Bonjour tout le monde ! J'espère que vos vacances se déroulent comme vous le souhaitez, pour ma part je pars ce soir pour deux semaines mais avant ça je désirais vous livrer ce petit Two-Shot d'un couple que j'apprécie beaucoup... bon le AkaKuro l'emporte haut la main, mais ! J'aime Kasamatsu et du coup, ce petit nain m'a fait aimer Kise. Ouais, au début j'aimais pas trop le comportement trop enjoué de Kise, et je rêvais de remplacer Kasamatsu pour le faire taire !

Enfin maintenant je ne vois plus Kuroko no Basket sans la joie et les idioties de Kise, et c'est sur cette note que je vous livre mon dernier écrit.

Disclaimer : Les personnages sont toujours à Tadatoshi Fujimaki et seule l'histoire m'appartient.

Comme d'habitude, ma bêta est ma chère et tendre Louna Ashasou ; n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur son profil et pourquoi pas ses fictions, vous seriez des anges !

Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser vos impressions dans les commentaires ;) Le chapitre deux, et le dernier, devrait arriver lors de mon retour de vacances : c'est-à-dire dans deux semaines les loulous !


Boy's don't cry

Partie 1


Des cris d'enfants comme d'adolescents et même de la part de certains adultes animaient les rues improvisées de ce parc d'attractions. Entre chaque attraction et stand de restauration voguaient des personnes ayant libérées leur journée pour venir s'amuser dans ce lieu. Seulement parmi toutes ces personnes venues ici pour se distraire et oublier leur tracas quotidien, d'autres à l'inverse étaient ici pour travailler ; derrière ces stands ou ces attractions se trouvaient des dizaines de travailleurs qui ne se laissaient pas emporter par la bonne humeur ambiante et encaissaient les entrées ou indiquaient la bonne direction à des clients perdus. Travailler dans un parc d'attractions n'était pas donné à tout le monde, et surtout ce n'était pas reposant. Ni même amusant, comme certains pourraient se l'imaginer. C'était épuisant, il faisait chaud et le pire de tout : il fallait avoir le sourire dès qu'un client montrait le bout de son nez, c'est-à-dire tout le temps.

Fort heureusement, à l'inverse de ses collègues, lui était épargné de sourire toutes les secondes. Sourire de toute façon n'était pas dans ses gênes et de ce fait il souriait très rarement. Toutefois, comme tout avantage il avait aussi son lot d'inconvénients et pas des moindres. Son petit job trouvé après que son père le lui ait conseillé, ou plutôt forcé la main, Kasamatsu avait donc revêtu le costume que lui avait prêté le parc d'attraction pour ses heures de travail.

Poilu, une tête énorme et ce qu'on pourrait qualifier de kawaï et de grosses pattes brunes avec lesquelles il tenait difficilement les ficelles des ballons… Kasamatsu était désormais habillé en l'animal qui lui correspondrait le plus en vue de son mauvais caractère et de sa mine toujours renfrognée : l'ours. Ce dernier n'était toutefois pas effrayant et de nombreux enfants s'étaient déjà accrochés à ses jambes tout en demandant à leurs parents de leur acheter des ballons, ou bien de ces friandises qui entouraient le gros ventre du costume.

Voici son travail : il devait chaque fin de matinée revêtir ce ridicule costume qui mine de rien était lourd à porter, et lorsqu'il le quittait dans les vestiaires du personnel il était à chaque fois en nage à cause de la chaleur. Seulement cela avait été le seul petit job qu'il était parvenu à dégoter sans se faire recaler et ne demandant pas de qualifications particulières. Il avait simplement à gigoter dans le costume afin de se donner un côté mignon et pousser les enfants à acheter ses ballons et ses bonbons. C'était aussi simple que ça.

