Bonjour a toutes et a tous (bien que les présences soient plus souvent féminines que masculines dans le sujet "Sirius Black")

Une nouvelle fanfiction sur un sujet que j'ai mûrment étudié, cherchant comment mettre en cène cette petite moldue. J'espère que cette histoire vous plaira. Pour celles qui lisaient mon autre fanfiction, je tiens a dire que "les liens" a été abandonée, car étant écrite des années plus tôt mon style d'écriture était beaucoup trop différent de l'actuel.

bonne lecture!


Chapitre 1

La petite souillon

Cela faisait plusieurs mois qu'ils avaient quitté Poudlard. Les ASPIC s'étaient plutôt bien passés, au-delà de ses espérances d'ailleurs. Jamais Sirius n'aurait cru réussir à obtenir un optimal en potion, alors que sa dernière année d'étude avait été plus que catastrophique dans cette matière. Il avait pourtant été plus assidu que ses six premières années à Poudlard. « Ils ont enfin pris du plomb dans la tête ! » avait dit sa directrice de maison. Chose logique quand on prenait un compte le fait que l'un des chahuteurs-en-chef avait finalement cessé d'exaspérer la fille qu'il convoitait.

James était maintenant le petit ami de Lily Evans, et si personne ne l'avait vraiment cru sur le moment, il était à présent de notoriété publique que les deux jeunes cœurs ne faisaient à présent plus qu'un. Bien sûr, Sirius avait sût bien avant James que Lily ne le détestait pas. Il avait juste été trop… possessif pour le faire comprendre a son meilleur ami. L'idée de laisser son James se faire avoir par une fille ne l'avait pas séduit le moins du monde au début. Maintenant, au contraire, il était heureux pour lui. Jamais James n'avait semblé aussi heureux. Il parlait mariage, enfant… avenir, dans ce monde où plus personne n'osait jurer sa présence sur terre deux jours plus tard. C'était comme une bouffée de chaleur et d'air frais que de le voir rire et faire des projets idiots dont seul le quart pourrait être réalisé.

Les années d'écoles, insouciantes, étaient à présent terminées. La vraie vie commençait, avec ses joies, et malheureusement pour eux, surtout ses peurs. C'était pour cela qu'entendre parler James d'avenir faisait du bien. Qui croyait en demain lorsqu'on voyait des gens mourir tout les jours simplement parce qu'ils n'avaient pas la chance d'être nés dans la bonne famille ? Même Sirius, qui pourtant avait toujours essayé de voir les choses du bon coté, doutait à présent. Il venait d'apprendre, par l'intermédiaire de sa cousine Andromeda, que son frère Regulus était mort.

Lorsqu'il était entré dans la maison des Tonks, pour voir la petite Nymphadora, née quelques mois plus tôt, il ne s'était pas attendu à en ressortir anéantit. Si on lui avait dit qu'apprendre la mort de son frère lui ferait un tel effet, il ne l'aurait pas cru. Et pourtant, la douleur était bien là, plus réelle qu'il ne l'aurait cru. Le fils prodige, le seul dont leurs parents avaient éprouvés de la fierté, celui qui réussissait mieux que Sirius ce qu'il entreprenait… était finalement mort, à même pas dix-huit ans. Les souvenirs de son petit frère, celui qu'il avait essayé de protéger de Bellatrix et des autres, qu'il avait vainement tenté de raisonner, revenaient comme un film devant ses yeux. Combien de fois lui avait-il répété qu'il faisait une erreur ? Combien de fois avait-il tenté de le convaincre que suivre les traces de leur cousine n'était pas une bonne idée ? Qu'il allait le regretter ?

C'était étrange, mais lui qui avait décidé de rayer les Black de sa vie n'avait plus qu'un seul désire, un désire qui hélas ne pourrait jamais être comblé. Il aurait aimé revoir son petit frère, une dernière fois.

- Excusez-moi monsieur, mais il est interdit de stationner à cet endroit. Dit une voix à coté de lui, le tirant de ses réflexions.

