Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya ne m'appartiennent pas, dommage !
Cette fic est dédicacée à Ariesnomu, qui a été ma première revieweuse. Merci pour tes encouragements chaleureux. J'espère que ça te plaira.
JOYEUSE SAINT VALENTIN.
1. LE COMPLOT.
Un matin, Mû ressentit de la souffrance en provenance du troisième temple, et, inquiet, s'y téléporta immédiatement. Il découvrit Kanon à moitié comateux sur le canapé, les yeux gonflés, le nez rouge et le regard larmoyant.
- Ca ne va pas, Kanon ? Demanda-t-il gentiment.
- J'ai chobé une suber crève, et j'ai bas bu dorbir de la nuit… Gémit le gémeau d'une voix mourante. Camus m'a conseillé un bédicabent biracle qu'on trouve en barmacie, bais j'suis trop cassé bour aller le chercher. Tant bis, j'irai debain… …
- Envoie Saga, suggéra le bélier.
- Il est sorti aux aurores sans be dire où il allait et bas moyen de le joindre sur son bortable… Fit Kanon en se mouchant. Ohhh !!! J'en ai barre !
Mû soupira :
- Je peux y aller, si tu veux…
- Tu ferais ça ? Demanda Kanon, plein d'espoir.
- Oui. Ce sera vite fait, en me téléportant.
- C'est tellebent gendil, Bû ! S'exclama Kanon. Bais… Il est presque bidi, ça ba ferber !
- C'est la pharmacie qui est sur la place de l'Europe, n'est-ce pas ? J'y vais aussitôt ! Dit Mû en se volatilisant.
Kanon, ravi, sauta hors du canapé et courut à la cuisine. Il se pencha quelques instants au-dessus d'un produit d'entretien nauséabond et hautement irritant.
Ce qu'il faut pas faire, quand même… Pensa-t-il, agacé.
Il poussa un cri et se frotta vigoureusement les yeux quand la sensation de brûlure s'intensifia et que des flots de larmes se mirent à dévaler sur ses joues. Malgré tout, satisfait de son stratagème, il repartit se vautrer sur le canapé en ricanant. A la seconde où il toucha les coussins, il se composa un air affreusement affligé.
Mû sortit de la pharmacie avec le médicament. Il était le dernier client, et la porte, après lui, fut verrouillée. Heureusement qu'il s'était dépêché ! Kanon avait vraiment l'air très malheureux et il était content de pouvoir le soulager. Avec un sourire, il traversa la place pour regagner la petite ruelle d'où il comptait se téléporter discrètement.
Cependant, en passant devant un petit restaurant, une chevelure flamboyante retint son attention et il poussa un cri étranglé : Assis à la table de la terrasse, Dokho était en train d'embrasser Sion !
Mû se frotta les yeux, persuadé de faire un cauchemar, mais la scène, incroyablement, perdurait. En trébuchant, il se rendit comme un aveugle dans la ruelle et disparut dans un éclair doré. Il réapparut dans la seconde au temple des gémeaux, et donna le médicament à Kanon.
- Berci, Bû ! Dit Kanon, reconnaissant. Tu be sauves la bie !
Mû hocha machinalement la tête, l'air absent. Kanon fronça les sourcils :
- Ca ne ba bas ?
- Si, si… Marmonna Mû. Soigne-toi bien. Au revoir !
Il disparut et un sourire machiavélique joua alors sur les lèvres du gémeau. Il alla se mettre la tête sous le robinet d'eau froide, se rinça soigneusement les yeux. Il se redressa, et un immense éclat de rire retentit dans la cuisine :
- Ah ah ah ! Le premier objectif est atteint ! Maintenant, laissons mariner…
Toute la journée, Mû gambergea. Ces images obsédantes lui trottaient dans la tête. Ce n'était pas tant le fait de découvrir que son maître avait une relation qui l'interpellait, mais plutôt le fait qu'il ait choisi de se mettre avec un homme.
