Yo ! Un drabble écrit pour la Nuit du FoF sur le thème Aile, parce que ça faisait un bail que j'avais plus écrit sur ces deux-là, qui restent quand même mes chouchous.
C'est la 150ème histoire que je poste sur ce site … waouh. J'aurais jamais cru en arriver là, quand j'ai commencé et que je postais quoi ? Mille mots tous les six mois. Bref. Je suis contente. Mais ce grand nombre vient sans doute des textes courts comme celui-ci. Bref.
Bonne lecture !
Des ailes dans le sable
La plage d'Hasetsu dans un début d'été. Iouri est allongé sur le sable, les yeux fermés. La Russie lui manque. Sur ses paupières il projette quelques souvenirs blanc.
L'hiver et la neige. Le froid. Et dans le blizzard quelque chose de chaud. La promesse d'un chai latte à la maison, l'eau gelée contre ses joues. Il est allongé par terre, il a à peine neuf ans. Pris d'une pulsion enfantine, il étend se bras et les remue vivement, de même que ses jambes. Il dessine un ange. Soudain, une voix.
« Yourotschka, tu vas attraper la mort. »
Iouri rouvre les yeux et regarde son grand-père qui le regarde avec une inquiétude tendre dans les yeux. Il fait trop froid pour s'amuser, presque, mais le rire de son petit fils est si doux à ses oreilles. L'enfant ne veut pas se relever et Nikolaï prend un bout de bois par terre et lui dit :
« Ne bouge pas. »
L'enfant obéit, se demande ce que son grand-père va faire, et entend le crissement de la neige juste à côté de lui, puis le cliquetis d'un appareil photographique. Nikolaï lui demande de se relever et il s'exécute pour voir, dans la neige, par-dessus son dessins maladroit, deux belles ailes tracées au bâton.
« Voilà. Comme ça, même si un jour tu attrapes la mort à jouer dans la neige, au ciel tu seras le plus beau des anges. »
Le souvenir disparaît, et, ignorant les larmes qui pointent presque au bout de ses cils, Iouri fait bouger ses bras et ses jambes. Elles ne sont pas là pour de vrai, mais en regardant le ciel Iouri peut les imaginer, ces ailes que son grand-père lui dessine dans le sable.
