Bienvenue... Oui, bonjour, Bienvenue... entrez, entrez, installez vous... vous venez pour voir la nouvelle fic de Cacile ? C'est bien là, tout à fait... par ici je vous prie...

Bon, alors, en quelques mots pour présenter cette nouvelle fic : c'est un défi que j'ai trouvé sur ), le défi Y#1 (c'est à dire Yaoi, n'est-ce pas...) que vais vous énoncer de ce pas... euh de ce clavier !

"Au cours de l'Ultime bataille du Bien contre le Mal, Voldemort, agonisant, jette à Harry un dernier sort le transformant en... fantôme. Alors que l'équipe des profs de Poudlard travaille à faire regagner son âme à son corps inerte, Harry-Casper a tout le temps d'explorer le château en long et en large... même les endroits où il ne devrait pas aller."

Et autres petits détails sur la définition de ce défi proposé par Lychee :

- c'est un slash Harry/Draco.

- on demande l'insertion d'une phrase particulière que j'ai choisit : "Le peignoir atterrit sur la fantomatique tête de Harry qui se cacha un peu plus soigneusement derrière la corbeille de linge sale."

Voilà voilà.

Pour ceux qui veulent plus de détails, il s'agit d'une fic à chapitres (mais pas trop non plus, à peine une dizaine, peut-être moins). Classée R paske... paske toutes mes fic sont classées R !

Je voudrais également rappeler que les caméras et appareils photos sont interdits ; les portables doivent être éteins et... ah oui : aucun des personnages de JK Rowling ne m'appartiens.

Merci à tous.

Mon fantôme bien aimé

chapitre 1 : "Et comment ça va, vous ?"

Poudlard, 17 mars 1997.

17 ans et 6 mois après la naissance de Harry Potter, 16 ans et 4 mois après la première "chute" de Tom Elvis Jedusor, 2 ans et 10 mois après le retour de Voldemort, 5 mois après la dernière rentrée de Harry Potter ; 6 jours après l'Ultime bataille du Bien contre le Mal qui avait opposé Harry Potter au terrible Lord Noir...

Et 6 mois avant les aspics, examens clôturants la scolarité obligatoire pour tout sorcier, qui se voit contraint de subir ces test impitoyables à la fin de sa septième année d'étude.

C'est pourquoi, Voldy mort, et le monde sauvé d'une fin et d'une déchéance certaine n'était pas une raison valable pour se poser des vacances. Les élèves étaient déjà de retour au travail depuis 3 jours et les (très chers) professeurs ne relâchaient pas le moins du monde la pression et le travail.

Mais ce n'était pas tant les résultats ou les épreuves des Aspics qui hantaient les esprits, que le sort actuel du célèbre Harry Potter, grand vainqueur de la guerre en terrassant Vous-savez-qui. En effet, en ce samedi matin, toute l'équipe professorale de Poudlard et l'ordre du Phénix s'étaient vus réunis dans des salles de réunion du deuxième étage, par le vieux sénile (mais non moins respectable) directeur de l'école de magie et de sorcellerie concernée.

Car réunion il devait bien y avoir : à la fin de l'Ultime Bataille alors que tous combattaient mangemorts, détraqueurs et autres méchants-pas-beaux ; Harry Potter (qui affrontait bien sûr le Grand Méchant en titre) avait été frappé par un sortilège, jeté par un Voldemort agonisant. Si ce sortilège n'avait pas tué celui qui s'était fait appeler le Survivant, il avait pourtant séparé son corps de son âme et de son esprit, le transformant en fantôme.

Le corp inerte de Mr Potter résidait actuellement à l'infirmerie, tandis que tous cherchaient à réunir l'esprit et âme du jeune héros avec ledit corps.

- Et... comment va Harry ? demanda Rémus pour rompre le lourd silence de la réunion.

- Tu veux dire, ce qu'il en reste ?! répliqua Séverus.

L'optimiste maître des potions fut fusillé d'une dizaine de regards noirs tandis que Dumbledore soupirait :

- Et bien... je ne l'ai pas vu depuis trois jours... il a été choqué... je pense qu'il lui faut du temps...

