Disclaimer: bon c'est parti: ce manga ne m'appartient pas : ses personnages ne sont hélas pas les miens! :p Pour ceux qui ont lu mes précédentes fics et qui savent de quoi je parles - sinon rien ne vous empêche d'aller regarder sur mon profil 0:p je déc- ben le loto n'est pas concluant... XD Mais cette fic se situe dans un Univers Alternatif!

Notes de l'auteure (qui aime beaucoup en faire): Voilà pour cette nouvelle idée! eh ouais encore une l'ai eu en regardant un truc à la télé le soir! :p j'espère que ça va vous plaire: j'ai mis du suspens (une pote me harcèle en mode "continueeeeee!") XD Voilà un petit UA, mon premier je l'avoue! Mais bon, je pense qu'il vaut mieux dire: place à la lecture! :p


La Brigade d'Exploration

Les Ailes de la Justice


Chapitre 1 : Un sombre prologue

La sonnerie retentit et les enfants tous âgés d'à peu près six ans, se précipitent en courant et en se bousculant à qui mieux-mieux vers la sortie. Les rires s'éloignent petit à petit de la pièce maintenant calme. Le maître observe l'un d'entre eux en particulier dans le groupe, un peu en retard : Eren Jaëger, qui ne court pas comme les autres. Il prend son temps en enfilant son petit cartable aux couleurs vives sur ses maigres épaules, il discute avec ses amis : Mikasa Ackerman et Armin Arlett. Il est d'une taille moyenne, voir petit pour son âge, rien ne le distingue des autres élèves : ses cheveux bruns sont un peu en bataille et ses yeux verts un peu turquoise sont larges et pétillants. Ouverts avec curiosité et détermination sur le monde qui lui tend déjà les bras.

Ce gamin, le maître le sait entièrement dévoué à ses amis, il a déjà une forte connaissance du mot « loyauté » et « honneur ». Il le pense doté d'un avenir sans doute heureux et radieux. Sa vie n'est pas très compliquée : il est bien entouré, ses parents sont présents pour lui. Il ne peut rêver mieux pour un enfant : une famille aimante et des amis présents. Seulement, il est une véritable tête brûlée et qui ne change pas d'avis : du genre de ceux qui se jettent quand même dans la bataille, tout en sachant qu'ils ont déjà perdu. Cela ne les empêche pas de s'y mettre corps et âme, quitte à se faire blesser voir y rester. Ils font de leur maximum, jusqu'au point de rupture.

Leur professeur pousse les trois enfants dehors en souriant tendrement : ce ne sont pas de mauvais bougres malgré tout. Ils sont même les trois des meilleurs de la classe. Mikasa est douée d'une force incroyable, Armin d'une intelligence à tout épreuve et Eren, d'une capacité de repérer les petits détails. Ainsi qu'une volonté de fer…

Le maître revoit alors un de leurs petits camarades, un an plus tôt – déjà ! – arriver en courant dans la cour de récréation avant la sonnerie du matin. Aussitôt, tous s'étaient regroupés autour de lui, curieux, tandis qu'il agitait un bout de journal et criait dans tous les sens qu'il avait une grande nouvelle pour tout le monde. Que ce qu'il avait entre les mains allait changer leur existence à tous. Que c'était ses nouveaux héros. Mieux que des séries et des cartes à échanger.

— Eh, lisez ça : « Une… nouvelle b… brahcheuh… de laa… policeuh… s'est f-formée », lit ce dernier avec difficulté.

Un autre bambin qui lit plus vite que lui râle de sa lenteur et le lui arrache des mains en l'insultant d'escargot handicapé. Il envoie également sa main dans la figure du véritable propriétaire quand celui-ci veut récupérer l'article. Une bataille naît alors pour ce pauvre bout de journal vite oublié – Eren pour une fois en retrait –, et le maître intervient. Il sépare les deux enfants belliqueux, les punie à recopier cent lignes chacun et confisque ensuite l'article découpé et froissé, malgré leurs protestations. Il les fait ensuite rentrer dans la classe, les mettant à l'autre bout l'un de l'autre et leur disant que c'est leur punition.

