I. Un joyeux anniversaire.

U

n personnage sinistre, enveloppé dans une lourde cape s'avança vers Harry.

_Tue l'autre, dit calmement la voix.

_Avada Kedavra. Une lumière verte sortit de la baguette de Peter Pettigrow et Harry sentit une masse lourde tomber près de lui.

Cédric Diggory était tombé. Mort.

Harry vit Lord Voldemort s'avancer vers lui avec un rire qui lui glaçait le sang.

_Endoloris !

Harry se réveilla en sursaut. Il était en sueur et sa cicatrice le torturait à tel point qu'il avait l'impression que ses yeux allaient exploser. Il regarda autour de lui, haletant, et mit quelques instants à réaliser qu'il était au 4 Privet Drive, chez les Dursley.

Pratiquement toutes les nuits il se réveillait de cette manière, se rendant responsable de la mort de Cédric Diggory. Ne lui avait-il pas proposé de prendre avec lui le trophée du Tournoi des Trois Sorciers ? Ce trophée avait été changé en portoloin pour conduire Harry près de Voldemort, qui avait ordonné sans le moindre état d'âme qu'on tue Cédric.

Je ne suis pas responsable, essaya-t-il de se convaincre. Même si c'était vrai, il avait du mal à l'accepter et continuait à faire ce cauchemar. Il avait même été remercié d'avoir ramené le corps de Cédric à ses parents, mais cela ne l'avait pas soulagé.

Harry regarda le vieux réveil que son énorme cousin n'avait pas réussi à casser et constata que depuis cinq minutes, il avait 15 ans. Toute personne normale serait contente d'avoir un anniversaire, mais Harry n'était pas un garçon normal.

En effet, il était né de parents sorciers et en était un lui-même. Et tous ses anniversaires lui rappelaient que le jour de ses un an, Voldemort avait assassiné ses parents, Lily et James Potter, et avait tenté de l'assassiner, lui. Cependant, le sacrifice de ses parents avait pourvu Harry d'une protection que Voldemort n'avait pas prévu. Le sortilège qu'il avait lancé s'était retourné contre lui, le rendant plus faible que le plus petit des fantômes et le condamnant à la fuite. Harry n'eut qu'une fine cicatrice en forme d'éclair en souvenir de cet affrontement.

Harry Potter était devenu célèbre dans le monde des sorciers pour cet acte incroyable, mais cet acte l'avait rendu pour le même coup orphelin.

Il fut confié au reste de sa famille, c'est à dire sa tante, son oncle et son cousin. Cette famille moldue (dépourvue de pouvoir magique) l'avait toujours considéré comme un fardeau, et Harry vécu un enfer jusqu'à son onzième anniversaire. En effet, le demi-géant Hagrid, aujourd'hui son ami, lui avait apprit qu'il était sorcier et qu'il allait entrer dans l'école de sorcellerie d'Angleterre, Poudlard. Pendant ces années, il se découvrit un parrain, nommé Sirius, qui était recherché pour avoir assassiné Peter Pettigrow. Il avait également successivement découvert l'innocence de Sirius et la culpabilité de Queudver (Peter), traître à la solde de Voldemort.

Aujourd'hui il avait 15 ans et il allait rentrer en cinquième année à Poudlard. Sa famille ne lui avait jamais souhaité son anniversaire et c'est sûrement pas aujourd'hui qu'ils allaient commencer. Néanmoins ses amis ne l'auraient pas oublié.

A peine avait-il pensé à eux, que des hiboux tapèrent sur le carreau. Harry se leva et alla leur ouvrir. Pas moins de 5 hiboux entrèrent ainsi qu'un superbe phénix rouge et or. Harry reconnut sans mal Hedwige, sa chouette blanche, Coqcigrue, le hibou de son meilleur ami Ron Weasley, le phénix Fumseck de Dumbledore. Il y avait aussi un hibou dont la lettre était marquée du sceau de Poudlard, mais il ne connaissait pas les deux autres, un hibou gris et un autre noir et blanc. Il déchargea les volatiles de tous leurs paquets et de leurs lettres, puis s'assit sur son lit en se souhaitant un joyeux anniversaire.

