Disclaimer : L'univers d'Hunger Games et les personnages sont la propriété de Suzanne Collins et libre interprétation de la websérie Finnick & Annie.
Ce matin, mon père m'a annoncé une bonne nouvelle, nous allons pêcher. C'est mon passe-temps favori, normal, je vis dans le district Quatre. Le district de la pêche. Nous y allons dans une heure, je prépare mon filet et mon père son trident. J'ai seulement dix ans mais si nous voulons survivre il faut que nous pêchions, et la pêche est un art complexe qui s'apprend le plus tôt possible. C'est interdit bien sûr, pêcher est considéré comme voler et passable de peine de mort. Tout est interdit en ce pays, Panem. Seuls le président Snow, le Capitole et peut-être les Pacificateurs ont des droits. Mais si nous nous en tenons aux règles nous mourront alors autant les enfreindre. Il suffit de se faire discret. Mon père m'appelle alors :
— Fin, c'est l'heure.
Mon vrai nom est Finnick Odair, Fin c'est mon surnom. Je pêche seulement avec mon père car, à l'école je suis seul. Comme tous les autres d'ailleurs. Ici, on n'aime pas se faire des amis, moi y compris.
— Oui, j'arrive, je réponds.
Sur la route pour la plage nous restons silencieux.
Arrivés à destination, nous allons dans l'eau et mon père me donne un cours quotidien de natation. Je me débrouille plutôt bien. Après ce cours nous pêchons, en ce samedi, il fait beau ce qui arrive souvent ici. Nous sortons de l'eau avec une bonne récolte, sept poissons, ce soir nous allons nous régaler. Nous mettons nos prises dans notre seau quand mon père parle enfin :
— Alors l'école, mon fils, comment ça se passe ?
— Et bien c'est intéressant, je réponds
— Et tu n'as pas de petite amie ? dit-il, curieux, un peu trop à mon goût.
—Non pourquoi ? je rétorque, penaud.
— Parce que tu es beau et intelligent, je me demandais juste.
— Papa j'ai seulement dix ans, et je ne suis pas aussi beau que tu le prétends.
Mon père me trouve beau, avec ma peau dorée, mes yeux verts qui rappellent la mer de mon district et mes cheveux blonds. Ma mère m'a même dit que mon père aurait voulu me placer dans une école pour devenir un tribut de carrière. Il pensait qu'en grandissant j'allais devenir puissant, que ma beauté et mon athlétisme allait encourager les sponsors à m'épauler durant la chose la plus cruelle en ce pays : Les Hunger Games –ou Jeux de la faim-.
Ces Jeux ont des règles des plus simples. Le Capitole réunit les adolescents de douze à dix-huit ans lors d'une Moisson nationale, des gens venus du Capitole tire, parmi des centaines de papiers, le nom d'un tribut. Un pour les filles et un pour les garçons. Les choisis se rendent au Capitole pour s'entraîner, puis sont ensuite envoyés dans une arène avec comme seule règle : tuer ou être tuer. Le dernier survivant sera déclaré vainqueur et couvert de richesse pour son district et lui.
Cela fait le plaisir des habitants des Capitole, voir des enfants se battre à mort. Il en est ainsi pour chacun des douze districts depuis soixante-et-un ans maintenant. Les tributs de carrière s'entraînent dans une école spécialisée –ce qui est normalement interdit- et à l'âge requit, ils se portent volontaires. Ce sont souvent les concurrents les plus redoutables par définition : les vainqueurs.
Cela existe seulement dans trois districts, le Un, le Deux et le Quatre. Pour les populations de ces districts gagner est un honneur. Pas pour moi. Ces trois districts sont aussi les plus riches de Panem (après le Capitole bien sûr). Je suis reconnaissant envers ma mère qui a empêché mon père de me placer dans cette école. Dans deux ans je serai éligible, j'y pense souvent et cela me fait peur. Mais si je suis choisi, j'essaierai d'attirer au mieux les sponsors qui m'enverront peut être des cadeaux. Mon père me tire de mes pensées :
— Fin ?
— Oui ?
— Ça va ? demande-t-il, l'air inquiet.
— Oui, je pensais seulement à quelque chose de pas très important, j'élude.
Nous continuons notre chemin sans parler. Ma mère saute de joie en découvrant notre butin, il faut dire que ce n'est pas tous les jours que nous ramenons autant à manger. Elle prépare le repas pendant que je pose la table dehors. Ce soir je pense dormir à la belle étoile, cela m'arrive souvent.