Un courant d'air froid s'engouffra soudain dans la salle de réunion, coupant les hésitations de Dumbledore, et un vague machin blanchâtre et inconsistant perça l'espace du plafond jusqu'au sol, traversant sans aucune difficulté l'épaisse table de chêne cinq fois centenaires autour de laquelle étaient assis les professeurs.

Un grand silence s'étira sur le pourquoi du comment de qu'est-ce-que-c'était-que-ce-truc, lorsque la chose en question sembla revenir sur ses pas : traversant à nouveau la table, plus lentement, puis se stabilisa au milieu au milieu du meuble.

- Désolé du retard, j'ai encore du mal à maîtriser mes déplacements... j'ai manqué quoi ? demanda joyeusement un Harry Potter translucide, le torse oscillant entre le dessus et le dessous de la table.

- Choqué, hein ? marmonna Séverus à l'intention de Dumbledore.

Le directeur haussa les épaules et adressa un sourire bienveillant au jeune fantôme qui les avaient rejoins.

- Nous nous demandions comment tu allais...

Harry leva la main droite pour se gratouiller pensivement la joue.

- Hé bien... si on ne tient pas compte du fait que j'ai perdu toute capacité corporelle, et que je puisse être considéré comme un mort... je dirais que je vais bien.

Passé le choc de la nouvelle bien sûr. Parce qu'il ne s'était rendu compte de rien. Aussi stupide que ça puisse paraître.

Peut-être était-ce dût au fait qu'il était focalisé sur la bataille, les sorts à éviter, à jeter... toujours est-il que lorsque l'incantation de Voldemort l'avait heurté de plein fouet, Harry n'avait rien sentit d'autre qu'un léger froid en lui. Et il avait continuer à se battre... guère longtemps puisque le mage Noir devait expirer quelques minutes plus tard (il était déjà aux trois quarts agonisant).

C'est le hurlement de Tonks qui l'avait fait sursauter. Il s'était donc retourné vers la jeune femme, et là il avait vu son corps. Son corps à lui, étendu sur le sol.

C'est une expérience très étrange que de se voir soi-même, de voir son corps en sachant que vous ne vous y trouvez pas. Et ce n'est pas une expérience agréable. S'il avait encore eut des réactions physique, il se serait probablement évanoui. Mais il n'était plus qu'un esprit, ou une âme, un fantôme... sans réelle consistance. Alors il était resté là, immobile, à fixer son corps inerte, son visage pâle, ses yeux clos...

Puis il avait baissé les yeux pour se 'voir', pour voir ce qu'il était devenu. Il n'avait d'abord rien vu de plus qu'un épais brouillard blanc, comme celui qu'on trouve le matin dans les montagnes, en hivers. Puis les formes s'étaient faîtes plus distinctes, sans perdre leur blancheur opaque. Des détails lui étaient apparus. Son pull, son jean, ses basquets, sa cape... tous les vêtements qu'il portait quelques instants plus tôt, pendant la bataille... tous les vêtements que portait encore son cadavre.

Cadavre ?! Il serait donc mort ? Et il serait un fantôme ?!

Harry ne su pas exactement combien de temps il resta ainsi, à observer sa forma fantomatique, et à regarder le corps dont il avait été séparé sans même s'en rendre compte. Il pouvait comprendre, maintenant, que Binns soit mort sans vraiment le réaliser. Harry s'était attendu à sentir quelque chose, à voir quelque chose. Il s'était imaginé souffrir, agoniser, ressentir une quelconque douleur, sombrer dans la folie, avoir l'impression de tomber à l'intérieur de soi, de faire une longue chute vers la mort, voir des formes ou des couleurs invisibles aux gens bien portants... peut-être même voir des anges...

Il n'avait rien vu, rien sentit de tout cela. Il était partit, comme on fait un pas pour passer une porte, et il avait laissé son corps derrière lui.

Non, ce n'est pas une expérience agréable. C'est choquant, traumatisant. De réaliser que l'on peut perdre si facilement son enveloppe corporelle...

