Prologue.

Un blond svelte et musclé, juché sur son destrier alezan brûlé, se tenait droit et fier dans sa lourde armure, son heaume sous le bras. Son souffle était court. Les tribunes autour de lui l'acclamaient, la foule était en délire alors qu'il brandissait son épée souillée de sang et de terre. Il avait un grand sourire vainqueur qui découvrait ses dents blanches, parfaites. Seuls ses yeux gris et froids ne reflétaient pas la joie peinte sur son beau visage. Au bout de quelques minutes le roi fit taire la foule et prit la parole d'une voix forte :

« Le chevalier Draco Malfoy, fils du Seigneur Lucius Malfoy ci-présent et dont nous lui sommes redevables pour son accueil sur ses terres, a gagné les épreuves ce tournoi contre les chevaliers les plus puissants de cette contrée et, en récompense de sa bravoure, je lui fais don d'un fief, les terres du Poudlard dont il sera le Seigneur. »

Draco mit pied à terre, déposa les armes et s'agenouilla devant son roi pour sa bonté. Enfin il traversa les arènes, d'un pas alourdi par son armure et se retira dans sa tente non loin des tribunes. Les bruits de la foule lui parvenaient encore aux oreilles, légèrement étouffés par les épais tissus de l'abri. Le blond s'assit dans un siège de bois inconfortable et posa son heaume sur une petite table. Le pan qui servait d'entrée se souleva un instant son père entra. Cet homme était doté d'un charisme certain. Il avait les yeux gris, comme son fils, ses cheveux longs et blonds tombaient sur ses épaules et il se rasait. Il était ambitieux et énergique cependant il gardait une impassibilité à toute épreuve. Il fit un sourire froid à son fils :

« Mes félicitations Draco. Tu es digne d'un Malfoy.

- Merci Père, c'est un honneur.

- Tu as des terres, des sujets et un domaine désormais. Il ne te manque plus qu'une bonne épouse pour avoir un noble héritier qui suivra tes pas. »

Draco ne répondit pas et se contenta de regarder ailleurs. Il n'aimait pas parler de son avenir. C'était l'une des plus longues conversations qu'ils aient eu lui et son père. Inutile de dire qu'elles étaient rares. Le paternel se servit une coupe de vin et s'installa à la table. Le pan de tissu bougea à nouveau, cette fois ce fut un homme assez âgé qui entra. Il était édenté et n'avait plus beaucoup de cheveux sur son crâne bien rond. Il était vêtu comme un paysan et ses guêtres étaient usées jusqu'à la corde. Un grand sourire aux lèvres, il salua son maître et son jeune protégé dont il s'était occupé depuis sa plus tendre enfance. Il félicita chaleureusement ce dernier.

« Vous étiez éclatant, Sir Draco ! Je vous assure, toutes les jolies femmes de l'assemblée ne vous lâchaient plus du regard ! Les terres du Poudlard sont de très bonnes terres cultivables et belles, les sujets y sont nombreux. Les chevaliers prennent exemple sur vous désormais, toutes les rues murmurent votre nom ! Le roi vous veut ce soir à sa table.

Drago lui sourit en retour :

- Merci Gondemar, après tout j'ai été élevé pour réussir dans tout ce que j'entreprends n'est-ce-pas ? Très bien, tu diras au roi que je serai ravi d'y être présent.

- C'est entendu, Sir. Maintenant me permettez-vous de vous libérer de votre armure ? Cela doit être fort désagréable… »

Draco se leva et laissa Gondemar le déshabiller en pensant à toutes les choses qu'il devrait être obligé de faire quand il aurait emménagé sur ses terres.

Son père était parti, laissant sa coupe vide sur la table. Les marques d'affections étaient inexistantes entre lui et son géniteur. Il ne voyait en lui que celui qui avait couché avec sa mère pour le faire naître, lui, l'unique descendant mâle dont tous les espoirs de la famille reposaient sur les épaules. Il était indifférent à cet homme hautain. Celui qu'il considérait plus comme son père c'était Gondemar. Il était celui qui l'avait élevé, son éducation ayant été faîte par des précepteurs. Quant à sa mère, elle était morte quand il était très jeune. Il y avait un portrait d'elle au château de son père. Une belle femme, blonde aux yeux bleus, les traits du visage fins et une grâce infinie. Il se souvenait d'elle comme quelqu'un d'affectueux, toujours en train de le réchauffer dans ses bras en hiver, de jouer avec lui, de le couvrir de baisers… Il avait hérité de la beauté et de la grâce de sa mère mais de la ruse et de l'arrogance de son père.

