Après une longue absence voici une nouvelle petite fic qui a germé dans les tréfonds de mon esprit,
je me suis sincèrement amusée à l'écrire, j'espère que vous aurez autant de plaisir à la lire.
Bonne lecture
Felifae
PS : Version revue et corrigée par Nya.
Chapitre 1 : Coup de baguette pour moral en berne
Padma en avait marre. Oui, ras le bol qu'à chaque croisement quelqu'un l'interpelle…
« Parvati ! »
Ben voyons ! Encore un ! A se demander s'ils savaient qu'elles étaient deux, avec deux personnalités différentes, deux cerveaux – quoiqu'en l'occurrence le fait que sa sœur soit à Gryffondor laisse un doute raisonnable –, deux corps, deux conceptions du monde très différentes ? Parvati n'avait en aucun cas le don d'ubiquité ! Elle devait même ignorer l'existence de ce mot, alors sa signification !
Padma prit sur elle, jeta un coup d'œil à sa cravate bleu et bronze ainsi qu'à son badge de préfète et se retourna brusquement vers celui qui venait de l'interpeller de façon erronée. Ledit garçon fit un bond en arrière pour ne pas la percuter et déglutit difficilement en remarquant l'air courroucé de la jeune fille qui n'était pas celle qu'il cherchait.
« Tu… Tu n'es pas Parvati », dit-il sottement.
Elle haussa un sourcil sans répondre, ravalant une réplique cynique sur sa perspicacité, surtout qu'elle n'avait pas gloussé – depuis que sa sœur fréquentait Lavande elle avait pris cette désagréable habitude qui lui irritait les tympans. Elle s'attendait à ce qu'il parte mais il resta face à elle, tordant nerveusement un pan de sa robe de sorcier entre ses doigts. Elle jeta un coup d'œil à sa cravate jaune et noire et attendit qu'il se décide.
« Je… Tu sais où se trouve ta sœur ? » demanda-t-il doucement.
Elle repoussa d'un geste nerveux des épaules la colère qui montait en elle, ce Poufsouffle n'y était pour rien, il était juste celui de trop. A quel moment exact avait-elle pu penser qu'avoir une jumelle était un grand bonheur ? Peut-être à l'époque où elle partageait la même popularité sûrement et les mêmes pensées, mais cette époque était révolue depuis longtemps…
« Non, j'ignore où se trouve ma sœur, lança-t-elle d'une voix mal contrôlée, non je ne sais pas ce qu'elle veut pour son anniversaire, et non, je ne sais pas si tu es son style ! »
Le garçon qui avait reculé de plusieurs pas tout au long de sa tirade s'enfuit en courant, ce qui permit à Padma de se rendre compte qu'elle avait lamentablement échoué à contrôler sa colère. Elle entra dans les premières toilettes qu'elle trouva, chassa les deux Gryffondor de première année qui y traînaient et verrouilla la porte.
Quelques minutes de solitude, juste quelques minutes pour faire le point et calmer ses nerfs. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, pourquoi ne supportait-elle plus qu'on la confonde avec sa sœur ? Avant cela l'amusait mais depuis quelque temps, cela l'exaspérait…
Il fallait dire que depuis leur première année à Poudlard elles s'étaient éloignées, différenciées par l'esprit à défauts de pouvoir le faire par le corps, mais les autres n'avaient rien vu, elle demeurait la jumelle. En soit cela n'avait rien de choquant c'était un fait, mais avant elles étaient les jumelles, alors qu'aujourd'hui, elle était la jumelle de Parvati, comme si son existence n'avait pas d'importance, qu'elle n'était qu'une entité secondaire…
Elle soupira et porta les mains à son visage surprise d'y trouver des larmes. Oui elle était Serdaigle, oui elle était préfète mais cela ne l'empêchait pas d'être une jeune fille de 15 ans aussi. Pourquoi tout le monde s'imaginait-il qu'elle était aussi austère que sa jumelle était délurée, aussi ennuyeuse que Parvati était marrante ?
