Chapitre 1 : Achikochi ga hajime to...
Je me
souviens de ma toute première rencontre avec Sasuke. On avait
seulement sept ans à cette époque-là, aussi je
me fichais complètement de lui comme d'un vulgaire insecte. Ma
deuxième et vraie rencontre avec lui, c'était l'année
dernière, par un malheureux hasard que, à l'époque,
j'avais mis sur le compte de Dieu. Je pensais qu'il m'en voulait
personnellement.
Lors de notre deuxième rencontre, il
comptait un tout petit peu plus, comme, disons, un chiot. Et j'aimais
pas les chiens à l'époque.
Maintenant, il compte
énormément. Trop même.
-
17 mai - 16h44
J'étais assis devant mon bureau, avec les pieds dessus et mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. J'écoutais à fond, aussi je n'entendis pas quand quelqu'un entra (comment je pouvais le savoir de toute façon, la porte était ouverte). La prof me gueula dessus avant même que je n'aie remarqué sa présence.
-Sabaku, enlève-moi
cette capuche et tes pieds sur la table sinon je te la fais lécher
! m'aboya-t-elle.
-C'est interdit d'abaisser un élève
à une telle chose, avais-je marmonné tout haut.
-Et
alors ? Tu crois que les règles n'ont aucune excéption
?
J'avais vraiment la flemme de répliquer. Donc j'ai porté mon attention sur le gars qui était avec elle.
C'était Sasuke Uchiwa. J'ai été un peu surpris de le voir collé, mais bon y'a encore beaucoup de choses qui me surprennent.
-Regarde Sabaku, je t'ai rapporté un copain de jeu ! T'es content hein ? me fit Mitarachi en donnant une tape dans le dos d'Uchiwa, qui lança un regard meurtrier à la prof.
Moi aussi je lui ai lancé un regard meurtrier. J'ai rangé mes écouteurs avant qu'elle ne me les confisque et je suis retourné à mes occupations ; c'est à dire rien.
-Vous ne vous en irez que
lorsqu'il sera 17h30 sur cette horloge, OK ?
-Et si on le fait
après, vous
ferez quoi, Mitarachi ? ai-je demandé juste pour l'énerver
un peu plus.
-Si tu t'adresses à moi c'est Mitarachi-san,
d'accord ? Et arrête de me parler sur ce ton ou t'écopes
d'une semaine de retenue supplémentaire.
Je l'ai regardé
l'air de dire "Et puis quoi encore ?". Pendant ce temps,
Uchiwa était parti s'asseoir à quelques tables de la
mienne, souhaitant visiblement que la prof meurt dans la
seconde.
Mitarachi est partie sans dire autre chose en nous
laissant seuls. Je n'ai jamais vu de prof aussi bête. Laisser
des élèves seuls dans leur salle de retenue, sans
surveillance ? Ils peuvent s'en aller à tout moment.
C'est
pour ça que je le fais à chaque fois.
J'ai remis mes écouteurs dans mes oreilles et ait cherché une bonne chanson tout en farfouillant dans mon sac, pour vérifier que j'avais bien mes clés (on sait jamais, si y'a personne à la maison...).
-Tu vas te tirer ? m'a
lancé Uchiwa.
-Ca se voit autant que ça ? ai-je
répliqué en lui lançant un regard
dédaigneux.
-Si bien sûr, on dirait un tolard.
T'attends quoi ?
-Mêles toi de tes fesses.
L'Uchiwa a souri. Il a mit ses pieds sur sa table et m'a fixé.
-Mais c'est qu'il est
vulgaire, le petit Sabaku.
-Me cherches pas.
Il commençait sérieusement à m'énerver. J'avais envie de lui balancer une chaise à la tronche et, maintenant que j'y pense, heureusement que je ne l'ai pas fait sinon rien de tout ce qui va se passer ne serait jamais arrivé.
J'ai baissé le son de mon mp3 et j'ai attendu cinq heures pile avant de me mettre en mouvement. J'ai attrapé mon sac et, sans un regard en arrière, je suis sorti. Je pouvais sentir le regard de Sasuke dans mon dos. Mais au moment même où j'ai tourné, Mitarachi attendait contre le mur, les bras croisés. Mon coeur a fait un bond dans ma poitrine à ce moment-là, mais le seul signe de surprise visible devait être mes yeux qui se sont un peu arrondis.
-Où allais-tu comme
ça, Sabaku ?
-Aux toilettes.
-Ah oui ? Avec ton sac
?
-Vous ne savez pas ce que je fais aux toilettes.
Mitarachi parut choquée par ma phrase et me renvoya dans la salle de retenue. À l'intérieur, Sasuke était mort de rire.
Je fulminais dans mon for intérieur. C'était la première fois que l'autre me coinçait en pleine mission d'escapade.
-Arrêtes de rire,
ai-je lancé à l'Uchiwa avec un ton tellement irrité
qu'il s'est un peu calmé.
-Ben si tu voulais faire un effet
de style, ça a capoté comme...
-La ferme.
Sasuke se remit à rire. Deuxième fois que j'ai eu envie de lui lancer une chaise en moins d'une demi-heure. À l'époque on était vraiment pas faits pour s'entendre.
