Voici mon tout premier post de Fanfiction ! Bien que j'aurais espéré que cela ne sois pas en ces circonstances... N'ayant pas encore de bêta lectrice et l'orthographe n'étant pas vraiment mon fort je m'excuse d'avance pour les éventuelles fautes.
Comme beaucoup j'ai été très touché par l'attentat de Charlie Hebdo, les fusillades et les prises d'otages. 17 morts. Je soutient la Liberté d'expression, la Liberté tout court.
#JeSuisCharlie #NousSommesTousCharlie
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Buckingham Palace, 11 heures 35 minutes
Arthur repose sa tasse de thé noir avec nervosité sur la sous-tasse. Le liquide brun passe par-dessus le rebord du récipient et brûle la main de l'allégorie de l'Angleterre. Une tâche rouge apparaît lentement sur sa peau, mais il ne s'en formalise pas. Il a d'autre choses à penser. Il se met à mordiller légèrement sa lèvre inférieure sans y faire vraiment attention. Ce tic qu'il a quand il est nerveux amuse souvent son rival de toujours. L'anglais coule un regard vers l'écran de télévision encore allumé. Dessus, en 2D, une femme, en tailleur pantalon gris et bien trop maquillée pour les circonstances, parle en direct de Paris. Au dessus d'elle, en lettre immaculés sur fond rouge sang, se découpent distinctement trois mots. Trois mots qu'il n'avait jamais cru lire un jour, trois mots qui lui avait coupés le souffle et glacés le sang quand son regard s'était posé dessus. Attentat in Paris. Il pose son thé avec brutalité et fronce les sourcils en se rendant compte que ses mains tremblent. Arthur prend la télécommande, qui trône sur la table basse du salon, et éteint la télévision en poussant un léger grognement. Il prend son téléphone portable de sa poche et fouille dans ses contacts. Il trouve rapidement le numéro de Francis, parmi ses favoris, et tape fébrilement un message au français.
« I'll be here in two hours, froggy - ENGLAND » (1)
Il regarde l'écran de son téléphone quelques secondes, sentant une angoisse lui enserrer le cœur en lisant le prénom de Francis. Depuis quand ne s'était-il pas inquiété autant pour son voisin d'Outre Manche ? Depuis qu'ils vivaient en paix, en fait. Arthur se souvenait du jour où la France s'était présentée à lui, durant la seconde guerre mondiale. Sale, maigre et blessé, mais droit, habillé dans ses vêtements militaires abîmés et la rage au cœur. Bien qu'il ne l'avouera jamais à personne, ce jour-là France l'avait impressionné : grâce à la résistance de son peuple, Francis avait gardé ses forces et aidé le général De Gaulle à reprendre son pays. Depuis ce temps-là, il ne s'était plus inquiété pour France, convaincu que le pays pouvait se défendre seul, et qu'il n'accepterai pas d'être vu comme faible ou fragile. Son plus ancien et grand rival était fort, mais même en sachant cela il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet pour lui.
L'anglais attrape son imperméable qui pend à la porte et sort dans les rues de Londres. Autour de lui, des passants se sont arrêtés pour parler entre eux des événements. De nombreux Londoniens ne le savent pas encore et marchent sans se douter qu'au delà de la Manche deux terroristes ont attaqué une des plus grandes valeurs de l'humanité. La Liberté. Pendant quelques instants, il les envie de ne pas savoir encore, lui qui est sous tension depuis qu'il a vu les informations. Il passe sa main sur sa brûlure et retient une légère grimace. De fines gouttelettes de pluie tombent autour de lui. Il peste tout bas : dans son empressement il n'a pas pensé à prendre un parapluie. Il remonte le col de son trench et enfouit ses mains au fond de ses poches, remarquant au passage que leurs tremblements ne s'est pas arrêté. Il n'y a que Francis pour le mettre dans cet état décidément. Le prochain Eurostar part dans quelques minutes, Arthur abandonne toute convenance et se met à courir à travers les rues de Londres. Il doit avoir ce train. Il ne peut pas arriver en retard auprès de France, pas alors que celui-ci a besoin de son soutient dans cette épreuve. Il bouscule plusieurs passants dans sa course, laissant tout ses principes de gentleman derrière lui. Il traverse les rues de Londres en un temps record.
« J'arrive Francis, Je serais bientôt à Paris – A.K »
Il met son téléphone sur vibreur après avoir envoyé son message en français. Il n'appelle que rarement Francis par son prénom dans ses messages, préférant froggy ou stupid, mais le nom de son rival s'est imposé. Il se sent ridicule et espère ne pas avoir fait de faute d'orthographe dans son message. Ce n'était pas le moment d'écorcher la langue de Molière. Arthur s'assoit sur un siège de l'Eurostar et perd son regard dans le sombre tunnel. Ses cheveux trempés gouttent et tombent pitoyablement devant ses yeux, son imperméable glacé par la pluie le fait frissonner. Arthur se dégage rapidement du tissu trempé et le laisse s'échouer lamentablement sur le siège voisin. Les joues rosies par le froid et sa course, il se rassoit mieux dans son siège, la respiration encore un peu haletante. Une gêne calée dans son estomac lui remue les entrailles, il ne sera apaisé qu'après avoir retrouvé Francis. Il espère que les terroristes seront bientôt arrêtés. Arthur soupire et prend son téléphone afin de suivre les actualités. Il déteste attendre.