Il revoit aussi nettement cet article si froissé entre ses mains, malgré tout ce temps écoulé. Il revoit parfaitement le logo qui en fait la couverture, en grand : deux grandes ailes déployées, une bleue foncée et l'autre blanche sur un blason aux bords ocres. Et puis, devant, un homme blond aux larges épaules, le regard fermé mais entouré d'une aura prévenant de ne pas le déranger, vêtu d'un uniforme – chemise blanche, veste de cuir brun et pantalon blanc aux lanières noires et une cape verte sur son épaule droite – avec un poing sur le plexus et le bras gauche dans le dos. Rien que sur la photo il semble être charismatique et presque effrayant. Le maître avait alors pensait qu'il ne valait mieux pas avoir à faire à lui.

« Une nouvelle branche de la police s'est formée. La Brigade d'Exploration, une unité d'élite qui assisterait le GIGN et serait plus formée que la police. Les Ailes de la Justice , leur logo, s'étendront sur tout le pays et surtout sur cette ville. Les meilleurs sont recrutés très strictement par le major en chef Erwin Smith, également le responsable de l'escadron, secondé par Livaï Ackerman et Hanji Zoe. Tous trois ont fait la guerre d'Irak et s'assurent désormais de la sécurité que va retrouver prochainement la France. Une Justice prochaine va sans doute y régner…»

Il sourit, reposant son regard sur les deux bambins qui boudaient et posa l'article sur son bureau, bien à plat. Tant mieux, pensa-t-il, au moins ces gamins que j'éduque seront plus protégés et auront une chance de vivre dans un monde paisible. Eren s'était alors avancé vers lui, le regard brillant d'une détermination farouche qu'il n'y avait jamais lu auparavant. Ce dernier pose ensuite fermement un dessin sur son bureau – le maître les y encourage, pour « développer leur sens artistique ». Puis, il leva ses grands yeux verts si lucides sur son professeur et lui annonça avec une certitude inébranlable :

— Moi, plus tard, je serais dans cette escouade d'élite, monsieur. Je vous jure que vous me reverrais dans quelques années sur un article de journal comme celui-ci. Je vous parie que vous serez fier de moi. Car je vous promets solennellement d'entrer dans la Brigade d'Exploration.

Le professeur sourit de nouveau et revient alors au présent. Ces yeux flambants, il ne les a jamais vus comme cela auparavant et cela l'a marqué. C'est à ce moment qu'il a compris de quelle détermination pouvait être dotée le gamin. Il pose ensuite un regard bienveillant sur le trio, puis sur le dessin accroché au fond de la classe. Les Ailes de la Justice. Les traits sont légèrement flous et hésitants mais on voit qu'il a mis tout ce qu'il avait dedans. Il a mis tout son être, tout son espoir.

Ce gamin naïf, pourra-t-il réellement y réussir à y entrer ? Pourra-t-il passer les sélections si difficiles ? Après tout, avec sa détermination à toute épreuve, ça se pourrait bien… Son sourire s'étend en imaginant le petit plus grand, quelques kilos de muscles en plus et une quinzaine d'années en plus, dans son bel uniforme et au garde-à-vous. Avec cette putain de fierté sur son visage, et en même temps si sérieux. Oui, ce n'est pas probable : c'est sûr. Il sait qu'il fera tout ce qui est en son possible pour réussir à arriver à son objectif, il en est certain. Autant que le maître l'est qu'il fera chavirer les cœurs, qu'il aura du succès…

Il éteint la lumière de la pièce, ferme ensuite à clef la porte, après avoir vérifié que tout est bien en ordre dans la pièce pour demain et la femme de ménage – on ne sait jamais avec des enfants si étourdis. Il se retourne ensuite et regarde le trio se séparer à la sortie de l'école, au niveau des grilles qui vont bientôt se fermer. Armin est récupéré par sa mère à ce portail, tandis qu'Eren et Mikasa continuent ensemble en rigolant dans leur innocence et en saluant gentiment leur camarade. Cette jeune fille aux cheveux noirs et mi-longs est orpheline et a été adoptée il y a peu par une famille, mais elle passe aussi beaucoup de temps avec le garçon. C'est la famille de ce dernier qui l'a accueillie en attendant la fin des si longues procédures. Le professeur sourit et se dirige vers sa voiture, slalomant entre les parents et les enfants qui le saluent gentiment, lui souhaitant bon week-end.

