Bonjour à tous et à toutes ! :D
Voici le premier chapitre de ma première fanfiction ! J'espère beaucoup qu'il vous plaira.

N'hésitez pas à me faire part de vos impressions en review ! Bonne lecture ! :D

Illustration : tom_jt


Chapitre 1 : nouveau départ

Hermione soupira. Elle regardait le bâtiment qui s'élevait devant elle : The Liverpool college of magical medicine. En juin dernier, elle avait terminé ses études à Poudlard, seule. Alors qu'Harry et Ron avaient été embauchés comme Aurors par le Ministère de la Magie, Hermione, elle, avait décidé d'effectuer sa dernière année et de passer ses ASPIC…qu'elle avait réussi avec brio, au point de décrocher une bourse. Elle avait alors longuement réfléchi et choisi d'étudier à Liverpool, loin de ses amis. Ils n'avaient d'ailleurs pas compris sa décision. Mais la guerre l'avait changée. Elle avait conscience que c'était de sa faute, mais elle n'y arrivait pas. Tous ces morts la hantaient. Certes, Voldemort était hors d'état de nuire à présent. Le bien avait triomphé. Mais à quel prix ? Sa relation naissante avec Ron n'y avait d'ailleurs pas survécu. Le jeune homme était lui aussi très affecté, en particulier par la mort de son frère, Fred, mais c'était Hermione qui avait pris ses distances au fur et à mesure que l'année s'était écoulée. Comme une lâche, elle lui avait annoncé que c'était terminé le jour de Noël. Le jour de Noël. Elle avait vu ses yeux s'assombrir soudainement, mais il s'était levé de table, sans un mot. Elle ne l'avait pas revu depuis.

En revanche, elle se souvenait qu'Harry était venu lui rendre visite un jour de juin, alors qu'elle relisait pour la énième fois L'histoire de Poudlard près du lac.

Il s'était assis à côté d'elle, ne lui adressant la parole qu'après un long silence.

- Tu me manques. Tu nous manques à tous. Je ne suis pas étonné que tu aies décidé d'effectuer ta dernière année, alors qu'on te proposait aussi un poste. Mais tu ne t'es pas éloignée que physiquement durant cette année, Hermione. Tu n'es plus la même depuis que la guerre est terminée.

Elle n'avait pas répondu tout de suite, ne sachant comment formuler ses pensées. Il avait attendu patiemment, ne voulant pas la brusquer. Elle s'était alors décidée à lui annoncer.

- Je ne reviens pas. Dès le mois de septembre, je commencerai des études de médicomage. À Liverpool…

Un silence s'était installé quelques instants, avant qu'il ne se décide à partir, non sans ajouter ces dernières paroles.

- Quand tu voudras revenir parmi nous, nous serons là. Ron aussi. Il est blessé, mais il t'aime. Il attendra.

Hermione savait que c'était sa décision, mais ses amis lui manquaient. C'était juste que c'était trop difficile d'assumer leurs regards, alors qu'au fond d'elle-même, elle souhaitait ne plus rien ressentir.

Elle soupira une nouvelle fois. Il était temps de se ressaisir. Elle attrapa sa valise et entra dans le bâtiment, où elle trouva rapidement le guichet d'accueil. Une dame d'un certain âge était assise derrière une plaque en plexiglas.

- Bonjour Madame. Je suis nouvelle, je viens pour occuper une chambre.

- Votre nom ? demanda-t-elle d'un ton neutre.

- Granger. Hermione Granger.

Elle vit le sourcil de la guichetière se soulever, mais celle-ci répondit d'un ton tout aussi neutre :

- Chambre 23b, aile droite. C'est au deuxième étage. Voici le règlement d'ordre intérieur ainsi que votre horaire pour l'année, ajouta-t-elle en déposant les documents sur le comptoir.

Hermione la remercia en ramassant les feuilles et s'empressa de monter les deux étages qui menaient à sa chambre. Arrivée au palier, elle tourna à droite et s'arrêta devant la troisième porte, qu'elle ouvrit. La pièce était minuscule et austère. Elle ne contenait qu'un lit sur sa gauche, avec une petite table de nuit qui lui permettrait de déposer son livre de chevet, ainsi qu'un bureau en face du lit et une armoire dans le fond de la pièce. C'était tout. Les murs étaient d'un blanc terne.

Elle soupira une fois de plus. Ce n'était pas cette chambre qui allait lui rendre le sourire ! Elle se décida à entrer et ouvrit sa valise pour ranger ses affaires dans sa nouvelle chambre. Elle prit soin de ranger ses vêtements par sortes dans l'armoire, glissant ses vêtements moldus dans les étagères et accrochant ses robes de sorcière sur les cintres.

Il lui restait alors un peu d'espace pour les livres qu'elle avait achetés il y a quelques jours sur le chemin de Traverse : Histoire de la médicomagie : des druides aux pratiques actuelles de Kris Vanmeerten, un éminent sorcier historien d'origine néerlandaise ; Introduction à la neurophysiologie et Introduction à la psychologie médicale de Shirley Evans ; Imagerie moldue : un complément aux pratiques magiques de Jan Morley ; Approche multidisciplinaire des soins magiques et de l'homéostasie de Clara Harvey ; Epidémiologie neurologique : facteurs magiques et non magiques d'Emile Bleuestyle ; Traumatologie : de quelques causes non magiques du dysfonctionnement cérébral de Scarlett McQuaid ; et enfin, Traumatologie : de quelques causes magiques du dysfonctionnement cérébral de Leah Robin. Il s'agissait des cours qu'elle allait suivre durant cette première année à l'université.

À peine avait-elle rangé son dernier livre que quelqu'un frappa à la porte.

- Entrez, répondit-elle en faisant face à la porte.

Une fille qui devait avoir son âge ouvrit alors la porte. Elle était de taille moyenne, aux cheveux mi-longs d'un blond très clair, entourant un visage pâle.

- Salut, dit-elle simplement. Je suis Charlotte, ta voisine de chambre.

Hermione percevait un léger accent, mais elle ne fut pas capable de l'identifier.

- Salut. Je suis Hermione. Tu as choisi quoi comme spécialisation ?

- La neurologie. Et toi ?

- Moi aussi, répondit Hermione en souriant timidement. Tu as déjà eu l'occasion de visiter un peu les lieux ?

- Oui, tu veux qu'on fasse un tour ensemble ?

- Avec plaisir !

Elles sortirent de la chambre. Sa camarade lui expliqua alors que les chambres étaient reliées deux par deux, chaque paire étant séparée par une salle de bains commune. Il y avait quatre étages, composés chaque fois d'une aile pour les filles et d'une autre pour les garçons. Il n'y avait pas beaucoup d'étudiants au Liverpool college of magical medecine : tout au plus, le bâtiment pouvait accueillir septante-deux (soixante-douze) étudiants pour les trois spécialisations, qui étaient la neurologie, le soin aux blessures causées par la magie noire et l'herboristerie générale et soins.

C'était une petite ville, loin de Londres. Peu de sorciers venaient se perdre ici. Elles descendirent les deux étages et arrivèrent dans la pièce commune principale, à laquelle Hermione n'avait pas fait attention en montant : une grande salle de séjour, comportant divers fauteuils et sièges qui semblaient confortables, mais qui manquaient de chaleur, en comparaison avec la salle commune rouge et or des Gryffondor.

