Les personnages appartiennent à J.K Rowling.
Un OS sur le couple Hermione/Drago.
Ca ne se fini pas mal. Mais ça ne se fini pas bien non plus.
Après, cela dépend de la façon dont on voit les choses.
Bonne lecture ! :)
Musique - Kate Nash, Nicest Thing
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Sur le quai de la gare
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Futur
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Elle lui avait dit. Elle avait réussi. Elle lui avait tout dit. Dans un murmure. Là, comme ça. C'était sorti. J'pars. Pour de bon, cette fois. Tu m'retiendras pas. Tu m'retiendras plus. Sur le coup, ça l'avait libérée. Ca lui avait fait du bien. Elle s'était sentie puissante, comme si elle contrôlait la situation. Pour une fois. Et puis elle avait vite déchanté.
Là, sur le ce quai de gare, perdue dans la foule. Dans la houle. Les gens se bousculent. Se percutent. Se croisent et ne se voient pas. Elle aimerait les arrêter un à un et leur demander si, eux aussi, ils ont ce sentiment de ne pas savoir où ils vont. Mais les visages qu'elle voit sont fermés et ne lui révèlent aucune émotion. Ils avancent, et c'est tout.
Elle tient sa valise à bout de bras, là, au milieu du quai. Elle est figée dans le temps. Elle s'est arrêtée et les autres poursuivent leur course. Elle est un peu perdue. Un peu hésitante. Mais après tout, elle lui avait dit, qu'elle allait partir. Elle lui avait dit. Parce qu'elle en avait assez. Assez de ce triangle amoureux qu'elle ne pouvait plus ignorer.
Il n'avait jamais pu se concentrer sur elle. Seulement elle. Il y avait toujours eu l'autre, dans son cœur. Dans ses yeux. C'était simple à comprendre. Mais elle avait mis tellement de temps à le remarquer. Il vivait entre deux eaux, entre deux feux. Et il n'avait jamais été foutu de faire un choix. Pourtant, c'était pas compliqué. En l'espace de quelques secondes, elle avait choisi de partir et de refaire sa vie. Partir pour aller nulle part et partout à la fois. Elle voulait juste oublier, qu'un jour, on l'avait trompée de toutes les façons qui soient.
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« - C'est encore elle, n'est-ce pas ? »
Il la toise avec colère. Ses yeux sont sombres et lourds de reproches. Elle sait qu'il n'aime pas lorsqu'elle lui parle de l'autre. Mais elle, elle s'en fichait, de ses états d'âme. Il était trop tard pour nier la réalité. Alors il la toise, debout, dans leur salon, alors qu'elle est assise sur le canapé. Ses cheveux blonds sont plaqués en arrière. Il se coiffe toujours comme cela pour aller la voir.
Au fil du temps, elle avait vite compris qu'il menait une autre vie. Il aurait pu faire un choix. Mais il n'avait pas voulu. Elle ne sait pas pourquoi. Mais il ne s'est jamais résolu à faire un choix. Peut-être est-ce parce qu'elle est du même milieu que lui ? Ils se connaissent depuis toujours. C'est évident que cela aurait aboutir sur quelque chose. Pourtant, il s'obstine à les garder toutes les deux dans sa vie.
« - Je ne veux plus en parler, Hermione. »
« - A quoi bon. Je sais tout. Dis-moi ce qu'elle t'apporte ? Peut-être pourrais-je essayer de te l'apporter, moi aussi ? »
« - Tu es stupide. »
Les mots la giflent. Ca lui cuit la peau et lui brûle le cœur. Elle baisse la tête et fait semblant de lire le livre qu'elle tient. Un, deux, trois pas. La porte claque. Et elle pleure en silence. Ses larmes s'écrasent sur les feuilles jaunies par le temps et l'usure. Elles absorbent son chagrin et son impuissance. Elle envoie valser l'ouvrage sur le sol. Il tombe, ouvert, sur le carrelage.