Un moldu habillé de façon étrange, un sifflet autour du cou, regardait Sirius d'un air de reproche. En effet, il avait garé sa moto en dessous d'un panneau étrange, rouge et blanc. Il n'était pourtant écrit nulle part que stationné à cet endroit était interdit… peut-être allait-il falloir qu'il se décide à passer son permis moldu. En attendant, il était pourtant obligé de croire l'homme sur parole.

- Veuillez m'excuser. Dit-il en descendant de la moto, près à la changer de place.

Il ne devait cependant pas se garer trop loin, sinon Remus ne pourrait pas le retrouver. Il avait beau être un loup-garou, son sens de l'orientation n'était pas excellent quand il était humain, et tout ce que Sirius aurait gagné à se poser plus loin du bureau de tabac, c'était un regard noir et des insultes. Remus était très susceptible en ce moment.

Sous l'œil de l'homme en bleu, Sirius poussa sa moto sur le trottoir opposé. Le même panneau que de l'autre coté trônait un peu plus loin, mais même si le rapprochement était facile a faire, il préféra feindre l'ignorance. Il espérait que Remus finirait assez vite pour qu'il ne soit pas nécessaire de à répéter ce petit jeux trop de fois. Recevoir une amende moldu avait beau être plus facile à payer pour un ensorceleur à Gringott, c'était toujours de l'argent en moins.

Le bruit très désagréable du sifflet retentit de l'autre coté du trottoir, ce qui agaça un peu plus le jeune homme. Si son ami ne se dépêchait pas, il allait finir par jeter un sort à l'imbécile qui lui faisait des signes. D'ailleurs, qui remarquerait qu'il avait accéléré la croissance de ses ongles de pieds ? Personne ne pourrait le blâmer…

La petite clochette du bureau de tabac se fit enfin entendre. Remus regarda dans un premier temps l'emplacement où s'était trouvé la moto, quelques minutes auparavant, avant de poser les yeux sur un Sirius de plus un plus impatient. Avec un petit rire, il s'empressa de traverser et monta derrière son ami.

- Je t'ai fait attendre ? Dit-il en posant ses mains sur sa taille, tandis que Sirius faisait gronder le moteur.

- Penses-tu. Dit Sirius avec un sourire. Je m'amusais comme un petit fou à tourner en bourrique l'autre idiot là-bas…

- Ca s'appelle un gendarme Sirius…

- Quelle importance ?

- Il est interdit de rouler sans casques ! Dit la voix du gendarme en question tandis que Sirius s'élançait sur la route.

- Causes toujours ! Cria-t-il en tournant la tête derrière lui.

- Sirius la route ! Dit Remus, pas très rassuré, en s'agrippant un peu plus à sa taille.

Mais la route n'avait à présent plus d'importance. Les passants et poubelles qui auraient dût se retrouver écraser sous les roues de l'engin ne se rendait même pas compte que quelque chose leur passait à coté – bien que techniquement, les poubelles ne pouvaient rien remarquer du tout. Au bout d'un moment, lorsqu'il eu une dose suffisante d'adrénaline pour accepter de ralentir, la moto s'envola doucement dans les airs, toujours sans que personne ne puisse la remarquer. Il était un ensorceleur à Gringott ! Ensorceler les objets pour qu'ils deviennent invisibles aux moldus, cela le connaissait.

- La prochaine fois, fait moi penser de demander à James de me déposer… Marmonna Remus derrière lui.

- Jamais James ne te ramènera aussi rapidement chez toi ! Dit Sirius en éclatant de rire.

Il aimait beaucoup la vitesse, c'était une chose qu'il avait toujours apprécié, et l'idée qu'avaient eu ses amis de lui acheter cette petite merveille était certainement la meilleur chose qui lui était arrivé. Son dix-neuvième anniversaire avait été sans doute possible le plus beau de sa jeune vie. Même si Remus se demandait si lui offrir un engin aussi rapide n'était pas plus une tentative d'assassinat qu'un cadeau.

- Tu vas finir par te tuer Sirius. Dit-il une fois arrivé à destination. Je ne sais pas si tu as bien lut la notice, mais une moto est pourvue de freins !

- Il me semble bien avoir lut quelque chose de ce genre effectivement… Dit Sirius avec un sourire. Allez fait pas la tête, tu l'as eu ton job !