Ensuite, Charlotte lui montra la cafétéria, une pièce tout aussi austère que les autres, mais ayant le mérite d'être lumineuse grâce aux les grandes fenêtres qui longeaient le mur du fond. Enfin, elles entrèrent dans une pièce qui plut d'emblée à Hermione : la bibliothèque. Il y avait des rangées de livres à perte de vue, le sol était recouvert d'une moquette vert émeraude, du même vert que les rideaux.

Enfin elles s'assirent autour d'une petite table de travail en bois, sur des chaises d'un style ancien, mais appréciable.

- Tu viens de quelle école en fait ? demanda Hermione. Je ne t'ai jamais vue à Poudlard.

- De Beauxbâtons.

- D'où ton accent ! Tu étais dans quelle maison ?

- Eh bien en fait, on n'a pas vraiment de maisons, répondit-elle en souriant. Nous sommes tous mélangés jusqu'à la troisième, année où nous devons choisir une option. Ce n'est qu'à ce moment-là que nous sommes séparés.

Hermione ouvrit la bouche, surprise. Elle ne s'était jamais vraiment intéressée à cette école, et elle la découvrait tellement différente de ce qu'elle imaginait. C'était vrai que l'année où Poudlard avait accueilli des étudiants de Durmstrang et Beauxbâtons, elle était plus absorbée par le beau Viktor Krum que par les étudiantes françaises. Piquée par la curiosité, elle interrogea la jeune fille :

- Tu avais choisi quelle option ?

- L'option itinérante. Elle permettait notamment de suivre des cours renforcés en potions, alors comme je savais déjà que je voulais faire une carrière de médicomage… Et toi, tu étais dans quelle maison ? Comment est-ce que vous étiez répartis ?

Hermione lui expliqua alors le système du choixpeau magique, et les qualités qui faisaient qu'on était dans l'une ou l'autre maison. Elle n'oublia pas de lui résumer l'origine de l'objet, qui appartenait à Godric Gryffondor lui-même, avant d'être utilisé pour la répartition à l'école de sorcellerie.

- Alors, tu connaissais Harry Potter, vu que tu étais dans la même maison que lui ?

Hermione songea à son ami. Par Merlin, que cette période à ses côtés lui paraissait lointaine !

- Oui. En fait, c'est mon meilleur ami.

- Ouah !, s'exclama Charlotte d'un air admiratif. C'est donc toi qui l'as aidé à anéantir Tu-Sais-Qui ?

- Oui, répondit Hermione, qui perdit son sourire.

- Je suis désolée, ça a l'air de t'affecter. Je ne voul…

- Ne te tracasse pas, la coupa Hermione en se forçant à sourire. Et si on remontait ? J'aimerais me familiariser un peu avec les cours avant qu'ils ne commencent.

Charlotte acquiesça et elles se levèrent.

ODODODOD

Une alarme retentit. Hermione ouvrit les yeux, l'esprit encore engourdi par le sommeil, et tendit la main vers la source du bruit pour couper son réveil. Elle avait gardé cette habitude de moldus, préférant cette méthode à celle des sorciers, qui ne fonctionnait pas très bien sur elle ; en effet, le clignotement de sa baguette qui était supposé l'avertir qu'il était temps de se lever ne la sortait pas de son sommeil. Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Mais elle était née moldue, elle gardait donc des habitudes de moldus. Elle s'étira et s'apprêta pour sa première journée de cours, puis descendit dans la grande cafétéria, où étaient présents une petite vingtaine d'étudiants. Elle s'était encore levée trop tôt, comme à son habitude. Elle repéra rapidement sa camarade de chambre, et s'assit en face d'elle.

- Salut, lui dit Hermione.

- Salut, répondit Charlotte avec un sourire. Prête pour la première journée ?

- Impatiente de découvrir, oui !

Hermione posa alors ses yeux sur la table, laquelle regorgeait de différents mets. Ils ne semblaient pas aussi succulents qu'à Poudlard, mais elle préférait ça que d'imaginer une multitude d'elfes de maisons au service d'une armée d'étudiants affamés. Elle grimaça. On était dans le monde magique, bien sûr que la nourriture était préparée par des elfes. Elle se rabattit sur du porridge dégageant une délicieuse odeur de sucre brun.

À 8h15, les deux filles se levèrent pour assister à leur premier cours. Elles ne mirent pas longtemps à trouver leur salle de classe : elles n'étaient pas les seules à se rendre au cours d'Introduction à la neurophysiologie. Les bancs étaient disposés d'une étrange façon ; au lieu d'être répartis dans la pièce, ils semblaient collés par rangées entières, et comme disposés sur des marches. Hermione haussa les épaules pour elle-même. C'était l'université, rien n'était plus pareil qu'à Poudlard. Elle prit place à la première rangée avec Charlotte.

La salle se remplit peu à peu, les étudiants sortant un morceau de parchemin et leur plume, discutant un peu avec tout le monde. Les échanges étaient polis, les sorciers étant retenus par le fait qu'ils ne se connaissaient pas encore. Et puis, le professeur entra et le silence se fit. Elle prit le temps de retirer sa cape, de la pendre au crochet, de se placer devant les jeunes sorciers et de les scruter un à un, avant de prendre la parole.

- Bonjour à tous. Je suis la professeure Shirley Evans. Je vous donnerai ce cours d'Introduction à la neurophysiologie, ainsi que celui d'Introduction à la psychologie médicale, qui sont deux cours exclusivement dispensés dans l'option que vous avez choisie et qui vous permettra d'accéder, au terme de quatre ans, au titre de médicomage spécialisé en neurologie. J'enseigne cette discipline depuis maintenant vingt ans. J'avais moi-même effectué mes études de médicomage dans l'État de Virginie, d'où je suis originaire. Mais j'ai découvert le climat paisible qui règne ici à Liverpool, et je ne suis jamais partie.

Le Pr Evans continua son monologue en parlant plus spécifiquement de la matière qu'ils aborderaient durant cette année scolaire ainsi que les modalités de l'examen. Hermione était absorbée par les paroles de son professeur, et lorsque celle-ci annonça que le cours était terminé, Hermione n'avait vu le temps passer. Le reste de la matinée passa tout aussi rapidement, et Hermione et Charlotte se retrouvèrent rapidement à la cafétéria pour la pause déjeuner.

- Alors, qu'est-ce que tu as pensé des premiers cours ? lui demanda Charlotte, tirant Hermione de ses pensées.

- Mmh, intéressant. Mais ici, les professeurs n'ont fait que se présenter et nous donner la table des matières. Je me réjouis de vraiment entrer dans le vif du sujet.

Charlotte approuva et elles se servirent toutes deux d'un sandwich garni parmi la pile qui se trouvait en face d'elles. Elles mangèrent en silence, puis se dépêchèrent de sortir pour assister à la suite du programme.

Le cours suivant était le cours d'Approche multidisciplinaire des soins magiques et de l'homéostasie. Lorsque Charlotte et Hermione entrèrent dans la salle, elles se rendirent rapidement compte que ce cours était commun avec les deux autres spécialisations : ils étaient quasiment trois fois plus nombreux que durant les cours de la matinée. Elles durent se rabattre sur deux places au milieu de la salle, les premières rangées étant déjà entièrement occupées.

