My Greatest Sin
John Winchester allait finir en Enfer. Il le savait. Il l'acceptait. En fait, il pouvait probablement dire que c'était juste officialiser l'évidence.
Il n'avait pas peur. L'Enfer, il le vivait déjà. Depuis la mort de Mary. Depuis que son ange lui avait été arraché par cette enflure de démon aux yeux jaunes. Il avait perdu à tout jamais le Paradis cette nuit-là, et il avait été incapable de s'échapper de l'Enfer.
Et il y avait aussi traîné ses fils.
Il savait qu'un père digne de ce nom n'obligeait pas ses enfants à apprendre des exorcismes en latin, ne leur offrait pas un couteau en argent pour leur anniversaire – pour tuer les polymorphes – et ne les déracinait pas constamment. Il le savait.
Mais il était incapable de le regretter – Mary, je suis désolé, je t'en prie, ne me le pardonne jamais – parce qu'il savait que le monde était cruel. Le monde se foutait des innocents et les détruisait joyeusement, les écrasant encore et encore sous les tragédies jusqu'à ce qu'ils s'écroulent et crèvent la bouche ouverte, comme des brutes.
Il avait détruit l'innocence de ses fils. Autant leur faire passer l'illusion tout de suite – il fallait qu'ils soient de taille à affronter toutes les saloperies qui ne demandaient qu'à faire ripaille de leurs tripes. Tant pis s'ils le haïssaient pour cela, il avait fait la seule chose qu'il pouvait faire : leur apprendre à se battre contre le monde. Leur apprendre à survivre.
Il savait qu'il irait en Enfer pour cela. Et il ne le regrettait pas une seule seconde.
Je ne doute pas une seule seconde de l'amour de John pour ses fils. Je pense juste que sa façon d'aimer est très différente de celle du parent habituel.