Harry commença par la lettre de Ron :

Salut Harry !

Bon Anniversaire !

J'espère que tu vas bien et que les moldus ne te causent pas trop de soucis. Tu n'as vraiment pas besoin de ça en ce moment. Ma mère t'envoie un gâteau pour que tu ne meures pas de faim.

Tu as vu ? Hermione est en Bulgarie avec son Vicky. Elle pactise avec l'ennemi, tu te rends compte ?

Harry ne put s'empêcher de sourire. Il savait que les sentiments que Ron et Hermione éprouvaient l'un pour l'autre étaient plus que de la simple amitié, mais ils étaient trop fiers pour l'admettre.

J'espère que ta cicatrice ne te fait pas trop mal et que tu parviens à oublier un peu Tu-Sais-Qui. Il repensa à son cauchemar et sentit sa cicatrice le picoter.

Cette année, je ne te propose pas de venir au Terrier pour le reste des vacances. Cependant je te garantis qu'on se verra avant la rentrée. C'est d'ailleurs à ce moment là que je te donnerai ton cadeau d'anniversaire. Je ne t'en dis pas plus.

A bientôt. Ron.

Pourquoi tant de mystère ? Il aurait voulu quitter les Dursley au plus vite qui commençaient à lui mener la vie dure.

Harry ouvrit une seconde lettre et reconnut l'écriture soignée d'Hermione :

Bonjour Harry !

Je te souhaite un bon anniversaire ! J'espère que tu vas bien et que ta famille te laisse tranquille.

Comme a dû te le dire Ron, je suis en Bulgarie avec Viktor et je vois pleins de choses intéressantes. L'histoire de ce pays est vraiment chargée de magie, mais je m'ennuie de vous et de Poudlard. J'ai hâte de rentrer pour qu'on se voie. D'ailleurs ça risque d'être plus tôt que tu ne le crois ! Je te donnerai ton cadeau à ce moment là.

Bye. Hermione.

Harry ne comprenait plus rien. Comment allait-il voir ses amis s'il ne pouvait pas aller au Terrier ? Ils n'avaient quand même pas l'intention de venir chez les Dursley ?

Remarque ce serait plutôt marrant, pensa-t-il.

Il prit la lettre de Poudlard et l'ouvrit :

Monsieur Potter,

Veuillez prendre note que la rentrée se fera le 1er Septembre et que le Poudlard Express partira à 11 heures du quai 9 ¾. Veuillez également vous procurer les fournitures inscrites sur la liste ci-jointe.

Par ailleurs, vous savez sans doute que nous n'avons plus de capitaine pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Je vous demande donc de remplir ce rôle et de choisir un nouveau gardien, poste également vacant.

Veuillez m'adresser votre réponse le plus vite possible.

Merci. Professeur McGonagall.

Harry n'en crut pas ses yeux. Il relut la lettre pour savoir s'il n'avait pas rêvé. Il pris un parchemin pour répondre par l'affirmative et attacha la lettre au hibou de Poudlard qui s'envola aussitôt. Quel cadeau d'anniversaire !

Il entreprit d'ouvrir la lettre dont l'écriture s'approchait davantage de celle de Hagrid :

Salut Harry !

Bon anniversaire. J'espère que tu vas bien. Pour ma part je suis parti en mission pour Dumbledore. Je suis allé avec Madame Maxime trouver les géants pour leur tendre une main amicale et pour éviter qu'ils rallient Tu-Sais- Qui. Cela a marché et les géants resteront de notre côté. Je suis content car on ne sera plus montré du doigt comme étant de vulgaires monstres.

Je t'envoie un petit quelque chose pour ton anniversaire. On se voit à la rentrée. Hagrid.

