Prologue :
Elena venait de se réveiller, à la morgue. Elle arpentait les couloirs de ce bâtiment en pleine nuit. Ces souvenirs lui revenaient peu à peu. Elle chancelle. Elle se tient au mur. Elle porte sa main à sa tête. Elle était complètement perdue... La moindre cellule de son corps devenaient vampirique, elle qui se refusait catégoriquement à en devenir un. Tout avait pourtant semblé aller mieux, elle avait prit sa décision et ce serait Stefan... Mais ces souvenirs la perturbait. Délirait-elle ? Ou avait elle, bel et bien rencontré Damon en premier ? Elle était confuse... D'ailleurs, avaient-ils survécus suite à la mort de Klaus ? « Mon Dieu » songea-t-elle alors qu'elle tomba au sol paniqué. Ses deux paumes encerclant son crâne, afin de faire le point. Sa tête lui faisait mal. Terriblement mal... La colère la prit et elle tapa dans la porte en face d'elle, afin d'évacuer. Un simple coup de pied, amortie par le fait qu'elle était assise au sol, mais celle-ci qui s'écroula sous sa force. Elle en resta bouche-bée. Elena était réellement en train de devenir un vampire...
Chapitre I :
E. Je repris mes esprits et ouvris grand les yeux avant de m'asseoir rapidement. Peut-être un peu trop. J'eus l'impression que mes poumons se déchiraient et n'arrivais plus à respirer. Je voulais me mettre debout, mais je chutais instantanément au sol, n'ayant pas remarqué que j'étais sur une sorte de table en fer. Je restais allongée au sol, face contre terre et me surélevais sur un coude. La main gauche au sol, la droite sur mon cœur, je toussais encore et j'avais l'impression de cracher la moitié du lac. Lorsque j'eus extirpé toute cette eau de mes poumons, je pus enfin me calmer... Ce calme fut pourtant de courte durée lorsque je pus constater la sinistre vérité qui s'imposait à moi : rien ne bougeait, sous ma main droite. Mon cœur ne battait plus. Ce muscle qui s'affolait auparavant pour un rien était désormais mort. Mes souvenirs revenaient : le sauvetage de Stefan, l'accident avec Matt, mon choix entre les deux frères, le coup de téléphone à Damon, la mort de Klaus... Peu à peu, ils revenaient... Tous... Même ceux que l'on m'avait forcé à oublier. Ceux que Damon m'avait forcé à oublier, en particulier. Je regardais autour de moi... J'étais seule. Il fallait que je téléphone...
Que m'arrivait-il ?
Je sortais dans le sombre et froid couloir du bâtiment inconnu où j'étais. Je ne marchais même pas droit et plus j'avançais plus ma tête me faisait mal, mais je me devait de trouver un téléphone pour appeler Stefan. Où est-il d'ailleurs ? Avait-il survécu à la mort de Klaus ? Pourquoi ne suis-je pas morte, moi ? Enfin du moins pas réellement. Pourquoi, je me souviens de ce que l'on m'a contrainte à oublier ? La réalité s'imposait clairement à moi, mais je m'y refusais, c'était impossible. Comment pourrais-je ? Meredith et son sang de vampire... Mais oui, tout était subitement clair ! J'étais morte avec le sang de Damon dans les veines. Je devenais un vampire. Cette pensée m'acheva et je tombais au sol. Comment... Comment allais-je faire ? Et Jérémy ? Et Bonnie, allait-elle m'accepter ? Assise, le dos appuyé au mur, la colère me gagna et m'envahit bien trop vite. Je cognais si violemment dans la porte d'en face qu'elle s'écroula... Auparavant, avec ma force humaine, je n'aurai jamais réussi... Je devenais bel et bien un monstre froid et sans pitié.
- Ma demoiselle ? Que faite vous là ? Vous allez bien ?
Je tournais la tête vers cette voix rauque et découvrais avec effroi qu'un petit homme plutôt rondouillard m'observait. Soudain mes mâchoires me brûlèrent et ma gorge se serra, mon estomac quant à lui semblait vide et moi affamée. En une fraction de seconde, je m'étais jetée sur le pauvre inconnu, réduisant tout ce qu'il était à l'état de charogne immonde. Abolissant sa courte existence, ses rêves et ses ambitions. Avait-il une famille ? Des enfants et une femme ? J'étais la monstrueuse créature qui allait les rendre orphelins de leur père. Et peut m'importait, ce que je voulais, c'était le vider de son sang et sentir ce liquide rouge infâme et succulent à la fois me parcourir. C'est ce que je fis, juste avant de découvrir une silhouette dans l'ombre, qui m'observait, elle aussi. Mais son odeur n'était pas aussi parfumée que celle d'un humain... Je ne distinguais pas qui cela pouvait être, mais je devinais facilement que cet être n'était autre qu'un vampire.