La professeure fit rapidement son entrée. Il s'agissait d'une femme assez jeune – elle devait avoir le début de la trentaine –, très élégante. Blonde aux yeux bleus, elle portait une petite robe d'été blanche à fleurs et un rouge à lèvres qui lui allait à ravir. Cette femme incarnait la beauté à l'état pur ! D'ailleurs, elle faisait son petit effet parmi la bande masculine du fond, qui ne cessait de chuchoter avec entrain depuis son arrivée. Pourtant, dès qu'elle commença à parler, les discussions cessèrent instantanément.

- Eh bien, bonjour à tous. Je suis Clara Harvey, commença-t-elle en se déplaçant lentement de part et d'autre de l'estrade tandis qu'elle parlait. C'est la première année que j'enseigne ici, et c'est d'ailleurs la première année que j'enseigne tout simplement. J'ai travaillé pendant près de huit ans à Sainte Mangouste, en tant que soigneuse dans le service des blessures magiques légères, puis comme soigneuse en chef. C'est mon expérience en tant que chef de service qui m'a permis d'obtenir ce poste ; en effet, dans ce cours d'Approche multidisciplinaire, nous allons avoir l'occasion de passer en revue différentes fonctions du domaine médical, et il est évident qu'en tant que chef de service, j'ai eu l'occasion de travailler avec différents professionnels.

Elle s'arrêta quelques instants, le temps de jauger les étudiants attentifs, puis elle reprit son va-et-vient à travers la pièce :

- Mais contrairement à ce qui était proposé les années précédentes, je ne vais pas vous donner un cours purement théorique. Il y aura bien sûr quelques bases théoriques nécessaires à la compréhension et à la différenciation, mais je souhaite exercer dès maintenant votre approche réflexive de la pratique.

Hermione et Charlotte échangèrent un regard plein d'enthousiasme, qui témoignait de leur intérêt pour ce type d'approche éducative.

- C'est la raison pour laquelle il n'y aura pas d'examen à proprement parler dans ce cours. Vous allez devoir, tout au long de l'année, préparer différents sujets à présenter devant le groupe. Ce sont ces travaux qui seront côtés et qui constitueront votre note finale.

Au fur et à mesure que l'idée fut assimilée par les étudiants, les murmures s'intensifièrent au point que le Pr Harvey dut intimer le silence d'un geste de la main. Quand elle l'obtint, elle poursuivit :

- Pour ce faire, il serait plus judicieux de mélanger les trois sections au sein d'un même groupe. Cela rendra vos analyses et vos positionnements plus riches d'un point de vue disciplinaire. Ces groupes, je les constituerai moi-même, afin d'être certaine que les compositions soient équitables. Mais au vu de votre nombre, je peux déjà vous dire que vous serez probablement neuf groupes de cinq personnes. Les différents thèmes vous seront transmis au fur et à mesure de l'année. Je m'arrangerai avec la bibliothécaire, Cheryl, pour que les informations soient affichées à l'entrée de votre salle d'étude.

Elle marqua une pause, dans un silence qui serait presque enchanté si on n'entendait pas des bruits de plume qui grattent les parchemins.

- Des questions ?

La main d'Hermione se leva d'emblée.

- Oui, mademoiselle…?

- Granger. Quand pourrons-nous avoir ces différentes informations et quelles seront nos échéances pour les travaux ?

- En ce qui concerne la composition des groupes et l'attribution des premiers thèmes, vous pourrez raisonnablement considérer que pour le prochain cours, ce sera fait. Quant aux échéances, cela dépendra des travaux, mais plus vraisemblablement, vous pourrez compter une à deux semaines entre le moment où vous recevrez votre thème et le moment où vous devrez présenter votre travail. D'autres questions ?

Une main qu'Hermione ne vit pas dû se lever derrière elle, car le Pr Harvey donna la parole à un garçon dans le fond de la salle :

- Monsieur ?

- Greenwood. Est-ce qu'on aura un temps de préparation pendant le cours, où est-ce que l'on devra prendre sur notre temps libre ?

- En principe, votre temps en classe devrait suffire, mais il se peut que l'un ou l'autre sujet vous paraissent plus complexe, surtout au début. À ce propos, je vous invite très vivement à utiliser la salle d'étude mise à votre disposition. Elle regorge d'ouvrages très intéressants pour nourrir votre réflexion. Vous serez donc autorisés à quitter la salle de cours pour travailler en groupe, mais – et j'insiste – il est important que vous soyez présents en début de cours, que je puisse passer dans chaque groupe. De plus, toutes les séances n'y seront pas dédiées, puisque, je vous le rappelle, vous devrez présenter vos travaux. Autre chose ?

Une nouvelle main se leva, cette fois au premier rang. Il s'agissait d'un garçon plutôt rondouillard, aux cheveux courts sans style, vu de dos. La parole lui fut immédiatement donnée, et celui-ci s'exprima d'une voix presque inaudible et mal assurée :

- Morrison. Que se passe-t-il si on ne s'entend pas avec les membres de notre groupe ?

Le Pr Harvey afficha une mine sévère avant de répondre, d'une inflexion de voix qui ne laissait aucune place à la discussion :

- Vous vous débrouillez. Vous êtes des adultes maintenant, vous devez apprendre à travailler en groupe, même si vous n'appréciez pas vos camarades. Quand vous exercerez votre pratique professionnelle, vous n'aurez pas le choix, vous devrez composer avec l'équipe déjà constituée. Il va s'en dire que je ne tolérerais aucun enfantillage ; toutefois, si votre démarche est adulte et mûrement réfléchie, toute situation problématique pourra m'être adressée. Une dernière question ?

Le silence se fit, chacun étant sous le choc d'autant de fermeté. Des regards s'échangèrent, afin d'observer qui serait le prochain à parler. Personne ne prit la parole.

- Bien, puisque vous n'avez plus de questions, nous allons enchaîner sur une petite introduction.

Le Pr Harvey passa le reste du cours à expliquer différents concepts qui faisaient partie de la matière. En dehors de sa voix, on n'entendait plus que le bruit de ses pas en va-et-vient sur l'estrade et le frottement des plumes sur les parchemins.

Enfin, alors qu'Hermione remplissait son deuxième rouleau de parchemin, le professeur leur annonça la fin du cours et leur souhaita une bonne semaine. Hermione s'empressa de ranger ses affaires dans son sac et attendit son amie pour sortir. Tandis qu'elles sortaient du local, puis du bâtiment, Charlotte lui demanda son avis.

- Qu'est-ce que tu en as pensé ?

- Je suis assez enthousiaste, en fait. Je ne m'attendais pas à avoir un cours aussi concret dès la première, mais je dois dire que je m'en réjouis. Et toi ?

- Pareil. Mais je suis tout de même assez fatiguée, je dois dire. On se pose là ? ajouta-t-elle en désignant un banc dans le petit parc qui entourait le bâtiment.

Hermione lui répondit par un hochement de tête affirmatif. Elles s'en approchèrent donc et Hermione s'assit en tailleur, les bras reposant négligemment sur ses genoux. Elle se sentait plutôt bien depuis qu'elle était arrivée ici, maintenant qu'elle y pensait. Elle n'était pas très enjouée, sans doute pas autant que la plupart des autres étudiants, mais elle n'était pas aussi morose qu'elle l'eût été durant l'année qui s'était écoulée. Elle se sentait simplement disposée à profiter de ce moment de quiétude, serrant les paupières dont l'intérieur rougeâtre confirmait la chaleur qui lui caressait la peau. Elle soupira d'aise. Oui, tout compte fait, elle avait bien fait de venir ici.