Elle se releva et alla se passer un coup d'eau fraîche sur le visage pour effacer ses larmes. Elle prit une serviette pour s'essuyer délicatement et que personne ne remarque ses tourments. Ce fut en la reposant qu'elle eut un choc : en face d'elle se tenait Parvati… C'était sa sœur dans le miroir : ce visage, cette coiffure, ces mèches échappées de sa tresse et cette barrette papillon qu'elles s'échangeaient à loisir pour brouiller les pistes…
Elle participait activement à la confusion et jusqu'ici elle ne s'en était pas rendu compte. Quand le weekend elle parcourait les couloirs sans son uniforme elle n'était qu'un ersatz de Parvati et si sa sœur avait toujours entretenu le jeu, Padma elle-même avait accepté…
Elle se jeta un coup d'œil sévère dans la glace, si elle voulait qu'enfin on les différencie, si elle voulait enfin ne plus être la jumelle de Parvati, il fallait commencer par cesser de lui ressembler. Pointant sa baguette sur elle-même, elle lança le sort d'un geste sûr et d'une voix décidée.
(((((-)))))
Alors qu'elle traversait les couloirs en direction de la bibliothèque, Padma ne pouvait qu'être satisfaite de sa décision : depuis ce midi, nul ne l'avait confondue avec sa sœur. Et la rumeur filait vite à Poudlard ! Bientôt tout le monde saurait faire la différence et enfin on cesserait de les prendre pour une seule et même personne. Les élèves avient déjà peu de psychologie mais quand cela concernait des jumelles c'était encore pire…
« Padma ! »
Là c'était facile, puisque cette voix aiguë provenait de la seule et unique personne qui ne pouvait pas se tromper et qu'elle n'avait aucune envie de voir. Malheureusement la préfète n'avait aucun moyen de filer, tous les élèves présents dans le couloir avaient tourné la tête, il lui était impossible de faire comme si elle n'avait pas entendu…
« Parvati, répondit-elle en se retournant, sentant avec un certain plaisir les pointes de ses cheveux lui chatouiller la joue.
– Merlin tout puissant… » souffla la voix de Lavande.
Avec calme Padma faisait face aux deux Gryffondor choquées, leur air l'amusa tellement qu'elle ne put s'empêcher de leur offrir un grand sourire. D'accord elle n'était pas coiffeuse, mais elle était sûre que son sort avait été très bien exécuté et que son carré dégradé était parfait. Elle trouvait même que cela lui donnait un air pétillant qui la ravissait ! La preuve : elle n'avait cessé de sourire depuis qu'elle était sortie des toilettes.
Sa sœur lui agrippa le bras pour l'entraîner dans une salle vide. Padma se détacha de sa jumelle pour tournoyer dans la salle et se laisser tomber sur une chaise sans remarquer l'air profondément choqué des deux autres.
« Padma, commença Parvati, tu es sûre que tu vas bien ?
– Evidemment que je vais bien, ça ne se voit pas ? demande-t-elle surprise.
– Ça se voit trop justement, marmonna Lavande avec un regard de connivence à son amie.
– Pardon ? »
Padma commençait à être inquiète, sans vouloir être méchante la réflexion n'était pas le domaine de prédilection des deux Gryffondor, surtout quand cela concernait la psychologie.
« Padma, dit doucement sa jumelle, as-tu pris un philtre de joie ou t'es-tu lancé un sort d'allégresse ? »
La préfète cligna plusieurs fois des yeux sous le coup de la surprise, puis voyant l'air sérieux des deux jeunes filles, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, elle rit même si fort qu'elle faillit en tomber de sa chaise. C'était la chose la plus idiote qu'elle ait jamais entendu de la part de sa sœur.
Voyant que les Gryffondor ne trouvaient pas ça drôle du tout mais commençaient même à devenir suspicieuses, elle essuya ses larmes et calma son fou rire – ce qui ne fut pas chose aisée.
« Je n'ai rien fait, Parvati. Et personne ne m'a rien fait non plus, ajouta-t-elle comme sa sœur ouvrait la bouche. Par Rowena, qu'est-ce qui a bien pu t'amener à une telle idée ?
– Tu m'avais l'air tellement joyeuse », répondit sa sœur, pas totalement convaincue.
Pour le coup, la joie de la Serdaigle s'envola complètement, elle n'aimait pas beaucoup ce que sous-entendait sa jumelle. Les deux amies sentirent sûrement son changement d'humeur car elles se rapprochèrent l'une de l'autre.