« Kurokocchi, attends-moi ! »

La voix stridente et cette façon de surnommer les gens fit frissonner Kasamatsu le long de son échine, cherchant ensuite précipitamment autour de lui où pourrait être cet idiot. Autour de lui, plusieurs enfants le pointèrent du doigt face à tant d'agitation de la part de cet ours bien anxieux subitement. Kasamatsu était d'ailleurs complètement paniqué bien que la tête de l'ours le camouflait complètement, d'un sourire s'étirant jusqu'à ses oreilles arrondies.

Qu'allait-il faire ? Si jamais Kise tombait face à lui et le reconnaissait, comment fera-t-il pour le regarder en face la prochaine fois ? Ça ne pouvait pas être possible, il devait trouver une solution. Et le plus tôt sera le mieux !

Ce fut grâce aux petits trous percés sous le menton de l'ours que Kasamatsu distingua brièvement la silhouette de ce blanc bec qui lui servait de temps à autre de coéquipier pour des matchs de basketball. Ce garçon s'appelait aussi Kise Ryōta et en plus d'être un lycéen et un basketteur, il trouvait le temps d'être mannequin à côté. De plus, il avait même réussi à obtenir sa petite côte de popularité et de ce fait le gymnase était toujours remplit de fan girls à chacun de leurs entraînements. Kasamatsu remarqua ensuite qu'aujourd'hui Kise avait eu l'intelligence de mettre un bonnet sur ses cheveux blonds ainsi que des lunettes teintées pour éviter que ses fans ne le remarquent et viennent le déranger dans ce qui semblait être une sortie entre anciens camarades.

Après son appel, Kise parvint à rattraper Kuroko qui ne l'avait pas attendu à la sortie d'une attraction et avait donc continué son chemin. Le joueur fantôme n'avait pas changé d'un poil et tandis que Kasamatsu les regardait de loin, le duo se trouvant dans une allée de l'autre côté du brun, une haie les séparant, Kise entoura de son bras puissant le cou de Kuroko et le rapprocha de la sorte de lui. Un magnifique sourire vint orner son visage juvénile plus qu'ordinaire, ou en tout cas c'était la première que Kasamatsu voyait son camarade sourire de la sorte ; lui qui avait pourtant l'habitude de passer le plus clair de son temps en compagnie du blondinet.

Kise avait l'habitude de sortir au parc d'attractions avec ses camarades, même les anciens ? Derrière le masque d'ours, Kasamatsu fronça ses sourcils. De plus, le jeune homme avait beau regarder tout autour de ces deux-là Kise semblait n'être sorti qu'en compagnie de Kuroko. Kise ne lui avait jamais demandé de sortir rien que tous les deux, et encore moins pour aller dans un endroit pareil, que ce soit lui ou un autre membre de l'équipe.

« Monsieur l'ours ? »

Son attention fut dérivée du duo par cette petite fille qui avait attrapé le bout de son bras pour qu'il la remarque enfin. Un sourire adorable se dessina ensuite sur son visage quand Kasamatsu lui tendit enfin le ballon demandé qui fut ensuite payé par la mère de la fillette qui lui souhaita une bonne journée. Quand Kasamatsu rechercha la silhouette de Kise, il ne la trouva évidemment pas.

Le blond s'était fondu dans la foule et il était inutile de compter sur Kuroko pour le retrouver. Kasamatsu préféra plutôt retourner à son travail et interpeler de temps à autre des passants. De toute évidence, Kise ne l'avait pas remarqué sous ce costume et il pouvait poursuivre son activité sans craindre d'être dérangé par un mannequin excentrique.

Plus tard dans la soirée, Kasamatsu passa par les vestiaires afin de se changer et surtout prendre une bonne douche qui était mise à disposition, étant néanmoins commune. Il quitta ensuite le parc d'attractions les mains dans les poches de son pantalon et profita de l'air frais de ce début de soirée pour continuer à se rafraîchir, ses cheveux mouillés lui faisant un bien fou. Il avait sué pendant toute la journée et dorénavant il redécouvrait les plaisirs d'une légère brise. Aucune couche supplémentaire ne masquait sa peau et ne lui filait des excès de chaleur, désormais le vent s'engouffrait dans ses courts cheveux et il pouvait respirer correctement.