-Et toi qu'est-ce que tu fais là ? Un type aussi brillant et aussi sage que toi ne devrait pas être en heure de retenue, ai-je grogné en lui lançant un regard meurtrier.
Il s'est forcé à se calmer pour pouvoir me répondre.
-Eh bien figure-toi que
d'une, ça ne regarde que mes fesses et de deux, c'est pas très
joli ce que j'ai fait pour être ici.
-Et alors ? Moi j'ai
bien insulté un prof.
-Oulala, mais quel vilain
garçon.
-Ferme-la. Mais alors, pourquoi t'es là
?
-Ca t'intéresse ? m'a-t-il demandé avec un sourire
que j'ai qualifié d'ironique à l'époque.
-Pas
du tout.
-Bien sûr. Et moi je m'appelle Heidi.
Il a continué à sourire en me fixant. Bon c'est vrai que ça m'intéressait son histoire, mais c'était juste parce que je voulais savoir ce qu'un type comme lui pouvait bien avoir fait de mal.
-Bah peut-être que
Sasuke est un pseudonyme et que tu avais tellement honte de ton
prénom que, quand t'as rempli ton dossier d'inscription, t'as
écrit Sasuke au lieu d'Heidi.
-Mais que tu es perspicace
! Bon, puisque tu insistes vraiment, je vais te dire. En fait, hier,
je suis arrivé en retard en cours d'histoire... et c'est bien
connu, quand on arrive en retard en cours d'histoire, c'est foutu. Je
me suis excusé et tout, mais le prof n'a rien voulu entendre
et m'a foutu dehors. Et à la fin de la journée , j'ai
versé une bouteille de lait sur sa voiture.
Je buvais ses paroles. Mais j'ai été déçu parce que je m'attendais à un truc plus hard.
-C'est nul ce que t'as
fait pour être collé.
-Verser une bouteille de lait
c'est pas mal quand même.
Je n'ai rien répondu à ça. J'ai réaugmenté ma musique et n'ait émergé que lorsqu'Uchiwa m'a dit (hurlé) qu'il était 17h30.
J'ai obtempéré et je suis sorti à la vitesse de la lumière, avant même que Sasuke n'ait quitté la salle.
-
-Kankurô,
t'es rentré ?
-Nan, je suis mort.
-Si c'est pour dire
des idioties pareilles ferme-la. Je monte dans ma chambre.
Il n'a même pas cherché à me regarder ni à me retenir. Je suis monté et je ne suis redescendu que pour dîner trois heures après.
-Bonsoir Gaara, comment ça
va ? m'a demandé Akira, mon père adoptif.
-Mh.
Il m'énerve trop
Akira. Il est trop gentil, c'est effrayant. Nettement mieux que le
père adoptif précédent, genre violent et qui
aiiiime la drogue.
Très peu pour moi.
Enfin Akira est cool. On croirait que
c'est notre vrai père quand il s'adresse à nous.
-Comment se sont passés
les cours ? demanda-t-il à Kankurô, Temari et
moi.
-Bien.
-Ca va.
-Nul à chier.
Akira m'a regardé, surpris. Temari et Kankurô continuèrent de manger.
-Ah bon ? Qu'est-ce qui
s'est passé ?
-Ben rien, justement. Passe les pommes de
terre.
Temari me passa le saladier sans même me regarder. Elle lisait un truc en même temps et avait l'air tellement concentrée que je mourrais d'envie de lui faire une bonne blague, du genre dire que quelqu'un était mort dans la rue ou lui verser un verre d'eau dans son assiette.
-Dis-moi Gaara, combien de
temps vont encore continuer tes heures de retenue ? me demande
Akira.
-Jusqu'à la semaine prochaine. Les profs pensent que
d'ici là je serais calmé.
-Ah. Si ces heures de
retenue te dérangent, je peux passer un coup de téléphone
tu sais ?
-Non. Sûrement pas. C'est bon Akira, ça
ira.
Akira m'a regardé pendant deux secondes puis s'est remis à manger.
-OK. Dis si t'as des problèmes hein ? Passe le sel s'il te plaît.
C'est fou ce qu'il peut être influençable. Je lui dis que ça va et il arrête de s'inquiéter. C'est d'un inquiétant...
Je me
souviens que cette nuit, j'avais rêvé de Sasuke. Il me
poursuivait avec une fourche en hurlant "À la soupe ! À
la soupe !" et moi j'hurlais "Je veux pas enlever mes
vêtements, j'ai une tâche sur le nombril".
Ce
qui, de un, est totalement faux et, de deux, complètement
débile.
-
18 mai - 8h55
Je suis arrivé au lycée à l'heure, fait inhabituel, en parti parce qu'Akira m'a déposé à l'école.
Je me suis dirigé vers mon casier. J'y ai pris mes affaires de biologie et tout le tralala, ainsi qu'une sucette à la cerise pour me filer la pêche. Ben quoi, j'ai des sucettes à la cerise dans mon casier, et alors ?
À un moment, j'ai remarqué que quelqu'un était adossé à côté de moi. Mais à cause de la porte de mon casier, je ne voyais que les jambes de la personne.
-Qu'est-ce que tu veux ?
ai-je grogné.
-Moi aussi j'aime bien la cerise tu sais.
J'avais ouvert les yeux de surprise. Je ne m'attendais pas à le voir me parler. Enfin pas vraiment.