Sans être très au courant des affaires de sexe, Mû savait néanmoins en quoi consistaient les relations homosexuelles et était obscurément soulagé de voir que son maître avait choisi Dokho. Il se sentit soudain très bête : Après avoir retrouvé leur jeunesse, il était certainement normal que les hormones des deux hommes se réveillent… Et puis, après tout, ils se connaissaient depuis plus de deux siècles… Mais quand même ! Son maître, qu'il aimait comme un père !
Comment peut-on en arriver à fréquenter quelqu'un du même sexe ? Se demanda le bélier.
Incapable de se concentrer, il évita de justesse les ridicules météores de Pégase de Seiya. En grimaçant, il alla s'asseoir sur les gradins à côté d'Aphrodite et se mit à se tordre les mains.
- Oh là là, mais tu as une mine affreuse ! S'indigna le poisson.
Mû regarda le suédois, légèrement hagard. Aphrodite s'écria, subitement affolé :
- Oh, c'est pas vrai, j'ai pas un bouton sur le nez, au moins ?
- Mais non… Dis, Aphro, t'as déjà été amoureux ?
- Oui, bien sûr, répondit le poisson, perplexe. Que se passe-t-il ? Tu as quelqu'un en vue ? Tu as besoin de conseils ?
- Euhhhh… Non, mais je sais que tu es homosexuel, et j'aimerais que tu me racontes comment ça s'est passé pour toi. Enfin, je veux dire… Normalement, un homme va avec une femme…
Aphrodite ouvrit de grands yeux. Oh, par Athéna, mais c'est toute son éducation que je dois faire ! Merci du cadeau, Sion !
Il soupira et expliqua patiemment :
- Alors… Mon premier amour, c'était un de mes amis. On était très proches, et on était tout le temps ensemble.
- Ah, c'est aussi ce qui a du arriver à mon maître, je suppose, commenta Mû.
- Tu es au courant ? S'étonna Aphrodite. Je suis surpris, ils sont tellement discrets. On est peut-être seulement trois ou quatre à s'en être rendu compte. Comment as-tu su ?
- Je suis allé à la pharmacie à midi pour chercher un médicament pour Kanon et je les ai vu s'embrasser, au restaurant d'en face.
- Ahhh ! Fit Aphrodite, en étrécissant les yeux. Je vois… Et… Ca ne te gêne pas ?
- Non. Enfin, je ne crois pas… Dit Mû placidement. Mais tu n'avais pas fini de me raconter ton histoire…
- Oui. Alors, avec Dimitri, on a découvert le sexe grâce à des revues et des films, puis on a décidé de passer à la pratique. Au début c'était juste pour s'amuser, puis on a découvert qu'on aimait ça et qu'on en avait besoin de plus en plus souvent. On a essayé de le faire avec des filles, mais ce n'était pas pareil. Alors on est resté ensemble, c'est comme ça qu'on était le mieux. On avait presque pas besoin de se parler pour se comprendre, j'ai plus jamais vécu ça avec quelqu'un d'autre…
Aphrodite sourit et ferma les yeux, rêveur. Emu, le bélier se demanda si son maître était amoureux de la sorte. Il dit :
- Ca a l'air d'être très beau, d'aimer quelqu'un comme ça.
- Et tu sais pas le plus rigolo, Mû ! Figure-toi que ça te tombe toujours dessus sans prévenir ! Un beau jour, tu découvres que tu ne penses plus qu'à une personne du matin au soir. Tu te retrouves enchaîné, sans savoir comment.
- Mais c'est de l'esclavage !
- Ah ,Mû ! S'exclama Aphrodite. Tu es tellement naïf ! On ne choisit pas ! C'est comme ça ! Un jour viendra où toi aussi tu te laisseras enchaîner. Et j'aimerais sincèrement que ce soit par quelqu'un de bien. Tu le mérites.
- Merci, Aphro. Je vais aller méditer là-dessus, dit Mû.
- Tu peux revenir me parler si tu as besoin, hein ? Proposa le poisson.
- D'accord, à plus tard.
Et maintenant, rugit Aphrodite en lui-même, à nous deux mon cher dragon des mers !
