Fanfiction : D gray man : la Vérité de l'âme

Chapitre 1 : Rencontre avec la Brume.

La nuit était tombée depuis plusieurs heures. Quelques nuages avançaient lentement dans le ciel couleur encre, couvrant légèrement la Lune blanche. Pas un bruit ne résonnait dans les rues, tous les volets étaient clos. Dans la grande avenue qui constituait l'artère principale de la ville, un jeune homme marchait, une lampe dans la main droite, un revolver dans l'autre. Son grand manteau gris flottait derrière lui. A la lueur des lampadaires, on pouvait discerner sur son visage une expression d'angoisse, voire de peur. Le genre de peur que l'on ressent lorsqu'on fait face à une phobie. Le genre de peur que l'on a lorsqu'on sent qu'une chose terrible peut nous tomber dessus d'un instant à l'autre. Le genre de peur où l'on voit sa vie défiler devant nos yeux.

Le jeune homme s'arrêta au pied d'un des lampadaires de l'avenue et s'y adossa. Il posa sa lampe sur le sol et s'essuya les gouttes de sueur qui lui coulait du front. Il regarda machinalement à droite, puis à gauche, et baissa les yeux sur son revolver, qu'il tenait fermement entre ses doigts. Son index tremblait sur la gâchette de l'arme.

Mais pourquoi il a fallu que Franz tombe malade ? Je me retrouve tout seul si une de ces choses m'attaque...

Il scruta encore une fois les alentours avant de retomber dans ses pensées. La flamme de la lampe à ses pieds vacilla légèrement.

Oh là là ! Je n'aurais pas dû m'engager dans cette organisation loufoque ! Mais qu'est-ce qui m'a pris ?

Un bruit sourd le fit sortir de ses pensées. Un bruit provenant de la ruelle en face de lui, la ruelle la plus sombre des environs. Il redressa son arme droit devant, ses mains tremblantes comme une feuille qui tombe d'un arbre. « Qui... Qui est là ? Montrez-vous ! O-ou je tire ! ». Des gouttes perlaient avec une plus grande fréquence de son front, coulant sur sa tempe puis sa joue, avant de tomber sur le sol. « Montrez-vous ou je tire ! » insista-il. Pour seule réponse, il vit deux points scintillants dans la pénombre en face de lui. De ce qu'il pouvait voir de la ruelle se limitait à une caisse en bois et un tonneau. Les deux points brillants le fixaient avec une telle intensité qu'il finit par fermer les yeux et tirer. Cet acte irréfléchi eut pour seule conséquence de faire fuir un chat au pelage noir de son perchoir. « Ouf ! Ce n'est qu'un chat » se rassura-t-il en essuyant une fois de plus son visage. Le chat le fixa une dernière fois avant de s'échapper. Ce dernier ne fuyait non pas à cause des tirs de l'homme, mais d'une chose bien plus effrayante et redoutable qu'un homme puisse imaginer.

« - Bah alors mon minet, je t'ai fait peur ? Ha ! Ha ! Ha ! riait-il nerveusement.

- Non, à cause de moi. »

Une voix grave et froide venait de s'élever derrière lui. Bloqué par la peur, il ne bougeait plus. Derrière son épaule droite, on pouvait clairement voir une ombre inhumaine, affichant un sourire à glacer le sang. L'ombre posa ce qui semblait être une main sur l'épaule du jeune homme.

« - Tu veux jouer un peu avec moi ? dit la silhouette avec un ton réjoui.

- Qu-qui êtes-v-vous ?

- Je suis la plus grande menace de l'humanité à ce jour et ce qui te fait mourir de peur. Je suis... Un akuma ! »

Un cri d'effroi résonna dans la nuit silencieuse. Un cri, et un rire.

