Hello, tout le monde ! Voilà un petit TS sur My Hero Academia (qui appartient à Kohei Horikoshi, il est bon de le préciser) que j'avais d'abord posté sur AO3 et sur Wattpad (en version "clean", parce qu'il y a visiblement des gens qui aiment lire du PWP pour le scénario, allez comprendre). Bref, tout ça pour dire : abandonnez toute idée de trouver une intrigue cohérente dans cette petite histoire, c'est juste une excuse pour écrire du smut.

Voilà

Bonne lecture


Les rêves avaient commencé quelques jours après le festival de sport. Les rêves, ou plutôt les cauchemars, Ojiro ne savait plus comment les décrire. Ils avaient été d'abord sporadiques, puis de plus en plus réguliers.

Tout avait débuté par une présence. Une simple silhouette menaçante qui apparaissait à un coin de rue ou au détour d'un couloir de sa maison. Il croisait du regard cette paire d'yeux mauves qui le glaçait jusqu'à l'os et se réveillait, tremblant et en sueur. Puis, les rêves avaient varié, ils étaient devenus plus longs et plus détaillés. Petit à petit, les souvenirs de la course de cavalerie lui étaient revenus. Il se revoyait, avançant et attaquant ses adversaires, parfois des amis, sans le vouloir. Il ressentait sur ses épaules la pression du poids d'un autre être humain, qui pesait sur lui de toute sa masse, sans se soucier de son confort.

Cependant, dans ces rêves, il n'était pas libéré à la fin de l'épreuve. Il demeurait dans cet état de servitude hébétée et suivait son nouveau maître à chacun de ses pas. Il aurait mis ces terreurs nocturnes sur le compte du traumatisme que sa fierté avait subi, si seulement cela n'avait pas été aussi plaisant.

Il était là, le problème. Ce n'était pas tant les cauchemars, mais le fait qu'il se réveillait de plus en plus non pas empli de terreur et de dégoût, mais secoué d'un désir qui l'avait conduit plus d'une fois à souiller ses draps. À mesure que le temps passait, ses songes devenaient plus explicites et plus troublants, surtout. L'un d'entre eux revenait désormais presque toutes les nuits.

Il était assis sur un lit dans une chambre indistincte. Elle aurait pu être la sienne comme celle du dortoir de Yuei, il n'en savait rien. Face à lui, Hitoshi Shinsou se tenait debout, appuyé nonchalamment contre un coin de table – ou peut-être était-ce un bureau –, ses grands yeux violets braqués sur lui. C'était toujours à ce moment qu'Ojiro se rendait compte que sa chemise était ouverte et que certains des boutons en avaient été arrachés. Il tentait de bouger, de remuer ne serait-ce qu'un doigt, mais il en était toujours incapable. Cloué sur place, il attendait un ordre, à chaque fois le même.

— Écarte les jambes.

Il obéissait, docile. Il n'avait pas le choix. Devant lui, Shinsou le regardait, l'embrasait de l'intérieur. Il passait, faussement distrait, son pouce sur sa lèvre inférieure, conscient de l'effet que cela produisait sur Ojiro.

— Touche-toi, macaque.

Ignorant l'insulte, Ojiro faisait glisser sa main jusqu'à son entrejambe et massait son sexe durci à travers le tissu de son pantalon. Il laissait échapper malgré lui des gémissements de plaisir, chacun d'entre eux agrandissant un peu plus le rictus qui déformait les lèvres de Shinsou. Il ne parvenait jamais à les contenir. La pression sur son membre et l'embarras d'être ainsi observé dans une posture des plus intimes étaient délicieux. Il aimait ce pouvoir que l'autre exerçait sur lui, même s'il ne l'aurait avoué pour rien au monde. Il adorait ça.

Dès qu'il le sentait sur le point de craquer, Shinsou lui ordonnait de retirer le reste de ses vêtements, ce qu'Ojiro s'empressait de faire avant de reprendre ses caresses. Peu importe les geignements et les protestations qu'il parvenait à émettre malgré le contrôle mental l'emprise sur son esprit était trop forte et le plaisir trop enivrant pour qu'il résiste bien longtemps.