Remus ne put s'empêcher de sourire. Cela faisait bientôt six mois qu'il cherchait désespérément du travail, et même si le seul patron qu'il avait réussi à dénicher était un Cracmol, au moins, il pourrait payer lui-même son loyer et sa nourriture. C'était aussi l'une des raisons qui rendaient les visites chez James tant agréables. Depuis que Dumbledore n'était plus là pour l'aider, Remus subissait les préjugés plus qu'encré dans les mœurs des sorciers envers les loups-garous. Il n'avait réussi qu'à trouver un travail dans un bureau de tabac, sa position lui interdisant formellement toutes professions de sorciers connues. Heureusement que Lily avait eu vent de ce Cracmol. Même si ce n'était que s'occuper des livraisons et des commandes, au moins maintenant, il avait du travail.

- Tu veux que je prévienne James ? Demanda Sirius sans descendre de sa précieuse moto. Pour une fois que nous avons quelque chose à fêter ! Il va falloir sortir le champagne !

- C'est gentil, mais après ta petite virée – il montra l'engin du doigt – je préférerais rester tranquille ce soir. Dit Remus.

- Ah. Fit Sirius, déçu. Bon et bien passe une bonne soirée mon vieux. Ne soit pas en retard demain !

- Les seules fois où j'ai été en retard Sirius, c'était de votre faute.

Le jeune homme éclata de rire avant de faire gronder son moteur.

- A plus tard Lunard ! Dit-il en faisant semblant de mettre un casque sur sa tête. Promis je serais prudent ! Anticipa-t-il en voyant le sourire désabusé de son ami.

Et sans plus attendre, il repartit. Le vent lui fouettait le visage, mais il n'y avait rien de plus agréable au monde que cette fraicheur qui ébouriffait ses cheveux. Et le Gente-dame qui voulait qu'il mette un casque… qu'elle idée ! Comment ressentir la vitesse si on avait une de ces choses idiotes sur la tête pour faire obstacle au vent ?

Il n'avait pas envie de rentrer chez lui maintenant. Pas tout de suite en tout cas. Retrouver le silence de sa maison et le vide qui allait avec ne l'enchantait pas le moins du monde. Avant de se retrouver à nouveau seul avec lui-même, il décida de faire un petit tour chez les Petitgrow. Peter aussi avait des problèmes, et même s'il refusait d'en parler à ses amis, lui montrer qu'ils étaient là s'il en avait besoin ne pouvait pas lui faire de mal.

La maison de Peter était cent fois plus belle que celle de ses amis, pour la simple et bonne raison qu'il vivait encore chez sa mère. Il avait été le plus intelligent des quatre garçons sur ce coup là. Il n'avait ni loyer, ni nourriture à payer, et pouvait profiter de son salaire complet, sans une seule déduction à faire. Sa mère, trop contente de l'avoir avec lui, ne lui demandait absolument rien. Sirius n'enviait cependant pas la manière de vivre de son ami. Même si elle était beaucoup plus simple que la sienne, il aimait trop sa liberté pour vivre encore à dix-neuf ans sous le joug de quelqu'un.

Après avoir garé sa moto, il frappa quelques coups à la porte, attendant que Mme Petitgrow vienne lui ouvrir. Il ne s'attendait certainement pas à voir Astoria Prewett dans l'encadrement de la porte. Celle-ci était en larme, un sac à la main. Elle semblait de toute évidence sur le point de s'en aller.

- Bon…bonjour Si…Sirius. Dit-elle d'une voix tremblante, évitant de croiser son regard. Dé…désolée pou… pour le dérangement Helen je…je voulais juste te pré…venir…

Sirius se mis sur le coté et la regarda partir tandis que de grosses larmes coulaient de ses joues. Il connaissait les Prewett car sa tante Lucretia s'était mariée avec le beau-frère d'Astoria, Ignatus. Avant ses seize ans, il n'en avait jamais entendu parler, les Black considérant sa tante comme traitre à son sang en épousant cet « amoureux des moldus ». Depuis qu'il était arrivé chez les Potter cependant, il avait put rencontrer certains de ses cousins par alliance – Lucretia et Ignatus n'ayant pas d'enfant – dont un certain Gidéon, de trois ans son aîné, et son frère Fabian, plus âgé encore. Il les connaissait tout les deux pour avoir travaillé avec eux au sein de l'ordre du phœnix. Il essaya vainement de chasser l'idée que si Astoria pleurait à chaudes larmes, c'était peut-être parce qu'il était arrivé quelque chose à l'un de ses garçon, ou a sa fille.