Harry était content pour lui. Il savait combien ça lui était difficile d'être un demi-géant. Il ouvrit son paquet et trouva un nécessaire à baguette avec un petit mot : Je sais que Cédric Diggory entretenait soigneusement sa baguette. Je te conseille de faire la même chose, car on ne peut parfois compter que sur elle. A bientôt. Hagrid.

Harry était très content car il comptait s'acheter un nécessaire à baguette pour la rentrée. La sienne était pleine de traces de doigt et avait besoin sûrement d'un bon nettoyage depuis sa dernière expérience. En effet, lors de son affrontement avec Voldemort, un mois auparavant, les deux baguettes avaient fait la priori incantatem et il avait vu les fantômes de Cédric et de ses parents. Cet événement particulièrement terrible lui avait permis de survivre à la nouvelle attaque du mage noir.

Il ouvrit ensuite la lettre que Dumbledore lui avait envoyée :

Bonjour Harry,

J'espère que tu vas bien et que les derniers événements ne t'ont pas empêchés de passer un bon début de vacances.

Pendant un moment, Harry se demanda s'il devait parler à Dumbledore de ses cauchemars, mais il se ravisa. Il commençait à avoir l'habitude de faire des rêves sur des évènements qui s'étaient déjà produits ou qui se produiraient. Et malheureusement, le fait d'en parler ne changeait rien.

Je t'envoie une carte très intéressante que j'ai trouveé dans les affaires du faux Maugrey Fol'œil. J'imagine qu'il n'est pas judicieux de la part d'un directeur d'école de redonner à l'un de ses élèves une telle carte, mais je considère qu'elle fait partie de ton héritage et je sais que tu ne t'en serviras jamais à mauvais escient. Je t'envoie également un petit quelque chose pour tes 15 ans qui te sera sans doute utile pour les mauvais temps à venir.

Je te souhaite un bon anniversaire. Albus Dumbledore.

En ouvrant la lettre, Harry avait trouvé la carte du maraudeur qu'avaient confectionné son père et ses trois amis. Il était content de la retrouver car elle lui avait été très utile. En outre elle le rapprochait de son père.

Il ouvrit le paquet que Dumbledore lui avait envoyé et y découvrit un livre intitulé « Comment créer et améliorer des sortilèges ». Harry trouva à l'intérieur un petit mot : Je pense que tu es au moins aussi doué que ton père en magie. Fais bon usage de ce livre. Utilise-le donc. Albus Dumbledore.

Harry en avait les larmes aux yeux. Dumbledore, le plus grand sorcier des temps l'avait comparé à son père. Cela représentait beaucoup pour lui. De plus, le directeur lui faisait confiance pour entreprendre quelque chose qui n'était sûrement pas à la portée du premier sorcier venu.

Harry ouvrit la dernière lettre qu'il devinait être de son parrain Sirius :

Bonjour Harry.

Je te souhaite un bon anniversaire. J'ai deux grande nouvelle pour toi. La première est que Voldemort a apprst que tu avais sauvé Peter Pettigrow avant qu'il le rejoigne et conscient de la dette de sorcier qu'il avait envers toi, Voldemort l'a renvoyé. Vite retrouvé par le ministère de la magie, ils l'ont enfermé et ont cassé le jugement rendu lors de mon procès. Sur les conseils de Dumbledore, je me suis rendu au tribunal. Ils nous ont fait boire du Veritaserum à tous les deux et la vérité a éclaté ! J'ai enfin été innocenté !

Je te dirai la seconde nouvelle bientôt. Tout ce que je peux te dire c'est que nous nous verrons dans peu de temps. Je te donnerai ton cadeau à ce moment là.

Bon anniversaire. Sirius.

S'il n'avait pas été assis sur son lit, Harry serait tombé par terre. Son parrain innocenté ! Quel cadeau ! C'était sans nul doute le meilleur anniversaire qu'il ait passé et c'est sur cette note joyeuse qu'il s'endormit d'un sommeil sans rêve.