Ce qu'il ne sait pas c'est que tout va avoir chaviré dès le lendemain. Qu'il ne les verra plus de la même façon. Qu'il aura devant lui un enfant brisé et sans doute mal en point.

Mais en attendant, Eren et Mikasa parlent joyeusement tout en marchant avec habitude sur les trottoirs de la route. Le jeune garçon lui a proposé de venir goûter à la maison et leurs parents se sont arrangés entre eux. Alors, cet après-midi, Mikasa vient manger des crêpes avec lui pour le repas – cela va sans doute aussi faire office de dîner vu leur petit estomac. Les délicieuses crêpes de sa maman, cuites sous les yeux, mangées encore chaudes avec de la confiture maison… Faisant aussi fondre le chocolat ou la chantilly qu'ils peuvent y étaler. Leurs petites moustaches sur le coin de leurs bouches gourmandes… Un vrai régal. Son ventre gargouille pour le confirmer et cela les fait sourire.

La petite aux cheveux noirs regarde alors le cou de son camarade. Un cordon de cuir sombre y est accroché, avec, au bout, une simple clef. Étrange. Ce dernier croise son regard et hausse simplement les épaules, répondant déjà à la question qu'elle se pose intérieurement :

— Ça ? Bof… c'est papa qui me l'a donnée. Je ne sais pas vraiment à quoi ça sert, mais bon…

En effet, la veille, après une dispute entre ses parents – la première fois depuis qu'ils sont ensemble et cela a pétrifié le petit Eren qui ne comprenait pas ce qu'il se passait –, son père s'est planté ensuite devant lui, lui a mise autour du cou et lui a ordonné de ne jamais s'en séparer. Tout en le rassurant après coup, que ce n'était que pour un court instant, pour une période de temps troubles. Rien de bien grave, ne t'en fais pas fiston, on t'aime beaucoup avec maman et on te protégera ne t'en fais pas du tout. Mais ce dernier n'est pas si dupe : il a vu la résignation effrayée derrière les lunettes rondes de son père – pourtant si inexpressif et cachant si bien ses problèmes. Cependant, il est trop jeune pour comprendre ce qu'il se passe exactement, pour être mis dans la confidence. Alors, il préfère oublier. Il garde sa chère innocence aveugle, tellement précieuse.

Qu'importe le temps quelle tiendra encore.

Ils approchent de plus en plus de la maison, sans se douter… Sans se douter que leur innocence si précieuse est en ce moment précaire. Qu'elle va bientôt se terminer, que les choses vont radicalement changer pour eux aujourd'hui. Ils rient encore puis tournent à droite, sans hésitation et habitués. Ils ne font presque même plus attention à où ils posent les pieds – sauf devant les passages piétons, il ne faudra pas qu'ils se fassent disputés. Ils arrivent ensuite dans le petit lotissement tranquille et aisé où le gamin habite. Ils saluent poliment une vieille voisine, qui leur répond en souriant gentiment, se rappelant de ses propres enfants à cet âge-là. Ah, l'enfance, quel doux moment, que les parents en profitent car elle ne dure pas très longtemps, et après c'est les disputes et la crise d'ado… Une véritable corvée.

Eren et Mikasa s'arrêtent alors devant le portail, et le garçon a déjà sorti sa clef avant de le voir. Mais les deux grosses portes blanches sont déjà ouvertes. Surpris, Eren hausse les épaules. Et en plus, remarque-t-il, il y a deux voitures : celle de sa mère – normal comme elle ne travaille que de la maison – et celle de son père. Ça, c'est une surprise : chirurgien, il est débordé et rentre toujours tard. Et l'enfant ne le voie que très peu : seulement les week-ends et encore, une fois sur deux. Un grand sourire illumine alors son visage, ses yeux verts pétillent d'une joie sincère : cela fait trois jours qu'il ne se sont pas vus et là, ils vont pouvoir manger des crêpes avec lui, sa mère et même Mikasa !