Kasamatsu profita de cet instant pour fermer les yeux et savourer ainsi chaque instant que lui offrait ce début d'obscurité, les rues étant simplement illuminées par les différents lampadaires implantés dans le sol. Il aurait sûrement pu continuer de la sorte de nombreuses minutes, les mains dans les poches de son pantalon et les yeux toujours fermés, si seulement un obstacle ne s'était pas imposé sur son chemin et surtout s'il ne se l'était pas pris en plein dans l'abdomen.

« Excuse-moi, Kasamatsu-kun. »

La voix soudaine fit froncer les sourcils de l'intéressé alors qu'il regardait autour de lui sans rien voir. Ce fut seulement quand il entendit une de ces nombreuses appellations atypiques que Kasamatsu sentit ses poils s'hérisser et son regard s'abattre sur cette tête de crétin qui finissait de courir dans leur direction, Kasamatsu se rendant peu à peu compte de la personne qui lui faisait déjà face.

« Kurokocchi, ne disparais pas comme ça tu me fais peur à chaque fois ! S'écria Kise après avoir entouré le cou du bleuté par ses longs bras et posé sa tête par-dessus.

— Ce n'est pas de ma faute si tu te fais interpeler à chaque fois par des fans, j'en ai marre d'attendre. »

Le jeune mannequin frotta sa joue trempée par ses larmes contre la chevelure du joueur fantôme pendant que celui-ci restait complètement indifférent aux marques d'affection de Kise, ayant juste apporté sa main contre l'avant-bras du joueur de Kaijō. Pour sa part néanmoins, Kasamatsu ressentit comme à son habitude la délicieuse tentation de battre Kise pour son attitude puérile et si collante qu'en l'espace de quelques instant le célèbre joueur de la Génération des Miracles c'était transformé en le pire chien fidèle imaginable. Oui, Kise était un chien-chien fidèle à son maître. Ainsi si Kasamatsu plissait les yeux et faisait très attention, il pourrait assurément voir cette queue immatérielle se balancer agilement ainsi que des oreilles s'agiter selon ses émotions ressenties.

« Mais senpai, qu'est-ce que tu fais ici si tard ? Le couvre-feu n'est pas dépassé ? »

Un sourire menaçant trancha en deux le visage du capitaine de Kaijō qui en l'espace de moins de deux, avait réussi à caler la tête de Kise sous son bras et maltraitait son cuir chevelu par l'un de ses poings. Son poing frotta de la sorte avec fermeté contre le bonnet noir de son coéquipier qui se plaignait à moitié tout en rigolant de l'autre, ce genre d'attaque ne lui faisait désormais plus rien. Kise était rôdé des attaques de son capitaine après les avoir tant expérimentées personnellement.

« Je devrais plutôt te retourner la question, Kise. On a entraînement demain, compterais-tu sécher ? Questionna-t-il après avoir relâché le mannequin, la voix lourde de conséquences.

— Bien sûr que non, senpai ! Je serais là à l'heure demain, c'est promis !

— Si tu as ne serait-ce que cinq minutes de retard, je demanderais au coach d'allonger tes séances d'échauffement.

— C'est méchant ! Se plaignit le blond en trépignant sur place.

— Tu devrais avoir l'habitude pourtant, Kise-kun. Akashi-kun te punissait souvent pour ramener autant de filles au gymnase et distraire toute l'équipe.

— Ce n'est pas ma faute si Aominecchi louchait sur les seins de ces filles ! »

Ces deux garçons ligués contre lui, Kise s'éloigna d'eux pour se lamenter de son côté sur son triste sort. Il était si mal aimé par ce qu'il supposait être ses amis les plus proches. Personne n'arrivait à le comprendre à sa juste valeur. Dans un rapide soupir d'irritation, Kasamatsu apporta sa main au niveau de sa hanche. Voir Kise se comporter de la sorte lui était encore plus insupportable que lorsque le blond pétait la forme, au moins personne ne devait subir ses plaintes à longueur de journée.

« Sois juste à l'heure demain, c'est tout ce que je te demande.