L'aube se levait tranquillement sur l'immense bâtisse qui surplombait des falaises ardues. Les rayons du Soleil s'engouffraient par la fenêtre de la chambre d'un jeune garçon. Celui-ci faisait quelques pompes sur le sol frais de la pièce. Lorsque la lumière lui ébloui les yeux, il se releva et s'étira le cou. Il avait les cheveux mi-long, blancs comme la neige pure de l'hiver, les yeux d'un gris métal et une cicatrice rouge lui descendait du côté gauche de son front jusqu'au bas de sa joue. Son buste était musclé et son bras gauche était teinté d'un pourpre sombre. Il alla se rafraîchir le visage avant d'enfiler une chemise blanche et un gilet gris. Il portait déjà un pantalon noir. Il se dirigea vers la porte de sa chambre et prit un long manteau noir et argent, sur lequel était cousu au niveau de l'épaule gauche une croix, également d'argent. La vue visible de la porte de sa chambre était splendide : à perte de vue s'étendait la mer bleue et calme, au dessus de laquelle s'élevait un demi-cercle rouge orangé. A la vue d'un tel spectacle, le jeune homme resta planté devant la porte plusieurs minutes avant de se rappeler qu'il devait aller prendre son petit déjeuné. Le long couloir qui l'y emmenait offrait des vues imprenables et était ouvert vers l'extérieur. Seuls des colonnes de pierre supportaient le poids des étages qui s'empilaient au dessus d'eux.

Arrivé devant une grande porte en bois déjà ouverte, une voix douce l'interpella : « Tu es bien matinal, Allen ». Le dénommé Allen se retourna et fit face à une jeune fille. Elle faisait à peu près la même taille que lui, avait les cheveux longs noirs attachés en deux couettes vers l'arrière et portait pratiquement le même uniforme que lui, à la différence qu'elle avait une jupe plissée sur les deux côtés et une veste avec le même motif à l'épaule gauche. La jeune demoiselle lui adressa un sourire amical.

« - Bonjour Linalee.

- Le temps semble nous être favorable pour la mission qu'on nous a confiée, lui dit-elle. Je n'aurais pas aimé partir avec un mauvais temps !

- Cela ne me dérangerait pas. Après tout, nous voyagerons en train jusqu'à Munich.

- C'est vrai, mais j'ai horreur de voyager avec la pluie. Sinon, tu veux que je te prépare quelque chose ?

- Je veux bien du thé s'il te plait »

Linalee acquiesça et entra dans le réfectoire, suivi d'Allen. La veille, on leur avait assigné une mission qui les obligeait à se rendre à Munich, une ville influente au Sud de l'Allemagne. Celle-ci consistait à trouver une personne du nom de Nel Vaughten, un soi-disant alchimiste de génie qui aurait trouvé un moyen de détruire les akumas sans être en possession d'une innocence. Si cette rumeur se révélait vraie, cet alchimiste serait un point clé dans le combat qui oppose les exorcistes, élus de Dieu et possesseurs d'innocences, au Comte Millénaire, créateur des akumas voulant exterminer la race humaine. De plus, il y aurait une affluence d'akumas dans la région, signe d'une possible présence d'innocence. Après avoir bu son thé et rassemblé ses affaires dans sa chambre, Allen rejoignit Linalee à l'extérieur du QG de la Congrégation de l'Ombre.

« -Tu es prête ?

- Oui, nous pouvons y aller, répondit-elle.

-Linalee !! Ne pars paaaas ! »

Un homme en uniforme blanc courrait à toute allure vers la jeune fille, les bras grand ouvert et les larmes aux yeux. Il ne cessait de crier le nom de la demoiselle, qui l'esquiva à la dernière seconde. L'homme, ne pouvant freiner sa course, s'encastra dans le mur de pierre.

« - Tu es vraiment irrécupérable, grand frère, soupira-t-elle.

- Je n'y peut rien, ma petite Linalee, je m'inquiète tellement pour toi quand tu pars en mission !

- Je ne risque rien grand frère, rassure-toi »

Sur ce, elle lui adressa un sourire réconfortant et partit avec Allen.

Seuls dans un compartiment, les deux exorcistes observaient le paysage qui défilaient devant leurs yeux avec une rapidité déconcertante. Des chaînes de montagnes d'une longueur interminable composaient le fond, en prenant consécutivement des teintes sombres et claires. Des étendues d'arbres arrivaient en second plan, gesticulant en fonction de la brise fraîche qui régnait au dehors du train. Enfin, au premier plan, des plaines verdoyantes parsemées ici et là de quelques maisons isolées. Allen et Linalee devaient prendre le train depuis la France, passer par la Suisse pour enfin arriver jusqu'à Munich, en Allemagne. Heureusement, le train dans lequel ils avaient embarqués les y amenait directement, sans quoi ils auraient été obligés de prendre trois trains différents. Alors que le crépuscule se montrait, Allen décida d'aller manger quelque chose et sortit du compartiment. Le bruit des roues glissant sur les rails donnait du rythme à la marche de ce dernier. Beaucoup de personnes étaient également sorties de leurs couchettes, provoquant parfois quelques bouchons dans les couloirs étroits. Des enfants arrivaient à se faufiler entre les amas de personnes. Allen tentait de se frayer un chemin parmi les passagers, avec difficulté. Après quelques minutes, il parvint enfin à accéder au wagon restaurant du train. De nombreuses petites lampes murales donnaient au wagon une atmosphère de détente et de calme. Mais aussi peu de personnes y étaient : un homme riait au éclat avec une femme à l'autre bout du restaurant, deux autres femmes discutaient tranquillement en mangeant quelques pâtisseries sur la droite, et un homme au visage efféminé avec un haut de forme buvait une tasse de thé tout en lisant un livre sur la gauche, dos à la fenêtre. Allen s'installa à la table derrière l'homme au haut de forme et commanda. Au loin, on pouvait voir le paysage se métamorphoser : les plaines laissaient place à un sol rocheux, les arbres se faisaient de plus en plus rare et les montagnes de plus en plus imposantes. Les couleurs pastel du ciel avaient virés au bleu nuit.