D. Elle était là, accroupie sur ce qui avait dû être un humain durant une courte et misérable existence. Je distinguais de loin sa longue silhouette féminine. Son petit gilet prune maculé du sang de sa victime, son débardeur noir et son jean clair... Même avec ses cheveux décoiffés et le sang de cet homme qui recouvrait ses lèvres, elle était superbe. Je lisais déjà dans ces yeux toute la culpabilité de son acte.
Je me déplaçais à vitesse vampirique et m'accroupissais à coté d'elle. L'odeur du sang humain me chatouillait les narines... J'aurai moi-même du mal à me retenir d'achever ce pauvre innocent si l'on restaient là. Elle semblait encore en état de choc et ne me lâcher plus des yeux. Je l'aidais à se relever mais elle semblait si faible.
- Elena ? Est-ce que ça va ? Questionnais-je en levant son visage vers le mien alors qu'elle fixait de nouveau le cadavre.
- Damon... Je... J'ai tué ce pauvre homme... Meredith m'a donné ton sang quand j'étais à l'hôpital, je suis morte avec... Et... Oh mon dieu Damon, je l'ai tué ! Je suis un monstre ! Je...
Je la coupais en posant un doigt sur ces lèvres maculées d'hémoglobine et l'attirais contre moi. Elle fondit en larmes et sanglota de plus en plus fort. Je la repoussais gentiment, la tenant par les épaules, pour qu'elle me regarde.
- Tu n'es pas un monstre Elena. Tu es un vampire... Je pourrais le prendre mal tu sais, que tu traites les vampires de monstre... Plaisantais-je pour la faire un peu sourire, ce qui fini par fonctionner puisque ses doux yeux de biche cessèrent de verser de tristes larmes et s'illuminèrent de nouveau.
S. Lorsque j'arrivais enfin, je la trouvais là, dans les bras de Damon. Il devait être revenu rapidement après que je l'ai appelé, puisqu'il avait été le premier que j'avais averti. Pour elle ou pour moi... Je ne savais pas vraiment. J'étais ensuite sorti le temps qu'elle se réveille, prévenir Caroline et les autres et avais passé du temps à réconforter notre belle blonde qui venait de perdre Tyler. Oubliant ma propre peine peu à peu... Après tout, elle m'avait choisie... Sa transformation était peut-être une bonne chose, nous aurions pu vivre heureux.
Je me stoppais néanmoins net en la voyant dans cet état. Elle était souillée de sang. Mes yeux se posèrent sur le cadavre de ce pauvre homme. Elle l'avait tué froidement, pire encore, elle l'avait vraiment déchiqueté. Mon regard se posa de nouveau sur elle. Sa bouche couverte de liquide rouge, ses cheveux plus en bataille encore qu'au réveil et ces yeux brillaient comme si elle était amusée... Le parfait sosie de Katherine à l'instant même, j'en eus la chair de poule de la voir ainsi. Elle m'horrifiait. J'étais même incapable de la toucher ou bien même de lui adresser la parole. Elle me terrifiait, même. Me rappelant que bien trop les souffrances que j'avais connu avec son ancêtre à qui elle ressemblait tant... Nos regards se croisèrent lorsqu'elle m'aperçut mais je ne pus m'empêcher de le détourner sur Damon qui me fixait, lui aussi. Je vis une lueur de compréhension dans ses prunelles. Il avait compris à quel point elle me rappelait cette garce manipulatrice.
- Je vais la ramener, tu t'occupes de ça. Me lança Damon en désignant le corps.
Je reconnaissais bien là Damon. Ça : Cet homme avait été réduit à l'état de chose. Pire encore : de proie, pour lui. Je m'exécutais cependant rapidement, sans lancer le moindre regard à Elena... C'était toujours préférable que de devoir subir l'image du fantôme du passé, en croisant son regard.
Le temps que je me retourne, ils étaient déjà partis. Tant mieux, je ne supportais pas de la voir ainsi. Je ne pensais pas que ce serait si dur... Je ne m'imaginais pas une seule seconde qu'elle pourrait autant ressembler à ce monstre. Et elle en était un. Mes yeux rivés sur ce cadavre, les lambeaux de chair qu'elle avait taillé le prouver. Mon Dieu, comment allais-je faire, pour supporter ça ?
