Salut à tous ! Ceci est ma première tentative comme auteure de fiction. Pour être très franche, je suis plus une lectrice qu'une auteure, et si j'ai décidé de me lancer c'est surtout pour valider mon profil de Beta Reader. J'espère que vous ne trouverez pas mon style trop ampoulé. J'ai relu à plusieurs reprises mes textes avant de les publier alors toute erreur de ma part ne serait que tristement involontaire. Inutile de dire que je suis plutôt nerveuse à l'idée de lire vos commentaires...
Le titre de cette première histoire m'a été inspirée par le très beau poème d'Aragon.
Je tiens aussi à préciser que bien que j'adore le personnage de Rusty et qu'il soit censé faire partie de la vie de Sharon au moment où cette histoire est censée avoir lieu, j'ai décidé de ne pas l'inclure dans cette fiction.
Je dédie cette première à ManonCinephile et à Glistening Sun pour avoir été parmi les premières en français. Aux géniales SonrieXfavor et Sixty Five Roses pour l'inspiration. Et surtout à MissFanFic789 qui, par la force des choses, m'a poussé à me lancer.
A/N : Je ne suis pas propriétaire de ces incroyables personnages. Je les ai juste emprunté pour jouer avec avant de les rendre au Duffster.
«Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ?
Que serais-je sans toi ? Qu'un coeur au bois dormant.
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.
Que serais-je sans toi ? Que ce balbutiement... »
Louis Aragon
C'est avec un immense soupir de soulagement que Sharon Raydor entra dans son appartement ce soir-là. Après l'avoir fermer à clé, elle resta un moment le dos appuyé contre la porte, les yeux fermés pour tenter de chasser les horribles images que cette journée de travail convoyait avec elle.
Un rictus de crispation fit trembler le coin de ses lèvres tandis que le souvenir du visage de cette petite fille couchée sur une table d'examen de la morgue assaillit sa mémoire. Après avoir pris une grande respiration par le nez, elle exhala bruyant par les lèvres en ouvrant grand ses yeux. Elle fut soudain prise d'un léger tournis : le monolithisme de son environnement, familier et rassurant, semblait offrir un contraste vertigineux avec la froide réalité de son quotidien professionnel.
Après avoir retrouver un peu de son équilibre, elle se débarrassa de ses clés, de son arme de service et de son badge sur la petite table de l'entrée. Puis elle ôta ses talons aiguilles avant de se diriger d'un pas décidé vers la cuisine. D'un mouvement souple, elle fit glisser sa veste de ses épaules et l'abandonna sur le dossier du canapé qui se trouvait sur son chemin, sans même en dériver d'un iota.
Après avoir retiré un de ses verres à vin du placard, elle ouvrit le réfrigérateur afin d'en sortir une bouteille d'un excellent Chardonnay Mount Veeder qu'elle y gardait au frais. Elle en versa une petite quantité dans le verre et en bu le contenu d'une traite. La sensation acidulée qu'il laissa sur sa langue lui fit pousser un petit gémissement de plaisir. Elle ferma les yeux pour mieux en apprécier la saveur et se lécha les lèvres afin de n'en rien gâcher. Après avoir rouvert les yeux, elle remplit à nouveau le verre jusqu'aux trois quarts avant de remettre la bouteille à sa place et se dirigea vers le salon en prenant garde de ne pas renverser une goutte du précieux liquide en chemin. Après avoir poser son verre à portée de main sur la table basse, elle s'assit sur le canapé et recroquevilla ses jambes sous elle. Elle saisit la petite couverture qu'elle gardait toujours sur un des accoudoirs et la déplia pour en recouvrir la partie inférieure de son corps, des pieds jusqu'à la taille.
Confortablement installée, elle reprit son verre et en fit courir le rebord le long de sa lèvre inférieure, l'air absent. Son esprit vagabonda cette fois du côté de son équipe et tout particulièrement du très séduisant et très têtu Lieutenant Flynn qui occupait de plus en plus souvent ses pensées. Elle pouffa en se rappelant le regard quasi inquisiteur du Lieutenant Provenza et à la manière dont ses yeux avaient sembler sortir de leurs orbites quand il l'avait surprise, la semaine précédente, en train de lever la main vers le bras d'Andy comme pour lui presser l'avant-bras. Bien qu'elle avait interrompu son geste avant de le toucher, elle n'avait pas manquer le flash de réprobation qui avait traversé les yeux de son lieutenant senior.
Ce n'était pas la première fois qu'elle s'autorisait à penser à lui, comme elle le faisait en cet instant. C'était même de plus en plus souvent le cas. Surtout quand des journées particulièrement éprouvantes comme celle-ci étaient suivies de soirées solitaires. C'est dans ces moments-là que la présence d'une épaule solide et d'une poitrine large et forte lui manquait le plus...
Sharon Raydor n'était pourtant pas le genre de femme à rechercher un moyen de se rassurer ou de la complaisance dans le regard d'un homme. Peut-être l'avait-elle été un peu, au début de son mariage avec Jack et qu'elle manquait encore cruellement d'expérience... ou souffrait d'une inconscience totale, elle n'aurait su dire.
Cette période se trouvait loin derrière elle désormais... si loin et pourtant si proche. Elle qui ne s'était jamais apitoyer sur son sort et sur ses erreurs passées, éprouva soudain un sentiment de nostalgie. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'une bonne moitié de sa vie était déjà passée, et que celle-ci avait charrié avec elle l'enfance de ses enfants et les années perdues d'un mariage raté. Elle laissa à nouveau un long soupir s'échapper de ses lèvres, cette fois de désespérance et d'agacement. Puis elle repensa à nouveau à Andy. Depuis qu'elle avait pris la tête des Crimes Majeurs, travailler au quotidien avec le très exaspérant lieutenant Flynn était devenu disons... intéressant.
Elle qui pensait avoir fait le tour de son très lourd passé et de son dossier qu'elle avait eu tout le loisir de consulter au cours de ses années passées au sein des Affaires Internes... Elle s'était très vite rendue compte qu'elle n'avait en réalité qu'à peine réussi à cerner le personnage. La façon dont il lui avait demander de l'accompagner au mariage de Nicole sans vraiment le faire, la laissant mettre elle-même les mots sur sa demande... Ce manque de confiance caché derrière un masque fait de sarcasme et de charme maladroit. Oui, Andrew Flynn était un charmeur. Un charmeur au caractère colérique et dont le manque de clairvoyance dans ces moments-là conférait parfois à l'irrationnel.
Mais Sharon savait aussi que se manque de recul était le plus souvent dû à son obsession de bien faire, et que le moindre obstacle qui s'opposait à lui pouvait devenir le fuel de sa colère. Mais la maladresse de ses piètres excuses, après coup, était tout aussi émouvante et elle n'y était pas insensible...
(TBC...)