Puis il avait entendu la voix de Dumbledore. Dumbledore qui le regardait. Il ne regardait pas son corps, il le regardait lui, ce qu'il était devenu. Alors seulement il avait réalisé que la bataille était terminée, qu'il ne restait plus aucun mangemort ou détraqueurs en état de combattre autour de lui. Ceux qui avaient pu s'étaient probablement enfuis en voyant mourir leur maître.

Il y avait des cadavres autour de lui, du sang qui coulait sur le sol, imprégnait les corps. Il y avait des gémissements, des gens qui criaient parce qu'ils étaient blessés ou défigurés, des gens qui hurlaient parce qu'ils venaient de reconnaître un des morts... ou un de ceux qu'ils avaient tués. S'il avait encore eut des réactions physiques, Harry aurait probablement vomi.

Il avait vu Pomfresh se pencher sur son corps, l'ausculter... C'est étrange de voir une infirmière chercher le pouls d'un mort. Puis elle s'était relevée, et Harry avait voulu lui demandé s'il allait bien... juste avant de réaliser combien sa question était stupide : il était mort.

Pourtant la réponse de Pomfresh ne fut pas aussi catégorique :

- Je ne connais pas le sortilège qui l'a frappé, mais il n'était pas abouti, déclara-t-elle. Potter se trouve dans un coma profond...

Voldemort n'avait plus assez de forces lorsqu'il avait jeté son maléfice : le sortilège ne lui avait pas été fatale. Il avait pourtant réussi à séparer son corps de son âme et de son esprit. Pomfresh savait comment réveiller un sorcier d'un coma plus ou moins profond, en fonctions des circonstances qui avaient amenées le sorcier à cet état de suspens. C'était un travail assez long et il demandait une bonne quantité de magie, de potions, et de volonté de la part du malade, mais c'était possible.

C'était possible parce que son âme et son esprit étaient restés prisonniers de son corps. Harry Potter avait justement été dissocié. Mais Dumbledore avait toujours été à moitié fou et à moitié utopiste, Pomfresh ne s'avouait jamais vaincue devant un cas difficile, et il restait de la place dans la chambre Blanche.

La chambre Blanche était une petite chambre, blanche comme son nom l'indiquait, qui n'était accessible que par l'infirmerie. Elle était utilisée pour les grands blessés, ceux qui devaient rester plusieurs jours alités et recevoir des traitements médicaux particuliers.

Après quelques discussions qui avaient opposées Dumbledore à des médecins de Ste Mangouste, le corps de Harry Potter avait été emporté à Poudlard (son état était stable et il fallait mieux qu'il soit isolé de la foule et surtout des médias, qui courraient les couloirs de l'hôpital), et son esprit avait suivit le déplacement.

Personne ne l'avait revu depuis...

Au début, Harry avait passé son temps à éviter ses professeurs et ses amis... et les autres aussi. Il n'avait envie de voir personne, de parler à personne. Il ne supportait pas qu'on puisse le dévisager avec pitié ! On l'avait dévisagé toute sa vie comme une bête curieuse : lui, le survivant avec sa cicatrice...

Puis il avait croisé Nick Casi-Sans-Tête. Heurté serait un mot plus juste. Il n'aurait jamais cru que les fantôme puissent se toucher entre eux... il faudrait qu'il parle à Hermione de ce sujet. Cela venait peut-être du fait qu'il n'était pas exactement mort... ou peut-être pas.

Toujours est-il que, lorsque Nick eut remit sa tête droite sur sa fraise (le choc l'avait fait basculer sur le côté), le fantôme de Gryffondor lui avait demandé de soigné ses déplacements dans l'espace.

Parce qu'il vous semble probablement facile de se déplacer ainsi, de flotter dans l'air et de travers tout ce que bon vous semble... mais en vérité, c'est aussi complexe que de marcher, courir ou faire du vélo ! Oui, parfaitement, aussi complexe.