Gondemar le lavait à présent avec un linge trempé dans de l'eau tiède, il aimait ça. Contrairement aux autres qui ne voyaient pas l'intérêt de se laver et avaient peur de l'eau, il avait en horreur l'odeur qu'un corps sale pouvait avoir, aussi il se lavait très souvent. Fréquemment, les gens qui le connaissaient le raillaient en disant qu'il était pire qu'une femme allant à un rendez-vous galant. Il n'en avait que faire, ne l'importait que son propre bien.

Quand il se fut séché et eut enfilé des habits propres, discutant de sa performance avec Gondemar, il sortit pour se diriger vers l'imposant château de son père. Le roi l'avait invité à sa table, c'était un grand honneur pour un chevalier et il n'allait pas refuser cela. Le crépuscule allongeait déjà les ombres sur le chemin de terre. Des hommes s'affairaient à démonter les tribunes. Le seigneur Lucius avait tenu à faire les festivités en dehors de sa demeure, il détestait le désordre que pouvait occasionner les gens. Draco appela son domestique qui sortit aussitôt.

« Gondemar, va seller Cassiopée. J'ai besoin d'elle, Cratos est trop fatigué. De plus elle fera sensation...

- Bien, Sir. »

Gondemar courut aux écuries et ouvrit le box d'une jument magnifique. Elle était d'un blanc pur à l'exception de trois taches noires sur son poitrail. Elle agita fièrement sa crinière.

« Coucou ma belle, fit le vieil homme, allez, sors de là que je te selle. Sir Malfoy a besoin de toi pour ce soir. »

Le cheval sortit docilement, et se planta en face de lui, le regard doux. L'homme s'affaira autour d'elle, prit ses rênes et l'emmena en face de la tente où Draco l'attendait. Le blond le remercia et grimpa sur le dos de Cassiopée qui hennit en signe de bienvenue. Il la mit au petit trot et se mit en route pour le château, non loin de là.

« Hey, Cass, ça fait longtemps, dit-il à sa jument dès qu'ils se furent un peu éloignés. Toujours aussi belle à ce que je vois. »

Il sourit. Il adorait ce cheval. Il l'avait trouvée au milieu d'un champ, en bien piteux état. Elle était si maigre qu'à partir de sa simple vision on pouvait dessiner le squelette d'un cheval à la perfection. Son poil était crasseux et couvert de sang séché. Elle avait été battue. Il s'était lentement approchée d'elle. Elle n'avait montré aucun signe de crainte et avait mangé la pomme qu'il avait dans la main à ce moment là. La jument avait respiré l'odeur de l'adolescent et l'avait poussé légèrement avec son museau. Gondemar avait appelé Draco et ce dernier avait couru vers le paysan. Elle l'avait suivi au petit trot et depuis, il s'était occupée d'elle, avait pansé ses blessures et lui avait redonné à manger petit à petit. Chaque jour elle devenait de plus en plus belle. Cassiopée, il l'avait baptisée à cause des trois tâches de son poitrail qui ressemblaient à des étoiles, ne tolérait que sa présence sur son dos. Quiconque autre que Draco essayait de la monter se faisait éjecter sans précédent. Gondemar en avait plusieurs fois fait la douloureuse expérience.

La palissade du château était ouverte et Draco et sa monture entrèrent sans problème. Il laissa Cassiopée aux soins des écuyers qui, comme à chaque fois qu'ils la voyaient, s'extasièrent sur sa beauté et entra dans la tour principale où le banquet devait se dérouler. Il descendit des escaliers en colimaçon et arriva dans une grande salle de fête où une grande table en U était installée. Chaque invité le salua, le complimentant sur ses prouesses, sa beauté... Il répondait généralement par un sourire ou un mot de remerciement. Enfin, il vit le roi et alla vers lui.

« Ah, voici notre héros ! Lança-t-il. Je suis très heureux que vous ayez accepté mon invitation.

- C'est beaucoup d'honneur pour moi, Votre Majesté. Mais vous savez, je n'ai pas grand chose d'un héros... »

« Continue la carte de la fausse modestie, Draco, tu es sur la bonne voie. » pensa-t-il.

Le roi sourit puis sortit toutes les louanges du blond pour insister sur le fait qu'il était un héros à ses yeux. Draco continua en faisant un petit sourire modeste. Il s'assirent tous à table. Draco était à la gauche du roi, la chaise de droite restant toutefois vide. Lucius lança un regard jaloux à son fils- il était assis un peu plus loin, avec les autres invités. Au bout d'un moment et de quelques plats, une jeune femme accompagnée d'un garçon de l'âge de Draco entrèrent. La jeune femme était de petite taille, ses cheveux d'un noir de jais cascadant dans son dos jusqu'à sa taille très fine. Elle avait une poitrine ni trop grosse ni trop petite et une peau très blanche. Ses yeux bleus en amandes pétillaient de malice et elle était gracieuse. Le garçon avait les cheveux tout aussi noirs mais sa peau était un peu plus bronzée. Ses yeux étaient d'un magnifique vert émeraude et ses lèvres rouges. Il était un peu plus petit que Draco. Le roi se leva et les désigna d'une main.

