Je n'ai jamais compris de quelle mouche avait été piquée ma mère ce jour là. Bien sûr, son travail lui demandait beaucoup de temps, et de voyage. Mais qu'elle accepte de partir pour les États-Unis alors que nous sommes Français (et que l'anglais n'est pas ma matière favorite), ça, jamais elle ne l'aurait fait. Surtout que toute la famille était impliquée.

Mon grand frère, Nathan, allait commencer ses études à la fac, et prévoyait de partir s'installer avec sa copine à Paris. Et bien, c'est loupé : il doit tout re-faire en Amérique. Pas cool pour lui.

Mon petit frère, Joan, était un coureur de jupons : je ne compte plus le nombres de filles qui ont défilées à la maison pour finir dans sa chambre. Oh, il ne faisait rien de dégoutant, sauf si vous considérez les roulages de pelles non-stop écœurant. Bienvenue au club, dans ce cas là.

Et moi, Emma de mon prénom, je ne laissais rien : je n'avait pas vraiment d'amis et encore moins de petit-copain. La seule chose que je regrettais, c'était le soleil : là où nous nous installions, il faisait « moche » tout le temps.

La petite maison blanche qui se trouvait devant moi était splendide. Bordée près d'une forêt, elle dégageait un charme envoutant. Apparemment, le voisin était flic : sa voiture de police traînait devant sa maison. En parlant du loup, celui-ci sortit pour aller à notre rencontre. Une jeune fille, peut-être un peu plus vieille que moi, se tenait derrière lui. Elle semblait malade : blanche comme un derrière et des cernes aussi grande que ma nouvelle maison. Malgré ça, elle me sourit – impossible de dire si c'était sincère ou non.

« - Bonjour ! Je suis Charlie Swan, le shérif de Forks, se présenta l'homme, en souriant lui aussi. Bienvenue !

- Merci, Monsieur Swan, répondit Maman avec son accent. C'est très gentils à vous de venir nous voir.

- Oh, je vous en prie, appelez-moi Charlie. Et puis, tout le monde est au courant de votre arrivée : toute la ville ne parle que de ça ! Nous manquions cruellement d'avocats, voyez-vous.

- Et bien, nous voilà.

- Eh, je suis Joan et toi ? lança mon frère à la jeune fille qui accompagnait le Chef Swan.

- Isabella, ma fille. Mais elle préfère qu'on l'appelle Bella, répondit précipitamment ce dernier, en jetant un coup d'œil à sa fille.

- Salut ! Je suis Emma et voici Nathan. Ne t'inquiète pas si Joan te drague, c'est stupide. Il se croit irrésistible... »

Elle me regarda et s'approcha. Elle avait vraiment l'air mal en point. On aurait dit qu'elle allait se briser à tout instant. Visiblement, son père partageait le même avis.

« - Papa, je doit aller à La Push rejoindre Jacob.

- Ça ne peut pas attendre ?

- Non.

- Emmènes donc Emma, Joan et Nathan avec toi. Fais-leur visiter le coin. Et pas de discutions Bella. Ils viennent d'arriver et je sais que ta mère à pris des cours de Français. Ça pourrait nous être utile... »

La jeune brune soupira, mais nous fit signe de la suivre. Nous montâmes dans son chevrelet rouge. Assez sympa, je doit dire – j'avais oublié que les Américains autorisaient leurs enfants à conduire à partir de 16 ans, et non 18, comme nous. La chance ! Moi, le seul truc que j'ai le droit de conduire légalement, c'est un scooteur, mais vous connaissez les parents : ces objets là sont beaucoup trop dangereux pour nous. Ben voyons !

« - Dis-moi, Bella, demandais-je une fois installée à l'avant, qu'est-ce que c'est, la Push ?

- C'est la réserve Quileute. J'ai des amis, là-bas, contrairement à ici, apparemment, marmonna t-elle.

- Et ce Jacob... C'est ton petit ami ? »

Immédiatement, Bella se raidit et hoqueta. Elle tint sa poitrine avec sa main et freina brusquement. Elle ferma les yeux et inspira profondément. Je m'excusais rapidement, en voyant le regard accusateur de Nathan. Sans compter que nous venions de nous arrêter en pleine autoroute et que nous avions faillit avoir un accident. Mon cœur battait encore la chamade plusieurs minutes après.

« - Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. J'ai... Hum... Du mal à... Enfin bref, Jacob est mon meilleur ami, mais ça n'ira pas plus loin. Je ne pense pas et je n'espère pas non plus.

- D'accord. »

Je maudissais ma curiosité : Bella semblait malheureuse, toute plongée dans ces pensées qu'elle était, et son teint avait viré au cramoisi . Et tout ça à cause de moi : j'avais le chac (et non pas le chic) pour me faire des ennemis dès mon arrivée. Je ne serais pas plus heureuse ici qu'en France. Mazette !

Nathan ne fit aucun commentaires de tout le voyage : il s'acharnait à envoyer des tonnes de SMS à sa copine depuis que nous étions descendu de l'avion. Cette fille, appelée Cathy, m'avait directement prise en grippe dès qu'elle avait passé le pas de la porte. Maman était folle de rage après avoir vu sa cuisine ressembler à un dépotoir...

Joan était vexé parce que Bella n'avait pas montré de signes encourageant à sa misérable tentative de flirt. Je ricanais intérieurement de cet échec, d'ailleurs. On voyait bien qu'elle était dévastée, et ce pauvre abrutis ce permettait de... Enfin, j'étais heureuse qu'il fut rembarrée, même indirectement.

Le chevrelet n'avançait pas très vite. Néanmoins, nous arrivâmes à destination en moins d'un quart d'heure. La petite maison devant laquelle nous venions de nous garer, était très mignonne. Un peu trop grande pour moi, malheureusement.