- Ah…salut Sirius… Dit la voix de Peter.

Il avait les yeux rougis, ayant sans aucun doute pleuré lui aussi. Sirius essaya de sourire, mais ne put faire qu'une grimace.

- Veux-tu que je revienne plus tard ? Demanda-t-il, déjà sûr qu'il allait partir dans les cinq minutes suivantes. Ca ne m'a pas l'air d'être le bon moment…

- Non…non vas-y rentre. Dit Peter en reniflant bruyamment. Toi aussi tu as le droit de savoir de toute façon… ils sont parents avec les Black, non ? Tu connaissais Gidéon…

Sirius sentit une boule lui monter dans la gorge. A l'intérieur de la maison, Mme Petitgrow pleura de plus belle. C'était bien ce qu'il pensait. Il s'était passé quelque chose de grave… Si ses souvenirs étaient bons, Gidéon était un Auror…avec tout ces Mangemorts, il avait peut-être été…

- Rentre. Répéta Peter.

Sur le canapé, Helen pleurait ce qui semblait être toutes les larmes de son corps. Celui-ci, aussi potelé que son fils, était secoué de grands sanglots tandis qu'elle cachait son visage dans ses mains. Sirius essaya de ne pas de faire remarquer, sentant que quoi qu'il fasse, aucun mot ne pouvait apaiser la perte de quelqu'un qu'on aimait. Cela faisait à peine une semaine qu'il avait appris la mort de Regulus, pourquoi autant de membre de sa famille mourrait en aussi peu de temps ? Qu'avait-il fait pour mériter autant de douleur ?

- C'est Gidéon et Fabian. Dit Peter derrière lui, regardant sa mère avec une certaine pitié. Ils les ont eu chez Fabian. On n'a rien retrouvé d'eux, mais leur maison est en ruine… Astoria…

Mais il ne termina pas sa phrase. Sirius ne se tourna même pas vers lui lorsqu'il se dirigea vers la porte. Il était de trop, et n'aimait pas partager ses larmes. Les deux fils Prewett assassinés d'un coup. Il espérait vraiment que plusieurs Mangemorts y avaient laissés des dents, en s'attaquant à eux, vraiment. Peut-être que certains étaient morts en essayant de les tuer. Avec de la chance, Bellatrix n'était peut-être, elle non plus, plus de ce monde.

- Sirius… Dit Peter derrière lui.

- Je repasserais plus tard. Répéta Sirius en empoignant la porte, sans se tourner, les yeux brillants de larmes de colère. Mets Tu-sais-Qui au courant s'il-te-plait – il ne vit pas Peter sursauter – dit lui que Gidéon ne reviendra pas de mission…

- Oh, tu parles de… oui bien sûr, je… je vais lui écrire… Dit Peter, mal à l'aise.

Sirius ne remarqua cependant pas son malaise, déjà partit de la maison, prêt à enfourcher sa moto.

Il voulait aller voir. Il devait aller voir. Où Fabian habitait déjà ? A Phoenix's si ses souvenirs étaient bons. Il devait aller lui-même sur les lieux, voir si oui ou non personne n'avait laissé des plumes dans cette bataille. Car il ne pouvait pas ne pas avoir eu de bataille, pas de la part de deux Auror comme eux. C'était un besoin, comme si continuer d'exister ne servait à rien si à chaque fois qu'il y avait des morts, c'était de leur cotés que les pertes étaient à déplorer. Il ne pensait même plus que Regulus avait été un Mangemort. Pour lui, son frère était aussi une perte de son coté de la bataille, et pas de ses adversaires.

