Note : cette histoire sera basée sur ma partie de Pokémon Rouge Feu en Nuzlocke Challenge.

Je vous vois vous agiter sur votre siège, vous demandant ce que diable peut signifier ce pompeux étalage de syllabes et si vous avez loupé une version du jeu… Non non, n'ayez crainte, vous êtes à jour. Le Nuzlocke Challenge, c'est fondamentalement deux règles :

- tout Pokémon K.O. est un Pokémon mort. Fini. Enterré.

- on ne peut attraper, sauf rares exceptions, que le premier Pokémon combattu dans chaque zone.

Ce, afin de rendre le jeu plus… *roulements de tambour* dramatique.

EDIT : ce chapitre a participé à la Grand Réécriture de Noël 2015.


La discussion était animée. Sur la place principale de ce qu'on pouvait appeler à défaut de mieux un village, plusieurs hommes d'âge mûr discutaient vivement : ils se tenaient droits, le plus vieux, dont la barbe blanche dégringolait jusqu'au nombril, gardant un air pincé. Quelques femmes s'étaient éloignées et discutaient plus calmement, des sourires étirés sur leurs lèvres peintes.

Aucun d'eux ne remarqua l'ombre furtive qui rampa d'un buisson à un autre.

Bon, d'accord : elle ne rampait pas vraiment. Son déplacement se faisait parfois allongé, parfois à quatre pattes et, la majorité du temps, les coudes au sol et les fesses en l'air. L'ombre refusait d'imaginer ce qui se passerait si quelqu'un la voyait dans cette position, vêtue en tout et pour tout d'un justaucorps vert moulant récupéré du cours de danse. Mais après tout, mieux valait être rapide qu'élégante.

Se dandinant tant bien que mal, elle quitta l'abri de la haie pour glisser jusqu'à la suivante. Plus qu'une dernière haie et elle pourrait se dissimuler derrière le mur du laboratoire…

Oui ! Elle l'avait fait ! Ça y est, elle était presque en sécurité : le laboratoire la cachait complètement ! Il faudrait vraiment jouer de malchance pour que…

Lâchant un juron, l'ombre se jeta au sol et rampa tant bien que mal jusqu'au coin du mur. Les deux femmes sur le sentier passèrent sans la voir – ouf ! Rassurée, l'ombre se glissa derrière un mur de briques jaunes. La petite allée était vide, comme prévu à cette heure de la matinée. Bien. Une grimace satisfaite figea les traits de l'ombre derrière son masque de tissu.

A présent, songea-t-elle, une épreuve d'un autre genre l'attendait. Concentrée sur sa tâche, elle ne jeta pas un coup d'œil à la rivière étincelante en cette belle journée de printemps : elle se contenta de tourner à l'angle du bâtiment et, courant à moitié, de s'engouffrer par la grande porte.

Son soupir de soulagement retentit dans le grand laboratoire. L'ombre leva une main, s'apprêtant à retirer son masque, quand…

- Qui êtes-vous ?!

Une voix paniquée et un gourdin pointé sur elle la stoppèrent.

Les deux protagonistes se fixèrent. Ou, plus précisément, l'ombre fixa le jeune homme en blouse blanche tremblant, alors que le jeune homme en question réalisait lentement que le voleur/assassin/membre de la Team Rocket supposé mesurait un mètre cinquante et avait la silhouette d'une fillette.

D'ailleurs, constata-t-il quand l'ombre s'exprima, c'était une fillette.

- C'est moi, assistant !

L'assistant ne relâcha pas sa prise sur le gourdin.

- Et c'est qui, vous ? répliqua-t-il en tentant de masquer les trémolos dans sa voix.

- Lily ! protesta l'éclair vert d'un ton outré en ôtant son masque.

Le gourdin tomba au sol alors que l'assistant s'essuyait le front.

- Ah, c'est juste toi. Et qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille, dans cette… euh… tenue ?