-Je suis pas une fabrique
de confiseries.
-Non, tu les donnes seulement, m'as-t-il fait en
tendant la main par dessus la porte de mon casier. T'aurais pas
d'autres parfums, par pur hasard ?
-Si mais pas pour toi, ai-je
répliqué en fermant d'un geste brusque mon casier et en
partant rapidement.
-C'est méchant ça, Sabaku !
Il me suivait. Je me souviens à l'époque avoir eu envie de le tuer.
-Je suis sûr que t'en as une planquée dans ta poche.
Soit il m'avait vu, soit il lisait en moi comme dans un livre, soit il disait des trucs au pif. Quoiqu'il en soit, j'ai sorti la malheureuse sucette et l'ai tendue à Sasuke dans l'espoir qu'il me laisse tranquille. Mais j'avais oublié qu'on était dans la même classe et qu'on se dirigeait donc vers le même cours de biologie.
Quand on est entrés dans la salle de classe, il s'est directement dirigé vers ses amis en me faisant un truc bizarre avec la main ; et je crois qu'il m'a dit un truc genre "Kon kon". Je ne sais toujours pas ce que ça veut dire.
De ma place, j'entendais
absolument tout de ce qu'ils pouvaient raconter, même si eux
étaient près de la porte et moi au fond dans le coin
opposé. Il n'y avait pas beaucoup d'élèves
encore.
D'habitude je les entends toujours mais comme je mets mon
mp3 et que j'y prête pas attention, bah ça passe tout
seul. Mais quand j'ai entendu mon prénom j'ai été
obligé de couper la musique.
-Sasuke, tu t'es fait un
nouveau copain ? C'est chou, avait dit Sakura.
-Arrête de
dire ça comme ça, on dirait que tu parles de lui comme
si on s'était rencontrés à la maternelle.
-Vous
vous êtes rencontrés en colle, c'est la même
chose. Il est sympa ? demanda Naruto, le regard avide.
-Vous savez
c'est pas parce qu'on s'est retrouvés dans la même salle
pendant une heure qu'on est devenus les meilleurs amis. Et puis
arrêtez de parler aussi fort.
-Il a son mp3, il ne peut pas
nous entendre, affirmait Kiba en agitant la main (je lui aurais bien
lançé un truc mais la seule chose dont je disposais
était ma sucette à la cerise). En plus il ne nous
regarde même pas. On t'écoute, Sasuke-chan.
-Arrêtes
de m'appeler comme ça. En fait, on va dire qu'il est drôle
à sa manière.
Ah ouais ? Je suis drôle ? Ben tiens, c'est nouveau ça.
J'étais irrité. J'aime pas que les gens m'analysent comme ça, comme un vulgaire... quelque chose. En plus alors que je suis dans la même pièce... Ils pourraient au moins attendre que je sois pas là.
12h quelque chose
En train de sortir mon bentô de mon sac. Que m'a préparé Akira aujourd'hui... ?
Miam miam, des boulettes de riz fourrées à la viande et d'autres au thon rouge.
J'allais en attraper une quand une main a surgi du ciel (en d'autres termes, au-delà de ma vue) et m'a piqué une boulette au thon. J'ai relevé les yeux, prêt à assassiner la personne avec mes baguettes (seul arme dont je disposais à ce moment précis aussi) quand j'ai croisé les yeux noirs de Sasuke. Je n'ai pas abaissé mes baguettes, d'autant que je le voyais mâcher ma boulette du dessous. Et ça c'est très laid.
-Mais dis-donc c'est
excellent ça, m'a-t-il dit, la bouche pleine, mimant le geste
d'en prendre une autre.
-Dégage de là, ai-je grogné
en repoussant sa main.
-Mais ça fait mal enfin ! Calme-toi,
c'était juste une boulette.
-Tu es venu pour quelque chose
?
-Pour les boulettes.
-C'est ça.
J'ai continué à manger en le regardant, le mettant au défi d'en remanger une, ou du moins sans me demander la permission.
-Si je m'assois là, je pourrais en avoir une ? a-t-il supplié en faisant une moue de bébé.
J'avais envie de le frapper.
-Sûrement pas.
Mais il n'a pas obtempéré.
Il a pris le bureau le plus proche et l'a rapproché du mien ;
il s'est assis en prenant une boulette de riz à la viande.
Je
lui ai volé des mains et je l'ai fourrée dans ma bouche
en lui lançant un regard noir. Il a ri. Puis il s'est retourné
et a fait signe à quelqu'un de venir, puis Naruto est arrivé
et s'est installé près de nous en traînant lui
aussi le bureau et la chaise les plus proches.
-Salut Gaara ! qu'il m'a fait avec un grand sourire.
Pour ma part, je lui ai
juste fait un signe de tête.
Avant, je n'étais pas
sûr de l'origine de son entouthiasme, si c'était parce
que Sasuke était là ou juste pour se ficher de moi,
mais en fait c'est juste parce qu'il est amical avec quiquoncque
(serait-ce un mot ?) croise son chemin.
-Alors, tu es ami avec
Sasuke-chan ? demanda-t-il, regardant avec envie mes boulettes de
riz.
-Non.
Naruto avait levé des yeux surpris et avait regardé Sasuke. Il leva les yeux au ciel.
