Bonjour,

Voilà grand gagnant du jeu concours, le Ranch. Je suis assez contente, car j'ai eu plutôt pas mal de vote .

En revanche, j'ai déjà écrit un premier jet de cette histoire (ça me permet de savoir où je vais, et c'est plus facile d'écrire les chapitres ainsi). Lorsque j'ai eu l'idée de cette fic, et que je vous ai écrit le petit résumé, je pensais pas que ça partirait en cacahuète comme ça... Le début, ça va. Mais après mes mains ont totalement pris le contrôle, je ne peux donc pas être tenu pour responsable de ce qui pourrait se passer ensuite.

En personnage, on a un gentil Crowley... enfin, pas méchant, du moins pas trop.


_ Eh, Bobby ! Enfin, fini ta journée ?

Il était plus de dix heure du soir, et le RoadHouse, l'unique bar du village était encore ouvert, mais pratiquement vide. Seuls quelques habitués traînaient encore sur le comptoir, ou aux tables. Bobby, vétérinaire de son état, alla directement s'accouder devant la barman, une belle femme blonde qui taisait son âge comme un code de carte bleu, et à côté d'un grand homme noir, aussi âgé, qui osait s'appelait son ami.

_ Une des vaches du Ranch Talbot avait du mal à mettre bas. J'ai dû resté pour surveiller. Elle s'en est sortie mais elle a rejeté son veau. Bella va essayer de le faire accepter par une autre génisse, mais c'est pas gagné.

_ Tu vas te tuer à la tâche.

_ Ça te ferait plaisir, hein, Rufus ?

_ Je pourrais te piquer ta place chez Ellen, comme ça !

_ Eh bien, non désolé mais tu devras attendre avant de m'enterrer, j'ai enfin trouvé quelqu'un pour m'aider au cabinet !

_ Vraiment, Bobby ? C'est super ! s'exclama Ellen.

_ Te réjouis pas trop, à chaque fois, tes prétendants se sont dégonflés quand ils ont vu les conditions de travail.

_ Pas cette fois ! Je n'ai rien dit tant que ce n'était pas sûr, mais il a signé les papiers et me les a renvoyé par fax. Il commence début de la semaine prochaine !

_ T'es sérieux ? C'est pas un peu rapide ? Les gens vont avoir du mal à s'habituer aussi vite.

_ Ellen, je m'en fiche complètement. Ces propriétaires détestent tous les changements qui pourraient modifier leur routine, mais là, ils devront s'y faire !

_ En même temps, le dernier qui s'est pointé est resté à peine un mois…, poursuivit Rufus.

_ Celui-là à l'air plus motivé.

_ Tu disais la même chose, avant que le petit jeune se barre, dit Ellen.

_ Balls. Il a une période d'essai de six mois, il peut mettre fin au contrat comme il le souhaite, pendant ce temps là…

_ Pourquoi tu as fait ça ?

_ Parce que comme ça, moi aussi je peux le virer pendant ce temps. Il pourrait très bien ne pas convenir, et dans ce cas, c'est moi qui le met à la porte.

_ Mais ça résoudra pas le problème…

_ Non, il faut vraiment qu'il fasse l'affaire, et qu'il ait envie de rester !

_ Pour ça, il n'y a qu'une solution, Singer.

L'homme qui venait de parler était assis à l'une des table derrière le groupe accoudé au comptoir. Grassouillet, petit et barbu, il donnait une impression de bonhomie et de balourdise qui en avait trompé plus d'un. Il avait ainsi un avantage certain contre les criminels qu'il voulait arrêter.

_ Crowley ? Qu'est ce que tu racontes encore ?

_ Shérif Crowley, si tu veux bien.

_ Non, je veux pas.

_ Alors, je ne t'expliquerais pas comment garder ton nouvel employé, Singer.

Bobby jeta un coup d'œil à Rufus, qui haussa les épaules. Tous deux savaient que la ruse de Crowley frôlait la perfidie, mais que si quelqu'un savait comment garder le garçon ici, c'était bien lui.

_ Ok, SHERIF Crowley, dit moi comment faire.

Le policier sourit, se leva de la chaise, saisit son chapeau lentement, le mit sur son crâne et rejoignit le petit groupe au bar.

_ Il n'y a qu'une chose qui pousserait un homme à faire quelque chose dont il n'a pas envie.