Les yeux étrangement brillants, il fit gronder son moteur pour la troisième fois de la soirée, mais ne ressentit aucun bienêtre lorsque le vent fouetta son visage. Au contraire, cette fois, cela lui faisait mal. Il ne mit pas plus de dix minutes pour arriver à Phoenix's. Un quart de seconde pour repérer la maison en question.

Il ne restait presque plus rien. Les restes calcinés des murs jonchaient le sol, certain roulant le long de la pente qui séparait la maison de la route. La porte avait été littéralement arraché, volant plus de dix mètres de ses gonds. Il n'y avait plus aucun objet – les Aurors s'étaient certainement déjà rendu sur les lieux pour mener leur enquête – mais rien n'avait été nettoyé. C'était un quartier de sorciers. Il n'y avait rien à cacher.

Lentement, il monta le long de la pente, conscient que quoi qu'il trouverait là-haut, rien ne pourrait apaiser la bête qui hurlait au fond de son ventre. De toute façon, il n'y aurait rien à voir, il n'était pas le premier à se rendre sur les lieux.

- Vous croyez ? Dit une voix de la maison en ruine. Je ne sais pas si elle va me croire…

Sirius se figea. Il y avait quelqu'un là-bas. Une gamine, s'il se fiait à la voix. Elle était trop aigue pour être celle d'une femme. Qu'est-ce que gamine pouvait faire dans un tel endroit ? Et a qui parlait-elle ?

- Mais je ne sais pas où elle habite ! Continua la voix, en réponse à une autre qu'elle seule semblait entendre. Et puis Londres, ca fait loin à pied…

« A pieds » ? Quel sorcier censé irait à pieds à Londres ? Lentement, Sirius se rapprocha, essayant de ne pas se faire remarquer. Peut-être que s'il se transformait en chien, les choses seraient plus faciles. Il n'en fit cependant rien, avançant toujours prudemment. Le seul mur encore debout de l'ancienne maison de Fabian dévoila enfin ce qu'il cachait aux yeux de Sirius. Une gamine – quinze seize ans peut-être ? – était assise sur les restes d'une table, faisant rouler ce qui semblait être une montre dans sa main. Elle était plus que sale, elle était crasseuse. Ses longs cheveux d'un blond pâle étaient aussi sales que si elle avait décidé de faire la poussière avec, la robe bleue avait les pants arrachés, dévoilant des jambes maigres, presque squelettiques. Une charogne venue chercher des trésors à revendre, voilà ce qu'elle était. Ce ne pouvait être que ça.

- Ne bouge pas. Fulmina Sirius, sa baguette pointée vers elle.

Il était parfaitement visible à présent. La gamine fit un bon spectaculaire en entendant sa voix, tombant par terre, salissant d'avantage sa robe. Elle serrait la montre contre elle, regardant Sirius avec stupeur… mais pas de peur non. Son regard s'attarda un peu sur sa baguette, mais ne sembla pas le moins du monde apeuré par l'idée qu'il puisse lui lancer un sort… ce qui lui mis la puce à l'oreille. Elle n'était pas en âge de quitter Poudlard, et était trop sale pour être en vacances chez ses parents pour noël. Une seule possibilité, alors.

C'était une moldue.

- A bon ? S'écria-t-elle alors que Sirius n'avait pas ouvert la bouche.

Elle regardait vraiment sa baguette maintenant, intriguée, mais ne se leva pas. Peut-être était-elle restée trop seule trop longtemps ? Elle parlait à des personnes qui n'existaient pas, s'inventait des amis pour se sentir moins abandonnée… personne ne pouvait lui en vouloir quand on voyait son état. Il s'en voulu de l'avoir menacée. Il était légitime que de chercher un moyen de s'en sortir, même si cela impliquait le vol et le mensonge. Avec le prix que coutait cette montre, elle allait peut-être pouvoir enfin prendre un bain…

Il y eu un long silence. Sirius ne savait plus vraiment comment réagir. Il aurait put modifier sa mémoire et faire comme si rien ne s'était passé. Après tout, ce n'était qu'une moldue. Partir, et laisser cette gamine profiter de son trésor sans avertir les Prewett qu'un de leurs biens avaient été dérobés était une bonne solution. Pourtant, il n'en fit rien, continuant de la regarder, avec une certaine pitié. Mine de rien, il rangea sa baguette. Elle n'allait pas lui être utile de toute façon.