Il faut veiller à l'équilibre de l'esprit, pour éviter qu'il ne se retourne ; faire attention à la vitesse, savoir viser correctement la pièce choisie, éviter tous les occupants (car s'il est assez désagréable pour un vivant d'être traversé par un fantôme, l'inverse est également vrai... mais en moindre effet tout de même)... un vrai sport de précision : n'est pas fantôme qui veut !

Harry avait également appris que les fantômes subissent également des règles particulières et doivent se contraindre à certaines lois. Il était, par exemple, interdit à tout fantôme, ou esprit que ce soit, de s'acharner à hanter la vie d'une seule et même personne. Harry abandonna donc l'idée de maudire Malefoy. Il s'était déjà fait une raison pour Rogue, car le maître des potions, malgré ses réticences et ses airs méprisants, travaillait à faire regagner son âme à son corps inerte... Après tout, il était également maître en magie noire !

Les fantômes avaient aussi à craindre certains épouvantards particulièrement puissants, et certaines plantes qui détectaient et se nourrissaient d'ectoplasmes. C'est pourquoi la serre numéro 8 était soigneusement évitée par les fantômes et les esprits du château.

Il était également interdit d'espionner l'intimité des professeurs, élèves et résidents en tout genre de Poudlard. Bien des fantômes auraient joyeusement ignorés cette règle, si cette cruche d'Helga Poufsouffle n'avait pas enchanté chacune des chambres de manière à ce que ses murs (sol, plafond, portes et fenêtres comprises) ne puissent être traversés par les esprits.

Oui, Nick Casi-Sans-Tête était une source intarissable d'informations sur l'existence fantomatique...

Harry avait également noté (parmi les longs monologues de son aîné) que, mis à part les chambres et appartements privés, les autres pièces ne bénéficiaient pas d'une telle protection. Et Harry-Casper se promis de vérifier jusqu'où s'étendait exactement les "autres pièces". Tous les endroits qu'on interdisaient aux élèves, qui gardaient des portes closes... des passages secrets encore inexplorés, ignorés même des Maraudeurs !

Voilà. C'était ça qu'il ferait : se venger des règles qu'on lui avait imposé en tant qu'élève, se venger des serpentards, se venger de tous ceux qui l'avaient empêché de tourner en rond... pas méchamment, bien sûr, c'était juste pour s'amuser un peu !

Toute sa vie, il avait dût se plier aux règles des uns et des autres, faire ce qu'on attendait de lui... Et bien il était grand temps d'en profiter ! Il explorerait Poudlard de fond en comble, s'amuserait toute la journée et toute la nuit (les fantômes ne ressentaient ni faim, ni soif, ni sommeil, il s'en était bien rendu compte depuis sa "transformation")...

Il était donc d'humeur joyeuse et badine en débarquant au milieu de la réunion ce samedi matin.

- Harry... commença Lupin d'un ton grave. Tu es sûr...

- Tu t'inquiète trop, Rémus, tu vas finir par avoir des rides ! répliqua Harry avec un grand sourire.

Son visage pris soudain un air plus soucieux, comme s'il venait de réaliser quelque chose :

- Au fait, juste pour savoir... Moi, je suis un fantôme, on est d'accord ?

Il y eut un hochement de tête unanime parmi les professeurs.

- Donc, je ne vais pas vieillir... Mais mon corps à moi, il fait quoi ? Il reste toujours au même âge, il stagne comme moi ? ou alors il vieillis quand même ?

Il y eut un petit temps silence, avant que Pomfresh prenne la parole :

- Je n'utiliserais pas le terme de "vieillir", mais effectivement, il... il subit la ligne du temps...

- Donc il vieillis, conclu pensivement Harry. Ok, ok... Bon alors ne tardez pas trop, hein ? Je me vois mal retourner dans le corps d'un petit vieux, quarante ans plus tard. ... Enfin je ne disais pas ça pour vous, rajouta précipitamment Harry en réalisant qu'il venait d'insulter une bonne partie des personnes présentes dans cette pièce. C'est pas vieux cinquante-sept ans, c'est... enfin ce que je voulais dire, c'est que par rapport à moi... mais ça ne veut pas dire que vous... enfin c'est pas vieux... bon, ben on m'attends ailleurs, merci encore, hein... salut !