-Sasuke-chan, montre-moi
ton bentô aujourd'hui, fit Naruto en tapant sur la
table.
-C'est toujours la même chose, mais tiens.
Naruto arracha la boîte à bentô des mains de Sasuke et s'est mis à farfouiller dedans. On aurait dit qu'il y a avait des diamants à la place de la nourriture.
Moi je continuais d'avaler
mes boulettes une à une, et il ne m'en resta bientôt que
trois. J'en avais marre du salé, il me fallait un truc sucré
à tout prix.
J'ai regardé ce qu'Akira m'avait mis
dans l'étage inférieur de ma boîte et j'ai vu
pleins de chocolats. Je sais c'était l'anniv' de Kankurô
il y quelques jours mais faut pas abuser quand même. J'en ai
pris et ait refermé ma boîte.
J'ai soudain été
attiré par une odeur de coco. Elle provenait de la boîte
de Sasuke, qui était en train de discuter avec Naruto en
rigolant (Sasuke pas la boîte).
Sasuke avait des perles de coco dans son bentô.
J'avais peine à y croire. Moi qui n'en avait pas mangé depuis l'âge de cinq ans, autant dire que je suis entré dans un état second quand je les ai vues.
-Uchiwa, l'ai-je appelé.
Sasuke s'est arrêté de parler et s'est tourné vers moi.
-Ouais ?
-File des
perles de coco.
-Pourquoi ?
Mais quelle question !!
-Bah parce que j'en veux,
crétin !
-J'ai pas envie, t'as pas été
poli.
-Parce que tu l'as été toi peut-être, en
te servant ouvertement dans mon bentô ?
-Il marque un point,
avait murmuré Naruto.
-Bon c'est vrai, mais j'avais
faim...
-C'est inhumain d'avoir faim en ayant des perles de coco
sur soi.
Naruto et Sasuke se sont regardés puis ont éclatés de rire. Moi j'avais dit ça avec le plus grand sérieux du monde, aussi ça m'a irrité qu'ils se moquent de moi comme ça.
-
Pendant les jours qui suivirent, Sasuke et Naruto m'avaient beaucoup parlés. Au début ils me faisaient infiniement chier, en parti parce qu'ils me piquaient la moitié de ma nourriture à l'heure du déjeuner et qu'ils me suivaient presque partout où j'allais, mais au bout d'un moment ils sont devenus supportables -enfin, je suis devenu supportable. C'est ainsi qu'avait démarré une esquisse d'amitié.
Je dis bien une esquisse, parce que j'avais encore du mal à leur parler sans m'énerver toutes les trente ou quarante secondes. On avait vraiment du mal à s'entendre à l'époque.
-
2 juin - 10h
-Eh, Sabaku !
Je me suis retourné. Uzumaki avançait à grands pas vers moi, si bien qu'il faillit tomber à plusieurs reprises. Je l'ai regardé comme si il était fou (ce qui est totalement vrai).
-Sasuke te cherche, il est devant ton casier.
Oh non. Je n'aime pas retourner dans le bâtiment pendant la pause, ça me frustre.
Je suis parti à la rencontre de Sasuke, les mains dans les poches, marchant d'un pas vif. Sasuke était visiblement pressé de me voir, puisqu'avant que je ne sois dans sa ligne de mire il n'arrêtait pas de zieuter sa montre. Quand il m'a vu, il s'est écrié avec un grand sourire :
-Salut, Gaara-chan
!
-Appelle-moi comme ça encore une fois et je te défonce
le crâne.
Le sourire de Sasuke n'est pas parti pour autant.
-T'as pas une sucette pour
moi ?
-Seulement si tu en as une pour moi, ai-je répliqué
en ouvrant mon casier pour y fourrer mon pull et, par la même
occasion, sortir une sucette à la cerise.
-Ca ne sert
strictement à rien d'échanger une sucette contre une
autre sucette.
-Sauf si elles n'ont pas le même
goût.
-Sûrement, je n'y avais pas réfléchi.
-C'est
ça. Pourquoi tu me cherchais ?
-Bah, pour les sucettes.
-Je
te l'ai déjà dit, je suis pas une fabrique de
confiseries.
-Mais tu les donnes,
les confiseries, alors c'est presque pareil.
-Si c'est pareil
alors file-moi du fric. J'attends.
-C'est ça. Les "mélanges
d'amis et de fabrique de confiseries" ne font pas payer leurs
amis.
-M'en fous. File le fric.
On s'est tus tout les
deux, puis Sasuke a éclaté de rire. J'ai eu du mal à
contenir le mien, donc j'ai souri.
J'adorais les conversations que
j'avais avec lui. J'avais jamais vu de sujets aussi peu profonds.
Donc je lui ai filé une sucette à la cerise et en ait pris une pour moi aussi, tout en fermant mon caiser et en repartant dans le sens inverse. Il m'a suivi, ce qui signifiait qu'il n'étais pas seulement venu pour la sucette.
-Arrêtes de me
suivre.
-Je dois te dire un truc.
-Et c'est en restant derrière
moi que tu vas résussir à parler peut-être
?
-J'attendais seulement que tu me dises un truc, ce qui s'est
déjà produit. Je peux te dire le truc
maintenant.
-J'écoute.
-Qu'est-ce que tu fais demain
?
-Rien qui te concerne.