Il finissait toujours par jouir, incapable de se retenir davantage. Alors, Shinsou s'avançait vers lui et recueillait sur le bout de son index une goutte du sperme tiède qui perlait encore au sommet de son gland. Il le portait ensuite aux lèvres d'Ojiro, un sourire carnassier accroché au visage.

— Lèche.

Il se réveillait toujours à ce moment, avec le goût salé de sa propre semence sur la langue.

Il avait laissé cette situation durer pendant des semaines, seul avec sa honte. Il aurait voulu en parler, avoir des réponses à ses questions, mais à qui s'adresser ? Il ne faisait pas assez confiance à Aoyama et ne se rappelait qu'à peine du visage du garçon de la classe B qui avait partagé son sort. Restait Midoriya.

Il hésita longuement avant de sauter le pas. Une seule peur l'habitait : celle que le bruit se répande et qu'il passe pour un pervers aux yeux de tous. Il savait qu'il ne l'était pas, qu'il n'avait rien à voir avec des types comme Mineta qui passaient leur temps à se remplir la tête de pensées lubriques. Il n'était même pas gay, bon sang ! Il avait toujours aimé les filles, leurs courbes douces, leurs cheveux longs et leur voix fluette. Il n'avait aucune raison de fantasmer sur un garçon.

Ce ne fut que quand les rêves commencèrent à prendre le pas sur ses moments d'éveil qu'il décida d'agir. Il avait passé toute la matinée à chasser de sa tête tout un tas de rêveries obscènes et était passé à deux doigts d'un incident qui aurait blessé sa fierté encore plus qu'elle ne l'était déjà.

Juste avant l'heure du déjeuner, alors que tous les élèves de seconde quittaient leur salle de classe, il interpella Midoriya. Il avait déjà décidé de ce qu'il lui dirait et de quels détails il garderait pour lui.

— Est-ce que je peux te parler un instant ?

— Bien sûr, répondit Midoriya sans avoir l'air de vouloir bouger d'un pouce.

— Je veux dire… seul à seul…

Cette fois-ci, il sembla hésiter un instant, interloqué mais, après une délibération silencieuse avec ses amis, accepta de le suivre dans un couloir éloigné de tout mouvement de foule. Izuku attendit qu'il débute la conversation sans se départir de son habituel air amical mais curieux.

— Euh… voilà, ça va sans doute te paraître bizarre, mais je voulais te poser une question à propos de Shinsou.

Midoriya hocha la tête, le poussant à continuer. Malgré son embarras, il devait admettre qu'il avait choisi la meilleure personne à qui confier son trouble. Izuku n'était qu'un camarade de classe, mais il voyait dans ses yeux qu'il ne le jugerait pas le moins du monde.

— Est-ce que… est-ce que tu as eu des effets bizarres après avoir subi son Alter ?

— Bizarres, comment ça, bizarres ? Je me souviens avoir eu mal à la tête pendant les heures qui ont suivi et m'être senti pas vraiment… comment dire… pas vraiment dans mes pompes mais à part ça, rien. Tout a disparu très vite.

Ojiro savait à quoi il faisait allusion. Lui aussi avait ressenti cela pendant tout le reste du festival de sport. Ç'avait été désagréable, mais ce n'était rien en comparaison des tourments qui avaient suivi.

— En fait, je pensais plus à des cauchemars ou des sortes de terreurs nocturnes. Comme si… comme s'il ne voulait plus sortir de ta tête.

La bienveillance dans les yeux de Midoriya se transforma en inquiétude en l'espace d'une seconde.

— Tu fais des cauchemars à propos de Shinsou ? Et ça continue encore maintenant ?

— Oui…

Ojiro soupira. Il sentait la honte monter en lui de seconde en seconde. Il avait l'impression d'être faible, de n'être pas capable de résister à un Alter qui était de l'ordre de la broutille pour les autres.

— Tu devrais peut-être aller voir Recovery Girl… Je ne suis resté sous son contrôle que pendant une minute et quelques, mais pour toi, ça a duré au moins quinze minutes. Tu pourrais avoir des séquelles.