- Oh non ! Dit-elle, déçue, en le regardant ranger sa baguette. Vous ne voulez pas me faire un tour de magie ?

- Pardon ? Dit Sirius incrédule.

Le secret était quelque chose d'important chez les sorciers, il se devait de le garder sans pour autant avoir recoure a un sortilège d'amnésie. Il ne les maîtrisait pas plus que cela qui plus est.

- On ne peu pas faire de la magie avec un bout de bois. Dit-il.

- Il dit que vous, oui. Dit la fille d'une voix plus timide.

Sirius s'était rapproché, mais se figea.

- « Il » ? Répéta-t-il, les sourcils froncés.

Elle poussait le délire très loin. Pas étonnant qu'elle soit dans cet état si elle se persuadait elle-même qu'elle parlait bel et bien à quelqu'un de vivant. Quelle personne saine d'esprit accepterait passer son temps avec une fille qui trouvait la conversation de ses amis imaginaires plus intéressante ? Une petite voix dans sa tête lui disait cependant quelque que chose n'allait pas. Au-delà de l'attitude de cette gamine.

- Euh… Bafouilla-t-elle en essayant de se relever – elle déchira un pant de sa robe – mince !

- Tiens.

Il lui tendit la main, l'aidant à se relever sans plus de dégâts. Lorsque ses petits doigts frôlèrent les siens, il fut parcouru d'un frisson. Elle était glacée, pire que de la neige. Depuis combien de temps était-elle dehors ?

- Désolée… dit-elle en reculant, comme intimidée par la proximité de Sirius. C'était votre ami hein ?

Elle serra un peu plus la montre contre elle. Sirius leva les sourcils si hauts qu'ils disparurent sous sa frange. De quoi parlait-elle ?

- Quoi donc ? Demanda-t-il en essayant de paraître calme et apaisé.

- Bin… Fabian…

Cette fois, le cœur de Sirius eu un raté. Il cru d'ailleurs que jamais il n'allait réussir à battre de nouveau. Avait-il bien entendu ? Cette moldue – qui ne connaissait strictement rien au monde des sorciers – connaissait cependant Fabian Prewett ? C'était une blague ? L'un de ses amis allait surgir des débris en criant « poisson d'avril ! » bien qu'ils étaient en plein décembre. C'était obligé ! Pourtant, la jeune fille semblait on ne pouvait plus sérieuse. En voyant le regard incrédule que lui lançait Sirius, son visage perdu un peu de ses couleurs – alors qu'il n'y en avait déjà pas beaucoup à la base. Elle baissa les yeux, regardant ses pieds sales.

- Désolée. Répéta-t-elle d'une voix sourde. Je suis folle, n'est-ce pas ?

Sa voix brisée fit de la peine à Sirius. Elle était seule, ce n'était pas de sa faute. La voix dans sa tête lui répéta cependant que quelque chose n'allait pas. Elle avait d'abord regardé la baguette comme un bout de bois, avant de se douter qu'il s'agissait d'une baguette magique. Elle avait le nom de celui qui habitait dans cette maison, et savait même qu'il le connaissait alors qu'ils ne s'étaient jamais vus. Et maintenant qu'il y pensait, qu'est-ce que cette moldue faisait dans un quartier de sorciers ? Les sorts anti-moldus étaient pourtant récurant dans ces pattés de maisons ! Quelque chose lui échappait, de toute évidence, mais quoi ?

Il n'y avait pas trente-six solutions de la savoir… Il fallait cependant commencer poliment. C'était la moindre des choses.

- Comment t'appelles-tu ? Demanda-t-il en respirant un bon coup, faisant taire la petite voix.

- Ange. Dit la jeune fille du tac au tac.

- Ange comment ? Insista Sirius.

Elle regarda à nouveau ses pieds.

- Bon. Tu t'appelles Ange, et c'est tout… marmonna Sirius, agacé.