- Qu'est-ce que je fais ici ? Comment est-ce que tu peux me demander ça ? Et puis elle est très bien, ma tenue !

L'assistant cligna des yeux.

Deux fois.

- Bon, d'accord, elle est pas super… Mais – et la fillette sembla se rappeler qu'elle était en colère ! – j'aurais pas été obligée de la porter si toi et ce triple idiot de professeur, vous aviez parlé à ma mère !

- Oh non, tu remets ça… Qu'est-ce que tu fais là, alors ? Tu veux qu'on te donne un Pokémon illégalement ? plaisanta-t-il.

Un silence lourd de sous-entendus suivit.

Le cerveau de l'assistant n'était pas un modèle de rapidité. Lily put donc admirer les différentes expressions qui s'attardèrent sur le visage du garçon : incompréhension, doute puis, enfin, l'illumination effrayée.

- On ne peut pas, Lily ! Pas sans l'autorisation de ta mère !

- Mais elle ne la donnera jamais, l'autorisation ! Je veux devenir dresseuse !

- Alors attends d'être majeure !

- C'est dans plus de quatre ans ! Je veux devenir dresseuse maintenant !

- Ecoute, ce n'est tout simplement pas possible. Dresseur est un métier très dangereux et on ne peut pas laisser des enfants sans autorisation s'y risquer.

- Tellement dangereux que Noé est parti il y a un mois. Il a douze ans, protesta la gamine avec aigreur. Moi, j'en ai presque quatorze.

L'assistant retint un soupir. Qu'est-ce qu'il pouvait lui dire ? Oui, c'était injuste. Oui, elle aurait dû partir à l'aventure il y a bien longtemps, comme tous les fanas de Pokémon. Si seulement sa mère n'avait pas été aussi possessive…

Comme si elle avait surpris ses pensées, Lily lâcha soudain :

- A moins que tu penses comme Maman et les gens du village. Que les garçons sont plus faits pour l'aventure que les filles et que c'est normal qu'ils partent plus tôt. C'est ça que tu penses ?

- Mais non, pas du tout !

- Dans ce cas, pourquoi tu ne veux pas me donner un Pokémon ?!

Face à un mètre cinquante d'agressivité pure, l'assistant décida de prendre son courage à deux mains.

- PROFESSEUR CHEN ! beugla-t-il à pleine voix. Il y a… euh… quelqu'un qui veut vous voir !

Ni une ni deux, la fille se précipita dans la brèche.

L'assistant plaignit sincèrement son mentor. Ce qui ne l'empêcha pas d'entrouvrir la porte pour avoir vue sur la confrontation.

Il put donc voir Lily se planter devant le scientifique de renommée internationale, le fixer dans les yeux (en levant très haut la tête) et déclarer :

- Professeur, donnez-moi un Pokémon !

Il y eut un long silence. L'assistant le découpa mentalement en trois parties : un, l'examen stupéfait par le professeur de la préadolescente. Dans son justaucorps vert, elle ressemblait à la fois à un lutin des bois et une strip-teaseuse pour hommes d'affaires pédophiles. Deux, la réalisation de ce qu'elle venait de dire. Trois, la décision.

- Non.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas le droit.

- Dans ce cas, vous n'avez qu'à dire que je vous ai forcé, expliqua la fille comme si c'était l'évidence même.

Chen fit passer son regard de la tête brune jusqu'aux pieds engoncés dans des baskets violettes. Puis il remonta à la tête. Puis il redescendit jusqu'aux pieds et remonta encore.

Un sourcil sceptique se haussa.

- Oui, bon, c'est pas très crédible, admit Lily. Mais il me faut un Pokémon ! Je vous jure que si je ne pars pas de chez moi aujourd'hui, je vais finir par tuer ma mère.

- A ce point ?

- Oui ! Professeur, elle va m'inscrire à des cours de bonnes manières.

- Mais je croyais que tu suivais déjà des cours de bonnes manières ?

- Non, ça, ce sont les cours de manières. Les bonnes manières, c'est… le niveau d'au-dessus. La danse, les verres à vin, les fleurs, tout ça.

