Il observe ses yeux verts.

Il ne sait depuis combien de temps.

Il ne compte pas le nombre d'occasions de les regarder depuis qu'ils se connaissent.

Il ne dit rien et laisse son regard se balader sur le visage rosie par la chaleur de la jeune femme en face de lui. Ses yeux caressent sa peau douce, se laissent glisser sur ses lèvres, contemplent la chevelure blond vénitien étalée sur l'oreiller.

Et puis, il remplace ses prunelles par ses mains. D'abord du bout des doigts, il trace les traits de ses joues, longe sa mâchoire, descend lentement dans son cou jusqu'au commencement de sa poitrine. Puis, il remonte, toujours dans un doux effleurement, et sent les longs fils roux s'enrouler autour de ses jointures. Elle ferme alors les yeux, ressentant chaque contact dans un frisson, ses lèvres se relevant légèrement.

— Garde les yeux ouverts, dit-il dans un murmure.

Elle obéit, d'abord surprise puis attendrie par ce tendre regard qu'il lui offre. Elle esquisse un sourire et il caresse, de sa seconde main, sa lèvre inférieure. Il se penche et presse délicatement sa bouche contre la sienne.

Quand il ouvre ses paupières fermées pendant le baiser, il vit de nouveau ces iris verts. Dans un sourire, il se souvient être tombé sous leur charme des années auparavant. Il est toujours envoûté par leur couleur si pure, harmonieusement mélangée à ce visage rond tenu entre ses mains.

Il l'embrasse à nouveau, d'un baiser plus long et passionné, toujours avec une infinie douceur. Il est bien. Ils sont bien, ensemble, sous ces draps. Et avant d'éteindre la lumière, il regarde une dernière fois ce vert pétillant.

Il a déjà hâte de recommencer à l'observer.