Une nouvelle histoire un peu comique, un peu absurde, pas franchement bien écrite mais pas forcément désagréable à lire. J'espère ! L'histoire est relativement bouclée donc elle sera publiée en entier ici, pas d'inquiétude ; toutefois, les mises à jour seront incertaines et irrégulières en fonction de mon emploi du temps :)
Assurances Fury se passe dans un univers alternatif dans lequel tous les super-héros sont mélangés - c'est un peu la zone ! Je n'y connais pas grand-chose en matière d'assurances alors je demande votre indulgence. Toutefois, n'hésitez pas à m'apprendre des choses là-dessus si c'est votre domaine !
En espérant que cela vous plaira, bonne lecture !
Assurances Fury
« Assurances Fury© – assurances tous risques » proclamait l'inscription en lettres blanches sur la façade de l'immeuble sur la quinzième Avenue de Manhattan.
Au cinquième étage, bureau 13, Sam Wilson plaidait sa cause avec fermeté : "Les incidents se multiplient, ceux qui les provoquent sont de plus en plus nombreux, par conséquent nos clients augmentent aussi – et c'est très bien, c'est excellent, je ne dis pas le contraire – mais nous ne sommes que deux dans le service, on ne peut plus répondre à autant de demandes – ou alors la qualité va en pâtir…"
"Je vous ai bien entendu, Sam" répondit le directeur Fury, bras croisés, qui semblait continuellement de mauvais poil.
"Ben tant mieux parce que ça fait trois mois que je réclame quelqu'un en plus" marmonna Sam à mi-voix, sachant pertinemment que Fury l'entendrait.
"Qu'en pense votre collègue ? Où est-il d'ailleurs ?"
"Oh, en retard probablement. Ça lui arrive régulièrement…"
Fury souleva le sourcil de son œil unique, dubitatif. "Il est souvent en retard ?"
Au même moment, la porte de l'ascenseur sonna et un bruit de course s'en échappa pour débouler vers eux. Sam cria pour avertir l'arrivant : "Steve, le directeur est là !"
"Désolé, désolé !"
Un lutin débarqua dans le bureau en trombe, cheveux blonds ébouriffés, yeux bleus hagards, vêtements chiffonnés et cravate absente. Il tenait dans ses bras une dizaine de dossiers avec, perchés dessus en équilibre, quatre gobelets de café Starbucks. Il faillit percuter Fury – il lui arrivait à la taille – s'arrêta à temps, réussit à rétablir les cafés avant que les gobelets vacillent et posa bruyamment son barda sur son bureau, celui près de la grande baie vitrée.
"Directeur, que pouvons-nous faire pour vous ?" demanda-t-il, hors d'haleine, en repoussant une mèche blonde qui lui tombait sur le front.
"Qu'est-ce que vous avez là, Rogers ?" répliqua le directeur Fury en pointant les dossiers du doigt.
"Des nouveaux dossiers sur des incidents produits le week-end dernier. Ça n'arrête pas" soupira Steve. "Sam, tu vas devoir prendre mes dossiers sur Hulk."
Sam poussa une exclamation anxieuse. "T'es pas sérieux ?!"
"Ce sont des dégradations d'immeubles, bris de vitres, façades endommagées. Incidents de classe 2, rien de trop difficile. Et j'ai déjà obtenu la signature de Bruce Banner… Donc tu n'as que la paperasse à compléter."
"Marché conclu !"
"Je vais aussi devoir te donner les deux nouveaux dossiers, tiens… Un accident de voiture due à une course-poursuite entre Batman et le Joker –"
"Ok, facile. Je contacte la police immédiatement."
"– et l'autre dossier, un restaurant veut faire marcher l'assurance pour couvrir les dégâts d'un incendie sur leur parking, dû aux réacteurs d'Iron Man à son décollage."
"M'étonnerait que ça marche" jugea Sam, nez froncé.
Steve fit glisser vers lui deux dossiers et deux gobelets.
"Pourquoi tu m'as pris deux cafés ?"