_ On va pas le menacer tout de même ? s'écria Ellen.

_ Quoi ? Je te rappelle que je suis flic après tout. Je viole pas la loi, je la fais respecter.

_ Tu la violes pas, mais tu la tripotes quand même un peu, ajouta Rufus.

_ Bon, si vous voulez pas de mon aide... dit Crowley faisait signe de se lever.

_ Rassieds toi, on t'écoute, s'empressa de le calmer Bobby.

_ Ok, c'est très simple en fait, il faut qu'il se plaise dans cette ville.

_ Hé, on a une ville super animée, s'énerva Rufus, on fait des soirées régulièrement, le club de pétanque est très actif, et...

_ En premier, l'interrompit Crowley sans lui prêter la moindre attention, il faut faire en sorte que tout le monde l'accueille à bras ouverts, tout sourire, etc…

_ Marchera jamais, les gens d'ici mettront dix ans, rien qu'à retenir son nom…

_ Allons, allons… Nous sommes ici, à nous quatre, les personnes les plus influentes de la ville. Je suis sûr qu'en utilisant nos meilleurs arguments, on saura convaincre tout le monde de ce qui est bon pour eux…

Les trois autres personnes assissent autour de lui, restèrent un instant sans voix.

_ Tu veux pas quand même qu'on…

_ Rien d'illégale, je vous l'ai dit. Mais par exemple, Bobby, tu pourrais expliquer à quel point ton travail te pèse, et que si tu n'as pas un bon assistant très vite, tu seras probablement contraint de prendre ta retraite très vite…

_ Mais c'est faux !

_ Ellen, tu es TELLEMENT inquiète par l'état de Bobby, qu'il se pourrait que ta cuisine finisse par s'en ressentir… Tu pourrais même être amené à fermer ton bar, pour partir avec Bobby, pour t'occuper de lui…

_ Mais enfin c'est ridicule, pourquoi je ferais ça ? s'écria Ellen…

Crowley jeta un regard en biais à Rufus, qui haussa les sourcils d'un air exaspéré.

_ Enfin, vous avez compris le principe...

_ Très bien, oui.

_ Bon, en second, il faudra lui donner une raison imparable, pour qu'il reste, quelques choses auxquels il ne pourra pas dire non !

_ Je lui propose déjà de reprendre mon cabinet à un prix modique, dans quatre ou cinq ans lorsque je serai à la retraite !

_ Mais non, t'as rien compris Bobby ! Je te parle de lui trouver une gentil fille du coin.

_ QUOI ?! dit Ellen estomaquée

Crowley se pencha un peu plus en avant, et poursuivit.

_ Si on le fait tomber amoureux d'un jolie fille du coin, qui adore la région, et qu'il l'épouse. Il sera bien obligé de rester.

_ N'importe quoi. Moi je me suis jamais marié, et je reste ici.

_ Ouais, on se demande bien pourquoi, c'est pas comme si t'étais amoureux, ajouta Rufus en jetant un coup d'œil en biais à Ellen toujours ébahi.

_ Mais enfin, les jeunes filles célibataires, ça court pas les rues non plus, j'en cache pas sous ma bière, se moqua Bobby.

_ Toi non, en revanche, poursuivi Crowley en regardant Ellen.

_ Alors, là. Tu rêves, je vais pas foutre ma fille unique dans les pattes d'un inconnu, uniquement parce que éventuellement il pourrait lui plaire, l'épouser et rester au village. C'est pas un objet, ma fille.

_ Bien sûr que non, c'est une évidence, jamais je ne suggérerais une chose, dit Crowley en mettant sa main sur son cœur. Je propose qu'on organise une petite fête, on les présente, et on voit si ça colle.

_ Je suis pas d'accord !

_ Oh, allez Ellen ! Si elle épouse un mec d'ici, avec une bonne situation en plus, elle aura plus envie de partir.

_ Et si ce type est un bizarre ? Ou un psychopathe ?

_ Alors, je lui tomberais dessus, avec la moitié du village, comme la misère sur le monde.

Bobby et Rufus regardait l'échange sans intervenir, ils attendaient sagement de savoir lequel des deux auraient la victoire avant de prendre parti.

_ De toute façon, elle sera jamais d'accord !

_ JO ! Tu peux venir, s'il te plaît ?