— Senpai… »

Kise avait entretemps tourné son visage remplit de larmes en direction de son cher et tendre capitaine qui à la dernière minute parvint à bloquer les bras de son as. Désormais, Kasamatsu luttait pour que Kise ne se transforme pas en sangsue contre son corps et remporta haut la main cette bataille après avoir donné un coup de poing dans l'estomac du blond afin de le calmer.

Après s'être reculé de nouveau, Kise vint se mettre à la hauteur de Kuroko dont Kasamatsu avait complètement oublié la présence jusque-là. Cela ne le surprit que de moitié en vue de la réputation du petit joueur de Seirin et il apporta plutôt son attention sur la main de Kise qui vint attraper celle de ce garçon, fronçant de ce fait ses sourcils. C'était quoi ça ? A ce qu'il sache, Kuroko était un assez grand garçon pour savoir marcher tout seul sans qu'on lui tienne la main. Ce serait même Kise qui en aurait le plus besoin, en vue de son état mental s'approchant de celui d'un nouveau-né.

C'était quoi ce truc sous ses yeux, là ?

« Désolé senpai, mais avec Kurokocchi on doit terminer notre rendez-vous ! A demain, neuf heures tapantes ! »

Et sans un mot de plus, la main de Kuroko dans la sienne, Kise s'élança vers l'avant avec son bonnet et ses lunettes qui le camouflaient de ses fans tant qu'il marchait vite et ne s'attardait pas trop longtemps à un endroit. Derrière lui, Kuroko lui demandait toutefois de ralentir le pas tout en agitant mollement son bras pour dégager sa main de celle de Kise qui n'en fit rien, et ignora de plus les râles du bleuté à propos des termes précédemment entretenus. Derrière eux, Kasamatsu était resté sans voix.

Rendez-vous ? Un rendez-vous, Kasamatsu n'était pas idiot, on le faisait avec la personne dont l'amour était partagé ou pour justement se rapprocher de cette personne en passant du temps avec elle. En définitive un rendez-vous se faisait avec l'être aimé ; et le fait que Kise ait saisi la main de Kuroko avec la sienne, ce sourire splendide un peu plus tôt au parc d'attraction… Kasamatsu se retourna légèrement pour essayer de retrouver parmi la foule la tête de Kise.

Serait-ce possible que le célèbre mannequin Kise Ryōta, qui en un claquement de doigts pouvait obtenir n'importe quelle fille, préférait toutefois le gente masculine ? Kasamatsu agita cependant sa tête sur les côtés, ce n'était pas ses affaires. De plus, cela ne changerait pas sa vision de voir les choses concernant Kise, et surtout cela ne changerait en rien la façon de jouer du blond.

A cette pensée, l'esprit de Kasamatsu buta. Les sentiments de Kise ne changeraient en rien sa façon de jouer si Kuroko lui faisait face, hein ?

-x-x-x-

Le lendemain, Kasamatsu accueillit dans le vestiaire ses coéquipiers sans vraiment en avoir le cœur. Les cernes apparents sous ses yeux témoignaient de l'affreuse nuit qu'avait passé leur propriétaire à se triturer l'esprit jusqu'à ce que le Soleil se lève, n'ayant de ce fait pas dormi une seule minute. Kasamatsu n'attendait donc plus que l'arrivée de son cher ami Kise en dardant du regard sa montre qui défilait les minutes les unes après les autres.

Neuf heures passa et toujours pas l'apparition de ce fichu bouton d'or qu'il allait assurément s'amuser à maltraiter, cheveux par cheveux.

A neuf cinq toutefois, Kise fit son apparition dans le vestiaire pendant que ses coéquipiers rejoignaient le gymnase après avoir eu le temps de se changer. Il ne resta donc plus que l'As de Kaijō en compagnie de son capitaine bras croisés contre son torse, son pied tapant contre le sol avec agacement, et les tempes enflées.

« Tu es en retard Kise, grinça-t-il avec un certain amusement.