- Hermione ? Hermione ? Tu m'écoutes ?

Elle ouvrit les yeux, revenant à la réalité. Elle n'était certes pas morose, mais complètement dans sa bulle, comme à son habitude ! Elle sourit à Charlotte.

- Excuse-moi, moi aussi je suis fatiguée.

- Je vois ça, tu es dans la lune ! répondit Charlotte en riant. Je crois qu'on ira dormir tôt ce soir.

- Oh, oui ça vaut mieux ! s'exclama Hermione sur un même ton. Sinon on ne terminera pas l'année sur nos deux jambes, et on devra utiliser un sort de lévitation pour se déplacer !

Les deux amies partirent dans un fou rire. Qu'il était bon de rire gaiement ! Elles discutèrent ainsi toute la fin de l'après-midi, parlant de leur famille, de leurs études, de leurs aspirations. Hermione en oublia presque la source de ses malheurs, le temps d'une amitié naissante sous un soleil qui perdait de sa chaleur au fur et à mesure que la journée s'écoulait. Puis, aux environs de dix-huit heures trente, une délicieuse odeur de poisson grillé leur chatouilla les narines.

- Je ne sais pas si j'avais faim avant, mais là, j'en ai l'eau à la bouche ! annonça Hermione

- Allons-y, comme on pourra se coucher tôt, comme promis, répondit son amie, comme pour confirmer ses paroles.

Hermione acquiesça et elles se levèrent d'un même mouvement, suivant l'odeur qui guidait leur pas vers un régal gustatif. En entrant, elles découvrirent la cafétéria pleine à craquer des autres étudiants, eux aussi attirés par les arômes. Elles s'installèrent à deux places libres en bout-de-table, où elles découvrirent alors le menu : soupe de concombre froide, dorade grillée et persillée avec quelques patates frites. La première bouchée était aussi exquise que l'odeur le leur promettait ; elles se régalèrent. Lorsqu'elles eurent terminé leurs assiettes, elles étaient rassasiées. Elles allèrent s'installer dans le grand living room, non sans un soupir, pour digérer leur repas dans les fauteuils confortables.

- J'ai un coup de pompe, lâcha Charlotte après un silence prolongé.

- Moi aussi. Et il n'est même pas vingt heures ! souffla Hermione.

- Ce n'est que la première journée, et on est supposé tirer quatre ans, rit la première.

- On n'est pas sorties de l'auberge !

Elles rirent de bon cœur. Puis Charlotte fit remarquer quelque chose.

- C'est quoi cette expression moldue, en fait ?

Remise de son fou rire, Hermione se redressa dans son fauteuil et lui répondit plus calmement.

- Oh, ça. C'est comme si je disais « Merlin n'est pas prêt à nous secourir ! ».

Charlotte sembla intéressée.

- D'où est-ce que ça vient ?

Hermione réfléchit quelques instants, puis haussa les épaules.

- En fait, je n'en sais rien. Désolée.

- Ne te tracasse pas, j'ai compris l'idée, sourit-elle. Je monte dans ma chambre pour lire un peu avant d'aller me coucher. On se voit demain ? ajouta-t-elle, comme si ce n'était pas évident.

- Oui, à demain. Bonne nuit !

- Bonne nuit.

Hermione resta encore quelques instants dans le fauteuil avant de se décider à se lever aussi ; une nouvelle journée l'attendait, il ne fallait pas qu'elle tarde. Elle grimpa quatre à quatre les deux étages qui la séparaient de sa chambre, où elle prépara ses affaires de douche. Elle entra alors dans la petite salle de bain, puis dans la douche dans laquelle elle profita de quelques minutes de détente, avant de fermer le robinet. Elle poursuivit ses gestes comme un automate, jusqu'à ce qu'elle se glisse sous ses draps, puis dans les bras de Morphée en un clin d'œil.

ODODODOD

Hermione entendit de loin la sonnerie de son réveil résonner. Il lui fallut quelques secondes pour émerger, percevant de plus en plus distinctement le désagréable bruit produit par l'appareil. Ouvrant à peine les yeux, le bras tendu, elle chercha à tâtons l'engin de torture, pour finalement l'éteindre. Elle laissa échapper un gémissement.

Elle avait très mal dormi cette nuit, se trouvant plutôt dans un état entre le sommeil et l'éveil. Des images de la guerre avaient une fois de plus défilé dans son esprit, le souvenir de tous ses morts étendus dans la Grande Salle la saisissant d'horreur. Dans ses cauchemars, elle restait pétrifiée au milieu de la scène, comme si elle n'était pas vraiment là. Arrivait toujours un moment où ses amis remarquaient son immobilisme et tentaient de la faire réagir, mais Hermione restait toujours désespérément figée.

Jusqu'à présent, elle n'était jamais parvenue à esquisser ne serait-ce qu'un mouvement, et même les appels d'Harry et de Ron lui parvenaient en différé. Étrangement, elle avait conscience qu'elle dormait, et elle associait les images à ses émotions réelles ; ou plutôt, à son absence d'émotions, puisqu'elle ressentait un grand vide à l'intérieur d'elle. Depuis qu'elle avait quitté Ron, elle avait d'ailleurs observé un changement dans l'attitude du jeune dans ses songes : au début, il s'époumonait autant qu'Harry, mais depuis lors, il restait plus distant, la regardant avec un air blessé. Hermione se sentait coupable de sa douleur, et elle savait que c'est ce que ses cauchemars lui rappelaient.

Elle était tellement épuisée qu'elle avait la sensation qu'un troupeau de centaures lui étaient passés sur le visage. Elle soupira ; la journée commençait mal. Tant pis, il fallait quand même bien assurer. Elle souleva sa couverture et se redressa en position assise. Son esprit était tellement embrumé par la fatigue ! Elle imaginait aisément de grands cernes grisâtres dessinés sous ses yeux. Il fallait qu'elle s'en assure afin de rectifier le tir à coup de baguette magique.

Elle se dirigea alors droit sur le miroir de la salle de bain. Elle soupira longuement. La profondeur de ses cernes était aussi catastrophique qu'elle se l'imaginait. Elle retourna chercher sa baguette qu'elle avait laissée sur sa table de nuit et revint lancer quelques sorts de Cernis peribit. M'ouais. Elle fit la moue. Elle n'était pas satisfaite du résultat, mais la coloration grisâtre était légèrement atténuée et la profondeur n'était plus aussi notable qu'auparavant. C'était mieux. Elle reprit le chemin inverse, retournant dans sa chambre, et alla ouvrir la fenêtre. Il faisait déjà bon pour l'heure. Elle décida que cela ne lui ferait pas de mal de prendre son petit déjeuner sur le rebord de la fenêtre.

Elle sortit rapidement de sa chambre, descendit les deux étages la séparant de la cafétéria, et sans même jeter un œil aux quelques personnes attablées, elle remonta avec une tasse à la main. Elle s'installa donc sur le rebord, les jambes repliées sur elle, la tasse appuyée contre les genoux. La doucereuse odeur du breakfast tea seyait parfaitement avec le décor paisible qui se déployait devant elle : elle avait vue sur le parc et le bâtiment de cours, légèrement sur sa gauche, faisant état d'un calme plat à cette heure matinale. Seuls les premiers gazouillis des oiseaux qui s'éveillent se faisaient entendre. La vie n'avait pas encore repris au-dehors.