L'assistant retint un rire en imaginant la gosse danser la valse. Son pauvre partenaire n'en sortirait pas vivant.

- Elle arrête de dire qu'il faut que je sois prête et que je tienne mon rang dans la société ! Prof Chen, je vous jure qu'elle dit ça, je lui ai dit qu'on n'avait pas de rang et qu'il n'y a pas de société à Bourg Palette mais elle refuse de m'écouter !

- Tu exagères, tempéra Chen. Ta mère veut te préparer à la vie réelle sans t'exposer au danger…

- Ah, non ! Vous n'allez pas vous y mettre ! De toute façon, vous n'êtes pas d'accord avec elle. J'ai besoin d'un Pokémon, professeur. Ça fait plus de huit ans que je veux devenir maître de la Ligue. S'il vous plaît, ne m'empêchez pas de réaliser mon rêve…

Un silence suivit. Les paupières plissées par les rides de Chen voilèrent ses yeux ; sur son visage passa quelque chose comme de la nostalgie, teintée d'une touche de pitié.

Quand il rouvrit les yeux, ceux-ci brillaient d'un éclat décidé.

- Très bien. Ta mère va me tuer mais il ne sera pas dit que le professeur Chen empêche les jeunes de vivre leur rêve.

Lily bondit dans ses bras.

- Merci, professeur ! Quand je serai devenue maître de la Ligue, vous aurez tous les crédits que vous voulez pour acheter du matériel !

- Mais oui, mais oui, sourit le vieil homme en ébouriffant un peu plus les cheveux de la fille. Allez, viens. Assistant, arrêtez de vous cacher derrière la porte et venez aussi.

Le jeune homme les rejoignit, l'air penaud, alors que son tuteur se plaçait derrière la grande table, la fille de l'autre côté.

- Lily, commença-t-il solennellement, tu vas plonger dans le monde merveilleux des Pokémon. Pour certains, ce sont des animaux domestiques ; pour d'autres, dont toi, ils sont un moyen de combattre. Mais ce sont avant tout des amis qui ne te respecteront que si tu les respectes.

Il marqua une pause. La fillette le fixait, les yeux flamboyants.

- Ta quête des Pokémon est sur le point de commencer ! dit Chen d'un ton enjoué. Un tout nouveau monde de rêves, d'aventures et de Pokémon t'attend ! A présent, tu vas choisir un…

La porte s'ouvrit brutalement et claqua contre le mur.

- Pépé, je suis là !

- Je vois ça, Yan, soupira l'homme. Ne démolis pas mes portes, s'il te plaît.

- Mais c'est toi qui m'as dit de venir, protesta le garçon. Et…

Ce fut à cet instant qu'il croisa le regard de la fille.

- Qu'est-ce qu'elle fiche ici, Pépé ? C'est censé être le jour de mon départ à l'aventure.

- Hé ben ce sera le mien aussi, figure-toi, grinça Lily.

- Du calme, du calme, les enfants, soupira le professeur. Vous allez en effet partir ensemble, on dirait.

- Hein ? Mais Pépé, c'est… c'est… une fille !

- Yan, je ne veux pas savoir ce que tu sous-entends par là, le gronda Chen. Maintenant, vous allez tous les deux choisir vos Pokémon.

Yan et Lily se toisèrent.

Il était bien connu à Bourg Palette que la fille unique de Madame Gennai et le fils cadet de Madame Chen ne se supportaient pas. Leur antipathie mutuelle était considérée dans le village comme attendrissante, au grand dam des deux concernés, lesquels réagissaient en se détestant encore plus. Le garçon considérait qu'en temps que petit-fils du professeur et futur maître de la Ligue, il avait droit à toute l'attention de son grand-père ; la fille pensait qu'en temps qu'assistante non déclarée du professeur et futur maître de la Ligue, elle avait le devoir de botter le derrière de cet idiot.