Elle ne sait plus pourquoi elle reste. Peut-être est-ce parce qu'elle l'aime un peu trop ? Un peu trop maladivement. Et elle voudrait en vouloir à cette autre femme, mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas reprocher à quelqu'un d'avoir commis les mêmes erreurs qu'elle. C'aurait été facile, pourtant, de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Mais elle sait que cela ne résoudra rien. Elle voudrait le laisser partir. Mais elle ne peut pas s'y résoudre. Elle l'aime bien trop pour cela.
Il avait rejoint l'Ordre, pendant la guerre. Il s'était repenti. Elle l'avait découvert sous un nouveau jour. Elle l'avait toujours connu vivant dans ce monde froid, ce monde qu'il possédait. Mais, dans les rangs de l'Ordre, il ne possédait plus rien. Il était aussi démuni que n'importe qui d'autre. Et puis elle était tombée pour lui. Sans réellement savoir pourquoi. Mais il avait déjà vécu avant de la connaître. Et il n'avait jamais pu se détacher de sa vie d'avant.
Ce qu'elle sait de l'autre, c'est qu'elle s'est battue aux côtés du Mage Noir et qu'ils avaient été amis à Poudlard. Mais, ne s'étant battue que par obligation, elle avait juste était jugée avant d'être envoyée deux ans à Azkaban. Elle était ressortie au bout d'un an et demi. Et tout ce temps, il l'avait attendue. Elle le sait parce qu'il lui avait envoyé des lettres. Il avait même été la voir.
Pourtant, il l'aimait. Elle en était persuadée. Elle le savait parce qu'il restait malgré tout. S'il ne pouvait se résoudre à quitter l'autre, il ne pouvait également pas se résoudre à la laisser. Elle se demande quelle erreur elle a commise. Et ce, depuis des mois, des années.
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Quand il rentre, elle a fait ses valises. Elle a pris le nécessaire. Juste de quoi recommencer sa vie ailleurs. Le reste, elle lui laisse. Il peut tout jeter, tout brûler. Son unique valise est posée dans l'entrée, devant la porte, bien en évidence. Il doit hésiter, sur le pas de la porte. Mais la porte fini par se refermer. Elle entend le bruit de ses pas feutré qui se rapproche. Elle attend, assise dans le fauteuil.
Il fini par faire irruption dans le salon. Il est blême. Au fond d'elle, cela la touche. Peut-être va-t-il finir par se rendre compte qu'il va la perdre pour de bon. Il lui lance un regard confus et interrogateur. Comme s'il ne savait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Elle remarque que ses cheveux sont en bataille. Ses yeux d'argent la sondent. Elle se ferme. Elle ne veut pas lui dévoiler son chagrin. Ses faiblesses.
« - Pourquoi ta valise se trouve dans le couloir ? dit-il alors qu'il connaît la réponse à sa propre question. »
« - Parce que c'est fini. Ce jeu entre toi, moi et l'autre. Tu ne peux pas, tu ne veux pas faire de choix. Alors je pars. J'pars. Pour de bon, cette fois. Tu m'retiendras pas. Tu m'retiendras plus. »
« - Laisse-moi t'expliquer… »
« - M'expliquer quoi ? Qu'il te faut du temps ? Trois ans n'ont pas suffit. Que tu m'aime ? Visiblement pas assez. Que tu as besoin de moi ? Ca, c'est ce que tu crois. On croit toujours que l'on a besoin de quelque chose. Mais ce n'est qu'un besoin égoïste. On ne blesse pas, on ne fait pas de mal à ceux que l'on aime. »
Elle voit son visage qui se défait. Elle ne peut s'empêcher d'être satisfaite d'elle-même. Au moins, son départ le touche. Il ne rien de plus. Elle prend sa baguette qui traîne sur la table basse. Elle enfile ses chaussures et un manteau. Et puis elle quitte l'appartement. Elle part. Elle ne comprend pas pourquoi elle avait tant hésité à faire cela. C'était si simple, en fin de compte. Sa valise en main, elle dévale les escaliers.
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Elle attend son train. Elle repense à tous ces moments qu'ils avaient passé ensembles. Au fond, elle ne l'avait jamais vraiment eu pour elle toute seule. Il avait toujours eut l'air absent. Il avait toujours été avec l'autre, d'une façon ou d'une autre. Les voyageurs se bousculent et se percutent. Elle attend. Elle attend cette promesse de nouveau départ.