-Ah ouais ? Et si je te dis que
demain, je m'invite chez toi pour essayer ce jeu dont tu m'as tant
parlé ?
-Et si moi je te dis vas te
faire voir ?
-Haha.
-Et puis de quoi tu
parles ? Ce jeu je t'en ai parlé une seule fois, c'était
rapide-rapide et en plus il est nul.
-Ben je viens chez toi quand
même, je n'ai jamais vu chez toi ni rencontré tes
parents.
J'ai fait volte-face d'un coup. Comme il me suivait de très près, il a foncé dans mon torse de plein fouet et a fait plusieurs pas en arrière.
-Arrête de t'arrêter
comme ça ! marmonna Sasuke en se massant l'épaule.
-Et
toi fais gaffe où tu marches, ai-je répliqué. Il
n'y a rien à dire ni sur chez moi ni sur ma famille.
Il a dû saisir en entendant le ton de ma voix mais n'a pas rejeté son idée pour autant.
-C'est pas grave, on
restera dans ta chambre, dit-il.
-Parce que tu crois que je vais
te laisser entrer ?
-Tout à fait.
-Sasuke, la seule
personne autorisée à entrer dans ma chambre c'est
moi.
-Ouah, même pas ton père ? s'étonna
Sasuke.
-Non.
-Même pas ta mère ?
Je redoutais cette question.
-Ma mère est morte.
Sasuke fit un bruit bizarre et marmonna un "pardon je savais pas" en baissant les yeux.
-Et puis c'est pas mon vrai père non plus.
On aurait dit que je venais de foutre une baffe à Sasuke. Il allait s'excuser encore une fois mais je l'en ai dissuader d'un regard. Je l'ai frappé à la tête et je suis parti.
Je crois qu'il a retrouvé ses esprits.
Cette journée
s'est terminée dans les normes, moi qui rentre en bus chez moi
d'un côté et de l'autre... bah qu'est-ce que j'en sais,
l'autre bande va tout droit en sortant tu lycée.
En
partant, Sasuke m'a fait le même signe bizarre avec la main
qu'il m'avait fait au début de notre rencontre. Encore une
fois, je n'ai et je n'aurai sûrement jamais l'idée de ce
que ce truc signifie.
-
3 juin - 12h40 et des poussières
J'ai été réveillé par la sonnette qui retentissait avec force au rez-de-chaussée. J'ai laissé sonner pendant quelques minutes quand je me suis souvenu que j'étais seul. Temari et Akira sont partis travailler, Kankurô sorti pour la énième fois. À contre-coeur, tempêtant contre la personne osant passer à une heure pareille (quoi qu'est-ce qu'il y a ?) et avec une colère grandissante, je me suis dirigé vers la porte en maugréant. J'allais ouvrir quand je me suis immobilisé.
Sasuke avait dit qu'il passerait chez moi aujourd'hui.
Merde, moi qui n'étais même pas sorti pour qu'il ne puisse pas me trouver à la maison. Avec un grand silence, j'ai regardé par le trou de la porte.
Par chance c'était juste le facteur. Dieu merci. Mais en même temps on a une boîte aux lettres.
Après m'être fait quelques boulettes de riz et avoir pris une douche, je suis sorti par la porte de derrière en prenant soin de fermer la porte à clé (juste fermer, parce que si je "vérouille de l'intérieur" -il y a une différence- je serais coincé dehors).
À peine que j'ai pris la direction du magasin le plus proche que le futur objet de mes désirs m'est tombé dessus. Il venait juste de sortir du magasin où j'allais entrer, chargé de sacs plastiques pleins à craquer.
-Salut, Gaara-chan ! s'est-il écrié en me fondant dessus.
Je l'avais prévenu, dès qu'il m'appelait une seconde fois comme ça, je lui fracasserais le crâne. Je lui ai donné un gros coup qu'il a hyper bien senti.
-Mais AÏEUH ! Ca fait
mal, bordel !
-Je t'avais dit d'arrêter de m'appeler comme
ça.
-Et alors ? Pas la peine de me frapper comme ça...
Bref, viens.
-Et où donc ?
-Là-bàs.
Il me montrait le parc d'en face.
-C'est une blague ?!
-Mais
quelle idée. Viens, on y va.
Il m'a attrapé par la manche de ma veste et m'a tiré avec une telle force que j'ai même pas pû protester. Une fois là-bàs, il a commencé à courir.
-Eh, attends ! ATTENDS !
Je me suis mis à
courir après lui. Ce qui est étonnant étant
donné que j'avais pas la moindre envie de le suivre.
Quand
on s'est arrêté (une quinzaine de minutes plus tard), on
était dans un endroit bizarre ; on aurait dit une clairière
minuscule. Il y avait pleins d'arbres autour, dont un énorme
qui faisait de l'ombre sur presque tout l'espace. Y'avait des fleurs
un peu partout.
-C'est quoi ça ? ai-je demandé en le fixant.
Il n'a même pas pris la peine de me répondre. Il s'est adossé contre le plus gros des arbres et s'est assis en lâchant un gros soupir de satisfaction.
-Ben dis-donc, je croyais que ce serait plus difficile de t'attirer ici mais je me suis trompé ! s'est-il écrié.
Je crois qu'à ce moment-là mes joues sont devenues roses. J'avais voulu me tirer mais j'étais tellement fatigué que je me suis écroulé dans l'herbe.