Le petit brun se saisit de la main de son amie et l'entraîne rapidement – elle pousse un petit cri de surprise avant de le suivre. Ils courent dans la petite cour en graviers pour rejoindre la porte d'entrée. Il pousse celle-ci et annonce gaiement un petit « c'est moi ! Je suis de retour avec Mikasa… Et on a très faim ! » Il sait que sa mère est dans la cuisine, mais la porte doit être fermée : il ne sent pas la délicieuse odeur, ne renifle pas la senteur si alléchante des crêpes en train de cuire. Et surtout, elle n'a pas répondu, c'est donc qu'elle ne l'a pas entendu. Quant à son père… il doit être soit dans son bureau, soit avec sa mère dans la cuisine en train de discuter.

Le bambin ferme la porte derrière eux et s'avance, retirant d'abord ses chaussures pour ne pas se faire disputer.

Ils posent ensuite leurs cartables dans l'entrée et se dirigent vers la cuisine. Vide… Étrange. Le bol de pâte est en plus prêt dans le grand bol en verre, la poêle a déjà l'huile dedans, elle est même posée sur la plaque à induction. Il manque juste à l'allumer, et à verser une bonne louche dedans. Ensuite, après quelques minutes, les deux enfants mangeront la première crêpe ensemble, bien chaude et ils continueront jusqu'à n'en plus pouvoir et ne pas manger le soir. Les deux salivent déjà. Bon, reste à trouver les parents – ne comprennent-ils pas que les enfants ont faim en rentrant de l'école ?!

Des bruits de voix inconnues, mêlées à celles de ses parents parviennent alors à Eren. Il tend l'oreille, ces derniers ne l'avaient pas prévenu qu'il y aurait d'autres personnes, des invités… A l'idée de devoir partager ses délicieuses crêpes, il se renfrogne. Trois personnes en plus – d'après ce qu'il peut percevoir – … pff, il espère vraiment que sa mère en a assez prévues pour tout le monde : il en veut pour demain matin comme d'habitude.

— Allez, dis-moi, sale abruti de Grisha. Où le caches-tu ?! Gronde une voix menaçante. Tu ne voudrais pas qu'on fasse du mal à ton épouse, hein ? ALORS TU TE BOUGES LE CUL, BORDEL DE MERDE ?!

Eren se fige : qui parle ainsi à son père, un respectable médecin ? Les voix viennent du salon, et il s'approche discrètement, se cachant derrière le mur. Ses parents sont ligotés à une chaise, leurs yeux sont écarquillés de terreur et de haine. Le sang marque leurs joues, ainsi que des bleus déjà violets. Il y a une femme parmi les deux hommes, elle semble être la chef du groupe, celle qui donne les ordres. L'enfant demande alors à Mikasa d'un signe de main de courir prévenir la police. Lui, est figé sur place, incapable de faire le moindre mouvement.

Un pistolet frôle la joue bleuie de sa mère, et le gros blond musclé sourit narquoisement. Ses traits se figent dans la mémoire d'Eren : une mâchoire presque carrée, des yeux légèrement enfoncés, une coupe courte. L'autre est plus petit, bien moins imposant. Brun, les yeux de la même couleur. Quant à la femme, elle a une sorte de chignon, un air de supériorité et un nez aquilin. Ses yeux bleus, presque translucides, scintillent d'une lueur étrange et effrayante. Elle les plisse un moment, dans une expression hautaine et méprisante.

— Laisse tomber, Reiner : ils ne diront rien, annonce cette femme. En tout cas pas tant que qu'il n'y a pas de moyen de pression sur eux. (Elle soupire un peu blasée et visiblement ennuyée.) Tss. Tellement prévisibles. (Elle regarde son poignet où est attaché une montre.) Mais leur cher petit va sans doute pas tarder à arriver, n'est-ce pas ?

— Laissez-le en dehors de tout ça ! Eren n'a rien à voir avec cela ! Je vous en prie, épargnez-le. Si… Si vous touchez à un seul cheveu de mon fils, je vous…

— Je vous quoi, ma petite, hein ? La nargue la chef. Tu es prisonnière, ligotée, menacée d'une arme et lui… sans défense. Ah, c'est vrai que c'est vraiment mignons les enfants… Leur innocence qui est si touchante, leur petits sourires tout craquants. Peut-être en aurais-je plus tard, après avoir tué le vôtre, après avoir récupéré ce qui nous intéresse.