Berlin, 11 heures 44 minutes
Ludwig relève la tête de ses papiers et fixe son frère en haussant un sourcil. Son stylo plume en suspens laisse tomber une grosse goutte d'encre qui s'étale lentement sur le papier blanc, rendant illisible plusieurs mots. L'allemand regarde son frère quelques secondes, l'esprit embrouillé puis il demande d'une voix blanche ;
- Was ?
- Es hat ein Attentat gegeben, hat Paris. Antonio hat es mir gerade gesagt.(2)
Gilbert pose lentement son téléphone sur la table et allume la télévision. Un flash info spécial occupe l'écran, un journaliste allemand explique ce qu'il se passe en ce moment même dans la capitale française. Trois mots reviennent sans cesse, comme une litanie morbide et effrayante. Attentat auf Paris. Les deux germaniques ne quittent pas l'écran des yeux durant de longues minutes, choqués par la nouvelle. L'allemand se lève soudainement en enlevant ses lunettes rectangulaires et ne prend même pas la peine de ranger correctement dans leur étui avant de prendre son téléphone. Ses mains tremblent légèrement tandis qu'il écrasent nerveusement son doigt sur les touches formant le numéro de France. Il soupire en entendant la voix de son ami et allié lui dire de laisser un message, au bout de plusieurs sonnerie ne rencontrant que le vide, et raccroche d'un geste brusque.
- Scheiße ! (3)
Prusse a déjà mit son manteau et fouille frénétiquement dans ses poches pour trouver les clés de sa voiture. Il jure en ne les trouvant pas et part dans sa chambre en courant les chercher. Ludwig prend sa veste et sort rapidement, maudissant son frère qui les retarde à un tel moment. Le froid mordant de janvier s'infiltre insidieusement dans ses vêtements dés qu'il a franchit le seuil et le fait frissonner. Il n'y a aucun bruit dehors, comme si même la Nature avait décidé de faire son deuil suite à l'Attentat. Ludwig secoue la tête et remet ses cheveux en arrière, il ne doit pas être défaitiste. France est fort après tout. Il lui a montré durant la dernière guerre, bien que vaincu officiellement, jamais il ne s'était soumis entièrement. Ce n'est pas ces terroristes barbares qui mettront le peuple français à genoux. Le blond en est convaincu, il connait Francis. Prusse le rejoint en courant et monte sur le siège conducteur de la voiture noire, il attache d'un geste rapide sa ceinture et dit en dans un français fortement marqué par son accent germanique ;
- Allons soutenir France !
Il enfonce son pied sur la pédale et part à toute vitesse. Heureusement que les autoroutes allemandes n'ont pas de limitation de vitesse. Ludwig regarde par la vitre le paysage défiler rapidement sous ses yeux. Il n'arrive pas à y croire encore. Un attentat au cœur de Paris, au cœur de la France, au cœur de l'Europe. Cela aurait put se passer à Berlin, à Londres ou à Madrid. N' importe où. L'allemand soupire. Cette attentat allait provoquer de nombreux amalgames, et avec la montée de l'extrême droite dans son pays, il s'attend au pire. Il se méfie énormément des extrémistes, de tout bord, il avait fait les frais de sa naïveté par le passé. A présent, il ne voulait pas une nouvelle vague de haine aveugle, mais avec cet attentat… Et si l'extrême droite monte en France, le pays de la liberté, que se passerait-il ? Ces terroristes avait tué des personnes innocentes, mais ils avaient blessés un peuple dans ce qu'il a de plus précieux. Les raccourcis sont tellement simples et rassurants quand on a peur. La communauté musulmane française vient de recevoir un grand coup.