E. Damon m'avait ramené chez eux. Nous étions dans sa salle de bain, il avait mis mes vêtements à laver et j'étais enveloppé dans une de ses chemises noire très douce. Il nettoyait ma bouche et mes mains maculées de sang, tandis que je le contemplais. Il était si doux avec moi et il avait eu une réaction tellement tendre quand il m'avait vu... Contrairement à Stefan. Je le dégouttais, ça se voyait à des kilomètre à la ronde. Mais je n'avais aucune envie de penser à lui. Notre première rencontre tourbillonnait dans ma tête tandis qu'il rinçait le tissu avec lequel il m'avait nettoyé. Je me jetais à l'eau, sans mauvais jeu de mot :
- Je me souviens, Damon... Lui murmurais-je.
Il soupira et posa ses mains sur le lavabo étendant ses bras et baissant la tête. Quelques mèches ébènes de ses cheveux passèrent alors devant son regard, qui sembla s'assombrir.
- Pourquoi tu n'as rien dis au téléphone ? Questionnais-je de plus bel, le forçant à relever les yeux dans les miens.
- Et que voulais-tu que je dise ? « Non Elena, c'était moi le premier. Je t'ai contraint à l'oublier et je peux te contraindre à t'en rappeler. Ne le choisi pas lui, je suis fou de toi. » ? Sérieusement ?
Je ne retiens qu'une seule de son speech cynique à souhait : Je suis fou de toi. Il ne m'avait encore jamais rien dis de tel. Il m'avait bien déjà affirmé qu'il m'aimait, après me l'avoir fait oublier, mais qu'il était fou de moi, jamais. Une vague de chaleur, de froid et me submergea... Avais-je fait le bon choix ? Après tout, c'est lui qui était là maintenant, lui qui s'occupait de moi. Je sentis mes joues rougirent avec violence et je ne pus m'empêcher de répéter naïvement :
- Tu es fou de moi ?
Ses deux prunelles d'un bleu acier envoûtantes se planèrent dans les miennes, tour à tour et il fini par s'approcher un peu plus de moi. Il posa sa main sur ma joue qu'il caressa de son pouce, son contact me faisant doucement frémir. Je ne pouvais plus quitter ses yeux, j'étais comme hypnotisé... Que m'arrivait-il ?
J'étais comme perdue dans ma propre conscience. Je me noyais peu à peu dans ses yeux et n'arrivais plus à réfléchir. Tout tournait dans ma tête. Mes souvenirs avec lui. Ceux avec Stefan. Stefan... il me haïssait. Il ne m'aimait probablement plus, je le répugnais. Qu'allions-nous devenir ? Arriverai-je à me contrôler ? Vais-je devoir devenir "végétarienne" moi aussi ? Boire le sang de bêtes innocentes ? Quand allais-je pouvoir rentrer chez moi et voir mon frère ? Jérémy... Comment allais-je lui expliquer ? Et si jamais je lui faisais du mal... Et Bonnie... allait-elle m'accepter ? Et Matt, comment allait-il ? Je me sentais tant perdue.
Il continuait de me fixer avec tendresse tandis que je sentais mon stress monter... Alaric ! Qu'était-il devenu ? Puisqu'il avait crée avec mon sang et que je suis morte. Et Tyler ? Et Caroline ...?
- Tu vas rester là un moment, je vais te préparer une chambre... Annonça Damon, me sortant de mes questionnements inutiles et ignorant ma question précédente.
- Je peux dormir avec toi ? Demandais-je précipitamment. Enfin, je veux dire... Je ne veux pas rester toute seule. Pas ce soir. S'il te plaît... repris-je, penaude.
D. Évidemment j'en mourrais d'envie et il fallait qu'elle reste ici. J'avais tant fantasmé de ce moment, de l'entendre me demander une telle chose d'une voix pressante. De plus, je ne savais pas si elle aurait su contrôler sa faim et je n'étais même pas certain que dans l'instant même Stefan aurait été capable de veiller sur elle et... Je me cherchais des excuses. Il était évidant, que je rêvais de dormir à ses côtés, pour bien d'autres raisons.
Je ne comprenais néanmoins pas mon frère... Comment pouvait-il réagir ainsi, après tout ? Certes, j'avais rapidement compris qu'elle lui rappelait Katherine, mais au point qu'Elena le dégoûte aussi... C'était de l'hypocrisie pure et dure. Elle en était bien différente et il était très loin de pouvoir dire quoi que ce soit à ce sujet. Stefan, l'irréprochable, n'est-ce pas ?