"Parce qu'on en aura bien besoin pour ce début de semaine déjà intense." Steve s'effondra dans son fauteuil en cuir. Ses pieds frôlaient le sol lorsqu'il s'asseyait bien au fond.
"Ça va refroidir."
"Tu les réchaufferas."
"Personne ne fait ça !"
Fury se racla la gorge pour attirer leur attention. Il n'avait pas toute la journée à consacrer à deux de ses employés.
"Oh pardon, monsieur" s'excusa Steve. "Pour vous aussi, la semaine va être difficile. On a eu un week-end chargé !"
"C'est le moins qu'on puisse dire" répondit Fury.
Quatre courses-poursuites différentes dans New-York – deux dans le Queens, une à Brooklyn avec Deadpool et la dernière à Harlem avec Luke Cage. Un attentat provoqué par Magnéto et sa clique dans le métro (heureusement arrêté à temps par les X-Men mais non sans casse). Un braquage de Docteur Octopus avait ruiné une banque assurée par les Assurances Fury. Et une attaque d'éclairs provoquée soit par Tornade ou Thor – ou un énième cinglé en costume moulant qui possédait des pouvoirs démesurés mais aucun respect de la propriété d'autrui – avait eu des répercussions sur des passants.
De plus en plus de civils newyorkais rejoignaient les Assurances Fury, assurances dont la réputation augmentait chaque année grâce à l'excellent travail de leurs employés.
Car l'inscription « Fury Assurances© – assurances tous risques pour tous » sous-entendait Pour tous les citoyens lambda subissant les lubies des super-héros au quotidien. Les forfaits d'assurance n'étaient certes pas donnés mais la casse était toujours dédommagée. À condition de retrouver les héros coupables.
"C'est le moins qu'on puisse dire" poursuivit Fury, "Et votre collègue Sam ici présent me faisait gentiment constater le besoin urgent d'avoir un troisième collaborateur avec vous, étant donné la masse de travail que vous avez à fournir."
"Ça ne serait pas de refus" approuva Steve pendant que Sam, bras croisés sur sa poitrine musculeuse, hochait fermement la tête. "Je suis un homme de terrain, Sam est polyvalent. Si vous voulez notre avis, il nous faudrait plutôt un presse-papier."
Sam éclata de rire. Fury fusilla Steve de son œil unique. Celui-ci se renfonça dans son fauteuil, gêné.
"Je me suis mal exprimé. Un gratte-papier. Quelqu'un spécialisé dans la paperasse. Avec des connaissances juridiques et administratives, quelqu'un d'efficace et de… Heu… Vous avez déjà quelqu'un n'est-ce pas, monsieur ?"
"Oui" dit Fury d'une voix sèche.
Il se rappelait pourquoi il n'allait pas souvent dans le bureau 13. À condition qu'on les laisse tranquille, Wilson et Rogers fournissaient un excellent boulot. Mais passer plus de cinq minutes en leur compagnie, c'était la certitude de gagner un mal de crâne lancinant pour le reste de la journée.
"Je suis content de voir que nous évaluons la situation de la même manière" ajouta-t-il. "Votre futur collègue n'en sera que mieux intégré. Je vous demande de l'accueillir chaleureusement et de lui fournir au plus vite tout le matériel nécessaire."
Sam inclina la tête. "On l'adore déjà. Il va nous sauver la vie – ou elle d'ailleurs. Comment s'appelle cette charmante personne ?"
"C'est James Barnes" dit Fury d'une voix d'outre-tombe.
"NON !" hurla Sam, un cri d'agonie déchirant qui aurait tiré des larmes s'il avait été un acteur de cinéma en plein tournage, mais il n'était qu'un bureaucrate en costume dans une entreprise d'assurance et son désespoir était ridicule.
"Si. Débrouillez-vous entre vous, Wilson, mais ne venez pas m'ennuyez avec vos chamailleries. Et je ne veux plus entendre parler d'une bagarre à la cafétéria."
"Non, monsieur" grommela Sam, et plus bas : "C'est lui qui avait commencé." Puis, il tenta avec espoir : "Personne d'autre n'était volontaire pour venir avec nous ?"