Dans deux jours c'est la Moisson. Moi et mes parents y sommes conviés même si je n'ai pas l'âge requis nous nous devons d'aller voir cette « cérémonie ». Quand je repense aux pauvres enfants obligés d'être éligibles pour ce jeu, un jour ça sera malheureusement mon tour. Bien sûr les enfants nés au Capitole y échappent, voilà l'injustice. Je fais le vide dans ma tête et me met à table, ma mère brise le silence :
— Vous vous êtes bien débrouillés aujourd'hui. Et toi Finnick ton père m'a dit que tu t'étais encore amélioré !
— Oui, je suis content d'apprendre si vite, dis-je sans grande conviction.
— Je suis sûr que plus tard tu seras le mari et père que toute famille rêve d'avoir, lance mon père.
— Merci papa, je conclue.
Nous finissons le repas dans le plus grand silence jusqu'à ce que ma mère m'ordonne d'aller me coucher, je m'exécute. Je dors finalement dans mon lit et d'un sommeil sans rêve. Viens alors le jour de cette fameuse Moisson, personne ne travaille aujourd'hui, c'est comme une fête ici. Nous devons seulement nous rendre à quatorze heure sur la grand-place pour le très attendu tirage des Hunger Games.
Tout le monde y est conviés et nous devons tous répondre présent à moins d'être au portes de la mort. Sinon nous aurons de graves ennuis. Les deux participants sont des carrières surement vont-ils remporter les Jeux, mais qu'importe ! La semaine passe à une vitesse astronomique. L'école me passionne à vrai dire, tous les soirs après l'école nous sommes invités sur la grand-place pour découvrir comment « nos » tributs se débrouillent pendant les avant-Jeux, je regarde sans regarder. Bientôt les Jeux commenceront. En attendant aujourd'hui comme toujours moi et mon père allons pêcher.
Au bout de quinze minutes les poissons ne viennent toujours pas, je m'impatiente :
— Papa est-ce qu'on va rester ici des heures ? En plus il n'y a aucun poisson ici ! On peut aller autre part ?
Mon père habitué à ma patience s'étonne :
— Cela fait seulement quinze minutes que nous sommes ici Finnick. Ne t'inquiète pas pour ça les poissons vont venir pêcher demande de la patience.
Je me jette dans l'eau, ne voulant plus être debout mais mon père me demande :
— Quoi ? Tu ne me crois pas ?
— Si, mais je connais la leçon papa, reste ici, ne bouges pas et des bonnes choses t'arriveront. On y va maintenant ? je m'emporte.
— Finnick, lève-toi, dit-il calmement.
Je soupire, j'en ai marre d'attendre ici, rien ne viens alors à quoi bon rester ? Je ne sais pas pourquoi mais aujourd'hui mon impatience prend le dessus.
— Chaque mouvement que tu fais envoi des signaux tout autour de toi explique-t-il encore une fois très calme.
— Alors, qu'est-ce que je suis censé faire? Arrêter de respirer ? je m'exclame.
— Ce n'est pas à propos d'arrêter quelque chose mais plutôt à propos de contrôler. Contrôler sa pensée est la meilleure chose que nous pouvons faire.
Il s'exécute, au bout de 5 minutes il lance :
— Regarde !.
Il tend le doigt vers un poisson qui s'approche de nous, je lance mon filet sur lui et mon père lui donne un coup de harpon qui lui est fatal.
Nous sortons de l'eau une heure plus tard avec trois poissons, c'est un peu maigre mais je pense revenir demain .
— Tu viens Fin ? demande mon père.
— J'arrive !
Mon père part mais je reste dans l'eau pour tester sa méthode. Elle s'avère très efficace même si je n'ai pas de harpon ni de filet pour les attraper. Je reste ici quelques heures, tout était calme jusqu'à ce qu'un cri retentisse dans la plage vide. Il n'y a jamais personne dans la mer, il y a trop de travail à effectuer dans le district. Une voix hurle alors :
— A l'aide elle ne sait pas nager !
Je ne repère pas tout de suite d'où viens la voix, puis je vois la femme qui a hurlé « à l'aide », elle était sur un bateau et regardais fixement un endroit en tentant d'aider la petite forme qui se débattait pour ne pas se noyer.
Je ne saurai dire combien de temps je reste ici à la regarder, s'accrocher à la vie. Puis je plonge dans l'eau et me met à nager pour aller la chercher.
Quelques minutes plus tard je ne suis plus qu'à quelques mètres d'elle. Je l'attrape par le bras et la ramène sur le rivage. Je lui demande alors :
— Comment t'appelles-tu ?