— Tu crois ?

Une lueur d'espoir s'alluma en lui. Finalement, il était peut-être malade. Pas faible, pas concupiscent, juste malade. C'était la meilleure nouvelle qu'il avait reçue depuis longtemps.

— Je ne sais pas, mais c'est très possible, avec un pouvoir de ce type, expliqua Midoriya qui commençait à feuilleter un cahier sorti de son sac. J'ai entendu dire qu'un élève qui avait été touché par Monoma à plusieurs reprises avait perdu le contrôle de son Alter pendant tout le reste du tournoi. C'est peut-être quelque chose du même acabit… Tu en as parlé à Shinsou ?

— Non, répondit-il en secouant la tête. À vrai dire, je préférerais qu'il ne le sache pas. Lui et moi, on n'est pas en très bons termes, tu vois…

Midoriya hocha la tête, compréhensif.

— En tout cas, merci beaucoup de ton aide. Je vais aller à l'infirmerie, je ne te retiens pas plus longtemps.

Il s'inclina d'une façon qu'il trouverait plus tard un peu trop formelle et partit au pas de course.

Par chance, Recovery Girl était du même avis qu'Izuku. Personne ne s'était plaint de Shinsou en particulier, mais il n'était pas rare que des Alters similaires au sien laissent des traces plus ou moins importantes selon les individus. Sans attendre, elle le pria d'enfiler un bonnet ridicule sur lequel elle enfila une dizaine d'électrodes. Elle lui fit ensuite passer des tests aussi basiques que suivre une lampe du regard ou dessiner un cercle ou d'autres plus complexes comme résoudre une équation ou retenir une liste de vingt mots en une minute. Ensuite, il passa plusieurs minutes allongé à regarder la machine tracer la courbe de son activité cérébrale. Sa queue l'empêchait de s'installer confortablement et, plusieurs fois, il tenta d'ajuster sa position, sous l'œil désapprobateur de l'infirmière scolaire. Il prit son repas du midi à l'infirmerie, le temps que les résultats arrivent.

Recovery Girl revint quelques minutes après qu'il eut terminé de manger. Elle examinait une série de tracés, les yeux plissés mais la mine rassurée.

— Je n'ai rien trouvé d'affolant, mon garçon, déclara-t-elle avec un sourire. L'activité de ton cerveau est normale, tes mauvais rêves sont sûrement dus au stress. Ce n'est pas étonnant, vu tout ce que vous avez eu à traverser ces derniers… Tiens, voilà les horaires du psychologue de l'école, si tu ressens le besoin de parler à quelqu'un. En attendant, je vais te donner de quoi t'aider à dormir.

Elle fouilla dans un tiroir et lui tendit une carte de visite ainsi qu'un flacon contenant une dizaine de cachets.

— Ce sont des comprimés à base de plantes. Ça ne t'assommera pas mais ça va t'aider à te détendre. Prends-en deux une heure avant d'aller te coucher pour la semaine à venir. On verra comment cela évolue.

Elle lui donna une série d'autres recommandations – pas d'écrans ni d'exercice physique le soir, mais plutôt un bain chaud et un livre – puis il la remercia et s'en alla pour les cours de l'après-midi. Il doutait que les quelques pilules qu'elle lui avait données suffisent à régler son problème, mais tant qu'elles lui garantissaient un sommeil sans rêves, cela lui convenait.

Il parvint à garder ses pensées tournées vers le travail le reste de la journée. Les cours sur le terrain plutôt que dans la classe avaient l'immense avantage de l'occuper tout entier et de concentrer son sang dans ses bras et ses jambes plutôt qu'ailleurs. Cela lui évitait déjà toute situation gênante.