-T'as soif ? m'a-t-il demandé en me lançant une bouteille d'eau.
Je n'avais pas vu son geste (essayez de voir quelque chose avec le nez dans l'herbe) donc j'ai reçu la bouteille sur la tête. Ca m'a enlevé ma fatigue d'un coup.
-EH !
-Pffff...
excuse-moi, je savais pas que je visais si bien, je... je croyais
qu'elle allait atterir à côté de toi...
Hahahahaahahhahahaha !
Il était mort de rire. Je lui ai balancé la bouteille dessus avec toute la hargne que j'avais, sauf qu'entre temps elle s'était un peu ouverte :S il s'est donc retrouvé aspergé d'eau de la tête aux genoux.
-Alors ça tu vas me
le payer ! s'écria-t-il en se levant d'un bond.
-Hey
Sasuke, c'est pas moi qu'a ouvert la bouteille, c'est sûrement
avec le choc...
Mais il m'a pas écouté. Il a pris une autre bouteille d'eau d'un de ses sacs, beaucoup plus grande cette fois. C'était à mon tour de me lever d'un bond.
-Arrête, j'ai pas fait exprès... C'est déloyal...
Même si je l'avais complètement mouillé, il avait un sourire d'au moins trente centimètres sur le visage. Il a dévissé le bouchon en s'approchant lentement de moi, et moi j'ai reculé très vite. Trop vite même, je me suis retrouvé coincé contre des arbres.
-T'es piegé, Sabaku.
J'ai tenté une sortie à gauche, mais c'était fini ; il m'avait à moitié vidé la bouteille sur la tête. Je fulminais littéralement. Lui il était complètement pété. J'ai pris moi aussi une bouteille d'eau dans son sac, de la même taille que la sienne, et je me suis jeté sur lui. S'en est suivi une bataille d'eau acharnée, dont personne n'est sorti gagnant. On était trempés jusqu'aux os tous les deux et on avait pas le moindre vêtement de rechange sur nous.
-On va se sécher ici, m'as fait Sasuke en montrant l'espace au soleil. Mais si on veut aller vite, faut qu'on enlève nos vêtements...
Pas question. Il n'était
pas question que je me
mette presque nu devant lui.
J'avais
pensé ça à l'époque. Mais bon plus tard,
il m'a vu nu quand même.
J'ai donc été résigné à enlever tous mes vêtements, excepté mon caleçon, et je me suis couché dans l'herbe sans un mot. Il m'a imité quelques secondes après. Puis il s'est tourné vers moi et m'a fait :
-Je sais pas pour toi, mais moi, j'ai plus soif.
J'ai pas pû m'en empêcher, j'ai explosé de rire. J'en pouvais plus. Alors que cette réplique n'a pas vraiment quelque chose de drôle.
Peut être parce que j'étais euphorique.
Ou que j'étais amoureux de lui.
Ah nan, j'étais pas encore amoureux de lui à ce moment-là. C'est arrivé bien après ça.
Mais j'étais moins indifférent à cet instant. J'en suis à peu près sûr.
Don on restés étendus sur l'herbe je ne sais combien d'heures, discutant, criant, mangeant ce que Sasuke avait acheté au magasin. Je crois qu'à un moment on s'est endormis. Quand on mangeait, j'ai pû constater avec un sourire qu'il avait des perles de coco et des sucettes à la cerise.
-Quand je les ai vues, je me suis dit que le seul mec que je connaissais qui avait la même couleur de cheveux que le parfum ne pouvait pas m'en vouloir si je lui en achetait quelques unes, m'a fait Sasuke.
Je lui ai foutu un pain sur l'épaule. Il m'a fouetté avec un serpent au coca.
Quand on a finit par se rhabiller, j'ai été choqué d'apprendre qu'il était déjà dix-neuf heures trente.
-Qu'est-ce qu'il y a, t'as
un couvre-feu ? m'a demandé Sasuke avec un regard
ironique.
-Et puis quoi encore ?!
C'était vrai, j'avais pas de couvre-feu ; comme je l'ai dit précédemment, et puis quoi encore ?
Cependant j'avais raison d'être choqué ; le parc était fermé.
-Et merde, j'avais oublié
! C'est à partir de mi-juin que le parc est ouvert jusqu'à
vingt heures trente ! s'est écrié Sasuke en se frappant
le front.
-Je hais ta mémoire, Uchiwa.
J'étais en colère.
Resté coincé dans un parc avec un fou aux yeux noirs ?
Très peu pour moi.
Heureusement pour nous, le gardien nous
a vu près de la porte. Il paraissait étonné.
-Bah, le parc est fermé
depuis une heure, qu'est-ce que vous faites encore là ?
demanda-t-il.
-Euh... on s'est endormis, monsieur... Sumimasen...
Je crois que le gardien a compris autre chose quand Sasuke a dit "on s'est endormis" parce que son visage venait de s'éclairer bizarrement -en particulier quand il a vu nos habits mal fermés et nos feuilles dans les cheveux.
J'ai eu envie de l'assommer à coup de bouquets de fleurs.
-Oui oui, c'est pas grave ! Je vous ouvre.