Alors qu'Allen se régalait des plats qu'on lui avait servis, les quelques personnes qui étaient assises aux tables partaient, ne laissant dans le wagon restaurant que l'homme au haut de forme et l'exorciste. Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que l'un des deux ne prononce un seul mot. Ce n'est que lorsqu'Allen eut terminé son repas qu'un cri strident déchira le silence pesant. Plusieurs personnes courraient vers l'avant du train. « Des monstres ! Des monstres dans le train !! ». A peine eut-il entendu cette phrase que l'oeil gauche de l'exorciste se transforma : sa pupille gris métal vira au rouge vif, tandis que le blanc de son oeil prit une teinte noire ébène. Une sorte de rouage presque transparent entoura l'organe.

Des akumas... Ils ont pénétrés dans le train et attaquent les passagers. Il y en a un bon paquet... Je vais essayer de retrouver Linalee. Activation de l'innocence !

Le bras gauche d'Allen se métamorphosa dans un bruit presque léger, couvert par les cris des passagers qui affluaient dans le wagon. Il tentait tant bien que mal de se frayer un passage mais la foule l'emportait vers l'avant du train. Il sentit alors une main l'attraper par le col de son long manteau sombre : c'était l'homme au haut de forme. Il s'était plaqué contre le mur et regardait l'entrée du wagon, par laquelle les passagers arrivaient de moins en moins nombreux. Il avait placé une main sur le buste d'Allen pour l'inciter à se plaquer lui aussi contre le mur. Il semblait ne pas prêter attention au jeune exorciste. Ce dernier était assez surpris : l'homme n'était pas plus grand que lui en fin de compte. C'était son chapeau qui lui donnait de la hauteur. Lorsque le wagon fut vide, une poignée d'akumas pénétra. « Allez vous mettre à l'abris, c'est dangereux de rester dans le wagon ! » conseilla Allen avant de se jeter sur le groupe d'akumas. Mais l'homme ne bougea pas d'un cil : au contraire il s'était installé à la sortie du train, buvant une tasse de thé restée sur la table et observait le combat. Seulement quelques secondes plus tard, Linalee arriva elle aussi sur le lieu du combat et porta main forte à Allen. Lorsque le combat fut terminé, l'homme au haut de forme applaudit.

« - Très joli combat, vraiment.

- Quoi ? »

L'homme avait une voix légèrement froide. Il s'était levé de sa chaise et se dirigeait vers Allen. Il lui tendit la main et baissa légèrement ses lunettes noires pour mieux regarder l'exorciste, laissant apercevoir des yeux couleur violette, quelques mèches d'un blond comme les blés les cachant légèrement. Allen lui serra la main.

« - Vous êtes des exorcistes, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est cela.

- Et vous cherchez Nel Vaughten, l'alchimiste ?

- Mais comment...

- Je connais Nel particulièrement bien. Si vous le souhaitez, je peux vous mettre en contact.

- Il est aussi facile d'accès ? demanda Linalee, étonnée.

- Non, bien sûr que non. Mais étant donné que vous aussi, vous combattez les akumas, je pense que Nel accepteras de discuter avec vous.

- Au fait, je m'appelle Allen Walker.

- Je suis Linalee Lee.

- Je n'ai pas particulièrement de nom, mais vous pouvez m'appeler Mist »

Le dénommé Mist remit ses lunettes à leur place et salua les deux exorcistes, la main sur son haut de forme.

Quel personnage mystérieux... comme de la brume, pensa Linalee.