C'est pourquoi Lily plissa les yeux avec méfiance quand son rival s'écarta gracieusement.

- Les demoiselles d'abord, glissa-t-il.

- Pas si vite ! s'exclama Chen. Avant de vous donner vos Pokémon, je dois vous rappeler les règles – oui, je sais que vous les connaissez déjà, pas besoin de m'interrompre. Mais je dois vous les rappeler, c'est la tradition. Comme vous le savez, vos Pokémon sont des créatures puissantes, mais fragiles. Elles sont comme vous : si vous les poussez au bout de leurs forces, elles mourront.

Le dernier mot tomba comme un couperet.

- Il n'y a pas de retour en arrière possible. Si votre Pokémon meurt, c'est fini. Fini. Est-ce que vous comprenez ?

Les deux enfants hochèrent la tête.

- De plus, vous ne pouvez attraper que le premier Pokémon que vous rencontrez dans chaque zone. Les Pokéballs sont reliées à un système GPS qui vous empêchera d'attraper les suivants. Donc si vous laissez s'échapper le premier Pokémon, c'est tant pis pour vous. Mais attention, la Ligue n'est pas injuste ! Si le Pokémon que vous croisez appartient à une espèce que vous possédez déjà, vous avez le droit de le laisser s'échapper et d'attraper le suivant ! On ne voudrait pas que vous arriviez tous à la Ligue avec trois Rattatac, deux Nosferalto et un Roucarnage, n'est-ce pas ?

- Oui, oui, on sait, Pépé. Si on laissait Lily prendre son Pokémon maintenant ?

- Eh bien, tu es pressé, on dirait. Très bien. Lily, tu as le choix entre trois…

- Salamèche, déclara la jeune fille.

- … Tu ne devrais pas prendre le temps d'y réfléchir ?

- J'ai eu des années pour réfléchir. Salamèche.

En voyant les yeux flamboyants de l'enfant, Chen se dit qu'effectivement, le Pokémon feu était le meilleur choix. Il prit la Pokéball rouge et blanche et la tendit à Lily. Celle-ci s'en empara avec une avidité mal dissimulée.

- Et toi, Yan ?

- Salamèche, c'est un Pokémon feu, hein, Pépé ?

- C'est exact, confirma Chen alors que Lily poussait un grognement de mépris devant tant d'ignorance.

- Dans ce cas, je vais prendre le Pokémon eau. Et je sais qu'il s'appelle Carapuce ! s'exclama-t-il d'un ton de défi en direction de sa rivale.

Celle-ci plissa les yeux. Ça sentait le coup fourré…

- Maintenant que j'ai mon Pokémon, reprit Yan, je te défie, Lily !

- Très bien, grinça la fille. Gaspard, à toi !

Le professeur et sa descendance se fixèrent.

- Gaspard ?

- Ben oui. Ça lui va bien, je trouve, expliqua-t-elle alors que le rayon rouge prenait substance et se changeait en un petit animal orange.

Il commença par tourner sur lui-même, un peu surpris par tout ce monde, puis remarqua la Pokéball dans la main de Lily. D'un air un peu timide, il s'approcha. Lily le contemplait, fascinée.

- Salut Gaspard, risqua-t-elle.

L'animal lui répondit par un petit cri. La jeune fille se sentit fondre devant la tête adorable de ce mini-dinosaure. Lentement, elle pencha la main vers son nouvel ami.

Chen l'observait. La gamine bravache de tout à l'heure s'était changée en adolescente subjuguée. On aurait dit que Lily venait de tomber amoureuse. La manière dont elle se pencha, caressa doucement la peau lisse de son compagnon était troublante ; le Salamèche recherchait les caresses, enfouissant avec volupté son petit crâne plat dans la paume de sa dresseuse.

Oui, ses instincts se confirmaient. La gamine irait loin si on lui en laissait l'occasion. Si sa fascination pour les Pokémon survivait au voyage initiatique, elle pourrait même peut-être…

Yan interrompit ses spéculations.

