Mal. C'était ainsi qu'il se sentait. Invisible. Transparent. Remplaçable. Il avait la sensation de n'être rien ni personne. Une personne a qui l'on ne s'accrochait pas ou que pour une courte période. Ça n'allait pas. Rien n'allait plus. Il pensait avoir retrouvé un semblant de stabilité pour que tout s'effondre un peu plus autour de lui. Dès qu'il se rattachait à quelque chose, cette dernière volait en éclat à son tour. Il ne supportait plus tout ça. Il ne supportait plus rien. Il n'arrivait pas à garder son masque en place et la moindre parole de travers le faisait craquer. Il ne cessait d'enchainer les échecs et se disait que définitivement, rien n'irait jamais. Il avait la sensation de crever. De mourir d'asphyxie à petit feu. Il avait l'impression d'étouffer un peu plus à chaque seconde alors que la boule dans sa gorge ne cessait d'augmenter un peu plus à chaque seconde. Il en arrivait à fixer son poignet durant de longues secondes en se demandant si le pourpre de son sang se marierait à la perfection avec la pâleur de sa peau. Il avait changé. Il l'avait senti. Mais pourquoi faire au final ? Les choses ne se règlent pas avec un changement comme ça alors, il ne voulait plus se battre. Il n'aspirait qu'à se faire engloutir et à se noyer. Il voulait laisser sa santé se dégrader pour voir si on finirait par poser le regard sur lui. Mais même sans ça, sa santé, il s'en fichait éperdument. Dormir ? Pour quoi faire ? Rêver d'une vie qui ne sera jamais la sienne ? Rêver d'un bonheur qu'il ne possèdera jamais ? Il en était rendu à un point où ce qui lui tenait le plus à cœur était ce qui le blessait le plus. Il était rendu à un point qu'il avait envie d'appuyer sur l'accélérateur de sa moto comme un fou pour percuter le premier mur à sa portée. La douleur faisait désormais parti de son quotidien depuis bien trop longtemps et il s'en était accommodé. Les larmes ne voulaient plus dévaler ses joues pour ne soulager son cœur qu'une petite minute. A la pâleur de sa peau, au violet de ses cernes, on y mêlait à la perfection la froideur de son cœur. Son masque n'était plus sur son visage mais sur son cœur. Il ne cherchait plus à faire attention à ce qui l'entourait mais à dire ce qu'il pensait. Sans penser aux conséquences.
Mal. C'était ainsi qu'il se sentait. A chaque instant un peu plus. Les regrets emplissaient sa vie alors que le monde autour de lui réussissait. Il se sentait figé dans le temps alors que le monde autour de lui avancé toujours plus vite, le laissant sur le côté. Il avait cru pendant un instant touché ce bonheur auquel il pensait avoir droit, à cette stabilité qu'il souhaitait. Mais ce n'était qu'un mirage. Qu'une feinte de plus dans le désert qui l'entourait. La mal-être remplissait sa poitrine et il ne pouvait rien y faire à par essayer d'arracher son cœur de sa cage thoracique. Lorsqu'un moindre problème se résolvait, trois autres l'engloutissaient. Il était face à une hydre et, peu importe le nombre de tête qu'il couperait, elles repousseraient toute plus nombreuses. Le monde autour de lui ne tournait plus rond, n'avait plus aucune logique et lui, petit être malheureux, ne souhaitait plus que quitter cet univers qui ne semblait vouloir de sa présence. Aussi éperdument qu'il essayait, rien ne changeait. Aussi éperdument qu'il essayait, tout lui revenait au visage tel un boomerang.
Mal. C'était ainsi qu'il se sentait. Chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde qui passait était un grain de sable de plus dans le sablier de sa vie. Mais arrivera un moment où il se trouvera plein. Et il n'aura d'autre choix à cet instant que de le retourner pour tout chambouler à nouveau.
Il s'appelle Min YunGi et il appelle éperdument à l'aide. Quelqu'un sera-t-il là pour l'entendre ?