— Désolé senpai, j'ai dormi hier soir chez Kurokocchi et je ne pensais pas que le bus prendrait autant de temps pour…

— Je n'ai pas besoin de tes fausses excuses, crétin, magne-toi le cul et rejoins-nous ! »

Sans plus tarder, Kasamatsu traversa la porte qui se referma brutalement derrière lui, laissant seul Kise dans le vestiaire qui se changea en toute vitesse pour rejoindre les autres. Il retrouva par ailleurs son capitaine à aider ses camarades à accomplir certains assouplissements, les aidant donc en appuyant sur leurs épaules pour les faire se pencher plus bas, alors que Kise dut faire plusieurs tours de terrain après que leur coach soit venu à lui. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait plus remis les pieds ici, et de ce fait il avait accumulé un certain retard dans ses entraînements par rapport aux autres.

Plusieurs heures plus tard et après des matchs d'échauffement entre eux, Kasamatsu vint rejoindre Kise assit à même le sol le corps recouvert de sueur. Le blond avait un certain mal à stabiliser son souffle et il sentait plusieurs de ses muscles au niveau de ses jambes tirer douloureusement, preuve qu'il manquait d'exercice. Subitement, sa vue s'assombrit après que son capitaine lui ait jeté une serviette au visage afin qu'il se l'essuie en partie, puis il vint s'accroupir à ses côtés pour lui tendre une bouteille d'eau qui fit s'étirer un sourire sur le visage de Kise.

« Merci, senpai ! » Se réjouit Kise après avoir pratiquement vidé en quelques gorgées la bouteille offerte.

Pour seule réponse, Kasamatsu acquiesça faiblement avant de venir s'asseoir aux côtés de Kise et voir leurs coéquipiers souffler tout comme eux dans leur coin. De temps à autre cependant, Kasamatsu jetait des regards discrets sur le côté pour observer le profil de Kise qui ne remarqua rien. Il ne savait pas par où commencer ni comment aborder le sujet et ne se sentait pas vraiment à l'aise. Après tout, cela ne le regardait en rien. Kise sortait avec qui il voulait, homme comme femme. Du moment que ça ne troublait pas ses performances en basket, le reste Kasamatsu s'en fichait.

Kasamatsu se passa une main dans ses cheveux et appuya sa joue contre son avant-bras, soupirant longuement. Les relations amoureuses, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé.

« Je sors bien avec Kurokocchi, senpai. Si c'est ça qui te fait réfléchir autant, héhé. »

Le ricanement idiot de Kise termina de rendre cramoisi le visage de Kasamatsu qui sauta sur ses pieds pour en abattre un contre le dos du blond, réflexe inconditionné lorsqu'il était mis en état de gêne avancée. Après une effusion d'insultes à l'égard de Kise qui reposait dans un coin, son sourire stupide ravalé, Kasamatsu souffla une nouvelle fois avant de tourner son regard en direction de l'homme pratiquement mort à ses côtés.

« Je t'interdis de lire dans mes pensées, crétin ! S'écria Kasamatsu dont sa maltraitance à l'égard de Kise était devenue si habituelle que les autres membres n'en avaient fait aucunement attention.

— Ce n'est pas ma faute, senpai ! Tu es si facile à lire quand on te connaît un peu. » Le taquina Kise après s'être redressé.

Kasamatsu ramena ses genoux contre son torse et après les avoir entourés par ses bras, il posa son menton contre et regarda ailleurs. Ses joues étaient légèrement rougies, mais pas assez pour que Kise ne le remarque, ou en tout cas n'y fasse attention.

« Ça fait longtemps ? Demanda-t-il enfin sans pour autant reporter ses yeux sur Kise.

— Bientôt deux mois ! » Se réjouit Kise en lui mettant sous le nez deux de ses doigts, un sourire des plus ravi étendu sur son visage.

