouverait enfin sa voie. Qu'il deviendrait tout simplement le soldat que de l'asthme, des problèmes aux cœurs et des rhumatismes l'avaient condamné à ne pas être.
Et il redoutait aussi.
Et si le Docteur Erskine avait échoué ? S'il se retrouvait encore plus incapable qu'avant ?
Tout se mélangeait dans sa tête et il cherchait à poser des milliers de questions, à arranger ses craintes, à conserver sa joie…
Mais de toutes les questions qu'il aurait pu poser, une seule sortit de ses lèvres.
- Je peux utiliser le téléphone ?
Peggy leva les yeux vers lui.
- Bien sûr. Ne prenez pas de temps, il y a encore beaucoup d'entraînement. Prévint-elle.
- Je ne serai pas long. Certifia Steve.
Il composa le dernier numéro assigné au 107ème escadron qu'on lui avait retransmis dernièrement, à sa demande. Il s'était refusé à faire ça jusqu'à présent mais il ne pouvait pas plus se retenir.
- Allô ? Je suis Steve Roger de la SSR. J'aurais souhaité parlé à Bu… Au Sergent James Buchanan Barnes. Se rattrapa-t-il.
Mais souffler le nom « Bucky » lui aurait fait beaucoup de bien. Ça remontait à loin à présent.
Enfin… loin. Deux semaines, trois semaines ?
Novembre 1943 - Italie
Une seule pensée vrillait la tête de Steve alors qu'il courait dans la base de l'HYDRA, le bruit des explosions et des cris tournant autour de lui. Pour la première fois, il était vraiment dans l'ambiance pour laquelle il était fait. Mais c'était plus affreux, plus saisissant et bien moins agréable que ce qu'il avait rêvé. Surtout après des mois à s'habituer à jouer au pitre pour épater la galerie, pour rapporter quelques ventes de bon.
Une rafale de balle fusa et il leva son bouclier, les arrêtant toutes. Courant vers le soldat ennemi, il lui asséna un coup si violent que l'homme tomba au sol. Sonné. Alors qu'il s'assurait d'un coup d'œil qu'il ne se redressait pas, il songeait à la façon dont il avait traité Bucky lorsqu'il lui avait proposé de se rendre utile dans une usine d'armement ou n'importe quoi d'autre. Et il était devenu une coqueluche ridicule.
Jusqu'à présent.
Parce qu'il y avait plus important qu'aider l'armée, peu importe comment, parce qu'il y avait plus important que d'être le ridicule singe du gouvernement. Lui. Lui et seulement lui.
L'horreur de la guerre se taisait à chaque fois que le nom tournoyait dans son esprit en lui rappelant qu'il avait un but plus grand que tout. Il pouvait lever son bouclier cent fois, rependre le sang sur le sol de fer, envoyer son poing dans les visages de toute sa forme de super-soldat.
Il pouvait tout ça.
D'autant plus lorsqu'il vit la silhouette trapue et rondouillarde de Zola. Il fuyait la rage et la mort que Steve portait avec lui. Il s'apprêta à le suivre mais une voix lui parvint. Une voix qui le poussa à oublier simplement l'homme pour se précipiter vers la salle. Et pour découvrir quel spectacle ?!
Là, sanglé sur une table, la personne répondant au nom qui lui donnait tellement de force. Il marmonnait son matricule, son grade, la voix se perdant alors que sa tête dodelinait.
- Bucky !
Il n'aurait pas cru que prononcer ce nom après autant de temps serait si affreux.
Il se précipita vers lui et eut tôt fait d'arracher les lanières qui le retenaient avant de se pencher sur son visage. Il vit les yeux de Bucky s'écarquiller avant que ce dernier ne bouge la tête, sa bouche s'ouvrant et se fermant à mesure qu'il tentait de prononcer le mot qui brûlait ses lèvres.
Steve l'avait pourtant encore entendu parler quelques secondes auparavant. Mais il écartait l'inquiétude qui comprimait son cœur pour ne penser qu'à emmener Bucky hors de cet endroit. Les autres avaient déjà quittés le lieu. C'était probablement eux qui faisaient sauter la plupart des murs, menaçant de l'enfermer sous des tonnes de gravats. Mais il serait le premier à plébisciter ses actes.
Il glissa sa main autour des omoplates du Sergent et le sentit se tendre, s'éloigna d'un pas.
- Tu sais tenir debout ?
Bucky lui répondit par un hochement de tête bref et rapide.
Steve s'obligea à le lâcher et le regarda tituber. Il le poussa doucement en avant et le suivit tandis qu'ils partaient vers les couloirs. S'il pouvait arrêter Schmidt dans la foulée, il serait ravi. Mais sa première option, ce qui le guidait par-dessus tout, c'était de mener son ami hors d'ici.