Elle n'avait pourtant pas du tout l'air d'un ange. C'était même le contraire, à moins que les anges aient décidés de troquer leur beauté contre un attirail de guenilles semblables aux siennes ?

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Poursuivit-il.

- Je suis venue chercher la montre… Dit-elle en la lui montrant.

- Donc, tu es venue chercher quelque chose à voler. Dit Sirius avec un reproche qu'il essayait de contenir.

- Non ! S'écria Ange, blessée. Il voulait que je la prenne… personne ne savait où elle était !

Très bien, ils entraient dans le vif du sujet plus vite qu'il ne l'aurait espérer.

- Qui ca « il » ? Demanda-t-il en détachant chaque syllabe.

Ange hésita un long moment. Elle regardait toujours ses pieds, jetant des coups d'œil apeurés vers Sirius de temps à autre. L'encadrement de la porte était aussi un endroit qu'elle regardait avec insistance, comme si elle évaluait ses chances de s'enfuir sans qu'il ne puisse l'attraper. Pourtant, il aurait été plus simple de faire demi-tour et de sauter les ruines.

- Vous n'allez pas me croire… Souffla-t-elle en évitant de lever les yeux vers lui à présent.

- Je te croirais, promis. Dit Sirius, exaspéré.

- Croix de bois ?

Elle avait relevé la tête, ses doigts croisés dans sa direction. Elle attendait visiblement qu'il lui dise quelque chose, mais rien de ce qu'il avait put entendre sur les moldus ne lui vint en mémoire. Il aurait dût écouter plus attentivement ce que lui disait Lily à ce sujet.

- Euh… croix de bois ? Répéta-t-il en mimant son geste, se sentant parfaitement ridicule.

La jeune fille éclata de rire, un rire clair, franc, qui illumina son visage l'espace d'une minute. On aurait presque dit qu'aucune saleté n'avait élu domicile sur ses traits.

- Non. Dit-elle en pivotant son doigt de droite à gauche, tout sourire. Quand je dis « croix de bois », vous devez dire « croix de fer ». Ca veut dire que vous ne mentez pas. Vous ne connaissez pas ?

- Je… on ne faisait pas ça chez moi. Dit Sirius, un peu gêné.

Elle souriait encore. Quel monstre avait put laisser cette fille toute seule jusqu'à présent ? Il n'y avait rien de méchant en elle, elle était un peu étrange, mais cela s'arrêtait là… enfin si on ne tenait pas compte des questions précédament relevées… Questions auxquelles elle n'avait pas répondu d'ailleurs. Presque à contre cœur, se rendant compte que cela allait effacer le sourire du visage d'Ange, il se répéta.

- Qui ca, « il » ?

- Vous n'avez pas dit « croix de fer »… marmonna Ange, réticente.

- Croix de fer. Dit Sirius en croisant les doigts. Alors ?

Un autre silence gêné. Elle regardait à nouveau la porte, mais cette fois, semblait sur le point de fondre en larme. Il était loin le sourire rayonnant qu'elle lui avait adressé.

- Je… je ne suis pas folle, je vous le jure. Dit-elle, presque suppliante. Mais je… enfin je… je le vois… je l'entends

- Mais qui ? Répéta Sirius, la voix légèrement tremblante à présent.

- Fabian…

Elle pleurait à présent, serrant toujours la montre contre elle, regardant Sirius comme s'il avait été sur le point de la frappée. Ce qui était tout, sauf le cas. Il n'avait jamais frappé les filles, et certainement pas lorsqu'elle pleurait. Si elle n'avait pas été aussi sale, il l'aurait peut-être même prise dans ses bras pour la consoler. Par contre, il ne pouvait pas lui dire qu'elle n'était pas folle. Fabian Prewett était mort. Elle ne pouvait pas le voir, c'était impossible. Personne ne le pouvait. Personne ne pouvait voir les morts, pas même chez les sorciers. Elle avait poussé son délire trop loin. Pourtant…

- Je vous jure que c'est la vérité. Reprit-elle, la voix secouée de sanglots. Je sais que vous me prenez pour une folle, tout le monde me prend pour une folle. Mais c'est vrai, je vous le jure… il… il veut que je donne ça à sa sœur… Il veut donner sa montre à Molly…

Elle lui tendit à nouveau la montre, les joues striées de larmes.