Ce jour-là, un exercice de sauvetage occupa la classe 1-A tout l'après-midi. Ils ne s'arrêtèrent qu'après dix-sept heures, fourbus mais satisfaits. Kirishima était étendu bras en croix dans la pelouse, tandis que Kaminari déambulait dans le complexe, pouces levés et bave aux lèvres. Les autres se trouvaient dans des états variables de fatigue, qui allaient du simple front en sueur à l'abattement total. Ojiro, lui, prit un moment pour souffler et s'assit sur une marche près de l'entrée après s'être changé. La séance avait été intense, il sentait déjà les courbatures le gagner du haut du front jusqu'au bout de la queue. Il fut vite rejoint par Midoriya.

— Tu as pu aller à l'infirmerie, alors ?

— Oui, elle m'a fait quelques tests. Ce n'est rien, d'après elle. Enfin, elle n'a rien trouvé de grave, c'est déjà ça.

— Ouf, c'est rassurant.

Un court silence s'installa entre eux. Parfois, Midoriya lançait des regards en direction d'Ojiro, et cela ne passait pas inaperçu. Il voulait lui dire quelque chose et le jaugeait, attendant le moment opportun.

— Tu es sûr que tu ne veux pas en parler un peu avec Shinsou ? Je sais que ce qu'il t'a fait était injuste, mais si vous faisiez la paix tous les deux, ça t'aiderait peut-être à être plus tranquille avec toi-même. Je ne crois pas qu'il soit méchant, tu sais, il est juste… spécial.

Ojiro soupira. Il savait que Midoriya essayait de l'aider, mais cette manie de se mêler des affaires des autres commençait déjà à lui porter sur les nerfs. Il n'y avait bien que Todoroki pour supporter cela.

— Ça, c'est au-dessus de mes forces, désolé. Je ne veux plus jamais avoir affaire à ce type de ma vie.

Il se leva et s'éloigna tandis que Midoriya tentait de trouver une réponse adéquate. Au loin, il aperçut les élèves de la classe 1-C qui regagnaient leur dortoir après leur journée de cours. Il les évita avec soin.

Deux jours passèrent. Ojiro appliqua à la lettre les conseils de Recovery Girl. La première nuit avait été un succès. Il s'était endormi vers vingt-deux heures après avoir feuilleté un roman que sa mère lui avait offert pour son anniversaire et qu'il n'avait pas encore pris le temps d'ouvrir. Il comprenait pourquoi Tokoyami se retranchait dans sa chambre dès la fin du repas. Certes, la convivialité des soirées dans les communs lui manquait parfois mais le calme d'une soirée seul sur son lit avec un bon bouquin était incomparable. Son sommeil avait été sans rêves d'un bout à l'autre de la nuit et, le lendemain matin, il eut l'impression de renaître.

La deuxième nuit fut plus agitée. En plein milieu de la nuit, Ojiro se réveilla avec la désagréable impression d'être observé. Il avança sa main jusqu'à sa lampe de chevet, tâtonnant pour trouver l'interrupteur. Ses mouvements étaient hésitants, un poids lui entravait la poitrine. Quelqu'un se trouvait dans sa chambre, il en était presque certain.

Enfin, ses doigts rencontrèrent le fil électrique, remontèrent jusqu'en haut et la lumière se fit dans la pièce.

Personne.

La chambre était vide. Ce ne fut que quand une ombre passa au-dessus de lui qu'Ojiro comprit. Une cigale était entrée par la fenêtre entrouverte et tournait autour de l'ampoule du plafonnier. L'insecte fit quelques tours puis alla se poser sur un mur près de la porte. Ojiro se sentait stupide d'avoir laissé la paranoïa le gagner ainsi. Il finit par se rendormir avec la lumière toujours allumée.

Le troisième soir, il prit soin de fermer la baie vitrée qui menait à son balcon. Puis, il s'installa sur son lit et ouvrit son manuel d'histoire des héros à la page étudiée en classe plus tôt dans la journée. Pour lui, ce n'était pas du travail mais plutôt une distraction, contrairement aux cours de droit qui étaient positivement assommants.

Trois coups à la porte l'interrompirent dans sa lecture, sans doute Iida qui faisait le tour des chambres avant le couvre-feu. Pourtant, quand il ouvrit la porte, ce n'était pas le délégué des 1-A qui se trouvait sur le seuil. C'était Hitoshi Shinsou.