Dates : 4.12.2015 (oui, je sais xD) - 26.08.2015 (ouaip, finie dans la nuit, postée le matin, chouettos hein ? :p)

Petit mot de moi-même : Me revoilà avec une nouvelle ff Esprits Criminels ! :D Je suis fière et en même temps, j'ai peur que vous ne me preniez définitivement pour une folle avec cette idée x) Mais voilà, je l'avais en tête depuis un moment ^^ Mais je vais le dire haut et fort : CECI N'EST PAS A METTRE ENTRE TOUTES LES MAINS ^^ Voilà. On est parle de drogue et autre, donc c'est un peu violent. J'espère que cette fic' vous plaira autant que "Cent jours et demi" a plu :)

Cette ff se place juste après l'épisode Tobias Hankel, après les 2x14 et 2x15. C'est un peu vieux, mais ce n'est pas très grave :)

Cette fic' est terminée d'écrire. Donc la suite arrivera petit à petit, mais elle arrivera ;)

(Ma playlist étant beaucoup trop longue cette fois, je vous l'épargne :'))

Rating : M

Genre : Angst

Disclamer : Rien n'est à moi, et si j'étais payé à écrire ça, alors j'arrêterais les études :p


Enfers, addiction, vivant

Partie 1 : Enfers

PDV Spencer Reid

C'est la dernière fois. Promis. Après, j'arrête.

Ferme les yeux. Respire. Joue. Gagné.

Je ne sais pas pourquoi je fais ça. A priori, on pourrait penser que mes cent quatre-vingt-sept points de QI soient pour moi une ressource inépuisable de connaissances et de solutions à tous les problèmes du monde et que cela empêche des agissements aussi dangereux et malsains que ceux-là. Mais non. Ce n'est pas le cas, et cela ne marche pas de la sorte. Alors oui, j'ai plus de connaissances que la plupart des autres. Je suis plus intelligent, j'ai des capacités de réactions plus rapides et je peux lire un livre de cinq cents pages en moins de dix minutes. Mais est-ce vraiment utile dans la vie de tous les jours, au contact des autres ? Je l'ai appris à mes dépends : non ce n'est pas utile.

Déjà tout petit je n'arrivai pas à gérer mes émotions. Je n'ai jamais su. Pourquoi est-ce qu'en grandissant cela aurait-il changé ? Personne ne m'a jamais appris cela. J'ai dû apprendre seul, dans les livres. Mais les livres n'ont pas la solution à tout, surtout concernant les relations humaines. Théoriquement, je connais. Théoriquement, je peux tout faire. Mais « théoriquement » n'est pas la réalité. Au contraire. C'est sans doute plus difficile de faire confiance, de s'attacher aux autres quand on connaît autant de statistiques que moi. Le nombre de mensonges émis par jour et par personne est extrêmement élevé, à croire que l'on ne vit qu'entouré de menteurs et d'hypocrites.

Encore une fois. La dernière. On tourne, on ferme les yeux. Respire. Joue. Gagné. Encore.

Je n'arrive pas à arrêter. Je n'arrive pas à retrouver la sensation que je cherche. Je n'arrive pas à comprendre. Est-ce que je comprendrais un jour ? C'est effrayant que de penser que je connais des théories scientifiques dont personne n'a jamais entendu parler, et que je suis incapable de comprendre mon propre esprit. Souvent, il me fait peur. Souvent, je n'arrive pas à me comprendre, et je perds. Parfois, j'aimerais simplement ne pas avoir tout cela en tête. J'aimerais ne pas avoir de mémoire eidétique et oublier certaines choses. Mais c'est impossible. Je n'oublie jamais rien. Tout est gravé à jamais dans ma tête. Que ce soit pour le meilleur, comme pour le pire. Ces images de corps mutilés, ensanglantés, ces images des familles anéanties par la perte d'un proche, ces images de ces tueurs qui sont presque fiers de leurs actes… Toutes ces images sont gravées dans la mémoire de beaucoup, mais pour moi c'est différent : je me souviens de chaque détail, de chaque trait de visage, de chaque larme coulée. Je me souviens de chaque goutte de sang coulée, de chaque coup fatal. Je me souviens de tout. Toujours.

Mais là, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à retrouver cette sensation que j'ai ressentie lorsque j'étais entre ses mains. Je ne saurais pas la décrire, je n'arrive pas à mettre un mot sur ce sentiment. La peur de mourir à tout instant ? Je ne sais pas, mais cela ne me quittait pas, ne me laissant aucun répit. Sentir l'air entrer et sortir de mes poumons sans savoir si ce serait la dernière fois ou non. Je veux la retrouver, la sentir encore une fois. Rien que pour comprendre.

Encore… Rien qu'une… Promis, après, j'arrête… Respire. Joue. Gagné.