Perdue dans ses pensées, un léger coup sur sa porte la fit sursauter.

- Oui ? fit-elle d'un ton qui invitait à entrer.

La porte s'ouvrit, découvrant son amie Charlotte, toujours habillée de son sourire chaleureux. Mais en découvrant Hermione ainsi installée, son visage exprima subitement la surprise.

- Hermione ! On a cours dans dix minutes et tu es toujours en pyjama !

Prise de panique, cette dernière jeta un coup d'œil à son réveil qui lui confirma l'horreur : il était bel et bien huit heures cinquante, et elle était tranquillement en train de rêvasser ! Ses yeux se baissèrent sur sa tasse de thé. Elle était froide, évidemment. Elle se tourna à nouveau vers Charlotte :

- Je n'avais pas réalisé qu'il était si tard ! Je m'habille vite fait et j'arrive. On se retrouve en classe ?

Retrouvant le contrôle de sa surprise, Charlotte acquiesça :

- Ça marche ! Je te garde une place.

Elle referma la porte en partant et la course commença pour Hermione qui but son thé en trois gorgées, posa la tasse sur son bureau, referma la fenêtre et ouvrit son armoire. Elle ne prit pas le temps de réfléchir : elle enfila un jeans et un simple chemisier bleu clair, avant de se filer droit dans la salle de bain pour démêler sa tignasse et se brosser les dents. Elle sourit à son reflet. Fini !

Elle sortit en trombe de la salle de bains et jeta un œil à son réveil : huit heures cinquante-huit. Encore deux minutes ! Elle attrapa son sac qu'elle avait déposé la veille sur son bureau et fila dans sa salle de cours, arrivant essoufflée dans l'encadrement, où elle aperçut son amie au premier rang. Celle-ci l'aperçut également et tandis qu'elle approchait, Charlotte lui sourit gentiment. Essoufflée, Hermione s'excusa de faire lever les autres étudiants du premier rang et se laissa choir à côté de son amie.

- T'as géré, Hermione ! souffla son amie.

Hermione lui rendit son sourire et sortit ses affaires de son sac, tandis que le professeur faisait son apparition. Il s'agissait une fois de plus de Shirley Evans, qui donnait également le cours d'Introduction à la psychophysiologie.

Durant tout le cours, Hermione fit de son mieux pour rester concentrée sur les paroles de son professeur, mais l'exercice était particulièrement compliqué quand on avait les paupières qui tentaient de se fermer à chaque instant. La fin du cours sonna donc avec une sensation de délivrance pour Hermione, bien que la journée ne fût pas terminée ; heureusement, l'horaire du mardi laissait l'après-midi libre, et Hermione ne dut s'accrocher que durant deux heures supplémentaires, pour le cours d'Imagerie moldue. Enfin, l'heure de la pause midi arriva, et Hermione quitta la classe pour rejoindre la cafétéria. Charlotte courut derrière elle pour la rattraper.

- Ça va, Hermione ? Tu as l'air…de voler à côté de ton Brossdur.

Hermione tourna la tête dans sa direction, ralentissant quelque peu son allure pour s'ajuster à celle de son amie, et acquiesça brièvement la tête.

- Ça va. J'ai juste eu un peu de mal à trouver le sommeil cette nuit, ma capacité de concentration s'en ressent.

- Tu devrais peut-être te reposer cette après-midi ? lui suggéra Charlotte.

Hermione lui répondit par un sourire, mais se contenta de lui répondre que cela ne serait pas raisonnable de commencer l'année de cette façon. Elles entrèrent alors dans la cafétéria, et y découvrirent le même genre de menu que la veille. Se glissant sur le banc, Hermione opta pour un sandwich jambon-fromage-crudités. Assise en face d'elle, Charlotte se montra plutôt silencieuse, semblant respecter le propre mutisme d'Hermione. Hermione la voyait balayer la salle des yeux, sans vraiment s'attarder, l'air rêveur. Elle appréciait vraiment cette fille, d'une gentillesse et d'une simplicité telles qu'il était agréable de la côtoyer.

Alors qu'Hermione s'essuyait les mains avec une serviette et s'apprêtait à se lever, une étudiante plus âgée s'approcha d'elles avec un grand sourire.

- Salut, les filles, je suis Amanda Webb. Je fais partie du comité des étudiants médicomages. On vous en a déjà parlé ?

Hermione et Charlotte échangèrent un regard. L'une ne paraissait pas plus informée que l'autre. Charlotte répondit :

- Non, pas encore. En quoi ça consiste ?

- Eh bien ! commença la jeune fille, c'est un groupe d'étudiants. On est chargés d'organiser divers événements : soirées à thèmes, groupes d'entraide, sorties culturelles, voyages estudiantins. Par exemple, cette après-midi, on organise une visite du Quartier sorcier de Liverpool. Ça vous dit ?

Charlotte se tourna vers Hermione, les yeux pétillants. Elle semblait vraiment enthousiaste à l'idée. Hermione lui offrit un sourire embarrassé.

- Je pense que je vais rester travailler à la salle d'étude. Mais tu devrais aller, ça se voit que tu en as envie.

Moins enthousiaste, mais compréhensive, Charlotte approuva d'un hochement de tête.

- Oui, ça me dit bien.

- Super ! s'exclama Amanda. On a rendez-vous dans une demi-heure dans le hall d'entrée. À tout à l'heure !

Charlotte regarda Hermione, l'air de vouloir la convaincre de venir, mais la mine perdue de celle-ci l'en dissuada.

- Je te raconterai tout en rentrant, alors, lui promit-elle gentiment.

- Ça marche, répondit Hermione, appréciant la compréhension de son amie. J'y vais déjà. Amuse-toi bien !

Cette fois, elle se leva effectivement et monta chercher les livres qu'elle n'avait pas eu le temps de prendre dans sa précipitation du matin. Il fallait qu'elle rattrape le retard qu'elle avait pris en manquant de concentration aujourd'hui. Elle les glissa dans son sac et repartit dans le sens inverse, emportant au passage la tasse qu'elle avait laissée sur son bureau dans sa précipitation du matin, dans l'idée de la déposer à la cafétéria. Ensuite, elle prit la direction de la salle d'étude.

Elle décida de s'installer à une table du fond pour être tranquille, bien qu'une bonne partie des étudiants fût justement partout, sauf au même endroit qu'elle ; il n'y avait vraiment qu'Hermione pour travailler sur ces cours dès le deuxième jour. Elle sortit le premier livre de son sac, étant celui d'Introduction à la psychologie médicale.

Elle s'appliqua à lire le chapitre introductif, qui concernait les origines de la discipline et l'approchait par de nombreuses définitions d'auteurs. Au fur et à mesure qu'elle avançait dans sa lecture, Hermione sentait son esprit se dérober à sa conscience, ses paupières descendre sur ses yeux et sa tête tomber en avant. Elle se ressaisit à plusieurs reprises, s'obstinant à rester éveillée et à saisir le sens des mots étalés devant elle, mais elle ne put bientôt plus résister et le sommeil l'emporta.