Bella entra, suivit de mes frères et de moi-même. Une bande d'indiens géant et costaud se chamaillaient sur un canapé en cuir brun. Une jeune fille tout aussi matte que les garçons présent dans le salon, s'affairait à la cuisine. De nombreuses brioches et autres pains recouvraient la table de la cuisine, reliée au salon. Tout le monde se tourna vers nous, dès que Bella franchit le seuil de la porte. Gênée, je baissait les yeux et admirais mes chaussures.

« Salut ! Ça vous embêtes si j'amène des amis ? demanda celle-ci. »

Je sourcillais au mot « amis » mais gardait quand même le regard fixé sur mes – magnifiques, il fallait bien l'avouer – baskets noire.

« - Absolument pas ! s'exclama la jeune fille de ma cuisine. J'ai même l'impression qu'il va falloir pas mal de monde pour terminer toute cette nourriture.

- Je vais faire les présentations, proposa Nathan d'une voix... Charmeuse ? en lui adressant un sourire éblouissant. »

Décidément, mes frères avaient les hormones qui ne tiennent pas en place. Espérons qu'elle sorte avec un des gars du salon, une bonne bagarre contre Nathan serait la bienvenue. Mais enfin c'est une bonne chose, puisque Cathy à l'air d'avoir été instantanément oubliée face à la beauté de miss cuisine.

« Je suis Nathan Desgoffe, et voici mon frère Joan et ma sœur Emma. »

Et bien ! On se croirait chez le président. Pas besoin d'être aussi cérémonieux. Surtout que nous ne les verrions plus. Du moins je le croyais.

Je décidai enfin de lever mes yeux bleus vers la concentration de testostérone devant moi et croisais ceux d'un imposant garçon. Une crampes horrible m'assaillit au niveaux du ventre, et je sentis un liquide chaud et gluant me couler entre les cuisses.

Oh non ! Ce n'est vraiment pas le moment !

Malgré la venue soudaine de mes règles, je ne lâchais pas le regard de ce jeune homme - que dis-je ? - ce prodige de la nature, oui !

Environ un mètre quatre-vingt-dix, une peau brune, des yeux sombres, une musculature parfaite (il n'était vêtu que d'un short même si la température frôlait les 13 degrés) et des cheveux tout aussi sombres que ces iris. J'étais littéralement hypnotisée par lui. Je ne savais rien de lui, ni son nom, ni son age, ni quoi que se soit d'autre. Et pourtant, j'avais totalement flashé sur ce mec. Mais qu'est-ce qui m'arrivais ?!

En attendant, le mec en question me reluquais tout autant que moi. Bizarrement, tout le monde c'est figés, sauf Bella et mes frères. Les garçons me regardaient avec des yeux gros comme des boulquès et semblaient renifler mes entre jambes. Avaient-ils sentit mon indisposition ? J'espérais bien que non ! La honte, sinon, je ne vous dit pas...

Lorsque la jeune fille inconnu fit évacuer les lieux de mes frères et Bella (qui était très intriguée), un des gars de la bande s'approcha de moi, afin de faire je ne sais quoi, mon amoureux, si je puis dire, grogna. Attention, pas un grognement d'homme qui a faim, hein, non non. Une véritable menace qui me paralysa. La fille fit sortir le reste de la bande, même si Il restait ainsi que le chef, semblait-il, du gang.

« Hum, Jacob ? hésita ce dernier, en s'approchant lentement. Emily, occupe-toi d'Emma, s'il te plait. Elle va avoir besoin de... de tout vos trucs de filles. »

Ainsi, ce Beau-Gosse s'appelait Jacob ? Je me sentais bien ridicule avec mon piteux « Emma ». Plus je l'observais, plus je me trouvais ridicule face à lui. Il était beau comme un McDo présenté à vous lorsque vous traversez un désert sans avoir mangé ni rencontré des gens humain depuis plus de quatre jours. Et même cette comparaison était un euphémisme, c'est pour dire... Moi je suis blonde aux yeux bleus (archi banal), j'ai presque pas de seins (à moins que vous ne pensiez que 85 C est énorme, ce dont je ne doute pas...), un petit ventre ( donc pas les plaquettes de Jessica Biel) et je suis tellement petite que les gens pensent que j'ai treize ans. Alors que j'en avais trois de plus. Bref, ma seule fierté était ma culotte de cheval, si on peut appeler ça une fierté. Je crois que si je continuais cette description je finirais par me suicider, faute d'être aussi parfaite que lui.

Emily me pris par le bras et m'entraina sur le canapé. Aussitôt, un puissant sentiment de manque m'oppressa la poitrine. Je le cherchais des yeux mais ne le trouvais pas.

« Je vais te passer une serviette et tu pourra aller prendre ta douche. Tu transpire tellement qu'on pourrait remplir la baignoire.

- Je... Qu'est-ce qui m'arrive, exactement ?

- C'est compliqué à expliquer. En gros, ça été le coup de foudre entre Jacob et toi.

- Et comment avez-vous su que j'avais mes règles ?

- Tu saura tout en temps voulu, promis. Mais je n'ai pas le droit de t'en parler... »

Je n'insistais pas, cependant qu'elle m'indiquait la salle de bain. Je pris une douche rapide, me rhabillait et descendit rapidement dans la salon. Emily et Jacob était là, ainsi que le chef. Je m'assis sans réfléchir près de Jacob, qui passa inconsciemment un bras autour de mes épaules. Il était brulant.

« - Emma, ce que nous nous apprêtons à te dire, est assez difficile à accepter, étant donner que tu viens d'arriver, et tout ça... Mais, tu doit être au courant. Je vais d'être bref Voilà, nous sommes des loup-garou et tu es imprégnée de Jacob, ici présent. »