Il resta immobile deux secondes, puis grimpa les escaliers quatre à quatre jusqu'au troisième temple. Kanon, en simple caleçon, fouillait dans le frigo. Le poisson l'attrapa par l'épaule et lui balança son poing dans la mâchoire :
- Imbécile ! Tu as sciemment envoyé Mû se balader là où Sion et Dokho se retrouvent tous les Mardi pour manger discrètement en amoureux ! Tu nous l'as mis dans un bel état, le bélier, maintenant, bravo !
- Hé là, on se calme ! Protesta Kanon en se frottant le menton.
- Evidemment, c'est de notoriété publique que tu aimes manipuler les gens ! Ah, j'espère que tu as pris ton pied !
Kanon abdiqua et referma violemment la porte du frigo :
- Bon, d'accord ! Mais c'était pas méchant ! Je l'ai fait pour de bonnes raisons !
- Connard ! Est-ce que tu as déjà essayé de te mettre à la place des autres avant de faire n'importe quoi ?
- Attention, Aphro, menaça Kanon, les yeux étrécis. Ne présume pas trop de notre amitié pour te permettre de me parler sur n'importe quel ton.
Le regard du suédois étincela, et il exprima sa frustration en envoyant voler à travers la pièce la bouteille de lait que Kanon tenait à la main. Le gémeau découvrit les dents dans un rictus rageur, et, plus vif que l'éclair, tordit le poignet du poisson jusqu'à ce que celui-ci pâlisse.
- Abandonne, Aphro, conseilla Kanon d'une voix froide. Tu n'es pas de taille.
- Jamais ! Cracha le poisson. Ce n'est pas parce que tu es une brute que tu as forcément raison !
Kanon, dédaigneux, força encore un peu plus le fin poignet et Aphrodite tomba à genoux, haletant, mais son regard azur ne se détourna pas. Kanon finit par le lâcher, déçu :
- Pff ! Tu crois pas qu'il serait temps de le déniaiser un peu, à son âge ? Et puis, tu sais, susurra-t-il sur le ton de la confidence, je connais quelqu'un qui est très amoureux de lui… C'est pour ça que j'essaye de le préparer tout doucement…
- Tu connais quelqu'un qui est amoureux de Mû ? S'étonna Aphrodite en se relevant, sa curiosité piquée malgré lui. Qui donc ?
- Saga. Le problème, c'est qu'il a besoin d'un petit coup de pouce… Et Mû aussi. Il n'est pas plus mature sexuellement qu'un enfant de dix ans ! Il ne vaut pas mieux que Kiki, pour l'instant ! Je compte sur toi pour m'aider.
- Hein ?
- Est-ce que tu m'aideras ? Demanda Kanon, impatient.
- C'est déjà fait. Il est venu me parler tout à l'heure. Il voulait savoir comment ça faisait d'être amoureux.
- Oh non ! Gémit Kanon. C'est à ce point-là ?
- Et oui, c'est à ce point-là ! Cria Aphro, énervé au dernier degré. J'te le dis, moi, il est pas encore casé ton frangin ! A condition que Mû accepte un psychopathe, en plus, ce dont je doute fortement !
- Qu'est-ce que tu as dit là ? Gronda Kanon en refermant ses mains sur le cou du suédois.
- R… Rien… Articula péniblement le poisson.
- Je préfère ça… Lui chuchota Kanon à l'oreille.
Il se recula légèrement et promena sa langue sur les lèvres roses, qui s'ouvrirent par réflexe. Kanon relâcha son emprise et le suédois lui passa les bras autour du cou. Kanon glissa ses mains sous la chemise d'Aphrodite et lui caressa le dos, profitant de la chaleur du poisson contre lui.
Aphrodite se sentait bien, contre le corps fort et viril. Il sourit et murmura :
- Alors comme ça on est attiré par les hommes, Kanon ?
- Je n'en suis pas moins un vrai mâle pour autant, et je vais te le prouver !
- J'ai déjà vu le loup, mon chou ! Mais je veux bien que tu me montres ce que tu es capable de faire ! Rigola Aphrodite en l'entraînant vers la chambre.
Voili voilà! Je sais c'est court mais bon c'est une juste une petite fic sans prétention, pour ce jour très particulier... Merci de m'avoir lue!