Il n'était pas difficile de savoir lequel d'entre Kise ou de Kuroko était le plus amoureux de l'autre, et cette évidence fit soupirer Kasamatsu. Deux mois, donc. Ça couvrait donc l'Interhigh mais ça ne les protégeait pas de la Winter Cup. Cette fois-ci alors, Kasamatsu dirigea ses yeux électriques dans la direction de Kise qui aussitôt retint son souffle. Recevoir ce genre de regard de la part du capitaine n'était jamais rassurant.

« Donc si Kuroko devient notre adversaire, et surtout le tien, tu ne le prendras pas à la légère, n'est-ce pas ? Interrogea-t-il en approchant son visage de celui de Kise, essayant de la sorte d'identifier la moindre réaction du blond pour obtenir une réponse adéquate.

— H-hein ? Non bien sûr que non ! Kurokocchi me tuerait en plus si j'agissais de la sorte.

— Kuroko ne sera pas le seul à participer à ton meurtre, sache-le, idiot.

— C'est méchant, senpai. » Commença à sangloter Kise.

Seulement Kasamatsu avait désormais la réponse à ses interrogations et s'appuya sur ses genoux afin de se redresser, époussetant ensuite son short avant d'appeler le reste de l'équipe et se remettre à l'échauffement. Regardant le dos de son senpai donner des indications à chaque membre de l'équipe de basket de Kaijō, Kise sourit avant de se redresser et passer brièvement sa main dans ses mèches rebelles pour les amener en arrière. Il était temps de se remettre au travail avec sérieux.

Levant la main en direction du plafond, Kise demanda à de nombreuses reprises la balle avant de courir jusqu'au panier pour faire un dunk ressemblant comme deux gouttes d'eau à ceux normalement exécuté par Kagami de Seirin. Une lueur mêlant amusement et sérieux s'était propagée dans le regard ambré de l'As de Kaijō, et le voir ainsi plut énormément à Kasamatsu.

Aucun des deux amis ne sut pourtant que cette simple conversation, ainsi que la trouvaille de Kasamatsu la veille, allait conduire à ce que refoulait du plus profond de son être Kasamatsu Yukio : devenir plus proche qu'il ne le devrait d'un des membres de l'équipe. Et sans vraiment en avoir conscience, Kasamatsu venait de sauter à pieds joints dans la gueule du grand méchant loup ; celui-ci n'attendant plus que le joli chaperon rouge baisse suffisamment sa garde pour venir planter ses crocs dans sa douce et tendre chaire.

-x-x-x-

Le week-end et les jours où il n'avait pas d'entraînement, Kasamatsu filait à son petit boulot pour revêtir son costume d'ours. Il n'avait pas revu Kise ni même Kuroko dans le parc attraction lui-même, mais quand le brun débauchait et se mettait en route pour retourner chez lui, il ne lui était pas rare d'apercevoir la grande asperge blonde assise dans un petit restaurant en compagnie de son amant. A travers la vitre, Kasamatsu pouvait le voir sourire comme un imbécile heureux vivant sa toute première histoire d'amour. Ils avaient l'air heureux, mais Kasamatsu ne put partager leur bonheur. Quelque chose l'en empêchait, et une voix lui criait de partir, d'arrêter de regarder ce spectacle déroutant.

Il s'en alla alors, laissant son coéquipier et son petit-ami profiter de leur sortie en amoureux alors que lui rentrait seul dans l'obscurité des ruelles.

Un jour cependant, Kasamatsu au travers des petits trous de la tête d'ours crut apercevoir l'As de Tōō sans cette fille qui le suivait comme son ombre. Non cette fois-ci l'ombre gigantesque d'Aomine n'était composée que de la présence de Kuroko derrière lui, les pas d'Aomine étant bien trop rapides pour ses petites jambes. Suivant du regard l'étrange duo, Kasamatsu lâcha le ballon qu'il était en train de tendre à une gamine qui se mit subitement à pleurer en voyant le ballon lui échapper et s'envoler vers d'autres cieux. Le capitaine de Kaijō lui en colla un rapidement contre son petit torse avant de se détourner d'elle et de sa famille et se mit à poursuivre Aomine et Kuroko, ignorant la monnaie qu'il aurait dû recevoir en échange du ballon.

