Heya ^^
Alors, voilà ma réécriture qui sera (du moins je l'espère) un peu mieux que mon premier essai.
Encore une fois si jamais vous remarquez des fautes qui vous gênent, dites le moi, je ne le prendrais pas mal puisque je suis la première à reconnaître que je fais encore malheureusement des fautes sans m'en rendre compte :S
Donc voilà, je vous fais pleins de bisous bavouzeux et dégoulinants, en espérant que mon histoire vous plaise toujours et que je n'ai pas dénaturé certains personnages comme Léon, par exemple :S
Les personnages de Resident Evil ne m'appartiennent pas, ainsi que les monstres d'Umbrella et Le nom de cette compagnie n'est pas à moi non plus :)
...
« L'horreur ne va pas sans l'imagination »
Arthur Conan Doyle
…
Il pleut dehors.
Enfermé dans la chaleur de ma voiture garée, je fume une dernière cigarette avant de me mettre en route vers ce bâtiment à l'architecture compliquée qui se trouve un en face du parking. Un grognement sourd sort de mon thorax tandis que je fixe d'un air mauvais cette bâtisse qui me nargue sous les nuages noirs de cette fin d'après midi. Je n'avais vraiment pas envie d'y aller.
Deux ans que ce calvaire était terminé pour elle mais il fallait encore qu'ils lui demandent de se souvenir. Inhalant un peu de fumée dans un geste las, je la souffle dans l'habitacle, me laissant distraire par la forte odeur de tabac qui imprègne mes vêtements ainsi que l'air tout autour de moi. Elle avait horreur de ça, mais étrangement, le tabac avait un effet calmant sur moi alors que jusqu'à ce jour ça ne faisait que me rendre plus nerveux encore.
Ça va faire une heure que je rechigne à entrer dans ce cabinet d'avocats. Cette affaire avait déjà été réglée, non ? Pourquoi nous demander de faire un deuxième entretien pour réécouter son témoignage alors qu'elle ne pouvait pas venir ? Bien sûr que non, les compagnies faisant partie des firmes d'Umbrella corporation près de Shadow Hill avaient fait traîner le procès jusqu'à réussir à obtenir un ajournement de plusieurs mois. Un reniflement de dégoût m'échappe tandis que j'écrase ma cigarette dont il ne reste maintenant plus que le filtre dans le cendrier déjà presqu'entièrement rempli de cadavres du même genre.
Je sors ensuite le plus vite possible pour m'élancer vers le cabinet d'un bon pas après avoir fermé ma voiture. Tout est gris dehors, à croire que mon humeur s'accorde parfaitement avec le temps. Un petit bosquet d'arbres entoure le bâtiment, mais ils n'ont plus une seule feuille en cette fin d'année qui les transforme en squelettes aux branches torturées, ajoutant encore au charme du tableau qui se dresse devant moi. Soupirant encore une fois, je regarde ma montre en attendant de pouvoir traverser la route. 18h. Je n'allais pas pouvoir la rejoindre ce soir, ce témoignage prendrait trop de temps. Je ne lui en avais pas parlé, ça n'aurait fait que lui rappeler de mauvais souvenirs qu'elle avait eu du mal à surmonter. Traversant en courant, je m'engouffre dans le hall d'entrée luxurieux qui s'ouvre devant moi.
Une chaleur étouffante me saisit à la gorge, me donnant presque l'impression d'étouffer tandis que je m'acclimate peu à peu au changement brusque de température. Complètement trempé, j'enlève mon écharpe tout en lançant un regard chargé d'excuses à la réceptionniste qui me fixe, l'air pincé. Elle n'était pas contente, mais après tout, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que la moquette impeccable soit un peu mouillée ? Ce n'était sûrement pas elle qui s'occupait de nettoyer les sols à mon avis.
- Vous avez rendez-vous, Monsieur… ? commence la jeune femme en me servant un sourire commercial alors que je me dirige vers elle.
- Kennedy, je lui réponds en passant une main dans mes cheveux pour me dégager la vue.
Elle pose son regard une liste en marmonnant les noms qu'elle voit, son ongle parfaitement manucuré parcourant les différentes cases de l'agenda.
- Oui, Madame Jones vous attends, elle dit en reportant son regard vers moi, bureau 2, premier étage, deuxième porte à droite.