« Que suis-je sensée comprendre ? Demanda-t-elle d'une voix qu'elle aurait voulu plus calme.
– Rien, juste que… Enfin Padma, tu dois bien admettre que tu es rarement aussi guillerette que tu l'es depuis ce midi, dit doucement Parvati. Et puis… Pourquoi as-tu coupé tes cheveux ? »
Voilà, on y était. Padma savait que le but de la conversation était celui-ci, les Gryffondor s'étaient juste laissées distraire par son humeur – elle devait bien l'admettre – plus légère que d'habitude.
« J'en avais marre de les entretenir », mentit-elle.
Sa sœur n'avait pas à connaître ses raisons profondes. Elle sentit sur elle le regard de Parvati, mais celle-ci s'abstint de tout commentaire. Et puis quelque part sa réponse rationnelle était typique d'une élève de Serdaigle.
« Je vois. »
Cette réplique courte ne satisfit pas Padma, mais soulagée d'éviter le discours de sa sœur sur le fait qu'elles ne pourraient plus se faire passer l'une pour l'autre, elle n'insista pas. Cela viendrait en son temps.
« Ecoute, j'ai du travail, je dois aller à la bibliothèque, on mange ensemble ? » proposa-t-elle.
Parvati hocha la tête et la laissa partir. En sortant, Padma ne manqua pas d'entendre les chuchotements entre les deux Gryffondor, mais ravie de sa victoire qui allait permettre que toute la Grande Salle les voie ensemble et puisse intégrer leur différence, elle fila en sifflotant.
Si elle avait su…
(((((-)))))
Quelque part elle était un peu gênée. Peut-être aurait-elle dû être plus honnête avec sa sœur, comme avec elle-même. Après tout, elle savait parfaitement ce qui avait motivé cette volonté de différence, il avait un nom, un prénom et une Maison… Si on lui avait dit un jour qu'un garçon aurait pu se mettre entre Parvati et elle, jamais elle ne l'aurait cru, mais force était d'avouer que ce qui lui était arrivé en début d'année avait été plutôt humiliant.
Eddie McNamara. Un an de plus. Gryffondor. Quand il l'avait abordée d'un simple 'salut' elle avait été surprise bien sûr, mais pas un instant elle n'avait pensé qu'il s'était trompé. Ils avaient passé une bonne heure à discuter dans le Parc avant que des éclats de rire ne leur fassent tourner la tête : Parvati et Lavande sortaient du château en plaisantant avec Susan et Ernie. McNamara avait vivement tourné la tête vers Padma, puis de nouveau vers Parvati avant de bredouiller lamentablement une phrase pouvant se résumer à cette tirade haïe : « T'es pas Parvati ? ».
Si elle avait été Parvati elle lui aurait donné une gifle bien sentie avant de partir en pleurant rejoindre son amie Lavande. Mais voilà, elle était Padma, la pâlotte et insignifiante préfète des Serdaigle, alors elle s'était relevée brusquement et l'avait toisé avec un tel mépris qu'il s'était recroquevillé sur son banc. Elle avait regagné le château à grands pas, attendant d'être bien enfermée dans son lit pour pleurer comme une madeleine.
Son amie Su avait passé la soirée à essayer de savoir ce qu'il lui avait pris mais n'avait rien pu tirer d'elle. Au final, rien ne s'était su mais Padma avait beaucoup souffert de cet évènement. Elle ne portait pas son uniforme le weekend et force était de constater qu'à aucun moment McNamara n'avait douté de son identité, comme si Padma n'existait pas.
Arrivant au grand hall, elle fut rejointe par Su qui chassa ses préoccupations.
« Tu sais que j'adore ta coupe ! s'exclama celle-ci pour la dixième fois au moins depuis le midi.
– Su a raison, confirma Lisa, ça te va vraiment bien ! »
Padma rougit et sourit, Su était une fille géniale qui avait parfaitement compris qu'elle avait besoin d'être rassurée, quand à Lisa, elle était la gentillesse incarnée…
Elles entrèrent dans la salle en discutant et ne tardèrent pas à repérer Morag et Mandy à la table des Serdaigle. Tout à sa joie, elle ne remarqua pas les regards de Mandy et ce ne fut que quand Su planta ses ongles dans son bras qu'elle comprit que quelque chose clochait.