Il le talonna où qu'il aille. Et c'était peut-être une bonne chose parce que, même s'il avait été torturé, il avait traversé plusieurs fois les couloirs. Malheureusement contre sa volonté. Ça arrivait souvent que Bucky manque de tomber ou qu'il doive s'appuyer contre un mur mais à chaque fois que Steve tentait de le toucher pour l'assister, il était à chaque fois repousser.
Là encore, le Sergent s'arrêta pour respirer, ses muscles le faisant visiblement souffrir. Le Capitaine tendit la main pour lui prendre le poignet.
- Bucky.
Une paume se pressa contre son torse, le repoussant. Quoique « repousser » était un bien grand mot. Il le fit reculer d'à peine un centimètre d'une main extrêmement molle. Mais, comme les autres fois, le blondinet comprit le message et s'éloigna de quelques pas.
- Tu es sûr que ça v…
Le Sergent lui fit signe de se taire en désignant l'ouverture d'où crépitait du feu. Steve se pencha par-dessus son épaule, le sentant se tendre de tout son être, avant qu'il n'aperçoive Schmidt et Zola.
- Je dois y aller. Grogna le Capitaine. Reste en sécurité.
- Ouais. Grommela le Sergent.
Le premier mot qu'il disait depuis qu'il l'avait libéré… Il lui restait à savoir s'il devait bondir de joie ou s'inquiéter. Quoique son idée première était de courir vers le chef de l'HYDRA.
Il se précipita vers un ponton qui menait directement auprès de l'homme accompagné de son grassouillet homme de main. Celui qui avait quitté la pièce où Bucky avait été enfermé. Qu'est-ce qu'il lui avait fait ? Dressant son bouclier, il avait terriblement envie de le jeter dans le visage rond de l'homme. Un geste qu'il aurait probablement fait s'il n'avait pas entendu du bruit derrière lui.
Une embuscade !
Il se tourna vivement, levant l'écu mais se figea en voyant le Sergent, encore insécurisé sur ses pieds, qui levait les mains en grommelant.
- Ami…
Il désigna le professeur.
- Ennemi.
Steve acquiesça et pivota pour faire face à Schmidt.
Une explosion retentit vivement et le blondinet sentit une pression dans son dos. Un coup d'œil par-dessus son épaule et il comprit que Bucky avait trébuché sous l'impact. Il était encore si faible. Il lui aurait volontiers demandé si ça allait mais une voix avec un puissant accent allemand le tira de ses inquiétudes.
- Je suis un très grand fan, vous savez, j'ai vu tous vos films, Captain America.
Steve haussa une épaule. Il n'y avait rien à blâmer. Il devait le faire… C'était une belle mission puisqu'il avait aidé l'armée.
C'était une belle mission !
- Le Docteur Erskine a fini par y arriver. Dit l'homme en s'avançant sur le ponton. C'est assez impressionnant même s'il n'a pas amélioré grand-chose.
- Steve…
C'était la voix de Bucky alors que son ami de toujours s'avançait vers l'autre.
Juste cette fois, Rogers décida de ne pas réagir. Sa hargne était forte. Et outre Schmidt qui lui souriait, il y avait Zola qu'il désirait tant pourfendre. Il devait commencer par le premier alors il dressa son poing et le frappa de toute ses forces.
- Vous n'avez encore rien vu. Menaça-t-il.
Une nouvelle explosion retentit, manquant de le faire tomber mais il donna un autre coup à Schmidt. Lequel répondit à ce geste, déformant la taule du bouclier derrière lequel il s'était caché.
Un combat à armes égales.
Un être surpuissant contre un autre être surpuissant. Qui gagnerait ? Celui au plus grand cœur ou aux intentions les plus vives ?
Le ponton se sépara si vivement que le Capitaine bascula vers les flammes qui se multipliaient en-dessous.
- Steve !
Le cœur de l'homme bondit dans sa poitrine. Même si l'inquiétude dans cette voix le lui tordait aussi. Sa main s'agrippa vivement sur le garde-fou alors que le rire moqueur de Schmidt s'élevait.
- Quoique Erskine ait pu vous raconter, Captain America, c'est moi et personne d'autre qui suit sa grande réussite.
Les doigts du chef de l'HYDRA se fermèrent sur sa peau et il l'arracha. Avant même que Steve ou Bucky puisse se demander si ça faisait mal, le plastique se détacha dans un clac sonore et un visage rouge fut dévoilé. Le blondinet écarquilla les yeux.
Schmidt se recula auprès de Zola.
- Vous avez peur de reconnaître que nous sommes au-dessus de tout. Que nous pouvons tout nous permettre ! Lança-t-il, un sourire perfide sur ses lèvres déformées.
Un frisson parcourut l'échine de Steve et il resserra sa main sur son reste de bouclier au moins aussi déformé que les lèvres de Schmidt.
- Mais moi, contrairement à vous, je n'ai pas peur. Éclata ce dernier alors que les portes de l'ascenseur se fermaient.