ODODODOD

Hermione fut réveillée par quelqu'un qui secouait son épaule. Elle battit des paupières, et avant même de les ouvrir, elle reprit conscience de la situation. Elle était dans une position inconfortable, recourbée et affalée sur du bois, la tête sur un grimoire tout dur ; elle s'était endormie sur ses cours. Elle se redressa difficilement, l'esprit encore un peu embrumé par sa sieste. Elle frotta ses mains sur son visage dans l'idée de se réveiller un peu. Charlotte se tenait penchée devant elle, attendant patiemment qu'elle reprenne la maîtrise de ses esprits. Hermione articula, non sans difficultés, la question qui venait de fuser dans son esprit :

- Quelle heure il est ?

- Dix-sept heures. Je ne sais pas combien de temps tu as dormi, mais ton sommeil avait l'air profond.

Hermione se frotta le front, découvrant une marque de ses pages incrustée dans sa peau. Elle frotta plus fort, comme si son geste pouvait effacer la marque. Elle soupira.

- Moi qui voulais travailler…

Charlotte tira la chaise qui se trouvait à côté d'Hermione et s'assit en face d'elle.

- Ce n'est pas très grave, on est encore au début de l'année. Puis tu avais besoin de dormir, je pense. Je te passerais mes notes de ce matin et on pourra en discuter après, si tu veux.

Hermione la regarda dans les yeux, reconnaissante.

- Merci, souffla-t-elle.

- De rien. En attendant, je pense que tu peux bien t'accorder un répit pour le reste de la journée. On ne fait rien de bon quand on est trop fatigué.

- Tu as sans doute raison, admit Hermione, bien que peu enchantée par l'idée d'avoir gâché toute après-midi qu'elle aurait pu mettre à profit pour travailler. Et si tu me racontais ce que tu as découvert au Quartier des étudiants ?

Charlotte se lança alors dans une explication enthousiaste. À ces paroles, Hermione s'imaginait une réplique du Chemin de Traverse, mais en plus animée du fait de la présence de jeunes sorciers. Le Quartier des étudiants était en réalité principalement un lieu de fête et de détente pour les étudiants : bars, salles de concert, librairies, cafés… Son amie semblait s'y être vraiment amusée, y faisant d'ailleurs la connaissance d'autres étudiants tous aussi sympathiques les uns que les autres. À quelques exceptions près, bien sûr.

- Tu vois les trois filles qui ricanent toujours dans le fond pendant les cours ? lui demanda Charlotte.

Hermione réfléchit un instant, mais elle ne se rappelait pas avoir entendu des ricanements pendant les cours.

- Non, répondit-elle en haussant les épaules.

- Je te les montrerai la prochaine fois que je les verrai, tu comprendras pourquoi je les trouve aussi agaçantes ! déclara Charlotte.

Hermione sourit en retour au semblant d'exaspération de la part de son amie. D'ordinaire très calme, il était surprenant de la voir quelque peu exaspérée par quelque personne que ce soit.

- Ça marche. Mais mis à part avec ces trois pimbêches, ça avait l'air très chouette tout ça.

- Ça l'était ! D'ailleurs vendredi, on a prévu de se retrouver au café de la faculté. Tu viendras cette fois, dis ?

Charlotte manifestait tellement d'envie dans son regard, qu'Hermione ne peut se résigner à le lui refuser, malgré son évident manque de motivation.

- Bon, promis, j'y penserai.

Le sourire que lui adressa Charlotte en réponse fut tellement éclatant qu'Hermione ne put que le lui rendre. Son regard fut ensuite attiré par la pendule derrière son amie. Il était déjà 18h30. Elle proposa alors d'aller souper, ce que sa camarade approuva. Les arômes des aliments n'étaient pas aussi puissants que ceux de la veille, mais elles furent à peine entrées dans la cafétéria qu'elles sentirent leurs estomacs gargouiller. Elles s'assirent à des places disponibles et remplirent leurs assiettes du menu : tranche de rôti de porc à la moutarde, haricots princesses et purée de pommes de terre. Elles se régalèrent, elles-mêmes silencieuses, mais dans le brouhaha des discussions ; les échanges étaient déjà beaucoup plus animés que ceux de la veille.

Après un repas copieux, d'un regard, elles s'accordèrent pour quitter la table et échouèrent dans les divans de la salle de séjour. Le calme régnait malgré le bruit de fond des couverts et des conversations qui leur parvenaient de la cafétéria. Inspirée, mais sans grande motivation, Hermione se surprit à sortir un morceau de parchemin de son sac, dont elle se servit pour faire un origami. Silencieuse, Charlotte l'observait faire ses pliages, intriguée par la forme d'oiseau qui prenait le parchemin. D'un coup de baguette magique, Hermione lui donna des couleurs réalistes et lui donna vie pour le faire voler au-dessus de leurs têtes. Son idée était somme toute ridicule, mais les quelques personnes présentes et avachies dans les divans observaient en silence l'animal en papier voleter à travers la pièce. Il avait quelque chose d'assez hypnotisant en ce moment de la journée, où tout le monde était un peu dans un état végétatif.

- Ben alors les gars, vous avez subi le baiser du Détraqueur ou quoi ? Y'a plus âme qui vive ici !, s'exclama une voix qu'Hermione ne connaissait pas.

Hermione se redressa légèrement de son fauteuil pour observer la nouvelle entrante : une grande brune aux yeux pétillants, un grand sourire accroché aux lèvres. Elle se rappelait l'avoir vue ce midi, lorsque les membres du comité des étudiants passaient entre les tables pour proposer une sortie l'après-midi même. Sans se départir de son sourire, la grande brune s'adressa à nouveau à la cantonnée :

- Qui pour une partie de Loup-garou ?

Les sourcils d'Hermione se froncèrent. Comment ça, elle voulait jouer aux Loups-garous ? Qu'est-ce que c'était que cette idée ridicule ? Ce n'était pas un jeu, c'était une condition réelle pour certaines personnes qui n'avaient rien demandé ! Il n'y avait que Fenrir Greyback qui prenait un malin plaisir à sa transformation… À la pensée de son ennemi, Hermione serra les dents. Autour d'elle, deux ou trois étudiants s'étaient redressés à leur tour, plus enthousiastes qu'elle, comme s'ils savaient quelque chose qu'elle ne connaissait pas. Ridicule…

- Tu as le jeu avec toi ? demanda un garçon derrière elle, l'espoir perçant dans sa voix.

La fille en question sortit alors un chapeau de son dos, tout en prononçant un « tadaaaaa » qui provoqua de la joie dans le groupe présent. Hermione ne comprenait toujours pas cet engouement, et elle voyait encore moins le rapport entre le nom et ce chapeau… Elle se décida à se racler la gorge :

- Mmmh…qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle à la brune.

Cette dernière afficha un sourire malicieux, s'amusant de la situation.

- Tu n'as jamais joué au Loup-garou ?

- Non, jamais, déclara Hermione d'un ton qu'elle voulut neutre, mais d'où perçait une certaine contrariété de ne pas connaître quelque chose que tout le monde semblait connaître.

Elle, ne pas connaître quelque chose !

La grande brune sortit sa baguette magique, et lança un sort qui approcha quelques fauteuils autour d'une petite table, avant d'ajouter :

- C'est l'occasion de le découvrir ! dit-elle en lui faisant un clin d'œil. Qui veut jouer vient !

C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent à dix, serrés autour de la table.