C'était quoi ça ? Cet Aomine semblait énervé et ignorait les appels de Kuroko qui courait derrière lui. Ce n'était pas normal. Pourquoi le joueur de Tōō et celui de Seirin se trouvaient-ils ensemble ? N'importe qui était au courant des tensions qui s'étaient installées entre les deux garçons depuis leurs études au collège, et surtout de l'envie de Kuroko de battre Aomine, son ancienne lumière, avec celle actuelle. Seulement ici, ils étaient dans un parc d'attractions et non pas sur un parquet de basket.

Kise était-il au courant ? Savait-il que son amant se trouvait en compagnie de son ancienne lumière ?

Un peu plus loin de son point de départ, Kasamatsu retrouva le duo devant une attraction. Aomine s'était finalement arrêté pour attendre Kuroko, sans toutefois se retourner pour lui faire face, et Kasamatsu était bien trop loin pour entendre leur conversation. Kasamatsu ne loupa pourtant l'expression effrayée qui s'étirait sur le visage habituellement si inexpressif de Kuroko qui accrochait sa main à la manche d'Aomine qui restait indifférent. Cela avait tout l'air d'être une dispute, et si Kasamatsu n'avait pas été mis dans la confidence par Kise, il trouverait que ces deux-là entretenaient en ce moment même une querelle d'amoureux.

« De toute façon, tu l'as déjà ! Alors arrête de me courir après, t'es usant, Tetsu ! »

La voix portante d'Aomine arriva jusqu'aux oreilles de Kasamatsu, et d'autres passants qui se retournèrent pour observer les deux garçons, mais Aomine se retira pour disparaître rapidement. Il laissa ainsi sans y faire attention Kuroko qui n'avait plus exécuté le moindre mouvement depuis l'élan de colère de l'As de Tōō.

De son côté, Kasamatsu décida de rejoindre Kuroko et d'avoir la réponse à ses questions, mais alors qu'il s'apprêtait à se mettre à exécution une main vint s'abattre sur l'épaule velue de son costume. Ce fut alors au terrifiant capitaine de Kaijō de frissonner d'appréhension quand après avoir tourné la lourde tête d'ours, il vit le regard furieux de son patron alerté par les autres employés qu'il s'était fait la malle de son emplacement d'origine. Ainsi quand son patron tira sur son gros bras, Kasamatsu en profita pour regarder sur le côté l'emplacement où se trouvait précédemment Kuroko, mais bien sûr ce dernier avait complètement disparu.

Le reste de l'après-midi, Kasamatsu la passa à ruminer sous son costume où une tête d'ours souriait jusqu'aux oreilles. Personne ne pouvait donc se douter que derrière ce déguisement se trouvait un lycéen grommelant différentes injures qui en auraient fait fuir plus d'un. Kasamatsu voulait discuter avec Kise et remettre les points à leur place. Cependant en avait-il le droit ? Peut-être que Kise était au courant que Kuroko voyait de temps à autre Aomine et dans ce cas il n'avait pas son mot à dire. De toute façon, ce n'était pas son couple dont il en était question et Kise était un grand garçon. Et puis ce qu'il avait vu n'était peut-être rien, peut-être s'était-il même imaginé des choses…

C'était mieux pour lui de rester à l'écart de cette affaire, définitivement.

Le soir tombé, après être sorti des douches et avoir revêtit ses propres vêtements, Kasamatsu emprunta le même chemin pour retourner chez lui. Il s'était fait cependant remonter les bretelles par son patron qui lui avait conseillé de se ressaisir s'il ne voulait pas se faire virer, ce qui avait du coup plongé Kasamatsu davantage dans sa colère. En effet, le lycéen n'avait toujours pas réussi à avaler et donc passer à autre chose de ce qu'il avait vu malencontreusement cette après-midi.