Alors, soudain, la prisonnière fait un mouvement flou, les cordes dans son dos et qui lui liaient les poignets s'arrachèrent. Elle les a peu à peu frottées contre le coin de la chaise, un peu abîmée et assez tranchant. Elle se jette alors à la gorge de la femme au nez étrange, les mains devant elle pour l'étrangler, lui faire le plus de mal possible. Protéger son enfant. Tout va trop vite pour ce dernier, caché derrière le mur, et qui ne comprend rien à la scène qui se déroule devant lui. Au ralenti pourtant, il voit ce « Reiner » lever son arme, viser en fermant l'œil opposé et appuyer sur la gâchette. L'index se détend puis se plie de nouveau. Le gamin voit le tendon saillir sous la peau. Deux coups.

Bam. Bam.

Du sang, un giclement dans sa direction, puis sa mère s'écroule. Morte. Ses yeux sont révulsés, son visage est déformé par une expression de haine sauvage. Ses mains sont crispées en une pince devant elle, tandis que le sang s'étend un peu plus sur le sol. Sa tête roule sur le côté, et ses cheveux s'étendent dans la flaque vermeille. Le petit place alors une main sur sa bouche pour étouffer son cri d'horreur. Pour masquer son désespoir sans fond, et sa peur qui grandit de plus en plus dans sa poitrine. Sa respiration devient saccadée, à la limite de la crise de panique. Il ne peut pas y croire. Maman va se relever, ce n'est pas possible autrement !

Il entend ensuite son père hurler le prénom de son épouse, de la morte au sol à la bouche entrouverte. Le petit voit les larmes cristallines couler le long de ses joues, tomber sur ses mains, tandis qu'il répète sans cesse « non, non, pas elle, pas ça ! ». Alors qu'il est tellement froid normalement.

L'ennemi brun saisit son visage dans sa main et le force à lever les yeux vers lui. Il lui broie presque les joues. Un sourire cruel est dessiné sur ses lèvres fines et incolores.

— Alors ? Tu comptes toujours te taire ? Eren va sans doute subir le même sort si tu ne te presses pas plus que ça… Tu as une petite chance de le sauver si tu te dépêches.

— Bertholt, le prévient la femme. (Celui-ci se retourne vers elle, attentif.) Il y a quelqu'un dans la maison. C'est le gosse, j'en suis sûre. Allez me le chercher, je le veux : j'ai quelques projets pour lui…

Soudain, Reiner se précipite vers celui qui s'était caché. Horrifié, ce dernier ne peut pas bouger, ne peut même pas tenter de s'enfuir. Il recule d'un pas et tombe en arrière. Il brandit son bras entre lui et l'imposant homme. Mais cela ne sert à rien. Des bras puissants l'enserrent alors et le font décoller du sol. Il appelle désespérément son père en essayant vainement de se débattre, s'agitant pitoyablement dans les bras du colosse, tandis que ses pieds battent dans le vide, comme pour toucher son agresseur. Il tente de plus belle de donner des coups de pieds dans les épaules, fait des petits coups de poings de toute ses forces sur les bras du blond. Mais c'est sans effet. Il est trop faible face à eux.

La jeune femme, d'une vingtaine d'années s'avance vers lui et lui sourit presque gentiment :

— Tu diras bien à ton père de nous dire ce qu'on veut savoir, hein ! Sinon… vous allez finir comme ta maman. Ce serait dommage, hein ? Allez mon petit, convainc ton papa et vous serez vivants.

— Salope ! Lâche-le ! On n'utilise pas les enfants. Lâche mon fils : il ne fait pas partie de tout cela, s'insurge le père.

— Oh… mais ça ne tient qu'à toi, mon cher Grisha ! Dis-moi où vous les cachez et vous serez libres !