« Mes chers amis, je vous présente mon fils, Harry, et ma fille Éléonore. Mon fils sera mon héritier et je souhaite qu'il soit aussi fort que moi pour protéger son futur royaume. Aussi, je demande à Sir Draco Malfoy qu'il soit son maître d'armes jusqu'à ce qu'Harry sache se battre aussi bien que lui. S'il réussit, sa récompense sera bien meilleure que celle d'un tournoi. »

Tous les regards, sauf celui de Harry qui avait levé les yeux au ciel discrètement, se tournèrent vers le blond qui ne laissa rien paraître de sa surprise. Enseigner l'art de se battre au fils du roi ! Tout ça à cause d'un simple tournoi... Et d'ailleurs quelle serait sa récompense ? Il verrait bien. Peut être quelques terres en plus ? De l'or ?

« J'accepte.» fit-il d'une voix grave .

Il ne vit pas Harry lever les yeux au ciel un nouvelle fois et sourire ironiquement. Il vit seulement le sourire de soulagement du roi qui semblait un peu exagéré et sa gratitude envers lui. Pourquoi tant de soulagement d'ailleurs ? Ce n'était qu'un service, après tout, enseigner la guerre à un garçon, ce n'était pas si compliqué. Surtout en cette époque troublée où les croisades ne manquaient pas, ni les petites guerres entre seigneurs. Mais ce n'était pas du genre de Draco de se poser trop de questions sur ce qui se passait alors il termina son pain de seigle et son morceau de fromage et sortit de la salle après avoir salué le roi et les autres invités. Il souhaita, en passant, une bonne nuit à son père qui ne prit même pas la peine de lui répondre. Une fois dans le couloir qui menait aux escaliers, il soupira. Le lendemain il devrait partir pour Poudlard à l'aube. Il savait où ces terres se situaient mais il n'y était jamais allé. Quelle poisse, il ne voulait pas se perdre avec tout ses domestiques et ses affaires.

La porte de la salle à manger grinça puis se referma derrière quelqu'un. Il se retourna et vit Eléonore, la fille du roi, s'avancer vers lui. Elle avait un doux sourire accroché à ses lèvres fines. Elle s'inclina devant le blond et prit la parole :

« Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous parler, Seigneur Malfoy. Vous êtes parti si vite.

- Je vous prie d'excuser mon impolitesse, répondit-il, seulement demain il me faut partir à l'aube si je veux arriver à Poudlard dans les jours qui suivent.

- Connaissez-vous ces terres ? Elles appartenaient à mon oncle qui est mort en croisade il y a peu. J'y allais souvent avec mon frère, enfants, l'été. Mon oncle était un homme bon et doué d'une grande intelligence. Il fabriquait toutes sortes de choses. Notamment des machines de guerre qui étaient utiles à Père.

- Je ne connais Poudlard que de nom pour l'instant. Feu sir Dumbledore devait être un homme remarquable.

- Mon frère viendra avec vous, il connaît la route. De toute manière, il doit aller à Poudlard pour son apprentissage...

- Ah oui, votre frère... Il n'avait pas l'air enthousiasmé tout à l'heure.

Il n'aime pas se battre.

Draco sourit ironiquement :

- Je lui ferai aimer ça. »

Éléonore sourit, ne sachant pas vraiment quoi répondre, puis s'inclinant à nouveau, elle repartit dans la salle à manger. Le blond descendit les escaliers et alla dans une autre tour. Au premier étage se situaient ses appartements, sa chambre était grande avec un lit dont le matelas était en plumes et ses oreillers en duvet d'oie. Il se déshabilla, il avait toujours préféré dormir nu, et s'endormit d'un sommeil de plomb.


Donc voici le prologue à cette Fanfic, pour vous mettre un peu dans l'ambiance et le contexte. :) J'espère que ça vous plait !

Etant nouvelle par ici, je suis un peu lente à tout comprendre.. Cependant, n'hésitez pas à me laisser vos avis si mon histoire vous intéresse. J'y répondrai avec joie et sachez aussi que le chapitre 1 vous attend avec impatience !

Merci beaucoup,

Onirybrius.