Ne se connaissant pas encore tous, ils se présentèrent chacun à leur tour : mis à part Charlotte et elle-même, il y avait Amy Trueman, la grande brune qui avait apporté le jeu, Tom O'Connor, le garçon qui avait parlé à l'énonciation du jeu, Emily McBride et Ashley Nicholson, deux filles qu'Hermione avait déjà vues en cours avec elle, Ethan Joungman, un garçon plutôt séduisant, mais qui avait une façon dérangeante de dévisager Hermione – et toutes les autres filles potentiellement jolies, en fait –, un peu à la manière de Cormac McLaggen, ce qui rendait la situation encore plus perturbante…mais également Laura Smith, Karina Jones et Julia Richard, les trois pimbêches de première année – ce que Charlotte s'était empressée de lui signifier par un coup de coude.

Après les présentations, Amy s'était évertuée à leur expliquer rapidement les règles de base à Hermione.

Pour commencer, chaque joueur doit piocher une figurine dans le chapeau. Seul le joueur voit sa propre figurine, il la pose donc sur la table en la recouvrant du carré de tissu d'invisibilité pour ne pas être découvert. Le maître du jeu peut voir toutes les figurines.

Il existe différentes figurines qui ont leur importante dans le jeu.

Les loups-garous qui doivent tuer un maximum de sorciers. Les sorciers, qui doivent faire en sorte de survivre et qui, dans la même optique, doivent tuer un maximum de loups-garous. Le mage blanc, qui est également un sorcier, mais qui, au vu de sa puissance magique, peut répliquer une dernière fois avant de mourir et tuer quelqu'un de son choix (en essayant de tuer un loup-garou). Le druide, qui connaît le secret de fabrication des potions de vie et de mort, mais n'a la possibilité de ne fabriquer qu'une seule de chaque. Le fantôme, qui peut observer les loups-garous transformés à la pleine lune, mais qui ne doit pas se faire prendre, au risque d'être immobilisé pour le reste de la partie (puisqu'il ne peut pas mourir). Le divinateur, qui a la possibilité de découvrir une figurine par nuit et qui doit aider les villageois à découvrir quels joueurs sont des loups-garous. L'amortentiator, qui unit d'amour deux personnes de son choix, deux personnes qui mourront ou revivront ensemble.
Et enfin, le Ministre de la Magie, dont le statut permet de départager un vote qui serait à égalité, lors des réunions des sorciers.
Un dernier personnage est celui du maître du jeu. C'est celui qui fait évoluer le jeu dans le temps et désigne les personnages et leurs actions possibles au fur et à mesure de l'avancée du jeu.

- Je me propose comme maître du jeu, déclara Amy. De toute façon, c'est mon jeu ! ajouta-t-elle en riant.

Les neuf autres approuvèrent d'un hochement de tête. Mais intérieurement, Hermione était scandalisée : comment était-ce possible de créer un jeu aussi stigmatisant pour les loups-garous ? Avec un jeu pareil, qui les montrait sous leur plus mauvais jour et en incitant les sorciers à les tuer, comment est-ce qu'on pouvait espérer un jour qu'ils soient considérés pour ce qu'ils sont, de simples sorciers avec une particularité ? Malheureusement, cette condition restait difficile à porter avec des gens aussi fermés d'esprit…

- Ça va, Hermione, on peut y aller ? lui demanda Amy.

Hermione revint à la réalité. Les étudiants autour de la table étaient en train de l'observer. Elle avait l'impression désagréable d'être un animal de foire.

- Oui, oui. Désolée, j'étais dans mes pensées, répondit-elle, confuse.

Amy lui sourit.

- Pas de soucis. Tâche de rester concentrée pour la partie quand même. Aller, on y va !

Elle tendit tour à tour le chapeau devant chaque joueur, pendant que les autres subissaient un sortilège d'aveuglement pour qu'il n'y ait pas de triche. Hermione inspira une grande bouffée d'air et piocha le Ministre de la Magie. Elle sentit immédiatement une pression peser sur ses épaules, comme si elle était alors investie d'une grande responsabilité. Elle souffla. Une fois que tous les joueurs eurent pioché un personnage et l'eurent recouvert du carré d'invisibilité, Amy annonça qu'il faisait nuit et que les sorciers dormaient. Immédiatement, elle lança un sortilège d'aveuglement, ce qui eut pour effet de plonger dans un noir complet chacun d'entre eux. Hermione attendit la suite des événements, le souffle court.

- Maintenant, je vais regarder chaque figurine pour savoir comment mener la suite du jeu, annonça Amy.

Hermione entendit effectivement quelqu'un passer auprès de chaque joueur, mais discrètement, sans faire aucun commentaire sur ce qu'elle découvrait sous chaque tissu d'invisibilité. Lorsqu'Amy eut terminé, Hermione l'entendit se rasseoir sur son fauteuil.

- Bien. Je lève le sortilège d'aveuglement au magouilleur. D'un signe discret, fais-moi savoir si tu souhaites changer ton personnage avec celui d'un autre joueur.

Le silence se fit durant quelques instants, ce qui rendit Hermione nerveuse.

- Le magouilleur est à nouveau aveugle. Il n'a pas souhaité échanger son personnage avec celui d'un autre joueur.

Amy marqua une pause. Hermione se sentait de plus en plus tendue. Elle n'aimait pas être ainsi démunie de sa vue, elle ne savait pas ce qui l'attendait.

- Je vais maintenant lever le sortilège d'aveuglement pour l'amortentiator. Celui-ci va pouvoir désigner deux joueurs, qui seront amoureux pour toute la durée de la partie. Pour rappel, les amoureux sont liés dans leur destin : si l'un meurt, le second aussi ; si l'un reçoit une potion de vie de la part du druide, le second revit également. Je demande à l'amortentiator de me désigner discrètement les joueurs qu'il a choisis pour être amoureux.

Hermione avait du mal à respirer, comme si sa vie dépendait du choix de l'amortentiator. Elle se sentait ridicule !

- L'amortentiator a fait son choix. Je lui retire à nouveau la vue. Je vais maintenant rendre la vue aux amoureux désignés, afin qu'ils puissent se voir et se reconnaître.

Hermione attendit…et fut surprise de recouvrer la vue. En voyant Ethan Yougman la dévorer du regard, elle écarquilla les yeux. Qu'avait-elle fait par Merlin pour mériter un tel supplice ? Être l'amoureuse de ce pervers ! Heureusement pour elle, Amy leur jeta à nouveau le sortilège d'aveuglement, et elle ne sentit plus le regard dévoreur d'Ethan sur elle. Elle frissonna à son souvenir. Elle essaya de se convaincre qu'il ne s'agissait que d'un jeu, qu'elle n'était pas réellement vouée à être l'amoureuse secrète d'Ethan. Amy reprit la parole :

- Je lève à présent le sortilège pour le divinateur. Divinateur, je t'invite à me montrer du doigt le personnage que tu souhaites découvrir.

Hermione n'entendit rien. Amy avait probablement utilisé la magie pour soulever un tissu d'invisibilité et découvrir un personnage.

- Le Divinateur a pris connaissance d'un personnage et subi déjà le sortilège d'aveuglement.

Amy fit une pause. Apparemment, elle prenait plaisir à être le maître du jeu. Ou prenant plaisir à les torturer, vu l'angoisse qui tenaillait l'estomac d'Hermione.