Le père d'Eren serre les mâchoires et baisse alors les yeux, en proie à des doutes puissants. S'il sauve son fils, ce sera le reste de l'Humanité qui en pâtira. Et ils n'ont que très peu de chance que ces trois-là disent la vérité. S'il dit ce que le trio veut entendre, l'Humanité sera décimée. Il est de plus en plus certain que de toute façon ils se feront tuer après qu'ils aient ce qu'ils veulent.

Un coup de crosse le prend soudainement et sa tête est projetée violemment sur le côté. Du sang coule le long de sa pommette, tandis que la douleur irradie dans toute sa tête. Un éclair blanc le fait dodeliner et s'il n'avait pas été arraché, il serait tombé radicalement. Il lève ensuite les yeux vers son fils et son cœur se serre : ses yeux sont écarquillés de terreur et des larmes coulent silencieusement. Ce déchirement, il ne peut le supporter. Pourtant, il a été toujours été fort. Que faire ? Il aimerait agir comme sa femme aimerait qu'il le fasse… mais c'est impossible.

Il ouvre la bouche et chuchote, la tête baissée vers le sol. Bertholt, agacé de n'avoir rien entendu s'approche de lui, plaçant son oreille juste à côté de ses lèvres. Alors, Grisha agit. Sa bouche s'ouvre, il prend son élan comme s'il inspirait longuement et referme sèchement ses dents. Il les sent d'enfoncer profondément dans la chair fine, jusqu'à se refermer les unes sur les autres. Il sent ses dents déchirer complètement la peau. Le goût puissant du sang emplit sa bouche, envahissant toutes ses papilles, remplissant même jusqu'aux papille olfactives de son nez. Il savoure le cri de douleur de son agresseur.

Ce dernier fait un mouvement vif pour se dégager et un bout de son oreille est arraché. L'autre le crache au sol, dans une petite flaque sanguinolente. Le brun place sa main sur le reste, qui saigne abondamment. Le liquide chaud coule même entre ses doigts. Il vise alors la tête de l'homme devant lui, aux lèvres rougies et au sourire narquois et moqueur. Il tire. Bam. Un sourire libéré naît alors sur les lèvres du père et il souffle une dernière fois puis tourne par a-coups la tête vers le garçon.

— Désolé, Eren… Ne m'en veux pas mon fils, je t'en prie ! N'oublie pas que nous t'aimons énormément avec ta mère. Vis parce que tu es notre fierté, toujours tu le seras.

Il ferme alors les yeux et sa tête s'effondre sur sa poitrine. La chef gifle alors l'assassin. Fortement. Une trace avec tous les doigts marque sa joue.

— Abruti ! On fait quoi, maintenant, hein ? Qui va nous dire où se trouve ce qu'on cherche !? Le gamin sait rien du tout ! Putain mais c'est pas possible, je suis entourée d'incapables ! Bandes de couillons sans cervelles ! Eh ben il ne reste plus qu'à fouiller toute la maison maintenant ! Au boulot.

Alors que le groupe se disperse, les fenêtres explosent, la porte d'entrée est arrachée de ses gonds et s'écrase lourdement sur le sol. Des hommes encapuchonnés, vêtus d'un gilet par-balle noir avec deux ailes – une blanche et l'autre bleue – dessus et armés, débarquent. Ils les encerclent et ordonnent au trio de lever les mains dans les airs. Le grand blond place son arme sur la tempe d'Eren et les deux autres se placent dos à dos avec lui.

— Je vous préviens, si vous faites un pas vers nous, on descend le gosse. Vous savez qu'on en est capables !

L'un des policiers – le plus petit – fait tomber sa capuche verte foncée et il apparaît alors un visage fermé, des cheveux corbeaux, coupés en undercut : courts au-dessus et plus longs au-dessus.

— Annie Leonhart, Reiner Braun, Bertholt Hoover, vous êtes en état d'arrestation. Posez vos armes. Maintenant !

La blonde s'avance alors vers lui, un petit sourire sardonique, tandis qu'une lueur douloureuse brille dans le regard de l'homme âgé de vingt ans environ. Il fronce les sourcils.

— Alors, mon Livaï, tu me tuerais ? Moi ?!