Le gardien nous a laissé sortir en levant sa casquette et en nous souriant bêtement. Je n'ai même pas attendu d'être loin pour déverser ma colère.
-Cet imbécile a cru qu'on l'avait fait dans la nature. Il devrait s'occuper des plantes dans les hôpitaux psychatriques plutôt que de garder un parc.
Sasuke a ri.
-C'est vrai qu'il est pas très intelligent. Mais en même temps voir deux mecs essoufflés, vestes et chemises mal fermées, des brindilles et des feuilles dans les cheveux... voir deux mecs comme ça sortir une heure après la fermeture doit éveiller les soupçons.
Ca m'a énervé encore plus.
-Et alors, il avait qu'à avoir l'esprit plus développé.
Sasuke a ri une seconde fois puis m'a salué, me tendant un sac. Je lui ai lançé un regard interrogateur et m'a dit que c'était les perles de coco que je n'avais pas pû finir.
-Thanks, lui ai-je lancé en partant de mon côté.
À peine que j'avais tourné que j'ai entendu un éternuement. J'ai fait la même chose quelques secondes plus tard. Avec un sourire, il m'a fait encore une fois le signe de la main par dessus son épaule suivi du "Kon kon".
-
Je sais que le lendemain, on était, Sasuke et moi, tous les deux enrhumés jusqu'aux yeux.
Je m'en fichais complètement. Et même si je n'avais pas voulu l'admettre à l'époque, j'avais passé une des plus belles journées de... pas de mon existence quand même, c'est un peu exagéré, on a qu'a dire depuis que je suis au lycée. Remarque je ne me souviens pas des journées heureuses que j'ai eu auparavant.
Mais après oui.
-
10 juin - 14h30
Viens de me réveiller. Par des coups violents frappés à ma porte.
Celui qui est derrière cette porte le paiera de sa vie.
Je me suis extirpé de mon lit en poussant des jurons à qui mieux mieux et j'ai ouvert d'un geste brusque. Kankurô se tenait devant moi, un petit paquet de papier kraft dans la main.
-C'est pas trop tôt!
s'écria-t-il. Ca va faire trente ans que je toque ici !
-Y'a
une raison pour laquelle je répondais pas... ai-je dit d'une
voix pâteuse. JE DORMAIS, IMBECILE !
-Ah ouais ? Ben
maintenant tu dors plus. Ce colis est arrivé de la part de
notre tante.
-Laquelle ?
-Je sais pas, une parente d'Akira sans
doute.
-OK.
J'ai refermé la porte sur lui sans un mot et je me suis assis sur mon lit. J'ai déballé le paquet, un peu dans les vappes, et eut l'immense surprise de voir que c'était... des vêtements. Youpi.
J'ai jeté le paquet dans mon armoire et je suis descendu dans le salon. Kankurô était avachi devant la télé et c'est seulement là que j'ai remarqué qu'il était encore un pyjama alors qu'il m'avait dit qu'il sortait dans à peine vingt minutes.
-Où tu vas ?
-Comme
si ça te concernait.
-OK. Bon à rien... marmonnai-je
en remontant l'escalier.
-EH !
-Bah quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
Je me suis dépêché
de monter dans ma chambre parce que quand Kankurô est énervé,
ça fait mal. Plus mal que moi encore.
À peine deux
minutes après, il m'a appelé. Avec une certaine
appréhension, je suis redescendu et j'ai juste constaté
qu'il y avait téléphone pour moi.
Une minute.
Téléphone ? Pour moi ? Y'a erreur. J'ai filé mon numéro à personne. Et on est sur liste rouge.
J'ai pris le combiné des mains de Kankurô et ait regardé le numéro affiché ; appel masqué. Grr.
Je suis remonté dans ma chambre et ait décroché.
-Ouaip
?
-Salut.
-Salut.
-Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui
?
-Kurosagi toute la journée. Mais, qui est à
l'appareil ?!
Mon interlocuteur a pouffé de rire.
-Bah, c'est Sasuke. Tu
m'avais pas reconnu ?
-Pas le moins du monde.
-Ah ouais ? Ca
vexe. Bref, comme hier c'était l'anniversaire de mon frère,
on est tous bien morts et on va rien faire de la journée à
part rester en famille.
Je passe chez toi à trois heures, d'acc' ?
Et il a raccroché. J'ai même pas eu le temps de protester que c'était déjà fini.
MERDE !
J'ai laissé le téléphone en plan sur mon lit et je suis parti me doucher.en quatrième vitesse. Il était déjà trois heures moins dix, et Sasuke est réputé pour être à l'heure, ou parfois en avance. Double merdeuh.
On a sonné à la porte. J'ai hurlé à Kankurô d'ouvrir, mais aucune réponse. Je suis descendu, habillé seulement d'une serviette autour de la taille, et ait constaté que Kankurô était déjà sorti. Je me suis résigné à aller ouvrir parce que je n'avais plus le temps d'aller m'habiller.
-Gaara-chan ! s'écria
Sasuke avec un grand sourire.
-ARRÊTES DE M'APPE...
-Oh,
c'est mignon chez toi ! m'as-t-il coupé en me poussant pour
entrer. Alors, ce que tu as prévu pour aujourd'hui ? C'est
quoi, Kurasaki ?
-Kurosagi.
-Peu importe. C'est quoi ?
-Un
drama.
-Ah ouais ?