"C'est moi qui l'ai assigné."
"Je ne peux pas le saquer" murmura Sam ostensiblement "Et vous le savez très bien."
"Après avoir vu les dégâts à la cafétéria, n'importe qui ici est au courant" le moucha Fury. "Mais c'est lui qui est le plus compétent pour ce poste. Point barre, Wilson, il n'y a pas à discuter."
"Il n'a qu'un bras !" protesta Sam à voix haute.
"Et ça vous pose un problème ?" l'interrogea Fury. Son sourcil se dressa encore plus haut, défiant les limites physiques du corps humain.
"On veut quelqu'un qui écrive vite… Il n'a pas intérêt à nous ralentir. Et ne comptez pas sur moi pour être compatissant envers lui juste parce qu'il a perdu son bras dans un grave accident de train, gnagnagna. Je ne suis pas là pour avoir pitié des gens, moi. J'ai un travail à faire, moi."
"Vous êtes fatiguant, Wilson, fatiguant." Fury se massait les paupières. "Vous avez un problème avec Barnes aussi, Rogers ?"
"Pas du tout. On était amis en primaire. J'ai un bon souvenir de lui… même si lui m'a totalement oublié… mais bon, ça ne fait rien…"
"J'en ai marre" conclut Fury. "Si vous avez un problème avec votre collègue, allez embêtez les directrices adjointes avec ça, Carter ou Hill. Pas moi ! Et je veux votre rapport sur l'entreprise A.I.M sur mon bureau à midi !"
Sam fit un salut militaire ironique.
"Il est fini" coupa Steve. "Je l'ai fini hier soir, il est… Attendez…"
Il farfouilla dans les dizaines de piles en vrac autour de lui. Son bureau croulait sous les dossiers. L'écran d'ordinateur et le clavier étaient les seules choses à peu près accessibles. Sam lui donna un coup de main.
Fury patientait en tapotant du pied impatiemment.
"Ça, ce sont mes dossiers en cours" marmonnait Steve, "Ici, les dossiers à régler. Et là, les dossiers de ce matin."
"Sur quoi sont tes nouveaux dossiers ?" demanda Sam en les feuilletant négligemment.
"Tu ne m'aides pas vraiment là, Sam" dit Steve d'une voix molle. "Il y a eu des dégâts à cause de cette tornade de foudre, tu sais, le truc de samedi soir, et la voiture de Poe Dameron a été pulvérisée sur les lieux."
"Ah j'adore ce type ! Steve, sérieux, tu prends toujours les meilleurs dossiers !"
"La voiture a été pulvérisée par des pics de glaces."
"De glace ? Pendant un orage ?"
"Ça n'était pas aux informations" nota Fury.
"J'ai jeté un coup d'œil au dossier" expliqua Steve, "Les photos sont formelles. Ah, voilà ! Tenez, monsieur."
Il tendit le dossier à Fury l'entreprise A.I.M. Les vitres de trois gratte-ciels avaient explosé suite à un affrontement retentissant entre Viktor Doom et les Quatre Fantastiques.
Fury quitta le bureau 13 pendant que Steve expliquait le dossier de Poe Dameron à Sam.
"Mon hypothèse, c'est que la mutante Tornade a provoqué cet orage et que la glace a été créée par Bobby. Et comme je connais mieux les X-Men que toi, il vaut mieux que je m'occupe de –"
Fury referma la porte doucement derrière lui. Le bureau 13 était célèbre au sein de la boîte pour avoir les meilleures relations avec les super-héros, ce qui était crucial pour une compagnie d'assurances qui avait bâti sa réputation sur le remboursement des dégâts causés par leurs batailles. Néanmoins, Wilson et Rogers étaient aussi imprévisibles que ces demi-dieux insupportables. Fury était content qu'ils ne possèdent pas de pouvoirs. La compagnie d'assurance avait déjà bien assez à faire avec Superman, Spiderman, et tous les autres guignols costumés.