Harry sortit le la salle en coup de vent, par le plafond. Emporté dans son élan, qui voulait s'éloigner au plus vite des p'tits vieux blessés dans leur orgueil, Harry traversa trois étages de plus que prévu et se retrouva au sixième étage.

- Harry !

Le jeune fantôme se retourna brusquement, oscillant dangereusement dans l'air, pour voir Lavande courir vers lui. Il lui adressa un grand sourire ravi et se retint juste à temps de l'embrasser sur la joue.

Non, le contact mort/vivant n'était pas agréable ! Il se contenta donc d'un simple :

- Hey, ça va ?

- C'est plutôt à toi qu'on devrais demander ça ! répliqua la jeune fille.

Harry fut surpris par la question. C'était ridicule : on ne peut pas s'inquiéter de la santé d'un fantôme !

- C'est bon, je ne risque pas de tomber malade, se moqua-t-il gentiment.

- C'est pas drôle, marmonna Lavande en réprimant un sourire. On s'inquiète tous : ça fait trois jours qu'on ne t'a pas vu ! T'étais où ? Tu aurais tout de même put passer nous dire bonjour ! Je peux bien comprendre que tu n'aies pas envie de parader dans tout Poudlard dans ton état, mais tout de même...

- Quel état ?! s'indigna Harry en se redressant fièrement (il gagna brusquement cinquante centimètres au-dessus du sol). Sachez, mademoiselle, que j'étais occupé à "apprivoiser" ma nouvelle condition de fantôme... et que je peux bien parader dans tout Poudlard si ça m'amuse !

Et il releva le menton avec une petite moue d'enfant buté. Il n'avait pas honte d'être un fantôme ! Que croyait-on ?! Il ne se cachait pas !

Lavande gloussa et lorsqu'il la regarda, Harry vit une expression de soulagement sur son visage.

- Je suis contente que tu le prenne comme ça, avoua-t-elle. Viens donc un peu dans la salle commune, j'en connais plusieurs qui seraient plus qu'heureux de te voir !

Harry accompagna Lavande jusqu'au septième étage, devant le portrait de la grosse dame. Il aurait aisément put traverser le mur, mais il était fort possible qu'il traverse également, par erreur, quelqu'un se trouvant de l'autre côté du mur en question. Il passa pourtant sa main à travers la pierre, juste pour tester... aucune résistance, aucune opposition, pas d'obstacle...

Un sourire satisfait, et un brin machiavélique, étira ses lèvres fantomatiques : le charme d'Helga Poufsouffle ne s'étendait pas sur les salles commune. Il nota mentalement qu'une petite visite chez ses anciens 'camarades' serpentards serait tout à fait envisageable...

- Harry !

Il était à peine entré dans la salle commune que tout le monde se précipitait vers lui. Il sursauta, traversa trois ou quatre étudiants et un fauteuil avant de se stabiliser dans l'air. Le première chose qu'on devrait apprendre aux sorciers est que les fantômes sont très sensibles aux mouvements de l'air. Alors se mettre à courir, à battre des bras, ou autres gestes brusques du même genre étaient des plus déstabilisants... surtout pour un débutant comme lui !

- Doucement, doucement, tempéra-t-il. Au cas où vous n'auriez pas remarqué : je maîtrise mal mes déplacements, alors par pitié, doucement ! ... Et oui, c'est bien moi. Je n'irais pas jusqu'à dire en chair et en os, mais c'est bien moi ! Et comment ça va, vous ?

- On se débrouille, affirma Ron. On se demandait plutôt si toi, tu allais bien.

- Pourquoi est-ce les gens s'inquiète ainsi ? s'étonna Harry. Je suis un fantôme, je ne peux pas attraper un rhume ou me casser une jambe !

- Oh, avec toi, on se méfie quand même, répliqua Hermione. Tu ne fais jamais rien comme tout le monde !