- Gilbert, beschleunigt ! (4)
Madrid, 11 heures 44 minutes
- Gilbert, Francis fue atacar para terroristas…. Si, voy en Francia con Lovino… Bien, adios. (5)
Antonio raccroche son téléphone d'une main hésitante avant de la passer dans ses cheveux en bataille. Cette journée avait commencé si normalement, si banalement pourtant. Jusqu'à ce qu'il reçoive ce coup de fil de Centre. La région, pourtant si timide habituellement l'avait appelé dés qu'elle avait su ce qui se passait à Paris, le suppliant de venir voir Francis qui ne donnait de nouvelles à aucune de ses régions. De même qu'Île-de-France. Au début il n'avait pas comprit, pas prit au sérieux l'allégorie si souvent effacée, jusqu'à ce qu'elle prononce ces mots. Ces mots que l'on ne prononce pas à la légère. Attentat à Paris. Il n'avait pas voulu comprendre sur le coup, faire semblant de ne pas comprendre comme pour annuler ce qu'il s'était passé, mais elle les avait répétés, en espagnol cette fois. Atentado tiene París. Plus d'échappatoire possible. Il ne se rappelait même pas avoir raccroché, ni avoir appelé Gilbert. Les mots étaient sortis seul, comme dans un état second. Comme dans un état de choc. Il est un vieux pays, il en a vécut des choses, des guerres et même des attentats. Il se rappelle douloureusement l'attentat de Madrid en 2004. Mais penser que son frère avait subit cela, si soudainement, cela l'a profondément choqué. L'espagnol regarde un moment l'italien endormi sur le lit prés de lui puis il le secoue un peu.
- Lovino, es importante.
- Lasciami dormire… (6)
Antonio enlève la couverture d'un coup, et dit d'une voix autoritaire mais dont le charisme est annulé par les tremblements de sa voix :
- Vamos en Francia.
Sans laisser le temps à son amant de comprendre la situation il lui lance ses vêtements puis sort de la chambre chercher ses clés. Il n'arrive pas à croire que l'on avait attaqué France. Il ne cesse de dire être le pays de l'Amour et de la Liberté ! Qui pourrait en vouloir à un tel pays ?! Surtout pour des dessins. C'est complètement fou, tuer pour des dessins, prendre des vies pour quelque malheureux coups de crayons. Il retient un crie de rage. Son meilleur ami, son frère, avait été attaqué parce qu'il laisse son peuple dire ce qu'il pense, parce qu'il défend la liberté de la presse, parce qu'il est libre et qu'il se tuerait plutôt que de ne plus l'être. Simplement parce que la France est la France. Lovino sort de la chambre une fois habillé et maugréer. Antonio ignore ses jurons et dit avec une voix tremblante d'émotion et de larmes contenues :
- Francis fue atacar… Quisieron matado mi hermano ! (7)
L'italien cesse de parler et regarde l'espagnol trembler. Choqué autant par ses mots que par la vision des larmes qui montent aux yeux d'Antonio. Lentement, Lovino s'approche et hésite avant de prendre sa main et de marcher rapidement hors du bâtiment. L'Italie du Sud n'est pas habitué à donner des signes d'affections ou à avoir l'initiative des contacts, mais aujourd'hui Antonio a besoin de lui pour surmonter cela. Une fois sortit, il lance un regard en coin à Espagne et ne dit rien en voyant ses larmes silencieuses. Il sait que France et Espagne sont très proches, aussi il monte sans rien dire dans la voiture et la démarre, laissant Antonio s'installer à côté de lui. Il roule rapidement vers la gare de Madrid. Espagne regarde les panneaux défiler, ne pouvant retenir ses tremblements de peur. 2004. Ce n'était pas il y a si longtemps. Onze ans. Il se souvient de la sensation atroce de ressentir une explosion en lui. Il avait ressentit les morts, il avait eut l'impression que son cœur lui avait été arraché dans le souffle d'une bombe. Parfois il se reveille en sursaut la nuit, il entend les cries des morts et ressent la brûlure de l'explosion au creux de son torse. Le 11 mars 2004, une partie de son cœur avait été détruite dans l'attentat. Bien sur, il s'était relevé, son peuple s'était guérit de la blessure, mais au fond de lui il garde cette angoisse sourde de revivre ça. France avait été la, France l'avait soutenu, été resté auprès de lui en lui disant que sa irait. Espagne secoue la tête, il ne doit pas avoir peur, son peuple n'est pas un peuple peureux. Aujourd'hui c'est à lui de soutenir Francis, à lui de l'aider à surmonter cette épreuve. Il ne peut pas se laissé dominer par la peur de revivre un attentat. Il doit avancer et montrer à tous que les attentats n'affaiblissent pas les pays, que les attentats ne font qu'unir les peuples dans la douleur. La voix de Lovino brise l'angoissant et pesant silence de la voiture :
- Raccontami tutto. Come va Francia, bastardo? (8)
Dans les maisons espagnoles, les télévisions sont toutes allumées, ne parlant que de l'attentat qui vient de se produire.
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(1) Je serais là dans deux heures, froggy.
(2) Il y a eu un attentat, à Paris. Antonio vient de me prévenir.
(3) M*rde !
(4) Gilbert, accélère !
(5) Gilbert, Francis a été attaqué par des terroristes... Je vais en France avec Lovino... Bien, au revoir.
(6) Laisse moi dormir...
(7) Francis a été attaqué... Ils ont voulu tuer mon frère !
(8) Raconte moi tout. Comment va France, bâtard ?
Je tient à préciser que n'étant pas très doué en Allemand et en Italien j'ai utilisé reverso pour les traductions. Donc si vous voyez des fautes n'hésitez pas à me prévenir.