Livaï grimace. Reiner répète sa menace, appuyant un peu plus son pistolet sur la tempe de l'enfant, et le caporal lève doucement les mains en l'air, puis pose son arme au sol. Un sourire triomphant naît alors sur les lèvres du trio, tandis que le noiraud est toujours agenouillé. Soudain, Eren se débat et glisse des bras du colosse blond. Il tombe durement sur le sol.

Tout se passe alors rapidement : Livaï saute sur son arme, sans même se redresser, il vise en un centième de seconde et tire. La palle part en spirale, tranchant l'air et se fiche alors au milieu du front du colosse. Ce dernier part en arrière et tombe sur le dos. Les derniers membres du trio lèvent alors leurs armes, avec un train de retard. Bertholt vise, et alors qu'il veut appuyer, se prend une balle en plein cœur. Il se plie en deux et s'écroule aux côtés de son camarade, élargissant la flaque vermeille sur le sol.

Annie lève alors les bras dans les airs et jette son arme loin d'elle. Son regard est grave est meurtrier. Les sauveurs de l'enfant se pressent alors vers elle, lui mettent les mains sur le dos, la plient en deux, attachent ses mains et l'emporte. Elle lance un regard haineux à Eren avant de disparaître derrière la porte d'entrée.

Le dénommé Livaï s'approche de lui, ainsi qu'une autre personne – une femme rousse quand elle enlève sa capuche. Un petit sourire triste est dessinée sur les lèvres de celle-ci.

L'enfant regarde alors ses petites mains. Elles sont tachées de sang, mais de qui ? Il rampe vers ses parents et pose sa tête sur la poitrine de sa mère, tandis qu'il attrape la main de son père. Ils sont morts… il ne les reverra plus. Il sanglote silencieusement et ses épaules se soulèvent doucement. Comment peut-il continuer de vivre tout seul ? Ils ont été tués pour lui, parce qu'il était trop faible… Les larmes dévalent le long de ses joues, sans chercher à les retenir. Il lève la tête vers le plafond et laisse échapper un cri de douleur. Il sent les billes cristallines mouiller le col de son T-shirt. Il est maintenant seul et livré à lui-même.

L'homme s'approche doucement de lui et penche la tête vers lui. La rousse serre les lèvres par pitié. Ils auraient dû arriver plus tôt et pouvoir sauver les parents du gamin.

— Petit, je me nomme Livaï. Caporal Livaï. Et voici Petra, mon équipière. Nous appartenons à la Brigade d'Exploration. Est-ce que ça va ?

Alors Eren lève sa tête baignée de larmes et se jette dans les bras de l'homme. Il cale sa tête contre son torse, avec force. La caporal surpris et accroupi, perd l'équilibre et tombe sur les fesses. Voir ce petit être pleurer dans ses bras… mouiller son gilet… Il l'attire un peu plus, passant sa main derrière sa tête, dans ses cheveux. Il les ébouriffe doucement puis pose sa joue contre la tête sanglotante du gamin.

— Chut, c'est fini, gamin. Tout va bien maintenant, tu es en sécurité. On est là, petits. On va prendre soin de toi, je te le promets…

Et de son pouce, il efface les taches de sang sur les joues encore rebondies d'Eren, et il essuie les larmes cristallines. Il ferait partie de la Brigade d'Exploration. Il se battrait pour.

« Les Ailes de la Justice, premier sauvetage

Aujourd'hui, à 16 heures, le jeun Eren Jaëger a été témoin du meurtre de ses parents lors d'un vol qui a mal tourné. Il a été sauvé de justesse par la Brigade d'Exploration. Annie Leonhart est la seule du trio d'agresseur à avoir survécu. Son procès aura lieu dans peu de temps et sera sans doute condamnée à perpétuité. En effet, la Brigade a pu venir a temps grâce à l'amie du jeune garçon.

Le jeune enfant a été pris en charge par la Brigade d'Exploration, et sera sans doute promis à ce même destin comme a témoigné l'un des membres de l'élite. Nous suivrons avec attention le futur de ce pauvre enfant. »


Voilà pour ce premier chapitre! J'espère qu'il vous plaît! :/ N'hésitez surtout pas à me laisser vos commentaires svp! :D pour savoir si je continue ou pas... :x