« Surtout maîtrise-toi », lui souffla-t-elle.
Padma lui jeta un coup d'œil interrogateur quelque chose devait lui échapper et elle n'aimait pas être la dernière à comprendre. Elle enjamba le banc pour s'installer à côté de Morag et se figea une jambe de chaque côté, la bouche ouverte.
« Surprise ! » s'exclamèrent en chœur Parvati et Lavande.
C'était le mot adéquat en effet, mais les sourires sur leurs visages lui parurent incongrus. Morag la força à s'asseoir et lui referma la bouche d'un geste sec, pendant que Su lui tapotait le dos pour la réconforter.
Padma ne décrocha pas un mot du repas, plaquant consciencieusement un sourire ravi sur son visage. Ravie ? Comme si elle pouvait être ravie de la coupe de cheveux de sa sœur ! Etait-ce trop demander qu'une minuscule différence ? Eh bien maintenant c'était trop tard, puisque Parvati l'avait parfaitement imitée, elles étaient à nouveau des miroirs.
« T'avais raison Padma, lança Parvati soudainement, je trouve ça terriblement agréable ! Tu n'aurais pas dû tant hésiter à me le demander franchement. »
Raison ? Elle avait raison ? Hésiter ? Mais Merlin de quelle hésitation parlait-elle ? Demander quoi ? Mais par quel chemin tortueux sa jumelle était-elle passée pour en arriver à cette conclusion ?
Son sourire avait totalement déserté son visage, elle semblait plutôt avoir avalé quelque chose de particulièrement amer. Incapable de répondre quoi que ce soit, elle fixait sa sœur avec incrédulité.
Avec une maladresse louable, Morag renversa un pichet de jus de citrouille sur les genoux de Padma qui se releva brusquement.
« Je suis désolée ! » s'exclama-t-elle sans convaincre personne.
Su s'empara du bras de son amie et la conduisit hors de la Grande Salle ou plutôt la traîna, celle-ci semblant en état de choc et prête à se jeter sur sa jumelle.
« Respire Padma, respire. »
La préfète se laissa mener jusqu'à la salle commune de sa Maison. Son cerveau tournait à plein régime préparant un petit tour à la façon Serpentard. Sa sœur avait atteint des sommets d'idiotie ! Ne savait-elle donc pas se servir de son cerveau ?
Qu'elle se coupe les cheveux était une chose, mais pourquoi s'était-elle fait exactement la même coiffure ? Ne pouvait-elle pas comprendre le besoin de différence de Padma ? Elle était capable d'imaginer qu'elle s'était administré filtre ou sortilège mais pas que sa jumelle ne voulait plus être appelée Parvati ? Trop c'était trop !
« Padma ! » s'agaça Su.
La préfète releva la tête en sursautant, elle avait complètement oublié où elle se trouvait et avec qui. Vu l'agacement de son amie ce ne devait pas être la première fois qu'elle l'appelait, mais pour l'instant elle avait une idée en tête et elle ignorait combien de temps elle avait pour la mettre au point…
« C'est quand le prochain match de Gryffondor ?
– Quoi ? s'étonna Su qui n'avait bien sûr rien suivi des débats intérieurs de son amie.
– Gryffondor, Quidditch, match ! répéta Padma d'un air entendu. M'enfin Su, tu vois bien de quoi je parle !
– Euh… Oui… Bien sûr que… bredouilla Su surprise. Dans deux semaines, contre les Serpentard, bien sûr ! »
Padma remarqua l'air boudeur de Su, elle était poursuiveuse donc au courant du planning des matches, surtout que Roger n'était pas du style à laisser ses joueurs oublier. La préfète se jeta sur son amie et la serra très fort dans ses bras en la remerciant avant de bondir vers les dortoirs.
Deux semaines ! C'était largement suffisant…
La review est une attention agréable, du positif, du négatif, peu importe, ce qui compte c'est un retour sur nos écrits, ça permet d'avoir un brin de satisfaction et d'ouvrir les yeux sur nos erreurs. Alors n'hésitez pas ! Merci.