- Alors pourquoi vous vous enfuyez ? Cria Bucky en se redressant du bastingage qui l'empêchait de basculer.
Les pans de métaux se fermèrent dans un bruit sec alors qu'une explosion retentissait. Le feu se propagea en un souffle et échauffa toute la salle. Steve jeta son bouclier sur son dos et se précipita vers son meilleur ami, arrêtant ses doigts à quelques centimètres de l'épaule de Barnes seulement.
- Tu te sens mieux ?
- Mieux… Grogna Bucky en opinant à peine.
- On monte. Dit alors le Capitaine.
Il retenait avec peine sa main qui voulait vraiment se poser sur son bras frémissant. Le brun s'était écarté avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit et rassemblant toutes ses forces, il courut vers les escaliers qu'il lui avait montrés.
Ils se hissèrent dans les étages jusqu'à ce qu'ils arrivent près d'échafaudage au-dessus des flammes béantes.
- Tu peux y aller ? Demanda Steve en lui désignant une poutre de métal.
Le laisser y aller seul était de la folie mais ils ne pouvaient y aller que l'un après l'autre.
Bucky rassembla encore toutes ses capacités pour s'engager sur la construction en essayant de ne pas avoir l'air désespérément saoul. Il n'avait pas le temps de réfléchir et l'adrénaline le guida jusqu'à l'autre côté de la poutre. Mais il entendit le craquement et, juste en se tournant, la vit s'effondrer dans les flammes affamées.
Il leva les yeux vers Steve, piégé de l'autre côté tandis que les explosions, les pétarades et l'Enfer persistait tout autour d'eux.
Était-ce la fin de Captain America ? Non… La fin de Steve Rogers. Il serra ses mains sur le bastingage.
- Steve !
Il tourna rapidement la tête à la recherche d'une corde. Il devait y en avoir une.
Steve sentait son cœur battre extrêmement vite mais différemment. Ce n'était pas effroyable, ni douloureux juste… plaisant.
- Sauve-toi, tu as juste le temps !
Il lui donna un sourire tendre, lui signifiant à quel point il était heureux qu'il puisse être sain et sauf.
- Vas-y ! C'est pour ça que je suis venu ! Insista-t-il. Rentre !
Une nouvelle explosion le fit reculer.
- C'est mieux comme ça.
- Idiot ! Je ne pars pas sans toi, Steve Rogers !
Le cœur du blondinet battit encore plus vite. Différemment. Encore différemment. Comme au tout début. Peut-être parce qu'il voyait les mains du Sergent brandies vers lui. Alors il se recula, prit autant de distance qu'il pouvait et courut avant de sauter.
Les flammes jaillirent, léchèrent ses pieds et il sentit les mains de Bucky se fermer sur les siennes, le tirant vers l'esplanade sûre.
Steve eut juste le temps de craindre que son poids n'entraîne son ami dans les tréfonds avant de sentir le métal sous lui. Barnes le relâcha d'une main pour l'attraper dans son dos et l'aider à se hisser sur la surface plane. Le Capitaine souffla et s'agenouilla pour se redresser. Il regarda Bucky qui respirait violemment aussi. Il souriait légèrement alors que sa main s'était posée sur son épaule.
- Steve…
- Je vais bien. Et toi ?
Son ami répondit d'un vif hochement de tête avant de se redresser tant bien que mal. Rogers l'imita.
- Viens. Il faut fuir !
µµµ
La base s'effondrait derrière eux et ils pouvaient voir, au loin, le 107ième escadron qui se préparait à s'éloigner avec les machines de guerre prêtes pour se replier.
Quelques cris résonnaient encore derrière eux.
- Steve…
Le Capitaine regarda vers Bucky alors qu'ils s'éloignaient.
- Johann Schmidt… Tu n'es pas comme lui, n'est-ce pas ?
Steve ne répondit pas. La question brûlait tout son corps. Le Sergent de le remarquer parce qu'il effleura son épaule de ses doigts.
- Tu n'as pas le visage rouge ?
Le Capitaine sourit à peine et secoua la tête. Il se pencha vers lui, s'assurant qu'aucun soldat ne regardait vers eux. Et aucun ne le faisait… Ou ne le voyait-il pas.
- Je peux ?
Bucky haleta mais opina. Le front de Steve se pressa contre le sien et les lèvres effleurèrent les siennes, sans plus. Barnes ferma les yeux, profitant de son souffle contre le sien qui le détendait quelque peu.
- Allez… On ne va pas faire attendre tout le monde. Dit le brun en se reculant.
- Non. Souffla Steve.
Il le regarda s'éloigner, le cœur battant entre joie et tristesse, inquiétude et soulagement. Bucky boitait encore et ne tenait pas plus droit alors qu'il se dirigeait vers les hommes qui accueillaient leur Sergent avec des cris de joie.
Il ne tressautait presque pas à leur contact et les acceptaient sans rechigner.
Steve jeta un coup d'œil vers les ruines qui s'effondraient.