- Tsunami, go !

- Cara, carapuce ! s'exclama la tortue bleu en apparaissant.

Pokémon et dresseur échangèrent un regard, se jaugeant mutuellement, puis le Carapuce tourna le dos à son dresseur pour faire face à Salamèche.

- Salaaaa, déclara le dinosaure en se campant sur ses deux pattes.

- Tu vas voir, minable, Tsunami et moi allons t'écraser !

Chen et l'assistant, prudemment protégés par la lourde table de métal, observaient avec attention le combat. Les deux enfants se fixaient avec tant d'intensité qu'on aurait cru voir un éclair crépiter entre leurs yeux ; leurs Pokémon se regardaient avec moins d'animosité, mais on sentait dans leurs mouvements toute la hâte de combattre.

Puis Lily lâcha, d'un ton venimeux :

- Gaspard, charge.

Et le dinosaure orange bondit.

Yan, surpris par l'attaque directe, mit une seconde de trop à ordonner au Carapuce d'esquiver. Son Pokémon était alourdi par sa carapace : le Salamèche le percuta sans pitié.

- Tsunami, relève-toi et charge aussi !

- Gaspard, esquive !

- Sala, Sala !

Mais, au dernier moment, alors que le Pokémon feu venait de s'écarter de la trajectoire de l'autre, Carapuce se projeta sur le côté, utilisant le poids de sa carapace. Salamèche finit sur à terre sous le regard appréciateur de Chen.

- Bien joué, Tsunami, s'amusa Yan.

- Tu vas voir, grinça Lily. Rugissement puis Charge !

Le cri qui sortit de la gorge du dinosaure n'était pas très impressionnant ; ça ressemblait plus au hululement d'un chiot qu'au hurlement d'un dragon. Pourtant, Carapuce se figea, comme pris de court, cible parfaite pour le Salamèche qui venait de s'élancer.

Le Pokémon eau fit un élégant dérapage arrière puis tomba, sous le regard horrifié de Yan.

Quelques secondes s'écoulèrent, lourdes de tension. Le Pokémon tortue, dans un effort héroïque, prit appui sur ses petites pattes et se releva péniblement.

- Alors, t'abandonne ? lança Lily d'un ton crâneur.

Salamèche se tenait devant sa dresseuse, une patte sur la hanche et le museau fièrement levé ; seule sa flamme affaiblie trahissait la fatigue de ce premier combat.

- Hors de question, grogna Yan. Tsunami, charge encore !

Lily ouvrit grand les yeux.

- Mais il tient à peine debout !

- Carapuuuuuuce !

Dans une dernière charge suicidaire, Tsunami se dirigea d'un pas lourd vers son adversaire.

- Gaspard, esquive. On ne va pas tuer ce pauvre Carapuce parce que son dresseur est trop stupide pour comprendre qu'il a eu tort.

- Je ne suis pas stupide ! enragea Yan.

Et Carapuce s'écroula au sol, sous le regard étonné de Salamèche qui n'avait pas bougé d'un pouce.


- Professeur ?

- Qu'est-ce qu'il y a, assistant ?

- Vous ne vouliez pas leur donner votre nouvelle invention, le Pokédek ?

- Pokédex, jeune inculte !

Un silence.

- Ah oui, tiens.

Un deuxième silence.

- Dites-moi, assistant, tous les jeunes dresseurs passent par les Pokéshops ?

- Euh… Oui, il me semble.

- Formidable. Allez me chercher le téléphone, voulez-vous ?


Quelques instants plus tard, le vendeur du Pokéshop regarda pensivement les colis qu'il venait de faire. Pourquoi le renommé professeur Chen, dont les étagères étaient remplies de toutes les sortes de Pokéballs existantes et qui, selon la rumeur, possédait même une des rares Masterballs existantes, voulait-il qu'on lui envoie par dresseurs interposés dix misérables Pokéballs rouges et blanches en deux paquets différents ?

A la réflexion, il préférait ne pas le savoir.