Le train arrive en gare. Il vomi des dizaines de passagers. Le quai est encombré. Elle tente de se frayer un chemin dans la foule. Sa valise à la main, elle fend les flots de voyageurs. Elle a l'impression d'être perdue au milieu de nulle part. Elle a l'impression de brasser de l'air. Elle pourrait peut-être rester ? Elle chasse cette pensée de son esprit et elle s'élance à cœur perdu dans cette foule qui s'acharne contre elle.
Elle atteint enfin le train. Son ticket dans la poche de son manteau, elle pose sa valise dans le wagon. Elle soupire et détend sa main droite. C'est sa vie qu'elle a mise dans cette valise. Et cette vie pèse horriblement lourd. Elle est lourde de remords, de chagrin et de rêves illusoires. Il n'y a pas de place pour deux femmes dans le cœur d'un homme. Elle grimpe dans le wagon. Et puis on la retient violemment en arrière, la faisant presque trébucher. Elle se retourne. C'est lui.
Le visage rouge, il est essoufflé. Il a couru. Couru pour la rattraper. Elle se sent défaillir. Elle sent toute sa volonté lui échapper. Mais elle se détache de sa main qui la retient. Elle bloque l'entrée du wagon et des voyageurs manifestent leur mécontentement. Mais elle veut écouter ce qu'il a lui dire. C'est la dernière fois qu'il a l'occasion de lui dire qu'il est désolé.
« - Ne pars pas. murmure-t-il. Je vais changer. Pansy n'est personne. Je me suis accroché à elle parce que nous étions proches, avant. Mais elle n'est personne, pour moi. Elle me rappelle trop celui que j'étais. Toi, tu m'as fait entrevoir celui que je pourrais être. »
Elle réfléchit. Ces mots se cognent contre son cœur. Elle ferme les yeux et ravale ses larmes. Il n'a pas su saisir la chance qu'elle lui avait laissée. Le train siffle et les voyageurs s'écartent des rails. Lui, il la supplie du regard. Il l'implore de ses yeux couleur d'orage. Mais il n'a pas su saisir sa chance. Le train commence à avancer. Et elle le voit qui marche en lui tendant la main. Le train prend de la vitesse. Et il se met à courir sur le long du quai.
« - Non, Drago. C'est trop tard. Je pars. »
Elle murmure. Elle se demande s'il l'entend. Sûrement, car il s'arrête, en plein milieu du quai, la main tendue vers elle. Elle ne le quitte pas du regard mais elle obligée de rentrer. Les portes du wagon se referment derrière son passage. Elle pose sa main sur son cœur qui bat la chamade. Elle cligne des yeux sous les regards interloqués des autres passagers. Elle réalise qu'elle vient de mettre un terme à sa vie d'avant. Elle se sent bien. Elle se sent libre.
Voila, voilà. Alors, que pensez-vous de ce Drago déchiré entre les deux femmes de sa vie ? Je sais, on ne voit pas Pansy dans cet OS. Mais j'ai écris depuis le point de vue d'Hermione. Ca n'aurait pas été logique de vraiment intégrer Pansy au récit.
J'espère que ça vous a plu.
Mel'.
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Réponse aux reviews :
Leila : Tout d'abord, merci pour cette review qui m'a beaucoup fait rire. Je ne savais pas que l'on pouvait mourir d'une déshydratation oculaire ! :) Ensuite, merci pour tes compliments. Peut-être que je vais faire un chapitre depuis le POV de Drago, pour te faire plaisir. ;) Je vais réfléchir. Je l'écrirais sûrement, quand j'aurais le temps. Encore merci. :)
Syttaa : Je suis contente d'avoir "comblé ta faim". x) Et puis, en effet, j'ai essayé de ne pas tomber dans la parodie et de faire une Hermione complètement soumise aux moindres désirs de Drago et de lui faire se casser la gueule en prime. ;) Merci pour cette review et pour ton soutient. :)