- Mais ça fait de la place dans la chambre, maintenant que tu n'es plus là ! déclara joyeusement Seamus.

- Merci, je vois que je vous manque beaucoup, grogna Harry sans cacher un sourire amusé.

- Ca fait quoi d'être un fantôme ? demanda Ginny.

Harry fronça les sourcils, puis haussa les épaules, s'élevant puis redescend de dix centimètres dans l'air.

- Bizarre. Y'a des avantages, y'a des inconvénients...

- Tu disais que ce n'était pas facile de se déplacer dans l'air, déclara Hermione d'un ton intéressé, tu peux développer, s'il te plaît ? Depuis que j'ai appris que tu étais devenu un fantôme, j'ai épluché quelques bouquins, tu t'en doute bien...

- Elle a dévalisé la bibliothèque, rectifia Ron. Il n'y a plus aucun livre dans le rayon "fantômes et esprits" et celui des "êtres ectoplasmiques".

- Oui, à ce propos, intervint Hermione. Je te conseille d'éviter la serre n°8, elle renferme une...

- Je sais, je sais, 'Mione, coupa Harry. Nick me l'a déjà dit.

- Oh...

La jeune fille semblait quelque peu déçue. Puis elle se redressa.

- Tu me parlais de tes déplacements ? Parce que je n'ai pas trouvé beaucoup à ce sujet...

- Ben... c'est comme si... comme si l'espace était constitué de mélasse, tu vois ? C'est souple, on peut se déplacer à l'intérieur, traverser... mais c'est instable.

- Oui, c'est normal. En fait, tu es sensible aux mouvements de l'air, puisque tu as perdu ton enveloppe corporelle. Certains fantômes s'aident de certains courants d'air chaud pour se déplacer plus facilement, comme les oiseaux. D'autres se glissent parmi les matières souples, comme l'eau. Et le...

- Hermione, par pitié ! interrompit Ron en se bouchant les oreilles. On ne veut pas de cours sur les fantômes !

- Mais je suis sûre que ça intéresse Harry !

- Tu plaisante ?! Il est sur le point de s'endormir !

- Les fantômes ne dorment pas, Ron !

- Ca j'étais au courant, merci !

- Hey, ça suffit tous les deux, coupa Harry. C'est incroyable, ça ! Vous trouvez toujours moyen de vous engueuler !

- Mais si Ron ne s'énervait pas, ce ne serait plus Ron, philosopha Dean avec un sourire moqueur.

- Bon, on était sur le point d'aller manger, là, rappela Neville. Harry, tu viens avec nous ?

Quoi ? Il ne mangeait pas, lui !

- Allez-y, je vous rejoindrais, répondit-il.

Les septième années de gryffondor quittaient la salle commune, lorsque Harry se rappela qu'il voulait parler à Hermione de son 'choc' avec Nick Casi-Sans-Tête.

- Hermione ! Au fait, je voulais savoir... il s'est passé un truc bizarre l'autre jour : je me suis cogné à Nick... je ne l'ai pas traversé... pourtant les fantômes...

- Ca n'a rien à voir, affirma Hermione d'un ton docte. En règle générale, les fantômes sont un écho de la vie d'une personne. Ils regroupent leur âme et leur esprit. C'est quelque chose de très complexe, mais si tu veux... tu n'as plus d'enveloppe corporelle, d'accord ? tu es une association immatérielle de ton âme et de ton esprit. Alors forcément, tu peut traverser tout ce qui possède une enveloppe matérielle... et tu peut te heurter à tout ce qui te ressemble, tout ce qui est de ta nature, âme et esprit. Bon, bien sûr, c'est beaucoup plus compliqué que ça, mais dans les grandes lignes...

- Ok, ma petite encyclopédie, merci beaucoup !

Hermione marmonna pour la forme et se hâta de rejoindre les autres. Harry décida de traîner un peu avant de retrouver ses amis... à tout hasard, il décida de descendre vers les quartier des serpentards, se réjouissant à l'avance d'effrayé quelque unes de ces fières-personnes.