Je ne crois même plus en mes propres promesses. Je suis aussi pourri que celui qui m'a fait ça. Aussi perverti, malsain et déséquilibré que lui. Aussi fou. J'ai peur de moi-même. Peur d'où cela me conduit. Peur de comment cela va finir. Est-ce comme cela que je suis destiné à mourir ? Seul, dans ce petit appartement froid et sombre ? Par ma propre main ? Je ne sais pas. Mais le Destin en a sûrement décidé autrement, parce que toutes les parties que j'ai faites, je les ai gagnées. Je n'en retire aucune fierté, vraiment. Mais parfois, je me surprends même à me demander quand vais-je enfin perdre. Une sorte de lassitude sans doute. Je sais que je pourrais en parler à l'équipe, ou simplement à un professionnel. On me l'a proposé. J'ai refusé. Parce que s'ils savaient, ils me retiraient tout ce qui fait que je suis moi, mon travail, mon accréditation, et toute ma vie. Je n'ai que cela. Je n'ai ni famille qui m'attend le soir, ni amis en dehors du bureau pour m'évader hors des enquêtes. Je suis seul. Alors dans le fond, qui cela dérangerait-il si je perdais ? Oui, bien sûr, l'équipe. Et encore. Hotch n'exprime jamais rien. Je sais qu'il tient un peu à moi. Mais si je venais à perdre, je suis certain qu'il serait triste un temps, et qu'il passerait vite à autre chose. Il est fort, plus fort mentalement que je ne le serais jamais. Je l'admire pour ça. Gideon s'en voudrait un temps de ne pas avoir su m'aider. Mais il s'en remettra. Depuis quelques temps, il a retrouvé un certain équilibre mental qu'il semblait avoir perdu. Il aura besoin de plus de temps que d'autres, mais il s'en remettra, je le sais. Morgan ne comprendra pas le fait que je ne sois pas venu lui parler. Et puis son fatalisme reprendra le dessus. Il pensera sans doute que c'est moi qui l'ai voulu et que par conséquent, c'est ainsi que ça devait être. Et après une période de deuil, il tournera la page. Emily n'est dans l'équipe que depuis quelques mois, et nous ne sommes pas très proches. C'est celle qui s'en remettra le plus facilement. Garcia pleura longtemps. Je le sais. Mais elle comprendra le geste pour avoir elle aussi eut des périodes très difficiles dans sa vie. Il ne reste que JJ. Je sais qu'elle s'en veut et qu'elle se sent responsable de ce qu'il m'est arrivé. Mais nous en avons parlé, et elle sait que je ne lui reproche rien, que je ne considère pas que tout ceci est de sa faute. C'est moi qui ai fait l'erreur de poursuivre le suspect à travers le champ, seul, sans attendre les renforts. Elle m'avait pourtant mis en garde, mais je ne l'ai pas écouté, fonçant tête baissée, cherchant à prouver que j'avais bien ma place dans cette équipe. Elle pleura aussi beaucoup, mais elle mettra sa douleur de côté pour soutenir les autres, c'est sa personnalité : faire passer le bien être des autres avant le sien. Et elle enterrera sa douleur au plus profond d'elle, et finira par l'oublier. Quant à ma mère, c'est tout juste si elle a conscience que j'existe parfois.

Non. Dans le fond je ne sais pas à qui je vais manquer. Je vais soulever des questionnements, des interrogations, des « pourquoi ». Mais c'est sans doute mieux ainsi, plutôt que de partager ma mauvaise humeur et ma dépression. Peut-être devrais-je jouer jusqu'à ce que la chance tourne et que je perde. Je sens que je deviens fou et que je perds pieds. Je ne sais plus qui je suis, où tout est censé me conduire. Je me noie jour après jour, à chaque instant. Respirer revient à avaler un peu plus d'eau, qui glisse doucement dans mes poumons jusqu'à ce que je suffoque. Je suis las. Et je ne veux pas transmettre ça aux autres. Ils ont le droit au bonheur, je ne peux pas leur enlever ça. Je n'ai pas le droit de les entraîner dans le puits sans fond dans lequel je semble glisser. Je n'ai pas le droit de devenir un tel monstre. Je n'ai pas le droit de leur imposer cela. Il vaut mieux que je stoppe tout cela maintenant, que je parte d'ici, que je m'abandonne à ce qui aurait du arriver là-bas dans ce cimetière. Mais quelque chose me retient encore. Je ne sais pas quoi. J'ai beaucoup trop de questions en tête.

Est-ce que ainsi que je suis destiné à finir ? En jouant à ce jeu ? Quelle image cela donne-t-il de moi ? Que penseront les autres ? Comment réagiraient-ils s'ils savaient ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à arrêter ?

Que restera-t-il quand, moi, Spencer Reid, viendrais à perdre une partie de roulette russe ?


Voilà, voilà pour ce "chapitre 1" ^^' J'espère qu'il vous a plu et que vous n'êtes pas partis loin d'ici x)