— A…Annie, dit-elle entre deux grelots.
Sa mère accourent pour la chercher, elle l'a rassure et me remercie. Après cet incident, je décide de rentrer chez moi. J'habite à cinq-cents mètres de la mer et c'est une maison en bois, assez basse avec seulement un rez-de-chaussée, le type de maison courante ici.
Quand je rentre mon père se prépare pour aller au travail comme tous les après-midi. Il travaille seulement l'après-midi, comme pêcheur. Maman, elle est mère au foyer depuis qu'elle a abandonné son travail à cause de sa maladie. C'est une maladie qui se soigne seulement au Capitole mais il n'y a que les habitants de notre capitale peuvent y accéder. Ici on se soigne avec ce que l'on a, bien qu'on soit l'un des districts les plus riches.
Aujourd'hui je ne vais pas à l'école je suis attendu à quatorze heure sur la grand-place pour le début des Jeux. Peut-être verrais-je Annie, je l'avais déjà vue à l'école elle est plus jeune que moi, je dirais deux ans de moins. En arrivant sur la grand-place je ne suis pas étonné que les paris fusent. Les Pacificateurs er les habitants parient que nos tributs survivront au bain de sang (comme toujours).
Les premières heures sont toujours les pires, les organisateurs attendent même la fin du bain de sang pour faire tonner le canon. Le canon, la chose qui apprends la mort d'un tribut. Les parieurs avaient raison les deux tributs ont survécu et ont tué la plupart des autres tributs et sont bien sûr allié avec les tributs du Un et du Deux. Déjà deux districts ont leurs tributs morts : le Neuf, le Dix et le Douze. L'écran s'éteint au bout de deux heures de diffusion en direct et se rallume presque instantanément.
Ah oui ! J'avais oublié qu'après le bain de sang il y a le debriefing de Caesar Flickerman, avec ses cheveux, ses lèvres et ces paupières vert émeraude. Il est ridicule à voir. Cette partie-là, je la regarde sans y faire attention, le ralenti des meurtres ne m'effraie pas, je suis habitué c'est plutôt la voix et le visage de Caesar qui m'insupporte.
Après ces quinze minutes de torture on nous laisse enfin sortir d'ici. Ce soir mon père ne travaille pas on peut enfin passer un moment en famille. Nous allons sur la plage et nous pique-niquons. Nous ne parlons pas des Jeux mais plutôt de ce qui s'est passé samedi, à la fin de mon récit mes parents me regardent avec des étoiles dans les yeux.
— Mon fils tu es un héros, me dit ma mère.
— C'est grâce à moi je t'ai tout appris ! renchérit mon père en rigolant. Tu as bien fait de ne pas paniquer.
Cela fait bizarre d'avoir de la reconnaissance. Nous parlons de cet exploit toute la soirée jusqu'à ce qu'on décide de se baigner. Cela nous arrive souvent, de nous baigner la nuit. L'eau est froide mais c'est agréable car dehors il fait chaud. Trop chaud. Je nage quelque minutes et regarde les poissons, je regarde autour de moi et vois mon district illuminé c'est tellement beau. Suivi de mes parents, nous rentrons à la maison. Je me lave entièrement et surtout les cheveux car j'emporte tout le sable de la plage avec moi. Je me sèche, puis me met au lit. Je rêve que je suis dans les Hunger Games, avec Annie et que nous nous battons, c'est une bataille sanglante.
Je suis blessé de partout, elle aussi, nous sommes faibles. Je me réveille en gémissant, je suis plein de sueur. J'avais oublié qu'un jour je me retrouverai peut-être contre elle dans ces Jeux et que le fait de la sauver disparaitrait sûrement. Mais c'est comme ça je n'y peux rien. Je reprends mes esprits et me rendors.
Le lendemain matin je me réveille tôt et descend déjeuner. Aujourd'hui je vais à l'école. Ma mère n'est toujours pas réveillée c'est bizarre elle est toujours là quand je me lève. Papa descend et d'assois en face de moi il a l'air d'avoir mal dormi et semble dépité. Il parle enfin :
— Ecoute je dois t'annoncer quelque chose.
Je m'attends au pire, mais que se passe-t-il ?
— Oui je t'écoute dis-je d'une voix chevrotante.
— Ne m'en veux pas mais maman a succombée, elle est morte je n'ai pas eu le temps de faire quelque chose.
Je reste ici bouche bée à regarder mon père.