Sa soirée s'empira quand à l'abord de la ruelle où étaient situés la plupart des restaurants et brasseries du quartier, éclairé tel un ange descendu du ciel par un réverbère, Kise avait son portable posé contre son oreille et se tenait droit. Bien trop droit pour être naturel. Kasamatsu s'arrêta inconsciemment pour regarder ce tableau qui se dressait naturellement face à lui ; il voyait de son emplacement les lèvres de Kise s'entrouvrirent pour dire quelque chose qu'il ne saisissait pas, la distance l'en empêchant, et son visage avait adopté un sérieux qu'il n'avait normalement qu'au cours des matchs de basket.

Pour la première fois depuis leur rencontre, Kasamatsu semblait rêver. Kise n'était pas devenu un mannequin célèbre pour rien, il tranchait si parfaitement avec la réalité, comme ci lui venait d'un autre monde où tout était parfait, sans le moindre défaut. Tout semblait si beau, si étincelant, lorsqu'on marchait au même pas que le blond. Seulement, Kasamatsu retint son souffle quand à quelques pas de lui, là où se dressait cette beauté de la nature, il vit de ses propres yeux des larmes descendre de ces joues si parfaites pour venir s'écraser violemment contre le sol.

Kise pleurait. Ces larmes n'étaient pas celles de tous les jours, après qu'il l'ait frappé ou pour essayer de se faire plaindre. Face à lui, Kise restait debout, droit comme un pic, et sa main qui tenait son portable vint de nouveau longer son corps. Seule sa tête était légèrement penchée vers l'avant, laissant quelques-unes de ses mèches blondes camoufler son visage ainsi que ses larmes qui continuaient de délaver son visage rougi.

Puis subitement, arrachant un cri au principal concerné, Kasamatsu fit claquer sa main contre celle de Kise et le traîna derrière lui sans avoir demandé son avis au blond. Ce dernier avait agrandi ses yeux du moment où il avait senti sa main se faire attraper sauvagement jusqu'à ce qu'il reconnaisse le dos de son capitaine.

« S-Senpai… ?

— Tais-toi et suis-moi, crétin. »

Kise sursauta légèrement devant le haussement de sa voix, que ressentit Kasamatsu par sa main qui détenait toujours celle de Kise.

« Pourquoi senpai est ici ? Demanda toutefois Kise malgré l'interdiction de parler, faisant de ce fait râler le brun.

— J'allais pas te laisser chialer comme une gonzesse ! »

Un rire léger mais tout aussi faux que le sourire qu'élabora derrière lui Kise répondit à Kasamatsu.

« Tu aurais pu me laisser là, souffla tristement Kise qui définitivement n'avait pas foi à tenir un masque cette fois-ci.

— Un véritable homme ne pleure pas, mais un vrai homme n'abandonne pas non plus ses amis quand ces derniers ont des problèmes. Alors maintenant tu te tais, et tu attends qu'on soit rentré chez moi pour discuter calmement, ok ? »

Jetant un regard par-dessus son épaule, Kasamatsu vit Kise acquiescer faiblement pendant que son bras libre venait rejoindre son visage pour essuyer ses larmes qui n'avaient de cesse de tomber. Et pendant que les deux garçons marchaient l'un derrière l'autre, Kasamatsu pouvait de temps à autre entendre les sanglots mal retenus par Kise, et pour la première fois de son existence il en vint à maudire Kuroko pour mettre son ami dans un pareil état ; car Kasamatsu n'était pas stupide, cet appel qu'avait passé Kise avant de pleurer, cela ne pouvait être que Kuroko et en vue de l'état du blond ça ne s'était pas terminé joyeusement.

La main de Kasamatsu se resserra autour de celle de Kise, et avant que Kise ne pense à faire la moindre moquerie les oreilles du blond purent aisément entendre malgré la foule et les voitures à leurs côtés les injures balancées ici et là par son si gentil et adorable senpai qui malgré les apparences et ses réactions brutales, possédait un immense cœur. Et tous deux, comme soufflés par un commun accord, étaient doucement en train de s'enliser dans cette romance discordante où seul l'astre lunaire était ce soir-là témoin de cette union concrétisée par ces mains entrelacées.