D'un signe de tête, je la remercie avant de m'engouffrer dans la cage d'escalier. Une fois l'étage monté, je me retrouve dans un couloir tout aussi luxurieux, décoré avec la même moquette rouge sombre, la seule différence est cet étalage de tableaux dans de grands cadres dorés. Mon salaire entier ne suffirait pas à payer ne serait-ce qu'un mètre carré de cette moquette.
Un rire sardonique que je tâche de rendre le plus silencieux possible me secoue la cage thoracique. Toute cette affiche de luxe me donne envie de vomir. Je prends vers la droite, suivant à la lettre les directives que m'a données la réceptionniste avant de trouver le bureau numéro 2. Lorsque je saisis la poignée pour la tourner, une pensée pour elle me traverse. Elle allait m'en vouloir d'avoir joué en solo sur ce coup, mais je ne voulais pas qu'elle souffre à nouveau. Elle avait réussi à se reconstruire après avoir vécu cet enfer, et je n'allais pas la laisser se détruire intentionnellement pour satisfaire la curiosité d'un bureaucrate imbécile.
Etrangement en colère, je rive un regard chargé de mépris sur le chiffre doré qui semble me narguer. 2. Deux ans que tout était fini. Deux ans qui auraient été réduits en charpie si elle avait été là.
Pourquoi maintenant ?
Cette question me taraudait depuis que j'avais reçu un coup de fil de cette femme qui m'attend derrière la porte qui se dresse devant moi. Et la réponse tardait à se faire savoir. Les épaules chargées d'une tension nouvelle, je toque à la porte pour m'annoncer. Il y a eu un moment de silence avant que des bruits de pas ne se fassent entendre et que la porte s'ouvre sur une femme d'une quarantaine d'années. Ses longs cheveux blonds sont rassemblés en un chignon sévère, mais la dureté de sa coiffure ne gâche rien du reste. Ses yeux, d'un vert pétillant, sont fixés sur moi alors qu'un sourire accueillant étire ses lèvres pâles. L'antipathie que je me suis tellement attendu à ressentir face à cette avocate s'est immédiatement évaporée.
Tout en elle semble respirer la joie de vivre, de son tailleur rayé noir, la veste étant un peu trop grande pour elle, à son chemisier d'un rouge voyant qu'elle porte en dessous. Etrangement, je la trouve détonante dans ce bureau d'un blanc stérile et impersonnel qui contraste avec sa tenue.
Elle m'examine quelques instants depuis le seuil de son bureau, moi restant dans le couloir avec mes chaussures chuintant ridiculement et ma veste trempée que j'avais pris soin d'enlever pour ne rien mouiller, mais son sourire ne s'efface pas, au contraire.
- Quel temps horrible, n'est-ce pas ? Elle commente en m'adressant une moue compatissante.
- Je ne vous le fait pas dire, je réponds en lui souriant légèrement.
Elle laisse échapper un rire léger, puis elle s'efface pour me laisser entrer dans son bureau. J'avance doucement jusqu'au centre de la pièce exigüe, mon regard parcourant rapidement tous les murs ainsi que les étagères, les sorties possibles étant en tête de liste, ancienne rémanence de mon entraînement pour devenir un agent du gouvernement.
Plusieurs photos peuplent les différents cadres qui trônent ici et là sur les étagères ou sur le bureau, montrant des moments chéris capturés sur la pellicule. Soudainement attiré par l'un de ces clichés, je m'arrête devant l'un des cadres. Il y figure un enfant d'environ cinq ans adressant un sourire légèrement édenté de petit garçon fier de sa farce à la personne qui avait dû prendre la photo. Ses cheveux châtains sont en bataille et ses vêtements maculés de terre à certains endroits, prouvant que le garçonnet devait s'être sali en jouant. Je ne sais pas pourquoi cette photographie m'a tellement fasciné. Peut-être était-ce cette complicité entre le photographe et sa cible qui semblait déborder de l'image qui m'avait attiré ?
Le bruit des talons de l'avocate me ramène à la réalité. Secouant la tête pour chasser mes rêveries, je me dirige vers le bureau tandis qu'elle prend place dans son siège.
- Je vous en prie, asseyez vous, elle me dit en faisant un signe de la main vers l'un des deux sièges qui se trouvent devant son bureau, je m'appelle Kathleen Jones.
Je hoche la tête avec un sourire microscopique en m'asseyant avec raideur, la raison de ma colère me revenant en mémoire. J'allais devoir raconter son histoire à cette femme.