-Ouais.
On s'est fixés pendant environ dix secondes avant que je ne reprenne la parole.
-OK, heu... vas regarder
la télé, ce que tu veux... Je vais m'habiller.
-D'ac.
Je suis remonté dans ma chambre. J'avais pas la moindre envie de redescendre mais bon, j'ai fait avec. J'ai attrapé les premières fringues qui me sont tombées sous la main et je suis redescendu. Sasuke était absorbé dans un dessin animé.
-Bon, maintenant...
-Quoi
?
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Euh... je t'ai appelé,
je suis arrivé,
tu es allé t'habiller
et maintenant je suis en train de regarder un
dessin animé.
Quel poète.
-Pas dans ce sens,
imbécile. Pourquoi tu es là ?
-Je te l'ai dit,
j'allais passer ma journée en famille mais j'avais pas du tout
envie. J'ai donc pretexté avoir quelque chose à faire
et je suis allé chez toi.
-Mais pourquoi moi
?
-Tout le monde est occupé. Naruto et Kiba sont partis à
une fête foraine ou je sais pas quoi... Et les autres...
-Hm,
ai-je grogné en m'asseyant à côté de lui
sur le canapé. Passe-moi la télécommande.
-Attends,
l'intrigue est à son comble.
Je lui ai pris la télécommande des mains et aie mis sur TBS.
-HEY !
-Je t'avais dit
que je regardais Kurosagi toute la journée.
-Et alors,
c'est pas une raison !
-Non mais tu te crois où ? Tu
t'invites comme ça et tu veux m'empêcher de regarder la
télé en plus. Non mais oh.
Il a fait la moue et a croisé les bras, comme un enfant. Il a pas parlé pendant un épisode entier de Kurosagi, puis s'est tourné vers moi et m'a fait avec des yeux féroces :
-J'ai faim.
-Y'a un
resto en bas de la rue.
-Tu pourrais au moins m'offrir un truc à
manger, puisque tu m'obliges à suivre cet horrible drama.
-Si
tu formules poliment ta demande, peut-être
que je te donnerais un truc. Et ce drama est excellent. T'as regardé
au moins, pendant que tu faisais le bébé ?
-Pas
vraiment, dit Sasuke après un blanc.
-Tss.
Je me suis levé. Je me suis dirigé dans la cuisine et aie constaté avec colère qu'il me suivait.
-C'est quoi cette manie de
me suivre partout où je vais ? T'as été chien
dans une vie antérieure ou quoi ?
-Parce que tu crois en la
réincarnation ?
-C'est une façon de parler, crétin.
On a levé les yeux au ciel presque en même temps. Puis on s'est regardés et on s'est souris.
-Qu'est-ce que tu veux ?
lui ai-je demandé en ouvrant un placard.
-Heu... t'aurais
pas des glaces, par pur hasard ?
-J'en sais rien.
Au lieu de me diriger vers le frigo, je l'ai fixé. Je voulais voir ce qu'il allait faire, et il m'a fixé lui aussi.
Je crois qu'on a fait une bataille du regard. Mais je suis pas sûr.
J'ai fini par lui ouvrir le frigo et lui ai lancé un pot par dessus mon épaule. J'ai pas vraiment fait gaffe au bruit sourd que j'ai entendu après, mais deux secondes il s'est exclamé que c'était son parfum préféré.
-Wouhouh. Bon vas devant
la télé, je vais me faire à manger.
-T'as pas
mangé ? Mais il est trois heures passées !
-Je me
suis réveillé à deux heures trente.
Il a ouvert grand ses yeux.
-Quelle marmotte,
commenta-t-il avec un rire moqueur.
-C'est pas de ma faute si toi
t'es un hibou.
-Je sors pas d'Harry Potter.
-Et moi pas de la
pub de Milka.
-Parfois tu deviens violet comme le papier.
-Et
toi tes crayons ont la taille d'une baguette magique.
-Parfois,
quand on voit que t'es tombé du lit, tes cheveux prennent la
forme de deux cornes.
-Quand tu manges t'agites tes baguettes
comme si t'allais nous pétrifier.
-Parce que tu connais le
mouvement exact ?
-Non.
On s'est fixés. Pendant une bonne trentaine de secondes cette fois.
-Je vais me préparer mon déjeuner, marmonnai-je en lui faisant dos. Vas regarder la télé.
Il avait toujours le pot de glace dans la main.
-Tiens, de toute manière j'en veux pas, m'a fait Sasuke en me tendant le pot.
Il est ressorti de la cuisine. Et avant que je ne puisse retenir mes mots, ils ont franchi mes lèvres :S
-Tu veux manger avec moi ?
Il s'est retourné, l'air surpris, puis a accepté en souriant.
-
Bon en fait, il ne s'est rien passé de particulier ce jour-là. Mais au moins j'ai comencé à le considérer comme un ami à part entière.
..o0 Owari 0o..
Fin du premier chapitre :D Ca faisait longtemps que je voulais écrire une SasuGaara, mais j'arrivais pas à trouver un thème qui soit pas cul-cul... Mais c'est cul-cul ça, donc bah merde xD
MAIS si vous avez pas trouvé ça cul-cul, ou si vous avez trouvez ça trop cul-cul ben vous me le dites dans une review :D
A+ Kiss