_ Qu'est ce qu'il y a ? demanda une jeune fille sublime, blonde aux yeux clairs

_ On aimerait bien accueillir le nouveau vétérinaire, lui donner envie de rester, pour qu'il aide Bobby, tout ça, expliqua Crowley.

_ C'est un bonne idée…, sourit Jo.

_ Ouais, sauf que tu seras le cadeau de bienvenu, lui expliqua Ellen.

_ Quoi ?

_ On aimerait juste savoir, si ça pourrait coller entre vous…

_ Tu te rends compte, ma chérie ?! C'est dégoûtant, je ne le laisserais pas faire.

_ Et… il ressemble à quoi ? Il est mignon ?

Crowley eut un sourire victorieux, il venait d'emporter la victoire sur Ellen, si sa fille était d'accord, elle ne pouvait plus s'opposer.

_ Mais enfin, Jo…

_ Rho maman, je suis adulte enfin. Et question mec, dans le coin, on est plutôt limité.

_ J'ai une photo, intervint Bobby, en espérant que la barman ne le priverait pas de repas pour cela.

Il lui tendit son téléphone, sur lequel s'affichait un jeune homme d'une trentaine d'année, plutôt bien bâti, avec des cheveux brun fournis et un regard bleu transcendant.

_ Ok, je m'en charge !

_ JO !

_ Mais enfin, m'man, regarde la photo !

_ Mais il pourrait être un fou furieux ! ajouta-t-elle, voyant mal ce qu'elle pourrait redire sur son physique.

_ Je suis assez grande pour me défendre. J'arrive toujours dans les premières dans les concours de tire, je te ferais dire !

_ Mais…

_ Je vais juste faire connaissance avec lui, normalement. Et on verra bien où les choses nous mène, ok ?

_ …

_ Je resterai au bar…

_ …

_ Et Crowley jouera les bodyguards.

_ Alors là, tu rêves fillette ! J'ai mieux à faire.

_ C'est ton idée, je te rappelle.

_ Bon c'est réglé, trancha Rufus. Il reste un problème.

_ Lequel ? s'étonna Crowley. Mon plan est infaillible.

_ Tu plaisantes ?! dit le vétérinaire, le nombre de choses qui pouvait mal se passer, était incalculable.

_ Non, j'ai pensé à tout, même à organiser ici, une petite réception où on servirait à boire à tes frais, mon cher Bobby.

_ Ah, je me demandais aussi pourquoi, tu voulais nous aider.

_ C'est injuste, j'ai à cœur la survie de notre petite ville et je sais qu'un nouveau véto est indispensable.

_ Putain, si je te connaissais pas aussi bien, je me ferais avoir, lui dit Ellen.

_ Hé, reprit Rufus, il reste un problème.

_ Je t'écoute, soupira le shérif, qu'est ce qui pourrait bien tout gâcher ?

_ Winchester.

_ Et ? dit Crowley.

_ C'est en parti à cause de lui, que mon ancien successeur s'est barré.

_ Ah, oui, j'ai entendu des rumeurs…

_ Il lui a fait tellement peur, qu'il a pris le premier avion qui passait sans vérifier la destination, attesta Bobby.

_ En plus, s'il sait qu'on veut le caser avec Jo, il va le prendre en grippe aussitôt, ajouta Crowley.

_ On doit trouver une solution, ajouta Rufus.

_ Je peux l'enfermer en prison ?

_ Fergus, soit sérieux, un peu…

_ Je le suis, je dois juste trouver une bonne excuse…

_ Sauf que la moitié de l'économie de la région dépend de lui, lui rappela Ellen.

_ Rhô, mais pas longtemps, un mois ou deux, juste le temps que le nouveau s'installe… Non ? Bon, ben allez-y si vous avez une meilleure idée.

_ Il suffit de pas lui laisser l'occasion de l'intimider, dit Jo.

_ Comment ? il a déjà fait pisser de peur un mec, rien qu'en le regardant, raconta Rufus.

_ C'est faux, tu le sais bien !

_ Mais si, c'est Dean lui-même, qui me l'a dit.

_ Et tu l'as cru ? Sérieusement. Non, on ne le laisse pas seul avec le nouveau, et voilà… Au fait, il s'appelle comment, déjà ?

_ Castiel Novak.