Titre : Ana
Auteur : Moi
Rating : T
Résumé : Et si vous lisiez ?
Nda : Voilà le premier chapitre de mon recueil. J'espère qu'il vous plaira.
Réponse aux reviews :
Anonymous : Merci beaucoup ^^
SarahLolita : Merci beaucoup^^. Bah j'ai jouée la carte de l'originalité^^. Bisous
Tialepingouin : Merci pour ta review ça me fais plaisir que celui-ci t'ais plu.
Lordess Ananda Teenorag : Merciiii Capt'aine.
Remerciements:
Merci à Sue Heartland, la meilleure des bêtas, qui a eue l'amabilité de me lire, de me corriger et de me faire progresser, alors s merci^^. Allez faire un tour sur son profil franchement, il est génial!
Bonne lecture ^^.
« Grosse ». Tu sais, ce mot qu'on balance à tout va, sans penser aux conséquences ? Voilà, cette fille, elle l'a pris au sérieux. Se surveiller, s'interdire toute nourriture, l'avaler pour mieux la vomir. Comment peut-elle se battre ? Les jours s'en vont, les kilos aussi, emmenant avec eux la force et le courage. Tellement qu'elle n'a plus d'envie, plus de vie. Elle se laisse mourir, elle veut juste qu'on lui dise qu'elle est mince. Mais comment en est-elle arrivée là, cette fille mal dans sa peau?
Elle était seule, comme toujours en fait. Personne à qui parler, seulement les insultes qu'on lui profère : « T'es grosse, pends-toi ! Bah nan, j'suis bête, la corde se casserait sous ton poids, baleine !». Et puis un jour, elle l'a vue, elle l'a rencontrée :
Salut, moi c'est Ana, oui je sais, on ne se connait pas.
Mais je suis l'amie de beaucoup de gens comme toi.
Je t'en prie, n'aie pas peur.
Tout ce que je veux c'est ton bonheur.
Comme les autres, ton corps est une erreur.
Alors comment réagir, si même le diable lui proposait de maigrir ? Hésitante et sans arme, elle a accepté, loin de se douter du mal qu'elle allait se faire. Un soir, elle s'est décidée, elle n'a rien mangé au dîner. Fière de sa résolution, elle était persuadée qu'Ana l'aiderait.
Je vais t'aider à maigrir,
T'empêcher de souffrir.
Même si pour cela il faudra peut-être mourir.
Et elle avait tenu parole. Ce cercle vicieux l'avait complètement ravagée, laissée pour morte, à l'intérieur, du moins. Elle voulait juste une chose, qu'on lui dise qu'elle était mince. Et au lieu de se satisfaire de la perte de ses trois kilos en trop, elle a continué, pour ressembler à elles, les mannequins à la ligne parfaite. Quelles filles ne rêvent pas d'être aussi fines qu'elles ? La moindre trace de nourriture lui donnait envie de vomir. Chaque repas était une épreuve. Résister à l'envie de manger, et ne s'autoriser qu'une miette, les deux doigts au fond de la gorge, la tête dans la cuvette. Mais si seulement une autre idée lui traversait la tête, elle ne se perdrait pas sur ce chemin noir.
Tu verras ce que l'on peut faire à deux.
Écoute-moi : il n'y a que les maigres qui sont heureux.
La nourriture n'est qu'une facette,
Va plutôt te faire vomir en cachette.
Crois-moi, c'est ce qu'il y a de mieux.
Toute cette bouffe ne te sert à rien,
Perdre des kilos c'est ce qu'il y a de plus sain.
« Je suis moche, grosse », répète-toi ça tous les matins.
Oh, pour ça, Ana pouvait être fière. Elle l'a détruite, cette petite fille. Elle est maintenant si maigre, qu'on peut compter ses côtes, ses os. Elle est mal, si mal, et pourtant elle se trouve grosse, si grosse. Elle veut perdre du poids, toujours plus de poids. Elle monte sur la balance, cet instrument de torture et de vérité. Trente-cinq kilos… C'est trop, beaucoup trop. Il faut encore maigrir. Ana avait dit qu'elle l'aiderait. Mais elle ne lui fait que gerber ses tripes face au miroir, lui creusant peau et os un peu plus chaque jour. Oh Ana, comment peux-tu lui faire cela ?
Elle est allongée, dans le noir. Elle n'a plus la force de tenir debout, ni celle de pleurer. Elle est seule, dans l'ombre, de sa chambre. Elle pense à sa vie, à Ana, à l'obsession de son poids, quand tout à coup, elle hume l'air. Oh, cette douce et délicate odeur sucrée ! Oui, celle des crêpes de Maman. Elle trouve la force de se hisser debout. Elle descend lentement les marches de l'escalier, ignorant ses vertiges et ses maux de têtes. Elle contemple la table, ce majestueux meuble portant sur lui l'objet de son désir : de la nourriture. Alors elle s'approche, doucement. Trois, deux, puis plus qu'un mètre entre elle et la table. Un doigt, une main. Stop, c'est trop, elle craque. Elle saisit l'objet de son plus grand fantasme : une crêpe, simplement pour la sentir de plus près. Cette odeur si familière, lui rappelant celle de ses souvenirs d'enfance, ceux où son poids n'importait pas. Elle commet alors ce crime, elle croque. Mauvaise idée, car maintenant, elle a des nausées. Elle se précipite aux toilettes, y plonge la tête, et vomit ses tripes. Le cercle vicieux est revenu, Ana aussi.
Piégée dans mes règles, fais tes prières !
Je t'enfermerai six pieds sous terre,
Je ferai de ta vie un enfer
Pour que tes os et ta peau en crèvent.
Elle relève la tête, en entendant sa mère s'inquiéter. Elle la rassure, remonte dans sa chambre, s'allonge et supplie : Ana, pourquoi joues-tu ainsi avec moi ? Tu m'as enlevé mes formes, que finalement j'aimais bien, mieux que tous ces creux. Tu me détruis… Je t'en prie, Ana, pars, pars loin de moi. Nous deux, ça ne marchera pas. J'ai besoin de manger, mais si tu es là, je n'arriverai qu'à me vider. Je n'en peux plus de ce miroir, de ce reflet qu'il me renvoie. Il ne reste que moi et mon fantôme, moi et mon squelette. Pars Ana, et ne reviens jamais.
OoOoOoOOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
Mais Ana est restée, si longtemps qu'elle a fait souffrir des innocents. Elle a ignoré les plaintes de ses victimes, trop heureuse de son influence. Elle les a entrainés tous peu à peu vers l'autodestruction. Cette fille aussi. Trop faible, elle a succombé, épuisée par cette lutte acharnée contre elle-même. Et elle est partie, pour toujours.
Adieu, Silvia.
Ana Rexie
(Paroles en Italiques) Ornella Tempesta (Ana) Anorexie
