Cet OS a été écrit dans le cadre des Nuits du fof, sur le thème « hier ». Pour plus d'informations sur les Nuits ou sur le fof, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message !


Sur le ring

Bien sûr, ça sonne mieux en anglais.

Fight or flight. Se battre ou fuir. La réponse instinctive de l'animal devant le danger, qui ne passe même pas par le cerveau. En un éclair, en beaucoup moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le penser, ou même le ressentir, le corps a pris sa décision et les muscles se sont mis en action. Dans un sens ou dans l'autre. La fuite ou l'affrontement.

Bien sûr, c'est plus compliqué que ça. D'abord, il y a une troisième réponse. Freeze. La sidération. C'est le lapin qui reste figé quand il croise les yeux du serpent. C'est la victime de viol qui ne s'est pas débattue.

Mais ce n'est pas le sujet.

Entre eux, ça a toujours été très instinctif. Oui, même au début, même quand c'était une mission de Stick pour l'entraîner dans sa guerre… Quand il l'a approchée à cette soirée, charmant dans son costume mal coupé, les mots sont sortis tout seul. Elle a senti son pouls s'accélérer et le sourire s'étirer sur son visage, et elle a su que ce serait plus compliqué que ce qu'elle avait laissé croire à leur vieux maître.

A partir de là, ça n'a été qu'instinct. Un affrontement sur le ring, dans la vieille salle de son père, pour qu'enfin il se confie, admette des capacités qu'il cachait bien. Et elle avait gagné. Fuite dans le sexe et la vitesse et les bêtises, parce que c'était plus facile. Parce que tant qu'elle était dans ses bras, elle pouvait croire que leur histoire était simple. Comme si Stick n'avait pas existé, comme si elle n'avait pas, elle non plus, des capacités bien cachées.

Quand elle l'avait retrouvé, dix ans plus tard, le premier réflexe de Matt avait été l'affrontement. Evidemment. Elle l'avait attendu chez lui, respirant calmement pour apaiser les battements de son cœur, essayant de ne pas imaginer tous les scénarios possibles pour ces retrouvailles autant espérées que craintes.

Et sans coup férir, sans même y réfléchir, comme un réflexe… Ils avaient retrouvé le rythme et le ton de leur ancienne relation. Comme s'ils s'étaient quittés la veille. Parce qu'il y avait un confort dans les piques faciles et les agacements. Parce que parfois, entre la fuite et l'affrontement, il y avait un peu d'espace pour l'affection.

Puis tout s'était compliqué. Incroyablement compliqué. Et les réflexes avaient repris le dessus. Et dans leur cas, c'était l'affrontement. L'un contre l'autre, ou eux contre le monde, peu importe. C'était dans la bataille qu'ils prenaient toute leur ampleur, et qu'ils pouvaient vraiment se parler, exister, être en harmonie.

Alors après tout, qu'importe le résultat. Qu'importe qu'elle en meure. Qu'importe qu'ils en meurent, tous les deux, au fond d'une fosse sous New York. L'important, c'était l'affrontement. Parce que c'était leur fuite à eux.


Alors, en vrai, j'ai un peu triché, parce que j'avais cet OS dans la tête depuis un moment, et que le thème était un moyen honteux et détourné de m'y mettre enfin. Mais j'espère que ça vous a plu quand même, et que vous me laisserez un petit mot.

Ah, et aussi : tout est de la faute d'Ahe.