- Pourquoi est-ce que cette histoire se retrouve à nouveau sur le tapis ? Je dis finalement, posant enfin la question qui me brûle les lèvres.
- Nous avons besoin de revoir certains éléments pour être sûrs que tout tienne la route, répond l'avocate en posant ses mains à plat sur un dossier assez conséquent pour l'ouvrir, et si jamais quelques détails ou autre choses lui seraient revenus en mémoire entre temps…
- Elle ne reviendra pas ! Je l'interromps, une peur insidieuse se répandant dans tout mon être, elle vous a déjà dit tout ce que vous vouliez savoir.
Sous la colère qui me prend, je sens plus que je ne vois mes poings se serrer sur les accoudoirs de mon fauteuil. Oh non elle ne remettrait plus jamais un seul pied dans ce bâtiment. L'état dans lequel je l'avais ramenée après son premier témoignage m'avait fait regretter profondément d'avoir cédé face à sa détermination qui n'avait été qu'une façade. Elle avait toujours eu horreur de dépendre des autres, j'aurais du m'y attendre tout de même. Et je l'avais senti venir gros comme une maison que cette histoire allait la mettre dans tous ses états, gros comme un putain d'immeuble même !
- De toute façon elle ne peut pas se déplacer, je dis afin d'expliquer l'absence de ma compagne.
L'observant toujours avec attention, je peux voir une moue ennuyée apparaître quelques instants avant d'être immédiatement remplacée par un masque professionnel sur son visage.
- Je vois, elle dit finalement en souriant à nouveau, mais le rendez-vous était prévu pour qu'elle nous raconte à nouveau son histoire. Sans elle, il n'y a pas d'intérêt à cette entrevue.
Enfin. On en arrivait au cœur du problème. Rempli d'une assurance nouvelle, je me redresse en croisant les jambes pour me tenir droit sur ma chaise.
- Moi je peux.
Je peux apercevoir le regard sceptique qu'elle me lance tout en vérifiant certaines feuilles dans le dossier qu'elle avait ouvert un peu plus tôt.
- Vous ? Elle souffle, une légère note de mépris ou de scepticisme rendant sa voix plus grave.
Je hoche la tête en me retenant de me lever pour l'envoyer se faire foutre et partir pour ne plus jamais mettre un pied ici, avec ou sans elle. Je ne lui permettrais jamais de nous juger, à propos de quoi que ce soit. Mais nous avons besoin de ça pour enfin réussir à condamner les firmes d'Umbrella responsables du cauchemar qu'elle avait vécu.
- Vous pouvez bien penser ce que vous voulez, mais elle m'a raconté tout ce qu'elle y avait vécu, je siffle, soudainement acide, ma mâchoire tellement serrée que je peux entendre mes dents grincer, je connais chaque détail de ce cauchemar. J'étais moi aussi présent, ne l'oubliez pas.
Elle me considère pendant quelques instants qui me semblent interminables avant de finalement hocher la tête en attrapant un stylo.
- Par où commence-t-on ? Je demande en essayant de relaxer ma nuque qui commence à me lancer.
- Pourquoi pas par le début ? Elle me dit, une lueur malicieuse au fond de ses prunelles vertes.
Elle se fichait de moi. Lui lançant un regard peu amène, je prends une position plus confortable sur mon siège, les bras croisés sur mon torse pour essayer de garder le peu de chaleur qui me reste, mes vêtements encore humides devenant de plus en plus froids à mesure que la température extérieure diminue.
- Très bien, je dis d'une voix morne, déjà gêné de devoir raconter une partie de sa vie à cette femme qui s'assimile plus à une inconnue qu'autre chose pour moi à ce moment précis.
Je me passe une main sur la nuque, geste nerveux qui ne m'aide pas à me calmer pour autant. Manque de nicotine ? Non, je venais de m'enfiler cigarette sur cigarette il n'y avait même pas une demi heure. Ce qui me travaille est l'idée d'aller raconter la vie de ma compagne sans qu'elle n'en soit au courant. J'ai l'impression de violer son intimité pour l'exposer aux yeux de tous. Même si je sais pourtant très bien qu'elle ne m'en voudra pas, mais le regard douloureux qu'elle portera sur moi suffira à me tuer une bonne fois pour toute. Poussant un soupir fatigué en me pinçant l'arête du nez entre le pouce et l'index, je me frotte les yeux avant de me rasseoir correctement.
- Allons-y…