- L'action commence. Je vais bientôt rendre la vue aux loups-garous, ainsi qu'au fantôme. Pour rappel, le fantôme peut, mais n'est pas obligé de regarder les loups-garous pour les identifier et pouvoir les dénoncer aux sorciers. Toutefois, s'il se fait attraper, il sera immobilisé pour le reste du jeu. Les loups-garous, quant à eux, vont devoir se concerter discrètement pour désigner une victime à tuer, pour pouvoir se nourrir sans être confondus par les sorciers endormis. S'ils ne se mettent d'accord sur aucune victime, ils mourront de faim et les sorciers auront gagné.

Le silence se fit, pendant qu'Hermione imaginait une discussion silencieuse entre des Loups-garous assoiffés de sang. Elle frissonna. Ce jeu la rendait folle ! Elle tendit l'oreille pour tenter de distinguer des sons qui l'aideraient à reconnaître quelqu'un comme étant un loup-garou, mais elle n'entendait que des respirations posées et des bruits de déglutition. Elle attendit donc, avec autant de patience qu'elle le pouvait. Enfin, après un temps qui lui parut interminable, Amy reprit enfin la parole :

- Les loups-garous ont désigné une victime. Je relance le sortilège d'aveuglement sur les loups-garous et le fantôme. Je lève le sortilège pour le druide. Je lui désigne la victime. Désire-t-il la sauver ? Le druide me fait signe que non de la tête. Le druide souhaite-t-il utiliser sa potion de mort sur un joueur cette nuit ? Le druide me signifie que non. Je relance le sortilège d'aveuglement.

Amy marque une nouvelle pause, avant de reprendre sa narration.

- C'est le jour. Je vais réveiller tous les personnages et désigner la victime de cette nuit.

Hermione retrouva la vue, prenant quelques instants pour se réhabituer à la lumière du jour. Chacun des joueurs se dévisageait, l'air de se demander à qui ils pouvaient éventuellement faire confiance. Amy reprit la parole :

- La victime désignée est Karina…

Amy n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la jeune fille en question s'emporta, soupirant et tapant du pied contre le sol.

- Non, mais c'est une blague ? Moi, éliminée ? Et on garde des filles immondes comme ça dans le jeu ? dit Karina en désignant toutes les filles qui n'étaient pas ses deux autres amies de pimbêches, Laura et Julia.

Amy regarda Karina, interdite, avant de partir dans un fou rire. Quand elle se reprit, elle essuya quelques larmes qui s'étaient échappées, avant d'expliquer :

- Ce n'est qu'un jeu, Karina, il ne faut pas le prendre personnellement. Bon, je disais donc que la victime désignée est Karina, reprit Amy, découvrant au même passage le personnage caché sur le tissu d'invisibilité. Il s'agissait d'un simple sorcier.

Karina se leva alors d'un bond, quitta la pièce sans que quiconque ne lui jette un regard. Mais quelle gamine elle faisait, franchement ! Hermione se demandait comment il était possible de manquer d'autant de maturité. Amy reprit, comme si de rien n'était.

- À l'ensemble des joueurs maintenant de désigner une victime. Les loups-garous doivent évidemment cacher leur véritable identité et se faire passer pour de simples sorciers, et les autres personnages qui ont le pouvoir d'influencer le jeu d'une manière ou d'une autre ne doivent pas se faire remarquer non plus, au risque d'être désignés comme victimes au cours de la prochaine nuit. Je vous laisse débattre.

Dans un premier temps, personne ne prit la parole, aucun d'eux ne voulant être celui qui ouvrirait le débat. Finalement, c'est Ethan qui se lança, exaspérant déjà Hermione.

- Je propose que chacun désigne une personne qu'elle voudrait voir éliminer, dit-il en terminant par un clin d'œil à l'attention d'Hermione.

Piquée au vif, Hermione ne réfléchit pas une seconde et enchaîna à sa suite :

- D'accord, mais comment on fait à ce stade ? On ne sait rien de personne, comment est-ce qu'on fait pour désigner quelqu'un ? On ne sait pas si on va tuer un sorcier ou un loup-garou.

- On n'en sait rien, en effet, enchaîna Emily. Quelqu'un a une suggestion ?

Les deux pimbêches se regardèrent, comme mue par la même intuition, et répondirent en cœur :

- Je propose qu'on tue Hermione. Karina ne l'apprécie pas, on va la venger.

Hermione leva les yeux au ciel. Les deux autres n'étaient pas mieux que la première. Au vu des regards amusés des autres joueurs, ils n'avaient pas l'air d'en penser moins qu'elle. Tom ne manqua pas l'occasion :

- Généralement, il n'y a qu'un loup-garou stupide pour proposer immédiatement de tuer quelqu'un. Ou deux dans ce cas-ci.

Laura et Julia firent la mue, mais la remarque de Tom fit bien rire tout le groupe. Il reprit la parole :

- Je crois que j'ai décidé de mon vote. Quelqu'un a encore une réflexion à soumettre, ou tout le monde est prêt à voter ?

Personne n'émit d'objection. Les joueurs passèrent alors aux votes, comptabilisés par Amy. Il y eut deux votes contre Hermione – on se demandait réellement de la part de qui -, trois contre Laura et trois autres contre Julia.

- Hermione, tu es le Ministre de la Magie. Tu as la possibilité de départager l'égalité entre Laura et Julia. Qui choisis-tu ?

Hermione inspira un grand coup. Qui allait-elle envoyer à la mort ? Après tout ce n'était qu'un jeu… Elle prononça le premier prénom qui lui vint à l'esprit :

- Laura.

Laura se leva d'un bond, et disparut à la suite de son amie partie un peu plus tôt. Amy hocha la tête d'un air entendu. Elle souleva le tissu d'invisibilité du personnage de Laura d'un coup de baguette magique.

- Bien joué les sorciers. Laura était un loup-garou.

Ensuite, Amy relança le sortilège d'aveuglement après avoir annoncé une nouvelle nuit.

Ils jouèrent ainsi encore quelque temps, alternant les nuits et les jours. Les sorciers remportèrent la partie en éliminant le dernier loup-garou, qui n'était autre qu'Emily. Elle avait brillamment mené sa barque, puisque Hermione ne l'avait pas soupçonné une seule seconde. Elle-même avait été éliminée à la troisième journée, alors qu'Ethan était désigné par les sorciers, l'emportant dans son repos éternel, puisqu'ils étaient liés par le lien de l'amour – brrr rien que le mot associé à cet être pervers lui donnait la chair de poule. Charlotte, elle, faisait partie des deux sorciers survivants, avec Ashley Nicholson.

Après cette partie mouvementée, les étudiants se souhaitèrent une bonne nuit et se séparèrent aux différents étages de l'établissement. Hermione adressa un sourire fatigué, mais amical à Charlotte et lui fit un dernier signe de la main avant d'entrer dans sa propre chambre. Une fois entrée, elle prépara son pyjama et fila sous la douche. Elle se doucha rapidement afin de mettre son pyjama et de se glisser sous ses draps. Alors qu'elle allait sombrer dans les bras de Morphée, une sombre angoisse eut le temps de se faufiler en elle. Elle s'endormit en ayant un mauvais pressentiment pour la journée du lendemain…


Ouiiiiii, je sais, je suis sadique. Le chapitre est très long et on n'a pas encore vu un seul signe de Drago Malefoy... Mais ne vous tracassez pas, il arrive !
Des avis, des questions ? Vous avez déjà des idées sur ce qu'il va se passer ? Dites-moi tout !