Il freina pourtant son enthousiasme pour se concentrer sur la descente de plusieurs étages. Il ne voulait pas se retrouver au quinzième sous-sol, Merlin seul savait ce qu'il pourrait y trouvait (et si un tel niveau existait)... il irait voir un jour.

Harry descendit donc prudemment trois, puis deux étages, puis...

- Harry !

Le fantôme sursauta, perturbé dans sa concentration et se retourna. Horreur et consternation !

- Mimi... qu'est-ce que tu fais là ?!

Si loin de tes foutus toilettes ! Pas qu'il n'était pas absôôôlument ravi de la voir, mais bon... Mimi du voir l'enthousiasme qu'il y avait dans sa question et sur son visage, car son sourire disparu.

- Tu n'es pas content de me voir ?

- Oh si, si, si, bien sûr que si ! lui assura Harry.

Il était absolument hors de question qu'elle lui fasse une scène au milieu du couloir du deuxième étage !

- D'ailleurs je me demandais comment tu allais, mentit-il. Je comptais te faire une petite visite dans tes toilettes, et...

- Oh, que c'est romantique, Potter, railla une voix ô combien connue et méprisante. Une 'petite visite' dans les toilettes ! Je ne savais pas que les toilettes des filles du deuxième étage étaient le Bordel à fantômes de Poudlard !

Mimi prit une horrible teinte argenté, signe qu'elle rougissait, et recula derrière Harry.

- Mais non, Malefoy, s'il y avait un bordel à Poudlard, tu le connaîtrais forcément : toutes les putes du coin passent dans ta chambre !

- Oh, Potter, tu es jaloux ? Frustré peut-être aussi ? Ca ne doit pas être facile d'être un fantôme... abstinence totale... je comprends que tu sois en manque. Mais alors cette espèce d'horreur de Mimi Greignarde, là franchement, je ne savais pas que tu faisais dans la zoophilie !

Mimi explosa en sanglot et disparut à travers le mur voisin dans un courant d'air froid. Quelques secondes plus tard, on pouvait entendre un grand Plouf ! signe qu'elle venait de plonger dans la cuvette de ses toilettes... qui seraient probablement inondés toute la semaine.

Mais peu importe.

- Ce n'est pas moi qui traîne avec deux gorilles atrofiés du cerveau et un pékinois ! répliqua Harry. Question zoophilie...

- Non, effectivement, tu as préféré une belette et un épouvantail !

- Mais eux, au moins, ils savent aligner plus trois mots dans une même phrase !

- Quoi, Weasley ? Oh, tu te mens à toi-même, Potter ! tu ne peux...

- Dragggyyyyyy... !

Pansy Parkinson déboula dans le couloir du deuxième étage en courant... et s'arrêta net en voyant Harry. Elle fit une moue avec sa lèvre inférieure et le dévisagea de haut en bas.

- Qu'est-ce que t'as à rester planter là, Potter ?

- Il a été engagé par les elfes de maison pour nettoyer la poussière des tapis en passant dessus, répondit Draco. Tu vois, un bon courant d'air...

Pansy gloussa puis leva des yeux papillonnant vers le blond.

- Dis, Draggyyy, tu viens avec moi à la sortie de Pré-au-Lard ? Siteplééé

- Nan, je crois que ça pas être possible, répondit sèchement Draco.

Harry observait joyeusement la scène, se moquant ouvertement des vains efforts du blond pour dégager son bras des mains de la jeune fille. Mais c'est qu'elle était très accrochée la fillette !

- Mais tu m'avais promiiiis... geignit Pansy en affichant de petits yeux larmoyants dans une expression assez proche de celle de Mimi.

- Je ne t'avais rien promis du tout... lâche-moi...

- On a tous nos Geignardes, Malefoy, railla Harry. Enfin la mienne est moins collante, mais je suppose que tu aime ça les sangsues... A plus tard Blondinet !

voilà. Rallumage des lumières. Fin du premier chapitre. Merci d'avoir tenu jusque là (ouf ! je sais, c'était dur). N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires.

En espérant vous revoir un jour, Bye !