- Je vous jure que c'est la vérité… vous avez promis…

- Comment… ? Bafouilla Sirius. Molly ? Mais bon sang comment connais-tu Molly Prewett ?

- Il me l'a dit

- D'accord… D'accord, répéta inlassablement Sirius en se pinçant l'arrête du nez. Tu prétends voir Fabian Prewett, un homme mort. Tu dis qu'il t'a demandé de venir chercher une montre pour sa sœur, et de la lui donner… Et tu crois…Et tu crois que je… D'accord, d'accord ! S'énerva-t-il en la voyant pleurer de plus belle. D'accord. Combien de Mangemorts les ont attaqué ?

S'il n'y avait qu'un moyen de lui montrer que même en bonne improvisatrice, elle ne pouvait pas voir les morts, autant jouer le jeu. Cela ne pourrait que lui rendre service, car il n'était plus étonnant que certaines personnes aient préféré la fuir plutôt que de rester avec elle si elle prétendait voir les morts.

Il y eu un silence pendant lequel elle regarda à nouveau dans l'encadrement de la porte. Les larmes ne coulaient plus. Elle semblait écouter attentivement quelque chose… elle était donc bel et bien atteinte.

- Ils étaient six. Dit-elle d'une voix monocorde, comme si elle répétait un texte appris par cœur. Deux sont morts. Arcturus Black et Tiphen Goyle. Voldemort est arrivé ensuite et a tué Gidéon… c'est qui Gidéon ? Demanda-t-elle de sa voix normale. Ah… d'accord… Ensuite il a tué Fabian et à fait disparaître les corps de tout les morts, y compris ses alliés. Il… Il dit qu'il n'y avait pas votre cousine, si c'est cela que vous vouliez savoir… Ajouta-t-elle, légèrement hésitante.

Cette fois, ce fut lui qui fut à l'origine du silence. Arcturus Black… un membre de sa famille qu'il ne connaissait pas… en revanche, Tiphen Goyle, elle, il la connaissait… Elle travaillait avec lui à Gringott. Et la remarque sur sa cousine… non… ce n'était pas possible…

- Ce n'est pas possible. Dit-il en reculant d'un pas.

En voyant sa réaction, Ange fondit en larme. Elle se précipita hors de la maison en ruine, s'écorchant les pieds. D'un geste instinctif, il lui saisit le bras lorsqu'elle passa a coté de lui. Regardant toujours le vide devant lui, il chercha un moyen de savoir si oui ou non cette fille pouvait réellement voir les défunts.

- Tu vois Fabian n'est-ce pas ? Dit-il dans un souffle.

Ange hocha la tête, pleurant toujours.

- Très bien. T'a-t-il dit comment je m'appelais ? Où je travaillais ?

- Oui… Dit timidement la jeune fille.

- Alors ? Pressa Sirius sans la regarder.

Ange inspira un bon coup. Si elle le savait, alors qu'il ne l'avait jamais vue, qu'il n'avait jamais entendu parler d'elle ou même jamais croisée où que ce soit, il voulait bien admettre qu'effectivement, il voyait bien quelque chose d'anormal. Pas de là à admettre qu'elle pouvait voir les morts cependant.

- Vous vous appelez Sirius Orion Black. Dit-elle tandis que Sirius se figeait littéralement sur place, la main serrant toujours son bras. Vous travaillez comme ensorceleur à Gringott, la banque des sorciers, ce travail consiste à veiller à ce que les coffres ne soient pas volés, ainsi qu'a prendre soin des dragons – sa voix trembla légèrement a ce mot. Vous êtes vous aussi un sorcier, un très bon même, et vous faites partis de l'ordre du phœnix, visant à faire cesser les activités de Voldemort… C'est ça hein ? Ajouta-t-elle, anxieuse. C'est ça n'est-ce pas ? Vous me croyez maintenant ?


Voilà, j'espère que cela vous a plu!

Une tite review pour me dire ce que vous en pensez?