Ses beaux yeux suppliant étaient toujours fixés dans les miens. Oui. Il fallait que je lui dise oui. Je n'avais pas envie de rester seul non plus, pas après les événements de la journée. Non en fait, je ne voulais pas rester sans elle. Je ne voulais plus être loin d'elle. Je ne voulais plus risquer de la perdre.
- Tu aurais pu trouver une autre excuse pour passer une nuit avec moi, blaguais-je cyniquement.
Je la fis sourire. Un faible sourire, tout petit et rempli de tristesse. Mais sourire quand même. Je la serrais alors contre moi, espérant pouvoir adoucir ses craintes. Seigneur, que je détestais la voir ainsi. Je la portais et me déplaçais rapidement jusqu'à mon lit, afin de l'installer dans ce dernier, du mieux que je pouvais... Je replaçait donc la couverture au-dessus d'elle et m'apprêtais à partir dans le salon pour attendre Stefan lorsqu'elle me retenu par la main... Son regard se posa de nouveau dans le mien et une déferlante m'envahis aussitôt. Je craquais. Je ne pouvais résister à ce regard.
Je m'installais près d'elle et elle se tourna pour me regarder. Je fis alors de même, détaillant les traits de son visage.
Elle avait l'air épuisé.
Je ne pouvais m'empêcher de la contempler. Elle était si belle, si douce... Mais elle semblait terriblement perdue de nouveau. Je devinais facilement qu'elle s'inquiétait encore pour tout le monde, sauf elle.
E. Il était là, tout près de moi et je me sentais à peu près bien. J'avais des tas de questions pourtant, qui tournaient dans ma tête, mais l'instant présent m'apaisait. Je me sentais encore un peu humaine... Il dû remarquer assez habilement que j'étais plongée dans mes réflexions car il caressa tendrement ma joue. La sensation de sa main me faisait le plus grand bien et réchauffait tout mon corps d'une force insoupçonnée. Je retiens une fois de plus sa main avant qu'il ne l'enlève et je ne pus m'empêcher de caresser quelques secondes cette dernière avant de lui rendre et reposer la mienne sur l'oreiller. Cependant à ma grande surprise, ce fut à son tour, de venir agripper ma paume froide. J'étais complètement perdue à vrai dire. J'avais dû faire mon choix beaucoup trop rapidement entre eux... Et avait-il été le meilleur ? Je n'en suis vraiment plus certaine...
- Tu cherchais Katherine ? demandais-je subitement.
- Quoi ?
- Le soir où je t'ai rencontré pour la première fois. La vraie première fois. Tu la cherchais ?
Il parut partir lui aussi dans de longues réflexions et se plaça sur le dos, relâchant ma paume. Tandis que moi, je continuais à l'admirer. Il déplaça ses bras derrière sa tête et fixa le plafond. L'air rêveur, mais à la fois honteux et déçu.
- Oui, je la chercher. Je cherchais le tombeau où je croyais qu'elle avait été enterré. Je l'es d'ailleurs trouvé et je t'ai trouvé, toi aussi... Tu as été comme un mirage... Je t'ai pris pour elle au début, mais j'ai tout de suite fait la différence à ta démarche, ta façon de parler, de me regarder... Tu m'as troublé, tu m'attirais et ce n'était pas seulement physique. Certes, tu étais le portrait de la femme qui j'aimais, mais... tu représentais tout ce que je n'étais plus. Tu étais fragile et naïve... J'ai tout de suite vu que tu étais différente.
Je ne m'attendais pas à une telle réponse et j'en restais bouche bée. Pourquoi s'était-il retenu de me dire tout cela, avant ? Les choses avaient changés. Il avait changé. Il aurait dû m'en parler avant... Cela aurait tout changé. Ses mots avaient l'effet d'un soleil d'été sur ma peau d'humaine, ils me rendirent vite lesourire.
- Je ne pouvais pas t'en parler. "Ce sera toujours Stefan" tu te souviens ? Continua-t-il comme s'il avait lu dans mon esprit.
À cet instant précis, je regrettais toutes les choses dures que je lui avais fait subir, toutes ces choses horribles que j'avais prononcé. Il avait changé. Il n'était plus le Damon maléfique et sadique que j'avais connu au début. Son amour pour Katherine l'avait détruit et rendu mauvais. Mais je me rendais compte qu'il était éteint désormais et avec lui, ce Damon que je haïssais. Il ne pensait plus à faire du mal. C'était devenu ou même redevenu quelqu'un de tendre et sensible même s'il gardait son bête humour de séducteur.
